Le truc ennuyeux avec les enfants, c'est qu'ils sont des enfants. Braillant, hurlant, pleurant, jouant... Tous sont insupportables au point où je ne peux jamais les supporter. Bon, je suis quelqu'un de sympa et de bête, donc j'essaie toujours de m'en occuper si on me le demande, mais depuis mon plus jeune âge, je déteste les enfants.

Quand j'avais huit ans, j'étais le style de gosse à être assez introverti, toujours le nez dans les bouquins. À vrai dire, mes seuls amis étaient des amis que je mettais construit à partir de mon imagination, mon sens des rêveries et surtout par survie. J'avais à ce propos un rêve : être un héros. J'entendais partout et dans la plupart des bars où me trimballait mon père à la sortie de l'école. J'avais beau aimé lire encore et encore ces récits fantastiques, décrivant un homme grand, féroce et barbare sauver des princesses et même des royaumes. C'était ce genre de trucs que je voulais faire et pour ça, la meilleure manière était de devenir un Alchemist reconnu de l'état. Mon père lui trouvait ces histoires ridicules, mais en fin de compte, j'adorais sentir l'odeur des cigares, de la boisson tout en écoutant ces types, marchands pour a plupart me décrire ces gens aux pouvoirs incroyables...! Des hommes pouvaient lever les montagnes ! Des femmes pouvaient embraser des forêts entières, et même des enfants pouvaient aisément voler dans les airs grâce au vent ! Je voulais ça moi aussi ! Malheureusement, mon père ne voyait pas ces talents d'un très bon oeil...

Il est mort l'année suivante. Une maladie incurable dont j'ai totalement oublié le nom, me projetant encore plus dans ce qui me semblait être les Enfers. Je lisais encore plus de livres, je bouffais encore plus ma vie en me demandant si je pouvais le revoir un jour. Ma mère n'a jamais su m'aider correctement, car j'étais devenu quelqu'un de solitaire avec le recul. C'est cette année-là que j'ai commencée a véritablement devenir celui que je suis aujourd'hui. Un monstre. J'ai commencé à me mentir à moi-même, m'imaginant encore avec mon père, comme avant, comme s'il n'avait jamais été malade. Je mettais le couvert pour cinq alors que nous n'étions que quatre à la maison, je disais à mes pseudos amis à l'école que mon père était le plus fort alors qu'il reposait dans sa tombe au même moment. J'ai mentis beaucoup de fois dans ma vie, mais le mensonge qui me fait mal encore aujourd'hui, c'est de répondre "Oui" quand on me demande si je vais bien. J'ai commencé avec ma mère, puis avec mes amis à l'école, puis avec les professeurs, puis à ce questionnaire avant de rentrer dans l'armée.

Dans mon adolescence, vers mes quinze ans, j'avais découvert que j'étais moi aussi un de ces types que me découvraient ces hommes dans les bars où mon père avait pour habitude d'aller. Toute mon enfance, j'avais raconté à mes camarades que je pouvais créer du feu avec les mains, mais tout ça n'était qu'un mensonge incroyablement réaliste grâce à des allumettes et un briquet. J'avais même raconté à certaines filles pour les impressionner que je pouvais marcher sur l'eau, contrôlant cette matière et une fois de plus, c'était un mensonge réalisé grâce à des mises en scène... Néanmoins, un jour, où je n'étais pas mon état normal, j'ai tout simplement dérapé. À l'école, les enfants étaient de vrais enfoirés avec moi. Ils étaient le style de gamin à taper là où il ne fallait pas, me répétant que mon père était mort et moi, continuant à leur mentir jusqu'à rester à des heures pas possibles devant mon école, essayant de prouver qu'un jour, il viendrait me chercher... Ce fameux jour, j'ai tout simplement perdu la raison face à des brutes de mon école.

Ces gamins voulaient s'en prendre à une fille que je trouvais jolie et j'aimais secrètement. Y voyant un moyen de devenir ce genre de héros grand, féroce et barbare envers "les méchants" donc je me suis interposé, voyant cette fille comme une princesse à sauver... Ces enfoirés m'ont insulté de tous les noms et ne faisait que de me répéter que mon père était mort. J'ai voulu lutter, essayant d'argumenter ! Mais au final, ils avaient raison... Ils m'ont poussé une fois, deux fois et une troisième jusqu'à tomber par terre. Tout à coup, je réalisais que j'étais un menteur, que je mettais mentis à moi-même durant toutes ces années... Je détachais ma boucle d'oreille que mon père m'avait offerte quand j'étais plus jeune. L'argent dont elle était faite scintillai. J'ai regardé ces trois mecs, bien plus âgés que moi commencer a embêter cette fille dont j'étais amoureux à l'époque. Je ne pouvais pas l'aider, j'étais trop faible... Mais alors, j'ai eu un simple black-out. Je me faisais réveiller quelques minutes plus tard par un surveillant, m'attrapant par le col, pour m'emmener loin de ce lieu... Loin du lieu du crime.

J'ai eu un tas de problèmes après ça. Les trois gosses qui embêtaient la petite fille avaient été éventrés par une petite lame qui s'était formée à partir de ma boucle d'oreille. Sur le moment, j'ai eu du mal à réaliser ce qui s'était passé, mais mon cœur battait si fort... C'était si plaisant. J'avais appliqué la justice à ces merdeux qui avaient maintenant les tripes à l'air, les boyaux à terre. La petite fille a été traumatisée, mais je l'avais sauvée... ! Elle était en vie ! J'ai été enfermé en prison quelques jours, ma mère me prenant pour un monstre, mais moi, je me sentais fort ! Je me sentais grand, féroce et barbare comme un prédateur... J'ai commencé a sourire une nouvelle fois à partir de ce moment. Mon avocat était compétent et m'a sortie de là en moins d'un an. J'étais rentré en tant qu'enfant, j'en suis ressortie en tant que monstre. Un monstre qui allait appliquer sa justice à tout être vivant sur cette planète. Est-ce que je suis un héros maman...? C'est toujours ce que j'ai voulu savoir d'elle et elle m'a toujours menti, me montrant l'exemple.

Ma famille était terrifiée de moi, ça m'a fait mal, mais je me suis mentis une nouvelle fois, me voilant la face, me disant que ma mère m'aimait et qu'elle ne me voulait aucun mal... Alors un homme est venu à la maison une fois. Il était habillé d'un grand menteau noir, de petit lunette ronde et d'un chapeau haut-de-forme. Lui aussi souriait. Comme moi. Il était venu me voir après quelques visites à la maison pour parler à ma mère. J'étais assez intrigué de voir un ce genre de géant intéressé par moi. Il se présenta sous le nom de Christopher Vender. Il était professeur et était intrigué par mes dons, voulant les étudier. Il m'a fait une offre que je n'ai pas pu refuser. Il avait un manoir non loin de la ville où il accueillait un tas de gamins dans mon genre, avec des dons, il m'a dit qu'il pourrait m'apprendre a m'en servir pour que je puisse rentrer à l'armée et devenir un héros, comme j'en avais parlé à ma mère. C'était clair et net, ma mère voulait se débarrasser de moi en me mentant, me disant que c'était bon pour moi... Ce jour-là, je lui ai adressé un sourire, acceptant son offre, y voyant une opportunité de réaliser mon rêve.

Je suis rentré à l'armée après ça. Les élèves dans mon cours essayaient souvent de faire ami-ami avec moi, mais je n'avais pas que ça à faire, estimant que j'étais bien plus fort qu'eux et c'était le cas. J'étais resté deux ans avec le Professeur Vender et il m'avait appris beaucoup plus de choses sur mon don qu'eux avaient appris dans toute leur vie. J'ai passé les tests assez facilement, mentant avec l'accord de Vender sur mes origines, voulant devenir quelqu'un d'autre pour couper les ponts avec ma famille, commençant à sentir que j'étais quelqu'un de différent d'eux. Je les aimais tellement, tous... Ma mère, ma sœur, mon petit-frère, malheureusement, j'étais un monstre pour eux. J'ai fait ce qu'aurais fait n'importe quel héros à ce moment... Disparaitre. L'armée à été une bonne pour moi. Je participais à des missions, je me tenais, utilisant mon potentiel pour le bien de tous, jusqu'au moment où ça a pété.

À mes dix-huit ans, j'étais arrivé au rang d'Alchemist d'État, mon rêve. J'avais passé les examens encore une fois en utilisant encore une fois le mensonge pour l'épreuve écrite. J'expliquais combien être le chevalier blanc de l'histoire était important alors que ce que je voulais au fond de moi, c'était de détruire mes ennemis, littéralement. L'épreuve pratique n'a pas été un problème. J'ai montré l'étendue de mes pouvoirs, sans aucune difficulté, créant des épées, des boucliers, des armures, des projectiles, tout ce qui pouvait être utile pour l'armée. Celons-moi, le King Bradley a vu en moi une arme potentielle et c'est à partir de ce moment-là qu'il m'a choisi et manipulé. Clairement, j'étais un des plus puissants Alchemist de ma promotion, les autres étant en dessous de mon niveau pour moi. J'ai prouvé ma valeur directement pendant les premières missions qui m'ont été accordé à moi et mes différents équipiers. J'ai toujours bossé seul, laissant mes aînés rager sur le fait que j'étais bien plus jeune qu'eux, tout en étant bien plus doué. J'ai affronté des criminels, des types qui utilisaient leurs dons pour le mal et non pour Amestris... Malgré moi, j'ai accepté de faire des choses horribles et plus le temps passait, plus le Généralissime me faisait des choses horribles... Pendant la guerre opposant Amestris à Ishval, j'ai été acteur de cette tragédie. Pour moi, c'était le meilleur moyen de montrer à Amestris que j'étais un héros de guerre ! Quand cet homme, ce soldat d'Amestris a tué cet enfant, je ne pouvais que le remercier...! Je pouvais enfin être dans mon élément, tuant plusieurs personnes d'un coup ! Mes dirigeants pendant cette guerre me croyaient fou, complètement avide de sang et c'était le cas ! J'ai tué, tué, tué ! Des pères, des mères, des enfants parfois ! J'ai toujours adoré faire ça, sentir mes créations pénétrer un corps, en ressortant de celui-ci pour l'attraper et apprécier le sang encore chaud couler le long de mes mains. J'ai tué beaucoup de gens sans me demander si j'avais bien fait... C'était une erreur. En rentrant de cette guerre, de ce front, quelque chose a commencé à dérailler dans ce que j'étais devenu.

J'ai vu un tas de spécialistes après mon service pendant la guerre d'Ishval, mais personne n'a pu m'aider. J'étais un menteur et je ne pouvais pas m'arrêter, même si c'était pour me sauver la peau. Je n'arrivais plus à me regarder dans le miroir le soir. Je n'arrivais plus à dormir aussi bien qu'avant et je revoyais ces corps, ces femmes, ces enfants au sol... Qu'est-ce que j'avais pu faire toutes ces années...? J'avais tué, découpé, démembré et je ne m'en étais pas apperçu, tout ça parce que je voulais être un héros, tout ça parce que je voulais rendre mon père fier de moi, mon père mort... Mon état à changé, mais mon comportement est resté le même. Je continuais de tuer, de mentir, d'essayer de rendre fier je-ne-sais-qui au final, tout en voyant mon mental, mon cœur craquer petit à petit pour un jour se briser sous la pression du meurtre, du sang.

Malgré tout, il y a peu de temps, Bradley m'a piégé. Il y avait cette mission que personne ne voulait prendre, mais c'était des mensonges, cette mission était pour moi et Bradley ne laissait pas les autres Alchemist d'État de s'en occuper. J'étais la meilleure arme pour lui de disponible et je devais m'occuper de celle-ci. Cette mission demandait à l'Alchemist de se rendre dans un quartier assez pourrie de la vie pour se débarrasser d'un petit groupe de chimère logeant dans un vieil appartement en ruine qui devait être "nettoyé" pour accueillir de nouveaux logements pour riche. J'y voyais pas de difficulté. Arrivé là-bas, j'ai pas cherché à comprendre et j'ai fait ce qu'on m'avait demandé, devenir un être avide de sang, de combats et j'ai tout simplement attaqué ces gens durant la nuit, pendant qu'ils dormaient. J'ai décapité des mères, transpercé des pères, les plus courageux d'entre eux, tentant de me combattre avec leurs aptitudes humaines décuplées. Malheureusement, ces gens étaient sous la protection d'une petite organisation qui commençait a devenir assez agaçante pour Amestris, "l'Agence". C'est à ce moment-là que tout a merdé. Ils avaient eu vent de mon massacre rapide, facile et presque propre. Ils ont tout simplement envoyé leurs meilleurs éléments à ma recherche, voulant ma tête à leurs pieds. J'ai combattu ces types pendant peut-être à peine un an et alors ils ont retrouvé ma famille, malgré les mensonges que j'avais utilisés pour les protéger justement.

Le temps de retrouver ma vieille maison, ma famille, ils étaient déjà passés. Quand je l'ai appris après avoir reçu un courrier anonyme, j'ai foncé tout de suite dans le lieu de mon enfance, découvrant alors le corps de ma mère dans le salon, la tête bien plus loin dans la cuisine... Le corps pendu de ma sœur dans la salle de bains et mon petit-frère, agonisant dans sa chambre, le ventre percé par une lame en argent. Il m'a alors sourit, heureux de me voir et me demandant si tout allait bien, s'il allait s'en sortir... Je n'ai pu lui répondre que oui, lui mentant, les joues couvertes de larme en fermant ses paupières après qu'il ai écouté ma réponse. Ma famille était morte, les autorités étaient arrivées. Je me suis fait embarquer, une nouvelle fois jugé pour le meurtre d'une famille de la ville. King Bradley ne m'a pas aidé, ne voulant pas ébruiter l'affaire du Généralissime, sauvant un meurtrier. Il mentait... Je n'étais pas un meurtrier, juste un menteur. J'ai passé trois ans en prison, condamné à celle-ci à vie grâce à un avocat spécial de Vender. Au lieu de mourir tout de suite, ils me laisseraient agonisé. En prison, j'ai pris cher. Parfois, des poings, parfois des pieds et une fois une lame dans l'œil gauche. J'ai alors été hospitalisé, perdant mon œil, mais au final, plus rien ne comptait.

Tout ce qui m'importait, c'était de sortir de prison, sortir dehors et d'anéantir mes ennemis, comme un héros grand, féroce et barbare. Pendant mon séjour à l'hôpital qui dura quelques mois, Vender est venu plusieurs fois me rendre visite, pour jauger mon efficacité à comprendre ce qui m'arrivait. Bizarrement, il n'était pas si choqué que ça, comme si lui aussi savait que j'étais un monstre. Non. Lui employait le mot "bête". J'étais une bête sauvage blessée et à présent dangereuse. Il m'expliqua alors qu'il n'était pas qu'un simple Alchemist et qu'il avait une nouvelle proposition à me faire. C'était une proposition que je n'ai pas pu refuser. Il voulait me tuer, moi, faisant renaître quelqu'un de plus puissant... Une Chimère possédant des pouvoirs d'Alchemist. J'ai accepté, le suivant encore une fois. Il me laissa alors ma boucle d'oreille dans ma main, me demandant de rejoindre le manoir dans lequel j'avais appris a contrôler mes dons. Le soir même, j'ai tué l'infirmière, les gardes et je m'enfuyais vers le manoir de Vender qui était maintenant un laboratoire d'expériences, ayant congédié et abandonné son projet de refuge pour orphelin Alchemist.

Vender avait quitté les lieux, me laissant seul dans ce laboratoire. Il y avait eu un tas d’expérience là-dedans sur des types comme moi, désirant encore plus de pouvoir. Une lettre indiquait qu'il était partie, sa sécurité menacée par un groupe de Chimère méconnue, une affaire dont il me demanda de m'occuper, mais j'avais d'autres objectifs a accomplir. C'est là que je suis né après la transmutation. Alois Denver, mi-félin, mi-monstre... Une simple bête pouvant manipuler l'argent comme une arme pour appliquer la justice à ma façon et utilisant ses aptitudes de prédateur. J'ai passé de longs mois caché avec cette nouvelle apparence, m'entraînant et me renommant Denver, l'anagramme de Vender, le nom du professeur. J'étais quelqu'un de différent, tout en restant moi-même. J'allais continuer d'être féroce à la façon d'un prédateur sur sa proie qui n'était autre que Bradley et surtout cette Agence. Je suis alors retourné en ville en anonyme, évitant les problèmes et cherchant un boulot pour essayer de gérer ma vie sans l'aide de Vender. À vrai dire, j'avais besoin de reprendre le contrôle de ma vie malgré que la transmutation avait accentué mon côté tueur... J'y prenais du plaisir parfois à buter des gens dont personnes ne se soucierait... Dealers, criminels en tous genre, simple insecte de ce monde et parfois servant Bradley.

En enquêtant sur l'Agence, étant un groupe à mes yeux moins puissants que l'armée du Généralissime, j'avais appris que certains d'entre eux avaient quitté ce groupe pour se joindre à un nouveau mouvement même si ce n'était de simple rumeur. Un soir où j'ai réussi a attraper une des Chimères que je tenais pour responsable de la mort de ma famille, je l'ai fait avouer qu'il y avait bel et bien un moyen de retrouver l'Agence. Bien entendu, cette Chimère y avait laissé quelques plumes, perfectionnant mon art de la torture. Ce groupe avait appartement pour mission de foutre en l'air les plans de Bradley entre autres. C'était donc l'occasion rêvée pour attaquer, ces types de l'Agence étaient donc occupés avec le Généralissme et moi, j'allais me les faire, pouvant après ça, libérer les esprits de ma famille, les laissant enfin reposer en paix. C'était un beau plan, parfait et ils ne pourraient faire contre. J'avais accumulé assez de force, de rapidité et d'agilité pour me mesurer à plusieurs d'entre eux, j'avais aussi mes dons d'ancien Alchemist d'État, ils ne pouvaient rien m'arriver. Je les ai tout d'abord traqués dans toute la ville pour savoir où je pouvais les trouver. J'ai tué, j'ai torturé pour avoir ces informations, mais à présent, j'avais enfin un nom de la personne sur laquelle j'allais me défouler, mes griffes me démangeaient déjà.

Aerugo, c'était ma prochaine destination. Ce piaf géant m'avait avoué qu'il y avait cette femme chimère là-bas et qu'elle résidait dans la prison de cette ville à la con. J'ai fais mes affaires, partant en direction de ce qui allait être mon dernier refuge. Mon plan était simple, tuer quelqu'un, me faire arrêter, atterrir dans la même prison que cette femme qui devait être un monstre, tout comme moi. J'ai choisi un simple criminel de cette gigantesque ville peuplée de luxure, de richesse et de beauté dû à la végétation présente en ces lieux. Je pouvais presque imaginer que je faisais tache, moi avec toute la monstruosité que j'apportais à ce monde. Néanmoins, j'avais en ville, prenant une chambre pour dormir une nuit, le temps d'élaborer un plan. La chimère que j'avais tué à Amestris ne connaissait pas personnellement ma cible, mais celle-ci m'avait appris qu'elle avait plusieurs noms, sans doute pour s'échapper, changer de vie... Angelica, Anjuu ou même Chiara... Peu importe, même s'il y en avait trois, j'allais me les faire, toutes. C'était décidé, je devais agir au levé du soleil pour espérer être emmené en même temps que cette femme.

Après quelques heures de sommeil, j'ai traqué ce criminel. Il s'appelait Jimbo Joe, c'était un type assez grassouillet, un chef spécialisé dans les cambriolages dans cette magnifique ville d'Aerugo. Ça n'a pas été long, mes sens de prédateur prenant le dessus à chaque pas que je faisais ce soir-là. De plus, je ressentais le plaisir monté à chaque griffe se plantant dans le sol, coursant cet homme. Ça m'amusait de le voir pleurer, ça m'amusait de le voir gémir de douleur, lui arrachant la peau de sa jambe droite. Quand j'étais petit, on me disait souvent que les chats tuaient par plaisir... Ce jour-là, je ne pouvais que le confirmer. Alors j'attrapais son bras, le plaquant à terre, ventre au sol ! Je souriais à la Lune qui éclairait mon visage si pâle, plantant mes griffes dans le dos de ce simple cambrioleur, le laissant à sa guise crier à l'aide, demandant grâce, priant mille dieux. Mais peu importe, je continuais mon massacre, arrachant avec mes dents une partie de sa peau, me délectant du sang sur mes lèvres, de la chair sur mes griffes et de la monstruosité dont j'avais fait preuve...

Les autorités n'ont pas mis beaucoup de temps à arriver, horrifiés, car j'avais complètement dévisagé ce pauvre homme qui ne faisait que voler les riches. Je posais mes mains sur la tête, un pied poussant mon visage transportant le sang de cet innocent contre la poussière au sol. Je souriais, j'étais maintenant un monstre aux yeux d'Aerugo et j'allais rejoindre très rapidement Angelica. Exactement dans les minutes qui ont suivi, le soleil s'est levé, montrant à la face de cette boule de chaleur, le sang séché sur mes lèvres, mon menton, mon cou... On m'a retiré la plupart de mes affaires. Je ne pouvais plus être un Alchimist sans de l'argent... Je n'étais qu'une bête à présent et j'allais commencer par me venger de l'Agence à travers Angelica, prévoyant de lui réserver le même châtiment qu'aux autres. J'ai été transporté dans une voiture prévue pour les gens comme moi. Les gardes m'insultaient, tentaient de m'humilier, mais je ne voyais que ma mission à accomplir, leur tour arriverait sans doute une fois la première étape de ma vengeance accomplie.

Cette prison était assez grande celons-moi et il y faisait assez chaud, pas du un temps appréciable pour le monstre que j'étais. J'ai mis un petit moment avant de tomber face à face avec Angelica. On était tous répartis dans plusieurs cellules et j'ai jamais pu réellement en sortir, vivant avec l'odeur de l'urine et autres déjections des autres détenus. Néanmoins, un matin, la tête contre les barreaux de ma cellule, je l'ai aperçue. Elle passa devant moi alors qu'elle s'échappait avec un homme. C'était elle, je pouvais la reconnaitre à la photo que m'avait donné ce professionnel de l'espionnage que j'avais terminé à la torture. Les cheveux roux, les yeux verts, un visage d'ange... C'était elle. J'ai voulu sortir, cognant contre ma cellule ! Je ne savais pas bien ce qui se passait, mais je voulais sortir ! L'étriper ! La tuer ! Je commençais même à me transformer en une bête affreuse, dépourvue d'émotion ! Le monstre en moi voulait sortir ! Je voulais sortir ! C'était moi ! Je voulais d'elle, je voulais la rependre sur tous les murs ! Elle était responsable du meurtre de ma famille ! Elle méritait de mourir ! Mais... Elle passa devant ma cellule, s'échappant de cette prison... Je tombais contre le sol, des larmes, coulants.

Rien ne pouvait me sauver, j'étais perdu. Qu'est-ce que je foutais là...? Je ne pouvais pas venger qui que ce soit, je n'étais qu'un raté. Toute ma vie, j'avais essayé de devenir un justicier et me voilà dans une prison avec l'intention de tuer une femme. J'ai attendu, encore, encore et encore... J'ai attendu jusqu'à voir l'espoir d'un jour contrôler ce que j'avais en moi. Je mettais transformé par erreur, j'en avais conscience, j'étais à présent un vrai monstre, mais elle, elle n'était pas comme ça. Une nouvelle rébellion dans la prison foutait un bordel monstre. Ça faisait quelques jours que je ne dormais plus, je me sentais faible et alors, une main traversa les barreaux de ma cage. J'ai observé et j'ai vu cette ville, cheveux roux, yeux verts, le visage d'un ange. Elle me fit une proposition que je n'ai pas pu refuser, encore une. Elle s'était approchée de moi, c'était ma chance, je pouvais la tuer. Elle se baissa, se présenta sous le nom d'Anjuu. Elle me disait ces choses qui faisaient vibrer mon cœur, me disant que je n'avais pas à être une bête, un monstre et que je pouvais être un justicier, au moins pour elle, pour moi... Je pouvais me sauver de cette vie que je mettais créé. Je n'avais plus de larmes, mais mon cœur lui était encore meurtri, malgré tout, il s'est battu et a fait résonner ce battement dans tout mon corps.

J'ai accepté son aide, me laissant faire, me laissant guider par cet instinct de survie. J'ai attrapé sa main, pas pour la dévorer, la déchirer ou la briser... J'ai pris sa main, mes griffes se rétractant, me relevant. J'étais un peu plus grand qu'elle, elle paraissait si grande d'en bas. Je devais me reprendre. C'est alors, quand un garde s'est pointé dans ma cellule, allant abattre un coup fatal à Anjuu que je l'ai sauvé, me transformant en bête, sautant sur l'homme et le décapitant d'un coup de griffe. C'était mon seul espoir, elle ne devait pas mourir. J'étais à présent son garde du corps et je devais la sortir de là. J'ai traversé la prison avec elle, défonçant tout sur mon passage, sur notre passage. J'allais nous protéger des gardes, des prisonniers, de la haine de ce monde. Nous devions retrouver quelqu'un pour elle, un certain Lyl, apparemment, c'était une personne cher aux yeux d'Anjuu, je devais donc l'aider.

Me voilà quelque temps plus tard à écrire ces quelques mots dans ce bouquin. Je ne compte pas m'arrêter maintenant, il y a eu bien d'autres évènements qui ont chamboulé ma vie. Je suis toujours aux côtés d'Anjuu, luttant contre ma nature grâce aux enseignements de Lyl. Lyl à ce propos est malade, dans un coma qui inquiète beaucoup les trois rouquines. J'ai été le premier à rejoindre la cause de ces femmes que j'allais tuer, mais il y en a eu d'autres. J'ai appris à les connaitre, j'ai appris à les aider, j'ai appris à faire partie de cette meute. Je n'en suis pas le chef, bien au contraire, mais j'ai aidé et j'aiderais jusqu'à la fin de mes jours. Anjuu m'a appris à avancer avec un carburant que j'avais oublié depuis des années... L'Amour. La petite Angelica est ma protégée, elle est douce, elle m'a aidée à m'habituer aux puces, aux envies de lait beaucoup trop fréquents à mon goût. Elle m'a redonné le sourire, un vrai sourire, elle m'a redonné envie d'être quelqu'un de bien, d'être exactement la personne que je devais être pour mon petit frère...

À ça façon, elle me rappelle ce gamin que j'avais tant aimé, mais que j'avais abandonné en devenant un monstre grand, féroce et barbare. Avec elle, tout allait changer, je deviendrais quelqu'un de grand, un frère et un protecteur. Nous faisons partie de tout un groupe qui lutte pour la liberté à leur façon et surtout, contre Bradley. Mon plan est toujours le même me venger. Néanmoins, cette question résonne toujours dans ma tête... Est-ce qu'il y a de la place au paradis pour moi, avec cet ange qui me garde ?