Un jour, j'ai décidé de sortir de mon petit nid douillet et d'aller explorer le monde, alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai descendu le col. Il faisait froid, très froid. En plus j'y voyais rien, mais alors pas du tout, j'avais un peu de mal à respirer mais je mettais ça sur le compte de la faible chaleur. Puis j'entendais des cris aussi, quelqu'un avait l'air de souffrir, beaucoup même. Je me demandais si c'était de ma faute. A un moment, j'eus fini de descendre le col et je me mis à hurler de joie parce que j'avais réussis cet exploit. Mais il semblait que je n'étais pas le seul à être content parce que plein de monde vint me serrer dans ses bras.
On était le 8 février de l'année 1900, ce jour là, j'avais réussis l'exploit de descendre le col par ce froid d'hiver, ce jour là j'avais décidé que je quitterais mon nid douillet pour découvrir la vie, ce jour là je suis né.
S'en suivit une ribambelle de faits divers et variés, tout d'abord, quelqu'un vint chuchoter à l'oreille de cette femme qui me tenait, des mots doux ainsi qu'un prénom que je ne reconnus pas tout de suite. Ce ne fut que dix minutes plus tard, environ, que je compris que c'était le mien. Ainsi, je m'appelais Alphonse.
Ensuite, un petit garçon, pas plus haut que trois pommes, vint se présenter à moi. Il possédait des yeux d'une étrange couleur or, la même que ses cheveux en bataille. Il souriait grandement, son regard étant remplit d'admiration mais aussi d'amour lorsqu'il croisa le mien. Avais-je des yeux et des cheveux aussi étranges ?
Soudainement, j'eus faim. Mais ne sachant pas comment le dire à ces personnes qui ne semblaient pas comprendre mes paroles pourtant claires, je me mis à pleurer, réclamant ainsi ma pitance. Le gamin aux yeux étranges, qui s'avérait être mon grand frère du nom d'Edward, prit peur et s'enfuit en courant. Le lâche.
Le tout étant qu'après cette petite crise, j'eus ma ration de lait et je pus m'endormir tranquillement.
Les années suivirent et j'appris à marcher puis à parler. Je devais avoir trois ans lorsque mon grand frère commença à parler d'une chose étrange nommée alchimie. Au début je ne comprenais pas, en faite je ne comprenais plus rien.
Mon père, un beau matin, avait fuit la maison familiale et n'était plus revenu depuis, enfin, je dis ça mais cela ne faisait que trois mois. Après, maman avait pleuré pendant trois jours, et moi, accroché à mon grand frère, je n'avais pas compris la raison de ces larmes. Lui il semblait énervé et serrait les poings. Je ne comprenais pas. J'avais alors quatre ans...
Et puis le temps avait passé, maman avait cesser de pleurer mais Edward n'avait plus jamais reparlé de papa. Et moi, petit Alphonse, j'étais au milieu de tout cela, et du haut de mes quatre ans je ne comprenais absolument pas. Et pourtant ce n'était pas faute d'avoir demandé à maman ou à Edward. Mais si la première répondait avec un grand sourire que papa était parti en voyage, le second serrait les dents et murmurait qu'ils nous avait abandonné. Abandonné, encore un mot que je ne comprenais pas. Ils ne pouvaient pas dire des mots simples comme chien, chat ou vache ? Là je comprenais, mais pas abandonner... En plus cela m'énervait car Ed lui, qui n'avait pourtant qu'un an de plus que moi, comprenait tout.
Enfin, j'avais vite abandonné lorsque j'avais comprit ce qu'était l'alchimie. En faite c'était de la magie ! Ed, qui lisait déjà à son âge, très avancé, avait fait apparaître par magie un petit oiseau en bois dans le bureau de papa. Cela m'avait fait rire et j'avais essayé de faire comme lui, sans succès. J'avais alors décidé, tout seul, comme un grand, que j'allais regarder les livres de la bibliothèque.
Je compris enfin, après plusieurs semaines d'intense travail, le premier mot écrit dans un des gros livres de la bibliothèque de papa. J'étais drôlement fier de moi et j'étais allé le dire à maman. Elle avait rit et sourit puis m'avait félicité avant de nous demander, à mon frère et moi, si on comprenait vraiment tout ce qu'il y avait d'écrit dans ces ouvrages. Edward avait répondu oui avec un grand sourire et je n'avais fais qu’approuver ses dires. En faite, si je comprenais c'était uniquement parce que je voyais Edward faire.
Maman avait encore rit puis elle avait dit que nous étions bien les fils de notre père. Pourquoi, on avait été adopté ?
Pourtant, bien que cette question tournait en rond dans ma tête, je n'avais rien dit.
Et puis un jour, alors qu'on rentrait de chez mamie Pinako, avec des tomates en plus, on retrouva maman effondrée sur le sol de la maison. Ma première réaction fut de regarder mon grand frère qui avait un visage totalement apeuré. J'eus ensuite le second réflexe de tomber à genoux à côté de maman et de me mettre à pleurer.
Ed avait appelé à l'aide et mamie Pinako était venue avec un médecin et Winry qui avait perdu ses parents il y a peu. C'était peu dire que la malchance rôdait sur nos deux familles.
Le docteur avait dit que maman était tombée très malade et cela avait rendu Edward en colère. Il n'arrêtait pas de dire que c'était de la faute de papa parce qu'il était partit. Mais je n’adhérais pas à ses idées. Pourtant je me tus et je le laissais parler.
La vie continuait, maman n'étais plus au lit et on avait vite reprit nos habitudes. Edward et moi on continuait à travailler dur notre alchimie. J'arrivais à faire des vaches pas trop mal, mais Ed faisait toujours de plus belles choses que moi. J'aurais dû être jaloux, réaction normale pour un enfant, mais non, j'admirais mon grand frère.
Mais voilà, cela faisait plusieurs mois que maman était malade et un beau jour, elle cessa d'être. Edward avait cinq ans et j'en avais quatre. Ce jour là, la pluie tombait avec abondance, de tous les yeux, même ceux du ciel. Puis le soleil était venu réchauffé les coeurs meurtris par la perte d'un être cher. J'étais assis devant la tombe de maman, avec Edward. On ne disait rien puis, l'un de nous proposa cette idée, cette idée saugrenue. On allait faire revivre maman.
Mais malgré nos connaissances en alchimie, on ne pouvait pas le faire de suite car, on ne savait pas grand chose en faite. Alors on est allés apprendre avec Izumi Curtis, une femme au foyer qui était une très grande alchimiste puisqu'elle arrivait à transmuter sans cercle. On l'avait rencontrée un jour de tempête à Resembool. Avec la force de notre persuasion, elle avait fini par céder et nous prendre pour apprentis. J'avais huit ans... Et cela faisait quatre longues années que j'avais perdu la chaleur d'un père et l'amour d'une mère...
Six mois plus tard, on revenait avec de solides connaissances en alchimie et en combat au corps à corps. D'ailleurs j'étais content car j'arrivais à battre mon frère sur ce terrain là. Nous avons donc été à la maison et on avait continué à étudier. Puis un jour, nous nous sommes mis à l'oeuvre. Du haut de mes neuf ans, je me préparais à faire la plus grosse erreur de ma vie.
Traçant un cercle gigantesque de transmutation dans le bureau de papa, on rassemblait tous les ingrédients pour faire revivre maman. Mais voilà, ça tourna au fiasco. Je perdis mon corps et Ed perdit sa jambe. Voulant me faire revenir, il sacrifia son bras pour accrocher mon âme à cette armure. Je ne le remercierais jamais assez, d'ailleurs c'est pour cela que je veux lui rendre son vrai corps.
Ed, amoché et sans capacité de bouger, avait erré dans les limbes de ses pensées durant presque cinq mois. Puis Mustang arriva et la flamme de la détermination revint dans les yeux de mon grand frère. Là, il se fit opérer pour avoir des automails et partit à Central, je le suivais, pour devenir alchimiste d'Etat et ainsi trouver un moyen de nous rendre nos corps.
Mon frère était courageux et talentueux, autant que notre maitre puisqu'il arrivait désormais à transmuter sans cercle. Je l'admirais, et pas que moi. Beaucoup d'alchimistes d'Etat l'admirait. Il était d'ailleurs devenu l'un d'eux, il avait douze ans.
Devenir alchimiste d'Etat était déjà quelque chose de miraculeux mais en plus le devenir à douze ans... autant dire qu'il avait été le sujet de nombreuses conversations. Il avait même reçut le nom de FullMetal. Que je l'admirais mon grand frère du haut de mes deux mètres dix et de mes onze ans.
Et puis on chercha, durant beaucoup d'années, la pierre philosophale. Trois ans qu'on la cherchait, et toujours rien, mais Ed ne se démontait pas.
Ainsi continue notre voyage à travers Amestris pour retrouver ce cailloux rouge qui pourrait nous rendre nos corps. On était loin de se douter qu'elle cachait un si lourd secret...
PS: Oui, j'aime bien ma version de l'histoire alors je mets