Dear Sister - Chapitre 2 : Retrouvailles [Solo] Sujet: Dear Sister - Chapitre 2 : Retrouvailles [Solo] Lun 14 Jan - 3:11 Dear Sister, chapitre 2. Solo
Le soleil était déjà levé depuis quelques heures lorsque je me réveillai. Gabrielle était allongée à côté de moi, toujours endormie. La pauvre, elle avait un peu trop bu la veille, et après cette nuit mouvementée, elle devait avoir besoin d’une longue nuit de sommeil. Je pris le temps de me laver et de m’habiller, puis laissai un message près d’elle pour la remercier pour la soirée, l’hébergement, et tout le reste. Je sortis ensuite de la chambre et me dirigeai vers la sortie, remerciant au passage la réceptionniste pour l’accueil. Je pris une grande inspiration et sortis de ma poche le morceau de papier que le Docteur Lau m’avait donné. Le grand jour était peut-être enfin arrivé. Après tant d’années de recherches infructueuses, j’avais enfin une piste qui semblait fiable. Je demandai aux passants de m’indiquer le chemin et, après une bonne heure de marche, je me trouvai enfin à l’adresse indiquée. Alors que mon poing s’approchait de la porte, un mélange d’excitation et d’appréhension s’emparait de moi. Après une quinzaine d’années, à quoi pouvait-elle bien ressembler ? La dernière fois que je l’avais vue, elle n’était qu’un bébé, et moi une enfant. Et, est-ce que maman sera là ? Dans sa lettre, le Commandant Draeger m’a indiqué que le Docteur Lau ne la connaissait pas, et ce dernier ne m’a pas parlé d’elle lors de notre conversation. Si Mhïras était bien ma petite sœur perdue, est-ce qu’elle vivait seule, sans notre mère ? Non, impossible, une enfant malade ne pourrait pas être seule comme ça. Le Docteur ne l’avait probablement juste jamais rencontrée. Au moment où ma main frappa la porte pour la première fois, une voix familière m’interpella derrière moi.
- Excusez-moi, qui êtes-vous ?
Je me retournai, étonnée, ma main pendant dans le vide après avoir frappé à la porte. Mon interlocutrice était une femme à la peau pâle, aux longs cheveux d’un blond presque blanc, et aux yeux rouges. Je la reconnus instantanément.
- M… Maman ! - Q… Celas ? C’est toi ? Tu es... en vie, répondit-elle, les yeux écarquillés. - Oui, dis-je en courant vers elle pour la serrer dans mes bras. Je vous ai cherchées pendant si longtemps…
Elle passa sa main dans mes cheveux comme elle le faisait quand j’étais petite, pour me rassurer, me signaler que tout allait bien. Nous avions toutes les deux les larmes aux yeux, émues de ces retrouvailles.
- J’ai trouvé ta lettre, maman… à la maison. Et mon petit journal. Tu sais, toutes ces années, j’ai continué à écrire… - C’est bien, ma fille… Allons à l’intérieur, ta sœur est là.
Elle marcha vers la porte en me tenant par la main, et inséra la clé dans la serrure.
- Elle est clouée dans sa chambre, comme ton père en son temps. - Est-ce qu’elle… ? - Oui.
La porte s’ouvrit. C’était une maison mitoyenne composée de plusieurs petits appartements à chaque étage, à l’apparence très modeste. Sur la façade, on pouvait voir quelques fenêtres aux différents étages. Je m’imaginais déjà que ma sœur était derrière l’une d’entre elles, à observer l’horizon. J’entrai à l’intérieur, la porte donnait sur un couloir menant à un escalier. Maman me mena à l’appartement, au deuxième étage. La porte donnait sur un salon-cuisine qui évoquait là encore une certaine impression de relative pauvreté. Après tout, j’étais dans les quartiers pauvres de Central, il n’y avait rien d’étonnant à cela. J’imagine que sur le coup, j’étais plutôt étonnée de voir qu’elles vivaient dans ces conditions, même si, après réflexion, c’était probablement une situation commune pour une femme, mère célibataire, et Ishvale de surcroît. La partie salon de l’espace principal de l’appartement comportait une bibliothèque pleine de livres sur des thèmes divers et variés, allant de l’histoire-géographie à la biologie, en passant par des romans de fiction et des recueils de légendes du monde entier. Maman posa ses affaires sur la table et appela ma sœur.
- Mhïras, ma chérie, je suis rentrée, lança-t-elle. - J’arriiiiive !
C’était la toute première fois que j’entendais sa voix. Une petite voix enfantine, pas vraiment celle d’une adolescente de quinze ans, ce qui était révélateur de sa condition. Bloquée chez elle, sans pouvoir voir le monde extérieur, elle n’a jamais vraiment pu grandir comme (et avec) les autres jeunes de son âge. Je pensai même à l’éventualité de lui présenter Laura, pour qu’elle se fasse une amie de son âge.
- Q-Qui est-ce, demanda-t-elle en s’arrêtant sur le pas de la porte. Son corps était en accord avec sa voix : enfantin, et en décalage avec son âge. C’était assez drôle, physiquement, elle ressemblait trait pour trait à maman, en format réduit. Elle portait une longue et large robe bleu clair, avec une sorte de tablier blanc par-dessus.
- Il y a… quelque chose que je t’ai caché, depuis que tu étais toute petite. Quand tu étais bébé, nous vivions à Ishval toi et moi, avec ton père et… ta grande sœur. - M-Ma… grande sœur ? Mais tu m’as toujours dit que j’étais fille unique… - Nous avons été séparées de Celas lorsque la guerre a éclaté, et je n’ai jamais réussi à avoir de ses nouvelles. Je croyais l’avoir perdue. Et comme tu ne te souvenais pas d’elle parce que tu étais trop petite à cette époque-là, je me suis dit qu’il était inutile de te parler d’elle, que ça ne te causerait que du chagrin… - Je… Je vous ai cherchées, pendant toutes ces années… avec l’aide de mes amis et collègues… Lance, le soldat cow-boy qui m’a sauvé la vie à Ishval, Bruce, mon co-équipier dont la fille a disparu, Laura, une enfant Ishvale alchimiste un peu plus jeune que toi qui vit près de chez moi, le Commandant Draeger, grâce à qui j’ai pu prendre contact avec le Docteur Lau, qui m’a menée à vous… J’ai même rejoint l’armée pour avoir plus de chances de vous trouver !
Alors que je listais les personnes qui m’avaient aidée dans mes recherches, les yeux de Mhïras brillaient d’excitation. Je ne la connaissais quasiment pas, mais j’avais déjà compris qu’elle adorait les histoires, et cette liste de personnages hauts en couleur avait piqué sa curiosité. Je sortis de mon sac le journal de quand j’étais enfant, et ceux que j’avais écrits après ma fuite d’Ishval. - J’ai cru comprendre que tu aimais les histoires. Tiens, voici la mienne, lui dis-je en lui tendant mes journaux, le sourire aux lèvres, et les larmes aux yeux.
Elle prit les journaux dans ses bras et les emmena dans sa chambre. Elle revint quelques secondes plus tard, son propre journal dans les mains, et le posa devant moi, sur la table.
- En échange, je t’offre la mienne.
Elle me fit son plus grand sourire avant de s’approcher de moi et de me serrer dans ses bras.
- Bienvenue à la maison… chère sœur.
"They can take your world, they can take your heart, cut you loose from all you know. But if it’s your fate, then every step forward will always be a step closer to home."
Setsu Nekos & Celas
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