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Forum ouvert le 25/02/2014
Jetez un coup d'oeil à notre Organigramme.
Beaucoup du prédéfinis du manga sont disponibles !
Prenez le temps de zieuter nos prédéfinis des membres !

D'après les rumeurs,
Le Généralissime King Bradley aurait été vu dans les jardins du Q.G,
tondant la pelouse avec un tablier rose.

Témoin effrayé - "Faites attention à vous ! Scar n'est pas un véritable humain, c'est un Dalek déguisé... Fuyons !!!"
"EXTERMINATE"

Des gens cherchent des RPs ! N'hésitez pas à venir zieuter ici

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[Terminée] Attention, je mords.

MessageSujet: [Terminée] Attention, je mords. [Terminée] Attention, je mords. EmptyVen 26 Juin - 17:36



Récap'
Pouvoirs
Liens/Buts
IRL

Informations sur ton perso
Nom & Prénom - Celas (Officiellement Mina Westenras)

Age - 23 ans

Nationalité - Amestris (Demi-Ishvale)

Métier/Rang (pour les militaires)- Capitaine

État-civil - Célibataire

Spécialité - Tir à distance : fusil de précision, lance-grenades.
Corps à corps : utilisation du couteau.

Groupe - Militaires


Qualités -  A l'esprit d'équipe – Prend soin de ses proches et de ses amis – Gentille et attentionnée – A de l'humour – Fait son boulot, et bien.

Défauts - S'emporte facilement – Sourit peu avec les inconnus et peut être froide - Peut devenir violente et ne plus savoir se contrôler (dédoublement de personnalité) – Impulsive - Gourmande - Susceptible – Déteste qu'on ne la prenne pas au sérieux. – Aime mordre...
Pouvoirs et inventaire
Celas, ou Mina si vous préférez, n'a pas de pouvoir à proprement parler. Elle a appris à tirer avec du gros calibre avec Lance lorsqu'elle était jeune, et cette expérience lui a permis d'entrer dans l'armée facilement avec un grade élevé dès le départ. Aujourd'hui, elle se débrouille parfaitement avec des armes de type lance-grenades ou fusils de précision, et ne manque quasiment jamais ses cibles. Elle dispose d'un ''pouvoir'' incontrôlable où, dans certaines conditions, elle est prise d'une rage folle et perd tout contrôle de son corps et passe en mode berserk. Ses fureurs ont fait courir la rumeur de l'existence de la vampire Carmilla, et elle en profite pour exercer un pouvoir de dissuasion sur ses ennemis. Sa peau pâle, ses dents longues ainsi que son regard écarlate font généralement trembler l'ennemi, qui pense, pour de bonnes raisons, avoir ''Carmilla'' en face de lui. Cela a souvent pour effet d'arrêter net les petits criminels, qui préfèrent se rendre plutôt que de se faire avaler par leurs pires cauchemars.

Inventaire de départ :
-Couteau brisé, ''Harker'', souvenir de son père, dont elle ne se sépare jamais.
-Fusil de précision, ''Belmont''.
-Lance-grenades, ''Belnades''. (Alternance entre les deux armes, selon les missions)
-Holster de ceinture et arme de poing de service.
Tes relations et tes objectifs
Lieutenant-Colonel Lance Bronson & Lieutenant Bruce Walner:


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Lance est le supérieur hiérarchique de Celas, son chef d'équipe, son protecteur, et un cow-boy super charismatique ! Il est celui grâce à qui elle est toujours en vie, car il l'a emmenée hors d'Ishval lorsque les tensions commençaient à faire leur apparition et qu'elle avait été séparée de sa famille. Lance et Celas sont très bons amis, et il leur arrive régulièrement de camper autour du feu en racontant des histoires ou en chantant des chansons avec les orphelins de l'Est. Lance est à mi-chemin entre un père et un meilleur ami pour elle.



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Bruce est le dernier membre de l'équipe de Lance. Son âge plus avancé lui procure une certaine sagesse, mais c'est également un gros dur au cœur tendre, équipé d'un automail au bras gauche. Bruce et Celas ne s'entendent pas sur tous les points, ce qui amène parfois à des engueulades, mais au fond, ils s'aiment bien. Elle lui est d'autant plus redevable qu'il est celui grâce à qui elle a appris la musique, notamment le piano et l'harmonica, deux de ses loisirs favoris.

Mhïras (Relation non connue des deux côtés):


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Mhïras est la petite sœur de Celas. Elles ont été séparées peu après la naissance de la petite, au début du conflit d'Ishval. Leur mère croyant que Celas était morte, a décidé de ne pas parler d'elle à Mhïras, qui n'a aucune idée de l'existence de sa sœur. De son côté, Celas a toujours gardé l'espoir que sa mère et sa sœur aient survécu à la guerre et aient réussi à fuir le champ de bataille et à se réfugier quelque part en Amestris.

Capitaine Vayn E. Draeger :


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Vayn et Celas se sont rencontrés au QG d'East City. Cet homme a de la sympathie pour les Ishvals, et, lorsqu'il a aperçu les yeux rouges de Celas, il lui a demandé quelques renseignements sur elle. Ils ont conclu un marché: des informations sur les Ishvals et leur culture, contre des informations sur la famille de Celas, s'il venait à en trouver. Vayn travaille aujourd'hui pour le QG de Central. Pour pallier au manque de communication directe, ils s'envoient des lettres ou se téléphonent occasionnellement.

Laura Fernandez et les enfants Ishvals :


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Régulièrement, Lance et Celas passent du temps avec les jeunes, souvent orphelins, de l'Est, principalement des Ishvals, à qui ils racontent leurs aventures, ainsi que des histoires du pays natal de Lance, chantent et jouent de la musique. Celas s'est particulièrement liée d'amitié avec l'un de ces enfants, Laura, une petite fille mi-Ishvale, comme elle, qu'elle souhaite protéger à tout prix. Laura vit à Giribaz, tout comme Lance et Celas, où elle a été recueillie par un jeune couple. Elle est âgée de 14 ans et s'intéresse beaucoup à l'alchimie, qu'elle utilise pour transmuter divers matériaux en chakrams, des armes de jet circulaires redoutables et peu déviées par le vent.

Objectif(s): Retrouver sa sœur, aider Lance à arrêter son frère, aider Bruce à retrouver sa fille, trouver un moyen d'empêcher sa part berserk de se manifester d'elle-même.
 
Derrière l'écran
Pseudo: - Myros

Age - 19 ans

Années de RP's - Environ un an.

Comment as-tu trouvé le forum ?- DC de Zabeth', modérateur de ton cœur.

Un dernier mot ? - Ta viande a l'air tendre, me laisseras-tu y planter mes crocs ?

Personnage de ton avatar - Seras Victoria: Hellsing, Hellsing Ultimate
Histoire
Dans les deux prochains posts (trop long pour un post...)

Crédits musicaux:

Thème de Lance:
-Go Go Cactus Man, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST Blue)

Thème de Bruce:
-Daddy's Got the Blues, © Masashi Hamauzu, Square Enix (Final Fantasy XIII OST)

Thème de Mhïras:
-Souzou Forest, © Jin, cover par yuikonnu (Kagerou Days)

Thème de Vayn:
-Certain Victory Lotus Tune, © Yasushi Ishii (Hellsing OST RAID)

Thème de Laura:
-Rose, © Masahiko Kimura, Motoaki Furukawa, Mariko Egawa, Konami (Castlevania 64 OST)

Introduction:
-Digging My Potato, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST 1)

Chapitre 1:
-The Land of Ishvala, © Akira Senju, Square Enix (Fullmetal Alchemist Brotherhood OST)

Chapitre 2:
-Burn, © The Pretty Reckless, Razor & Tie (Going To Hell album)

Chapitre 3:
-House on a Hill, © The Pretty Reckless, Razor & Tie (Going To Hell album)
-Eternal Winds – The Dead Dunes (Japanese Ver.), © Prasert Prasertvithyakarn, Masashi Hamauzu, Naoshi Mizuta, Mitsuto Suzuki, Square Enix (Lightning Returns: Final Fantasy XIII OST)

Chapitre 4:
-Paean of Sunlight, © Taro Iwashiro, Square Enix (Fullmetal Alchemist: The Sacred Star of Milos OST)

Chapitre 5:
-Autumn in Ganymede, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST Blue)

Chapitre 6:
-Everyday Life, © Yutaka Minobe, Shuntaro Tanaka, SEGA, Granada (Skies of Arcadia OST)
-Fanfare for the Brave, © Akira Senju, Square Enix (Fullmetal Alchemist: Brotherhood OST)

Chapitre 7:
-Spokey Dokey, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST 1)

Chapitre 8:
-Road to the West, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST Blue)

Chapitre 9:
-The Egg and I, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST 1)

Chapitre 10:
-Gaur Plains - Night, ©Yoko Shimomura, Monolith Soft, Nintendo (Xenoblade Chronicles OST)

Chapitre 11:
-Peaceful Moments, © Adam Skorupa, Pawel Blaszczak, CD Projekt RED (The Witcher OST)

Chapitre 12:
-Blue Funk, © Tsuneo Imahori (Trigun OST The First Donuts)

Chapitre 13:
-Into the Wilderness, © Michiko Naruke, Media. Vision (Wild Arms Original Game Soundtrack)
-Bad Dog No Biscuit, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST 1)

Chapitre 14
-Pot City, © Yoko Kanno, The Seatbelts (Cowboy Bebop OST 1)

Conclusion:
-Let It Out, © Miho Fukuhara (Fullmetal Alchemist: Brotherhood OST)

Caractère
Celas n'a pas connu la période sanglante de la guerre civile d'Ishval. A ce moment-là, elle avait déjà réussi à fuir loin de sa terre natale. Ainsi, ce n'est pas cette expérience qui l'a endurcie, mais celle de la vie en solitaire, quand on est une jeune fille originaire d'un peuple opprimé. Des bandits, elle en a connu. Elle a été attaquée à plusieurs reprises par des petits groupes de hors-la-loi. La première fois, elle était hésitante, mais elle a vite su saisir l'occasion parfaite pour... les tuer, et par la même occasion s'assurer qu'on ne l'embêterait plus. A l'âge de 12 ans, elle avait déjà sa réputation de ''vampire'', et ceux qui voulaient s'approcher de la maison sur la colline y réfléchissaient à deux fois. Lorsqu'elle se sent en danger, elle peut devenir très violente et perdre le contrôle de son corps, la rendant imprévisible et dangereuse pour les autres autant que pour elle-même. Ses années en solitaire lui ont donc permis de devenir indépendante très tôt, et ont forgé son sang-froid.
L'autre partie de sa vie, c'est l'armée, qu'elle a rejoint le jour de ses 18 ans. Là-bas, son sang partiellement Ishval lui vaut quelques remarques racistes de la part de certains collègues. C'est Lance qui lui a permis de rejoindre l'armée. Il est devenu son repère, et ils se protègent l'un-l'autre. Lance adore taquiner Celas, ce qui a le don de la mettre en rogne. Mais malgré cela, ils sont chacun le plus grand allié de l'autre, et leur duo est inséparable. Ce duo évolue parfois pour devenir un trio lorsque Bruce, troisième et dernier membre de l'équipe, les rejoint, ce qui n'arrive pas systématiquement. Sa relation avec Celas est parfois positive, parfois négative. Celas étant assez jeune pour être la fille de Bruce, et pourtant mieux gradée que lui, il l'appelle souvent ''gamine'' ou ''la bleue'' en raison de cette différence d'âge, bien que ces termes ne soient pas vraiment appropriés. Ces taquineries ont le don d'ennuyer Celas, ce dont Lance et Bruce ne se lassent pas ! Bien souvent, ces deux-là rient aux larmes, tandis qu'elle boude dans son coin.
Physique
Celas est une jeune fille à la peau pâle, malgré le soleil de l'Est, et aux yeux rouges. En effet, c'est une Ishvale. Ou, pour être plus précis, une Ishvale de sang-mêlé. Sa mère avait du sang Ishval, et son père était un Amestrien. Ses cheveux sont d'un blond proche du doré, et oscillent entre le blond platine et le blond vénitien selon plusieurs paramètres, dont l'éclairage et le moment de l'année par exemple. Celas a de longues canines qui ont tendance à dépasser de sa bouche, qui contribuent grandement à l'image de vampire qu'elle entretient. Elle mesure un mètre soixante-cinq, pour cinquante-sept kilos, une carrure moyenne pour une jeune femme de son âge.
Elle possède trois tenues militaires quasi-identiques, à l'exception de leur couleur. La première, classique, qu'elle utilise notamment au QG et dans tous les relations avec les collègues, est de couleur bleue, couleur typique de l'armée d'Amestris. La deuxième est de couleur jaune sable, afin de se mêler au décor désertique de la zone de travail de l'équipe Bronson, c'est en quelque sorte une tenue de camouflage, pour les missions où elle doit utiliser ses armes à distance. La troisième et dernière est de couleur rouge sang. Elle l'utilise en général pour les missions sur le terrain avec contact direct avec les criminels, car elle fait ressortir son côté ''vampire''.
En civil, elle préfère s'habiller dans des couleurs sombres, dans les tons gris et noirs. Bien souvent, elle porte une casquette bouffante et un collier noir serré atour du cou.
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[Terminée] Attention, je mords.

MessageSujet: Re: [Terminée] Attention, je mords. [Terminée] Attention, je mords. EmptyVen 26 Juin - 17:40


Histoire, première partie.
Mina Celas Westenras




Introduction : Confessions au Clair de Lune.




C'était une nuit comme beaucoup d'autres. Une nuit étoilée, autour d'un feu de camp, à griller de la guimauve, Lance, Celas, et les enfants. Lance jouait de l'harmonica, accompagné de quelques jeunes aux percussions, et la petite troupe réchauffait le cœur de ceux qui l'écoutaient autant que le feu réchauffait leurs corps fatigués après une longue journée de travail. Certains enfants se racontaient des histoires pour se faire peur, d'autres s'amusaient avec la jument de Lance, Calamity Jane. Sur le côté, Celas discutait d'alchimie avec Laura, sa petite Ishvale préférée. La bonne humeur était omniprésente, comme à son habitude, et personne ne semblait s'ennuyer.
Le petit groupe de musiciens arrivait à la fin de son morceau, et le volume baissait progressivement. Un des enfants s'approcha alors de Celas et lui tira le bras, en la regardant dans les yeux.

« Dis Celas, Lance nous parle tout le temps de ses histoires de cow-boy à Donbachi quand il était petit, mais toi, tu nous as jamais raconté ton histoire !
Tous les enfants encerclèrent alors Celas, et parlaient tous en même temps :
- Oh, ouais, Celas, raconte-nous ton histoire ! Pourquoi tout le monde te prend pour un vampire ? Allez, raconte !
Elle caressa les cheveux roux du petit curieux et regarda en direction du ciel.
- Bien, alors je vais vous raconter... Tout a commencé il y a 23 ans, en 1891...

Chapitre 1 : Celas (Mars 1891 – Février 1901)




Ma mère, Thanas, était une Ishvale, mais pas mon père. Qu'est-ce qu'elle était belle, avec ses longs cheveux blonds, presque blancs, sa peau pâle et ses yeux rouges... Mon père, Jochen, lui ressemblait beaucoup : blond, yeux bleus, et peau pâle également. Du sang, c'est pas de l'eau. En fait, ma mère était elle-même une demie-Ishvale, quand on y pense. Ça ferait de moi... Une quart d'Ishvale ? Le mélange des deux a donné ce que vous avez devant les yeux, c'est à dire moi, Celas. Ce nom a été choisi par ma mère, qui m'a avoué qu'elle adorait les noms se terminant en ''as''... Il faut dire que c'était le cas du sien. Elle avait beau être la plus gentille et la plus douce des mères, il faut croire qu'elle avait aussi un petit côté narcissique. Ils avaient mis du temps à choisir mon nom. D'après ce que maman m'a dit, je suis restée sans nom pendant près d'un an. Heureusement que je ne pouvais pas parler à cet âge là, imaginez un peu à quel point ça aurait été gênant ! Enfin bref. Je m'entendais très bien avec ma mère, et presque autant avec mon père. Mais il était atteint d'une grave maladie, qui était apparemment héréditaire. Mais par chance, moi, je n'y ai pas eu droit !

Mais bref, passons à autre chose. Nous vivions dans un quartier assez pauvre d'Ishval. Pas aussi pauvre que les ghettos actuels, mais c'était loin d'être fantastique. Au moins, nous avions un toit qui ne risquait pas de s'envoler si le vent soufflait trop fort. Dans ces quartiers, le danger rodait, les plus pauvres s'attaquaient souvent aux autres pour leur voler leur nourriture et leur argent, et la région était régulièrement sous surveillance militaire. A l'époque, je ne comprenais pas pourquoi, mais aujourd'hui, je sais que c'est parce qu'après l'annexion d'Ishval par Amestris, ceux qui n'étaient pas en accord avec le gouvernement avaient tendance à essayer de se rebeller, alors le Généralissime King Bradley a décidé de mettre la région sous surveillance pour éviter toute tentative de révolte. Papa m'avait offert un couteau, que je garde toujours dans ma poche, comme souvenir. Il m'a dit que son nom était Harker. Jonathan Harker était le héros d'une histoire qu'il aimait me raconter. Papa adorait les histoires fantastiques, surtout celles avec des vampires. Dracula, Carmilla, des livres qui ont eu une grande importance pour moi, bien qu'en y repensant, ils n'étaient pas très adaptés pour être lus à une petite fille... Mais Harker était devenu comme un protecteur pour moi, bien que je n'aie jamais eu à m'en servir, à l'époque. Papa me disait que comme le héros du livre, le couteau pouvait repousser le Mal. Et comme j'étais petite, j'y croyais, car ce petit couteau brillait et que je pouvais me voir dedans, alors j'avais l'impression qu'il était magique.

En 1899, la maladie de papa commençait à devenir une vraie gêne pour lui, et il était cloué au lit presque toute la journée, ça durait déjà depuis deux mois. Maman était enceinte depuis déjà six mois. J'avais hâte d'être une grande sœur. Que ce soit une fille ou un garçon m'importait peu, même si j'avais une préférence pour l'idée d'avoir une petite sœur. Et c'est justement une petite fille qui pointa le bout de son nez. Mais cette fois encore, ils n'avaient pas choisi de nom. Maman insistait pour garder ce ''as'' qui lui était si cher, et papa voulait que le prénom commence par la lettre M. Ils en parlaient souvent, mais de ce que je sais, ils ne se sont finalement jamais décidés. Papa nous a quittés quelques temps après ça, il aura à peine eu le temps de connaître sa deuxième fille. Elle était absolument adorable, et d'après maman, on se ressemblait comme deux gouttes d'eau, quand j'étais bébé, bien évidemment. Et puis, un jour...

Chapitre 2 : Lance (Février 1901)



''Here comes the darkness,
It's eating on my brain
Now that the light has
Driven me insane,
This fire is blazing
And I'm still inside,
I just want to die here
You won't let me out alive''



J'y étais. Le jour où tout a basculé. Je me baladais dans les rues, comme à mon habitude, quand j'aperçus une petite fille qui s'approchait d'un militaire, son ours en peluche dans la main gauche. Elle le regardait, intriguée. Il lui sourit, et elle fit de même en retour. Il pointa alors son arme vers elle, affichant un grand sourire carnassier. L'expression sur le visage de la petite fille changea du tout au tout. Il tira, elle s'effondra sur le sol, son sang se mit à couler sur le sol, entourant par la même occasion sa peluche. Cette petite fille, ça aurait pu être moi. Je m'empressai de rentrer à la maison retrouver ma mère et ma sœur, et n'en sortis plus.

Dans les semaines qui suivirent, les tensions qui étaient déjà présentes se sont transformées en réelle guerre civile, comme vous le savez. Ma mère a pris la décision de s'enfuir avec ma petite sœur et moi, car elle n'était pas prête à mourir. Certains soldats voulaient anéantir la population Ishvale, la zone devenait trop dangereuse pour une faible femme veuve et ses deux enfants. Alors que nous partions, un de ces soldats s'interposa. J'avais quelques mètres d'avance sur elles, alors nous avons été séparées. Paniquée, je ne savais pas quoi faire, je voyais ce soldat qui pointait son arme vers ma mère, mais qui ne tirait pas. Elle me faisait signe de partir, de m'enfuir, j'avais peut-être une chance de m'en sortir. Je commençai à courir, et traversai quelques rues. Puis je me suis rendue compte que j'avais fait tomber Harker. Il était trop tard pour faire demi-tour, alors je repris la route. Soudain, je sentis une main m'attraper par le col, mes pieds quittèrent le sol, je courais dans le vide. Cette main me déposa sur le dos d'un cheval qui galopait, et je ne pouvais que voir le dos de celui qui m'avait sauvée.
- Yo ! Tu vas où comme ça ? Allez, t'en fais pas p'tite, j'vais t'sortir de là.
Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il se passait, à ce moment-là. C'était un drôle de type habillé en blanc, avec un chapeau bizarre et une écharpe rouge. A mes yeux, il brillait aussi fort que le soleil.
- C'est toi, Harker ? Tu t'es transformé en cavalier ?
J'étais enfant. Je croyais à toutes ces histoires que mon père me racontait, et il me paraissait possible que mon protecteur ait pris forme humaine pour remplir sa fonction.
- Quoi ? C'est qui celui-là ? Moi c'est Lance ! Je suis un militaire, mais pas comme eux, j'essaie de sauver le plus de gens possible de ce carnage !
Je me cachai sous son long manteau blanc, et il m'amena à la sortie de la ville.
- J'peux pas aller plus loin, désolé. Déjà que c'est limite de la trahison c'que j'fais, j'peux pas quitter la zone. Au fait, prends ça, ça pourra te servir dans le coin.
Il me tendit un couteau. Et ce couteau, je l'ai directement reconnu, c'était Harker. Il avait dû le ramasser au sol, après que je l'aie fait tomber. J'avais des étoiles dans les yeux, en le regardant remonter sur son cheval et repartir, posant ses deux doigts sur le côté de sa tête, puis les retirant en les pointant vers le ciel pour me saluer. Il m'avait sans aucun doute sauvé la vie. Mais je n'avais aucune nouvelle de ma mère ni de ma sœur. Elles étaient probablement mortes, à cause de cet autre soldat. Je serrai le petit couteau dans mes bras quelques instants, puis me mis en chemin. Il m'avait également donné une gourde pleine d'eau et de la viande séchée, pour éviter que je ne meure de faim ou de soif, au moins pendant quelques temps. J'étais très reconnaissante envers cet homme et, à cette époque, je n'avais aucune idée qu'il deviendrait la personne la plus importante de ma vie.

Chapitre 3 : Carmilla (Février 1901 – Printemps 1906)



''Somewhere in the end we're all insane
To think that light ahead can save us from this
Grave that's in the end of all this pain
[…]
I am not afraid
I won't burn out in this place
My intention is to fade and I will, I will''



Ça ne faisait que commencer. Une petite fille de dix ans, seule dans une zone tendue, avec peu de ressources. Le danger était partout. Les journées étaient très chaudes, les nuits très froides, l'eau et la nourriture vinrent vite à manquer. Chaque jour, je sentais la Mort s'approcher. Chaque nuit, un souffle froid dans mon cou, comme si elle voulait me faire comprendre que mon heure approchait. Je devais me déplacer aussi souvent que possible, ne jamais rester au même endroit plus d'une semaine, car avec la guerre, les bandits et autres contrebandiers devenaient de plus en plus nombreux, et je ne faisais pas le poids. J'ai appris par moi-même à chasser de petits animaux, à faire du feu pour les cuire, mais je ne pouvais pas me défendre contre la plus dangereuse de toutes les bêtes, l'Homme. Je me suis trouvé un toit. Bien que précaire, ça restait un endroit protégé de la pluie et du vent. Cet endroit-là, j'y suis restée pendant près de deux ans, car il était isolé de la civilisation, et que je m'y sentais en sécurité... Jusqu'au jour où un groupe de cinq malandrins décida d'y prendre place. Ils vinrent une nuit, pendant que je dormais. L'un d'eux m'attrapa par le bras et me montra à ses deux amis.
- Hééé, r'gardez c'que j'ai trouvé les gars ! D'la chair toute fraîche !
Ils éclatèrent tous de rire.
- Elle est trop p'tite, y'a rien à bouffer là-d'ssus !
Là encore, des rires.
- Nan franchement les gars, sans déconner, y'a moyen d'en tirer un bon prix. Elle est jeune, c'une Ishvale, elle est pas trop maigre, on peut la vendre comme esclave à des types de l'autre côté du désert, nan ?
- Mouais. T'as vu ses dents ? Elle fait un peu flipper ta gamine. On dirait un vampire !
J'avais peur, et ne savais pas trop quoi faire. Et ce que j'ai fait n'était probablement pas la meilleure idée de ma vie. Je lui ai craché au visage, après quoi il m'a jetée contre le mur et m'a attachée avec une corde pour que je ne puisse plus bouger. Je suis restée là, à les regarder s'installer pendant des heures dans ce qui était devenu mon chez-moi et qu'ils m'avaient lâchement volé. Je ne pouvais rien faire. L'un d'eux se dirigea vers la sortie.
- J'reviens, faut qu'j'aille pisser.
- 'k.
Un de moins. Il n'en restait plus que deux. Et par un heureux hasard, l'un des deux était en train de dormir près du feu. Mon autre facteur chance, c'était qu'ils n'avaient pas pris la peine de me fouiller. J'avais toujours Harker dans une de mes poches, et j'arrivai à m'en saisir, puis découpai la corde pour me libérer. Après avoir retrouvé ma liberté de mouvement, je m'approchai lentement du seul qui était présent et réveillé, et lui plantai le couteau à travers le crâne. Mais Harker n'en sortit pas indemne, une partie de la lame se brisa dans l'action. C'est à cet instant exact que j'ai tué un humain pour la première fois, alors que je n'avais que douze ans. L'adrénaline montait, et contre toute attente, je souriais. Je n'étais pas aussi faible que ce que je pensais, mais j'avais perdu le contrôle pour la première fois, et le dernier cadeau de mon père avait enfin rempli la fonction pour laquelle il m'avait été donné, et en la remplissant, il avait donné une partie de lui-même. Je m'approchai de celui qui dormait, et leur conversation de tout à l'heure se répétait dans ma tête. Le mot ''vampire'' revenait, et par un étrange réflexe, je lui mordis le cou, droit dans l'artère. Le troisième revint à ce moment-là, glissant un ''Putain, ça fait du bien !'', avant de m'apercevoir, presque en train de manger son compère.
- Espèce de monstre, t'es quoi au juste ?
Il commença à courir, et je prononçai ces mots :
- Toi, fuis, car tu n'es que du gibier pour moi. Je suis le vampire Carmilla, et tu es ma proie ! Répands autour de toi la légende de mon existence !
Je crois sincèrement que je n'ai jamais vu quelqu'un courir aussi vite de toute ma vie. C'était la première fois que Carmilla surgissait, et la seule fois où j'étais consciente pendant ses actions. Les hommes avaient des armes à feu sur eux, que j'ai gardées pour moi. Je me suis débarrassée des corps des deux autres types. Quoi de mieux qu'un désert pour cacher des cadavres ?



''Feel the wind eternal
Sweepin' 'cross the land
Over sea and desert
Stirrin' waves and sand''


Cette situation dura encore trois autres années. J'avais maintenant quinze ans, et j'étais assez grande pour utiliser un fusil de précision sans être trop affectée par le recul de l'arme. Grâce à ça, j'ai pu défendre ce qui était devenu ma nouvelle maison. Plusieurs fois par semaine, j'explorais les alentours, étendant à chaque fois ma zone de recherche, et je trouvais des conserves, des vêtements (je grandissais, il fallait donc en même temps que je réadapte ma garde-robe), et des munitions. Quelle heureuse coïncidence de trouver exactement celles qu'il me fallait.
Un soir, en rentrant, une autre surprise m'attendait, assise à côté de mon feu. J'aperçus une ombre qui bougeait au mur, et je m'approchai doucement pour ne pas que la personne puisse me voir.
- Alors c'est ça, le fameux vampire de l'Est, Carmilla ? Je m'attendais à plus impressionnant, la p'tite !
J'ai directement reconnu cette voix. Je baissai mon arme et me précipitai vers lui. Il posa son Stetson sur ma tête, mais il était bien trop grand pour moi, et me tombait sur les yeux.
- Monsieur Lance ! Je m'attendais pas à vous revoir !
- On m'a demandé d'enquêter sur cette histoire de vampire. Un drôle de type s'est pointé à East City y'a trois ans, et il racontait une histoire comme quoi une gamine vampire mangeait les gens qui s'approchaient de chez elle. Cette histoire s'est très vite répandue dans le coin, c'est même devenu une légende urbaine. Quand j'en ai entendu parler, j'ai tout de suite pensé à toi, p'tite. Je me suis souvenu de tes grandes dents ! Mais au fait, c'est quoi ton nom ?
Je riais de nouveau comme une enfant, puis je le regardai dans les yeux, posant deux doigts sur le côté de ma tête.
- Celas, m'sieur le cow-boy !
- Enchanté, Celas ! Ça fait longtemps que tu vis ici ?
- Ça doit faire... Cinq ans, je crois.
- Alors tu es restée seule ici tout ce temps... Allez, monte sur le cheval, je te ramène chez moi. J'ai obtenu la permission de quitter la guerre à cause d'une blessure. Au fait, elle s'appelle Calamity Jane. Mais Jane, ça suffit.

Chapitre 4 : Giribaz (Printemps 1906)




- Au fait, p'tite, mets-ça sur ton nez, faudrait pas qu'on voie tes yeux, la guerre est pas finie... Ah, et souffle là-dedans.
Tout en me disant cela, il me tendit une paire de lunettes teintées et un drôle d'objet rectangulaire avec des trous. Il m'avait dit de souffler dedans, ce que je fis, sans réellement savoir comment cette chose fonctionnait. Un drôle de bruit dissonant en sortit, ce qui me fit faire un bond, j'ai même failli faire le faire tomber.
- C'est quoi ce truc bizarre ?
- Ça s'appelle un harmonica. Ça sert à faire de la musique.
- C'est joli comme nom ! Mais je suis nulle, tu pourras me montrer comment tu joues après ?
- Yep. Mais pour l'instant on a de la route ! Yee-ha !
En prononçant ces mots, il tira sur les lanières de cuir qui servaient de commandes pour la jument, qui se mit à accélérer.

Nous arrivâmes enfin à destination. Un panneau à l'entrée de la ville indiquait ''Giribaz''. Lance me fit faire le tour du village. C'était jour de marché, tous les habitants étaient réunis sur la place et étaient d'un côté ou de l'autre des étals. Il y avait de tout : fruits, poisson, viande, vêtements faits-main, il y avait même une mécanicienne d'automails et des musiciens ambulants ! Je n'avais jamais vu une ambiance aussi chaleureuse, tout le monde souriait, chantait, dansait, et à part Lance, il n'y avait aucun militaire à l'horizon. A ce détail près, ça me rappelait presque Ishval, avant le drame...
Lance me montra sa maison du doigt et m'y amena. J'étais la première à y entrer, et l'endroit me sembla assez insolite, bien qu'il m'émerveillait. Tout d'abord, cette maison ressemblait un peu à un chalet, ce qui était loin d'être ordinaire. Il y avait des peaux d'animaux au sol et sur les murs et, curieuse comme j'étais, je pris le temps de toutes les caresser, une par une. Pendant que je me baladais, Lance s'affala sur le canapé. Quelque chose attira plus particulièrement mon attention. Il y avait un fusil accroché au mur, un peu comme celui que j'avais, mais en moins vieux. D'ailleurs, la vue de ce fusil me rappela que j'avais laissé mon arme dans les ruines. Son chapeau posé à l'horizontale sur son visage, Lance me dit :
- Ce truc t'intéresse ? C'est un cadeau qu'on m'a filé l'année dernière, mais... j'en ai pas besoin. Si tu veux, tu peux le prendre.
Je me suis retournée brusquement, regardant dans sa direction.
- Quoi, comme ça ? C'est vrai ?
Il leva son pouce dans ma direction.
- Yep. Y'a des munitions quelque part, dans un tiroir. Tu peux essayer le lance-grenades qui est en haut aussi. Mais fais gaffe, c'est plus dangereux, t'amuses pas à jouer avec ça dans la ville. C'est une vieille relique, ça m'étonnerait pas que ça fonctionne pas très bien en plus.
- Merci Lance, t'es super gentil !
- Y'a pas d'quoi.
Sur le mur, il y avait aussi une carte d'Amestris. Si on était à Giribaz, et que j'étais partie d'Ishval il y a cinq ans, en partant vers le Nord, les ruines où j'étais devaient donc être celles de Cameron. J'en avais fait du chemin dans ce coin aride. Le pire, c'est que j'avais sûrement fait un gros détour par le désert... Mais maintenant, j'étais dans un endroit sûr, où je pouvais dormir dans un lit confortable. Lance décida que le temps de trouver une solution, j'allais prendre le lit, et lui le canapé. Ensemble, nous avons également décidé de me faire procurer de nouveaux papiers d'identité, avec un nouveau nom.  

Chapitre 5 : Mina (Printemps 1906 – Août 1909)




Cela faisait maintenant deux ans que j'habitais chez Lance. Entre temps, aux yeux de la loi, j'étais devenue Mina Westenras, née à Liore le 21 mars 1891, simple citoyenne d'Amestris. J'ai choisi ce nom en l'honneur de mon père, qui me lisait souvent Dracula. Mina Harker était l'un des personnages principaux, et Lucy Westenra était sa meilleure amie. De plus, j'ai choisi la lettre M qu'il souhaitait pour le prénom, et j'ai gardé le "as" auquel ma mère tenait pour le nom.
Au tout début de l'année 1908, le Généralissime lança l'ordre 3066, pour décimer tous ceux qui avaient survécu à ces sept années de guerre à Ishval. Le jour où Lance m'annonça la nouvelle, je pris la décision de lui poser la question qui trottait dans ma tête depuis fort longtemps.
- Dis, Lance.
- Hm ?
- Ce jour-là, à Ishval, est-ce que tu as sauvé une femme et un tout petit enfant d'à peu près un, deux ans ?
- Euh, oui, sûrement. J'ai sauvé plein de femmes accompagnées de marmots.
- Une blonde ? Avec la peau pâle, comme moi ?
- Là par contre, ça ne me dit rien, désolé.
Grande déception. Si elles avaient pu s'en sortir, ce n'était pas Lance qui les y avait aidées.
- Alors si c'est ça, je rejoindrai l'armée, pour les chercher moi-même.
- Wow wow wow, t'as trop forcé sur le whisky, p'tite ! Une Ishvale à l'armée, t'es dingue !
- J'ai juste les yeux rouges. Le reste ne crie pas à l'Ishvale... Et puis, ça me permettra d'accéder à des documents confidentiels, peut-être que je pourrai les retrouver moi-même. Et puis maintenant, la guerre est finie, il y a beaucoup moins de risques.
- Mouais, tu marques un point. Mais je refuse. Donne moi leur nom, et je me débrouillerai.
- Tss, pour une fois que je te demande quelque chose. Ma petite sœur n'avait pas encore de nom quand on a été séparées, alors je le connais pas. Ma mère s'appelait Thanas.
- J'verrai c'que j'peux faire.

Mais il ne trouva jamais rien, et s'opposa encore et encore à ce que je rejoigne l'armée le jour de ma majorité. Mon dix-septième anniversaire arriva un mois plus tard. J'avais passé une excellente nuit, je ne me lassais définitivement pas du confort de ce lit. Je me réveillai tout doucement, gardant les yeux fermés et m'étalant comme une larve sous la couette, en poussant ce fameux ''Aaaah'', symbole d'une bonne nuit de sommeil. Puis je roulai sur la gauche, ma joue écrasée contre l'oreiller, et j'ouvris les yeux. Je poussai un cri de terreur, Lance se tenait là, à me regarder, et me sourit, levant sa main pour me dire bonjour.
- Mais qu'est-ce que tu fous à côté de moi pendant que je dors, espèce de vieux pervers ?!
- Howdy, p'tite ! Aujourd'hui t'as dix-sept ans, alors dépêche-toi de te préparer, j'ai une surprise pour toi. Et bon anniversaire !, répondit-il en riant et en se rapprochant de la sortie. Je me retrouvais seule, dos contre le mur, les cheveux tout ébouriffés, dans mon état d'incompréhension...
- Huh ? 

Je crois que je ne m'étais jamais autant dépêchée un matin. Lance s'était souvenu de mon anniversaire, et avait apparemment préparé quelque chose rien que pour moi. J'ai pris une douche, me suis habillée, ai pris un léger petit déjeuner, et suis sortie. Lance m'attendait, en tenue de sport.
- Allez ma grande, si tu veux entrer dans l'armée, faut t'entraîner !
J'étais heureuse. Finalement, il avait accepté l'idée que je rejoigne l'armée, en partie parce que je pourrais être sous ses ordres et garder un œil sur le maladroit qu'il est. Nous sommes donc partis faire un footing. Finalement, j'avais pris une douche et m'étais habillée pour rien, mais la bonne surprise me faisait vite oublier ce détail. Ce footing était la première étape de mon entraînement. Tous les jours, Lance m'emmenait courir, me faisait faire des exercices militaires comme des parcours du combattant, et même des entraînements au tir, pour améliorer ma technique, ma précision, et tous ces critères qui font que l'on est un bon tireur. Chaque jour, j'avais l'impression de m'améliorer, et les commentaires de Lance étaient en accord avec cette idée. Je devenais plus endurante, plus forte, plus agile, plus précise. Chaque mouvement était calculé au millimètre près, et l'hésitation que j'avais pu avoir auparavant avait désormais disparu.

Chapitre 6 : East City (Septembre 1909)




Puis vint enfin le jour de la rentrée académique. La journée commença de la même façon que le jour de mon dix-septième anniversaire. Encore une fois, Lance se trouvait juste devant moi quand j'ouvris les yeux, mais j'étais moins surprise que la première fois. Il posa sa main sur ma tête et me décoiffa, et de l'autre, me montra un billet de train.
- Aujourd'hui, tu pars pour l'académie, t'es largement prête, tu vas les éclater !
Enfin. Le jour J était arrivé. Nous sommes montés sur Jane et Lance m'amena à la gare la plus proche.
- A partir de maintenant, on se reverra plus avant deux ans. Tu dormiras là-bas, et on se retrouvera quand t'auras décroché ton diplôme, hein ? Et si tu t'en sors avec les meilleures notes, qui sait, tu pourrais te retrouver Commandante dès ton entrée à l'armée.
- Pff, t'es bête. J'vais déjà essayer d'y entrer, après on verra bien.
Lance me fit une petite tape sur l'épaule en me souriant en guise d'au revoir. Nous nous sommes tourné le dos, puis montions chacun sur notre moyen de locomotion. Alors que je venais d'entrer dans le train, je décidai de me retourner une dernière fois, et je le vis à dos de cheval, marchant vers le lever de soleil. Cette vue me décrocha un sourire, et je pris une place assise dans le train, plus déterminée que jamais. Je retrouverai ma mère et ma sœur, quoi qu'il arrive.



Le trajet me sembla court et long à la fois, tellement j'étais excitée. J'avançais vers l'académie et croisais de nombreux autres jeunes qui s'y rendaient également. Je n'avais pas vraiment l'habitude d'être entourée d'autant de monde, mais je n'étais pas déstabilisée pour autant. Je suivais le cortège des futurs élèves qui discutaient de sujets divers et variés. Certains disaient vouloir voir le Généralissime en vrai, d'autres déclaraient ne venir que pour rencontrer des filles. Certains avaient de drôles de motivations.

Notre cortège arriva finalement à destination. Nous avons été accueillis par des soldats de East City de divers grades. Près de moi, deux filles disaient que de l'autre côté de la salle, elles voyaient le Flame Alchemist. A entendre leurs cris de fans en folie, on aurait dit qu'elles allaient fondre. Personnellement, je ne le connaissais que de nom, et de toute façon, ça ne m'intéressait pas. La dernière fois que j'avais vu un alchimiste, c'était quand j'ai quitté Ishval. Et je suis sûre qu'il était présent aussi, lui. Tout ce que je voulais, c'était que ces deux années passent aussi vite que possible. La salle était noire de monde, il était impossible de se déplacer. Un homme prit le micro et le brouhaha cessa pour laisser place à un lourd silence.
- Bonjour à vous tous, et bienvenue à l'académie militaire d'East City. Si vous êtes ici aujourd'hui, c'est que vous souhaitez rejoindre l'armée, bien évidemment. Sachez que même si ce n'est que l'académie, ça ne va pas vous empêcher d'en baver. C'est loin d'être facile, et il n'y a pas que de la théorie. Vous aurez des entraînements difficiles tous les matins et les tire-au-flancs seront renvoyés dans les jupes de leur mère. A toutes les lopettes qui ne sont pas prêtes pour ça, je vous demande de bien vouloir partir.
Les gens se remirent à discuter. Certains hésitaient. Au final, près d'un quart des personnes présentes ont décidé de rebrousser chemin, ce qui libéra de la place pour respirer.
- Bien. Bon, tout ça, c'était juste pour leur faire peur et avoir moins de gens à gérer. Vous savez, on a déjà du monde ici... Bref, c'est loin d'être si terrible que ça, haha, même si c'est pas du gâteau ! Bienvenue à l'académie, les jeunes !
L'homme leva le poing vers le ciel. Le silence était revenu. Mais il ne fut que de courte durée, les nouveaux étudiants exultèrent de joie dans les secondes qui suivirent.

Chapitre 7 : Bruce (1910)




Le temps passait à une vitesse folle. Chaque jour, j'étudiais et je m'entraînais afin de m'améliorer. Tout le monde reconnaissait mon potentiel, étudiants comme enseignants. Il paraît que certains m'admiraient, mais je ne sais pas si c'était réellement le cas ou non. Tout ce que je sais, c'est que j'étais probablement la plus motivée, et celle qui travaillait le plus. Je ne m'approchais pas trop des autres, me faire des amis n'était pas une priorité. Mais tout n'était pas rose, la guerre avait laissé des traces dans les esprits des gens. J'avais beau ne pas être une Ishvale de sang pur, certains me traitaient de tous les noms... Je ne sais pas ce qui m'étonnait le plus, être insultée pour mes origines, ou ne pas du tout être insultée sur la difformité liée à ma dent ?

Un jour, je décidai de sortir faire un tour en ville. Ça devait être... pendant mon sixième ou septième mois de cours, quelque part par là. La fin de cette première année approchait à grands pas. Je décidai donc d'aller me balader, afin de sortir un peu de l'académie et de ses dortoirs qui sentent la sueur à longueur de journée. Dans l'une des rues, je passai près d'un bar au nom très simple: « Le Saloon ». Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire en voyant cela. Lance me parlait souvent des saloons. D'après lui, ces endroits avaient une ambiance très sympathique, mais parfois un peu spéciale. Mais était-il vraiment possible de trouver un saloon comme ceux dont il me parlait ici, à East City ? J'entrai enfin dans ce fameux endroit. L'intérieur était plutôt grand, le sol était en parquet, et une simple lampe accrochée au plafond éclairait la pièce, tamisée. Le comptoir était contre le mur du fond, et un grand type à moustache y essuyait des verres. Suivant les murs étaient installées des tables et des chaises pour les clients, qui n'étaient que peu nombreux ce jour-là. On pouvait également voir une table de billard près de l'entrée.
Mais au milieu de la salle se trouvait un homme musclé portant un chapeau beige, assis sur un tabouret, un pied touchant le sol et l'autre contre un des barreaux de son siège. Il jouait un morceau de blues à l'harmonica et créait l'ambiance de l'endroit. Je m'assis près de la table de billard afin de l'écouter jouer. Tout ça fit resurgir des souvenirs dans mon esprit. Ces moments passés avec Lance, pendant lesquels il me jouait quelques morceaux. L'homme finit son œuvre. Quelques clients se levèrent pour lui distribuer une poignée de billets. L'homme remit son manteau et repartit vers la sortie. Il avait terminé sa journée. Et il était également temps pour moi de rentrer, la nuit n'allait pas tarder à arriver.

Je revenais régulièrement au Saloon pour écouter l'homme jouer. Un soir, après son départ, je décidai de m'adresser au tenancier du bar.
- Excusez-moi, monsieur. Euh, c'est qui, cet homme qui joue ici tous les jours ?
- J'crois qu'il s'appelle Bruce. Officiellement, il est militaire, mais il passe plus de temps à bosser ici pour arrondir ses fins de mois qu'autre chose. En fait, on sait pas grand chose de lui, à part qu'un jour il s'est pointé et qu'il a commencé à jouer. Ça doit faire à peu près un mois. Après ça, il est revenu tous les jours. On va pas se plaindre, ça nous fait de la musique gratuitement, et ça peut attirer des clients. C'est bien pour lui, parce que ça lui fait du fric, et pour nous, parce que ça ramène des gens.
- Merci pour les renseignements, m'sieur.
- De rien p'tite, dit-il en se remettant à essuyer un verre en le frottant avec un chiffon.

Le lendemain, je décidai de prendre mon courage à deux mains et de m'adresser à ce Bruce. Je ne l'avais jamais entendu prononcer le moindre mot, alors j'appréhendais un peu la conversation. Allait-il être sympathique, ou antipathique ? Après qu'il ait terminé de jouer son morceau, je le suivis alors qu'il rentrait chez lui, quelques rues plus loin. Il vivait dans un appartement, dans le centre-ville d'East City. Une fois arrivés en bas de son immeuble, je m'adressai à lui.
- Excusez-moi, monsieur Bruce ?
- Hmm ? T'es qui, toi ?
- J'm'appelle Mina. J'étudie à l'académie d'East, et je passe de temps en temps au Saloon. On m'a dit que vous étiez militaire...?
- Ah, oui. C'est toi la gamine qui est toujours dans le coin. Je suis désolé mais, j'ai pas envie de t'aider pour tes études, dit-il en commençant à refermer la porte de chez lui.
- Non, attendez, c'est pas pour ça ! En fait, euh... J'voulais juste savoir si ça serait possible que vous m'appreniez à jouer... J'ai un ami qui joue de beaucoup d'instruments mais... Il a jamais eu le temps de m'apprendre.
- Mouais. Entre, on peut en discuter quelques minutes.
Il me fit entrer chez lui, et retira son long manteau beige et son chapeau. De là, je pus mieux voir à quoi il ressemblait. C'était un homme qui devait être trentenaire, voire en début de quarantaine. Il avait une cicatrice à l’œil droit et un petit bout de métal sous ce même œil. De plus, son bras gauche n'était pas de chair, c'était un automail. Il n'avait sûrement pas eu une vie facile. Il me proposa du café, ce que j'acceptai. Je ne connaissais pas cet homme, il n'avait pas l'air sympathique à première vue, mais il dégageait quand même quelque chose... d'étrange. Une sorte d'aura, qui faisait qu'on avait envie de lui parler et... De l'aider. Mais pourquoi est-ce que j'avais envie de l'aider ? Il n'avait pas l'air d'avoir besoin de quoi que ce soit ; l'endroit était plutôt propre, même s'il sentait un peu la cigarette et que des vêtements traînaient ici et là.

- Bon alors, petite, tu veux apprendre à jouer ? T'as un instrument ?
- Euh, oui j'ai... Ça !, dis-je en sortant l'harmonica que Lance m'avait offert de mon sac. Ça fait un moment que je l'ai mais, je sais pas jouer.
- Un harmonica, hein ? C'est un bon début. Je t'apprendrai à jouer. Je peux aussi te donner des cours de chant et de piano.
- V-Vraiment ? Vous n'êtes pas obligé de vous donner tant de mal, monsieur Bruce ! Comment il s'appelle le morceau que vous jouiez, la première fois que je suis venue ?
- C'était... Spokey Dokey, si j'me souviens bien. Et, je t'apprendrai tout ça à une seule condition.
- Euh... Laquelle ?
- Que tu la boucles plus souvent, et que tu joues avec moi au Saloon.
- D-D'accord, marché conclu !
Ah, ça c'est sûr, c'était pas le type le plus sympathique du coin. Mais au moins, grâce à lui, j'allais apprendre à jouer de la musique et à chanter. J'étais sûre que ça ferait plaisir à Lance. Nous avons discuté de l'académie et de mes cours pendant une petite heure, après quoi il me conduisit vers la sortie. En repartant, je vis une photo sur une étagère près de la porte d'entrée. On pouvait y voir Bruce, une jeune fille prise dans son bras gauche. Ils souriaient tous les deux à pleines dents. Je n'avais pas vu Bruce sourire de toute la soirée. Avait-il perdu un être cher ?

Cette question me trotta à l'esprit pendant des semaines. Tous les jours, après les cours, j'allais voir Bruce jouer, et ensuite, il m'enseignait les bases de la musique. Puis vint la fin de cette première année scolaire, et les résultats de la première année. J'étais reçue, avec les meilleurs résultats de toute la promotion. J'étais fière de moi, et j'étais sûre que Lance le serait aussi. Même Bruce m'a félicitée !
Pendant les vacances, j'avais tout le temps pour apprendre la musique avec Bruce, et pour apprendre à le connaître lui. A force de nous côtoyer, nous avons fini par devenir... des amis, en quelque sorte. Il était toujours froid, mais ça devait juste être sa personnalité qui était comme ça. Au moment de la rentrée, je savais déjà assez bien jouer de l'harmonica, et j'avais assez travaillé ma voix pour être capable de chanter correctement. Là aussi, j'étais très fière de moi. J'avais commencé à réaliser quelques performances avec Bruce au Saloon. Il va sans dire qu'à deux, nous gagnions plus d'argent que quand il travaillait seul. Bruce me permettait de garder tout l'argent que je récupérais. Selon lui, si les gens me payaient moi, c'est que je le méritais.

Chapitre 8 : Sunny & Flint (Septembre 1910 – Printemps 1911)




La deuxième année allait commencer. J'étais prête, et toujours aussi motivée. En plus, cette année, on allait avoir plus d'entraînements sur le terrain, et cette idée me plaisait. Nous étions beaucoup moins que l'année précédente, cependant. Beaucoup avaient échoué aux examens, et un certain nombre avait abandonné en chemin. Sur environ deux cent élèves au départ, nous n'étions plus que quatre-vingt. Cette année, nous pouvions nous spécialiser dans un ou deux domaines qui nous plaisaient plus que les autres. Naturellement, je choisis l'entraînement de tireur d'élite, ayant déjà un peu d'expérience dans ce domaine. Comme deuxième choix, je choisis le corps à corps, pour apprendre à me battre à mains nues et avec des armes blanches légères. Savoir tirer à distance était important, mais pouvoir me défendre à très courte portée l'était au moins tout autant, voire plus.
Plus nous avancions dans cette deuxième année, plus je m'améliorais. Je pouvais désormais tirer sur de petits objets à une grande distance, et je pouvais maîtriser un adversaire en combat singulier. Et à côté de ça, j'apprenais à jouer du piano et à jouer des morceaux plus difficiles à l'harmonica. En effet, je continuais à travailler avec Bruce plusieurs fois par semaine. Un jour, au printemps, alors que nous étions dans son appartement, je pris mon courage à deux mains pour lui poser la question qui me trottait dans la tête depuis presque un an maintenant.
- Dis, Bruce...
- Hum ?, dit-il, en mâchant un bout de pain.
- Cette fille, sur la photo, à l'entrée... C'est ta fille ?
- Oui...
- Et... Tu peux me dire où elle se trouve ?
Il resta silencieux un moment et s'alluma une cigarette.
- Elle a été capturée par un groupe de bandits, l'année dernière, un peu plus d'un mois avant que je te rencontre. Ils me demandent une rançon, mais j'ai pas les moyens... Cinq cent mille cenz, c'est bien trop pour moi...
Il prit son visage entre ses mains et se mit à trembler. Je posai ma main sur son épaule.
- Je suis désolée, Bruce...
- Ma petite Sunny...
C'était la première fois que je le voyais dans un tel état. D'habitude, il ne montrait aucune émotion.
- Est-ce que... Tu as des informations sur les ravisseurs ?
- Pas vraiment... Tout ce que je sais, c'est que leur chef s'appelle Flint.
- F-Flint ?
- Tu as déjà entendu ce nom ?, s'exclama-t-il en posant ses grandes mains sur mes épaules.
- N-Non, désolée...
Ce jour-là, j'ai menti. J'avais déjà entendu parler d'un bandit du nom de Flint. C'est Lance qui m'avait parlé de lui, un soir. Il avait décidé de me raconter son passé, à Donbachi, et ce qui l'avait amené à rejoindre l'armée. Lance a grandi là-bas, loin à l'ouest, avec sa famille. Il a appris tout ce qu'il sait avec son père et me l'a retransmis à moi, qu'il considère comme sa fille. Mais tout n'a pas toujours été rose. Ce fameux Flint, c'est le frère jumeau de Lance. Un jour, il a pété les plombs et a décidé de braquer une banque avec des amis à lui, et de quitter Donbachi en s'enfuyant à Amestris. Ayant la double nationalité par leur mère, Lance et Flint n'ont pas eu de problème pour traverser la frontière, chacun à leur tour. Lance a suivi son frère car il voulait l'arrêter. Il a toujours cherché à protéger son frère, qui n'a jamais été un ange, mais ça, c'était trop. Lance décida alors de rejoindre l'armée d'Amestris pour pouvoir retrouver et arrêter son frère. C'est, en gros, ce qu'il s'est passé. Mais je ne pouvais pas vraiment en parler à Bruce. Pas tout de suite.
- Mais je promets de t'aider à la retrouver. Dès que j'aurai réussi à entrer dans l'armée, je ferai tout ce qu'il sera possible de faire pour la retrouver. Prends une partie de l'argent que j'ai gagné, si ça peut t'aider.
- Merci, rookie.
C'était la première fois qu'il m'appelait par ce surnom, et certainement pas la dernière.


©Setsu Nekos & Myros


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[Terminée] Attention, je mords.

MessageSujet: Re: [Terminée] Attention, je mords. [Terminée] Attention, je mords. EmptyVen 26 Juin - 17:41


Histoire, deuxième partie.
Mina Celas Westenras




Chapitre 9 : Lieutenant-Colonel Bronson, Lieutenant Westenras, Lieutenant Walner (Juillet 1911)




Le temps est passé bien vite. J'avais maintenant 20 ans, et nous étions en 1911. Les résultats de la deuxième et dernière année allaient tomber, et j'allais savoir si j'étais prise dans l'armée, et avec quel rang. Lance m'avait dit que les meilleurs pouvaient prétendre au grade de Commandant... Est-ce que j'avais les capacités nécessaires pour obtenir ce rang ? La pression montait, alors que l'homme qui nous avait accueillis il y a deux ans annonçait les noms des gens qui allaient entrer dans l'armée, des moins bons gradés aux mieux gradés. Bien sûr, il n'annonçait pas les noms de ceux qui avaient échoué... Il avait terminé d'annoncer les noms de ceux qui allaient avoir un grade de troisième classe, et le mien n'était toujours pas arrivé. J'étais très stressée, je tremblais et serrais les poings et les dents. Derrière moi, un type me donna un coup de coude.
- Hé, la sous-race. Cherche pas, une gonzesse comme toi risque pas d'avoir un grade de seconde classe ! Encore moins une Ishvale ! T'es recalée ma vieille !
Connard. Comme si c'était le moment.
- Et maintenant, voici les noms de ceux qui rejoindront l'armée directement au grade de Lieutenant. J'appelle... Hans Jalbert, de Mebdo, et...
Allez, dis mon nom, qu'on en finisse !
- Mina Westenras, de Giribaz !
J'exultai de joie. J'étais prise dans l'armée, et comme Lieutenant ! Mon rêve s'était enfin réalisé. J'allais pouvoir retrouver ma famille, et aider mes deux amis à retrouver ce qu'ils avaient perdu. J'étais tellement heureuse que je ne portai même pas attention au nom de la personne qui avait été sélectionnée pour devenir Commandant, et de toute façon, ça n'avait pas d'importance. J'allais enfin pouvoir commencer à résoudre ce casse-tête qu'était la recherche de ma famille.

On nous donna quelques heures pour fêter notre réussite, avant de nous annoncer que nous allions être sélectionnés pour rejoindre des équipes pendant notre première année en tant que membres officiels de l'armée. C'était en quelque sorte un tutorat. Nous allions être sous les ordres d'un plus haut gradé, qui nous expliquerait ce que nous n'avions pas appris à l'académie. Tout ce que j'espérais, c'était que la personne qui me prendrait en charge ne déteste pas les Ishvals. Même si les Ishvals de sang pur sont les seuls à ne pas pouvoir être intégrés à l'armée, le racisme était toujours présent. Ce que je ne savais pas à ce moment-là, c'est que les gradés avaient déjà au préalable choisi leurs recrues. C'est ainsi que je me retrouvais avec mon ami Lance, que je n'avais pas revu depuis maintenant deux ans. deux ans qui m'avaient semblé une éternité, sans lui à mes côtés. Il nous était cependant impossible de montrer que nous nous connaissions devant tout le monde, les retrouvailles devraient attendre.

Et c'est ainsi que nous nous sommes retrouvés tous les deux dans son bureau, une demie-heure plus tard. Je ne pus m'empêcher de le prendre dans mes bras. Ça faisait longtemps. Trop longtemps. Nous avons passé des heures à nous raconter ce qu'il nous était arrivé pendant ces deux dernière années. Alors que j'étudiais, Lance avait travaillé dur de son côté, et avait obtenu une promotion. Il était maintenant Lieutenant-Colonel, et non plus le Commandant que j'avais quitté plus tôt. Je lui ai parlé de mes études, de ma rencontre avec Bruce, des cours qu'il m'avait donné et... de l'enlèvement de sa fille par Flint. Ces nouvelles n'enchantaient guère Lance. Après les petits délits, le braquage, et maintenant, l'enlèvement d'une jeune fille avec une demande de rançon ? C'en était trop. Lance était plus déterminé que jamais à arrêter son frère.
- Au fait, Lance. Tu as trouvé quelque chose, pour ma famille ?
- Pas grand chose de précis, non. On dirait qu'elles se font discrètes.
- Si tu dis ça...
- Tu m'as bien compris, p'tite. J'ai au moins une information. C'est qu'elles sont probablement en vie. On m'a informé qu'une femme blonde aux yeux rouges avait été aperçue à Central. Pas d'information sur une potentielle fille, mais au moins, on a une piste.
- C'est parfait. Merci, Lance. On est passés du néant total à une lueur d'espoir, rien que pour ça, je te suis encore plus reconnaissante.
Lance posa ses jambes sur son bureau, détendu, les bras derrière la tête, son Stetson sur son visage, comme lorsqu'il se repose sur le canapé de sa maison. Je repris la parole.
- Au fait, cet homme dont je t'ai parlé, Bruce. Il est dans l'armée. Lieutenant Bruce Walner. J'ai pu... trouver quelques petites informations, il m'intriguait. Et du coup, je me disais que... Quitte à créer une équipe, autant avoir un troisième membre, non ?
- Ça peut s'faire. Y'aura juste deux ou trois démarches à faire, mais ça posera pas de problème. Bonne idée, p'tite. T'as qu'à aller le prévenir, tant qu'on est encore à East.

Je me précipitai vers l'appartement de Bruce pour lui annoncer les bonnes nouvelles. Il était ravi que je sois reçue dans l'armée avec un si haut grade dès le départ, et ne sembla pas opposé à l'idée de travailler en équipe. Après tout, si on s'y mettait à plusieurs, les recherches seraient bien plus simples. Notre trio allait donc naître. Il ne restait plus qu'à présenter Bruce à Lance.
- Lieutenant-Colonel Lance Bronson. Enchanté, dit-il en lui serrant la main.
- Lieutenant Bruce Walner. La rookie m'a beaucoup parlé de vous.
- Hé ! J'suis pas une rookie ! J'suis aussi gradée que toi j'te signale !
- Bref, dit Lance pour interrompre notre début de conversation. D'après ce que m'a raconté Celas ici présente... En clair, notre objectif commun, c'est le chef de bande dénommé Flint, recherché pour braquages, et autres types de méfaits. Et maintenant, visiblement, le kidnapping. Il murmura. Imbécile...
- Merci de me prendre dans l'équipe. Je vous promets qu'on va le retrouver.
Ils se serrèrent à nouveau la main, et je posai la mienne au-dessus des leurs. Lance reprit la parole et afficha un grand sourire.
- Commence déjà par me tutoyer, papy !
Nous nous sommes mis à rire, Lance et moi. Au début, Bruce sembla étonné, mais il comprit rapidement que c'était juste une boutade et nous rejoignit dans notre fou rire. Notre belle équipe était née.

Le lendemain, Lance et moi avons dit au revoir à Bruce, qui allait rester à East en attendant notre retour. Lance avait obtenu une permission d'une semaine suite aux corrections d'examens. Faisant partie de son équipe, cela nous concernait aussi, Bruce et moi. Nous avions décidé de partir dans la soirée et de nous arrêter en route.

Chapitre 10 : Calamity Jane IV (Juillet 1911)




Nous avions déjà voyagé pendant une bonne heure quand nous sommes tombés sur une petite auberge, dans un petit village reculé dont le nom m'échappe. Jane commençait à fatiguer, et moi aussi. Pendant que Lance négociait le prix de la chambre avec la propriétaire, je regardais aux alentours. Il y avait un homme, dans le fond, en train de discuter avec un de ses amis, une cigarette dans la bouche. Le premier parlait de sa dernière... ''conquête''... une gamine de treize ans.
- L-Lance...
- Je sais, j'ai entendu. On a pas le temps, au lit, demain il faut qu'on parte tôt.
- Mais...
- Maintenant.
Je l'ai suivi malgré moi, jetant un dernier regard à l'homme.

La chambre n'était pas très grande, juste assez pour accueillir deux lits séparés. Nous nous sommes tous les deux installés dans nos lits respectifs.
- Eh, Lance, ta jument, c'est la même que celle avec laquelle tu m'as sauvée ?
- Non. C'est sa fille. La précédente Jane était déjà assez vieille, à l'époque. C'est la quatrième de sa lignée, et la deuxième en ma possession. Mon père racontait toujours que ses juments descendaient de celle de la célèbre Calamity Jane, mais je n'y ai jamais vraiment cru.
- Et qu'as-tu fait de la précédente Jane ?
- Je l'ai vendue à un éleveur qui m'a promis d'en prendre soin. Elle commençait à se faire vieille et à ne plus être aussi performante.
C'était donc ça, le destin de certains animaux. Une fois trop vieux, on les abandonne chez quelqu'un, ou pas d'ailleurs, sans savoir ce qu'il adviendrait d'eux. Mais au fond, je voyais que parler de ça le touchait, il tenait à sa jument.

- Et pour le pédophile, qu'est-ce qu'on fait ?
- S'il dort ici, il sera probablement là demain matin. On l'arrêtera si on le revoit.
- C'est toi qui décides. Bonne nuit Lance.
- Bonne nuit Celas.

Cette nuit-là, j'ai fait un cauchemar. J'étais à l'auberge, dans la chambre d'à côté. L'homme de tout à l'heure était allongé dans son lit, et je m'approchais de lui. Je voyais de manière très floue, mais c'était lui, je le sais. En arrivant à son niveau, je me baissai, avant de planter mes dents dans son cou tout en enfonçant sa tête dans l'oreiller pour qu'il se taise. Je ne me souviens plus de ce qu'il s'est passé ensuite, à part qu'il était mort, baignant dans son sang.

A mon réveil, Lance était déjà prêt à partir. Je me suis levée, puis me suis préparée. Nous sommes descendus pour rendre la clé à la propriétaire de l'auberge. Nous sommes sortis, et Lance m'a aidée à monter sur le cheval, puis nous sommes repartis.

- Je t'ai vue, cette nuit.
- Ne me dis pas que tu m'as encore regardée dormir !
- Tu t'es levée. Tu es sortie de la chambre, et tu es revenue quelques minutes plus tard, la bouche pleine de sang. Après ça, tu es allée prendre une douche, avant de te recoucher. Je ne t'ai pas reconnue, Celas.
- Mais c'est faux ! Je suis restée au lit toute la nuit, Lance. Mais...
- Mais ?
- Mais j'ai fait un cauchemar. J'allais dans la chambre voisine, où se trouvait l'homme d'hier soir et... Et je l'ai mordu dans le cou, il a fini par en mourir. C'était bizarre. Ça m'a rappelé la fois où ma cachette a été attaquée par des bandits, à Cameron.
- Alors, Carmilla est de retour, hein ?

Je ne répondis rien. J'avais appris qu'il existait une part sombre en moi que je ne pouvais contrôler. Du moins, pas pour le moment. Peut-être que je trouverai un moyen de la faire disparaître, un jour.

Chapitre 11 : Laura (Juillet 1911)




Après quelques heures de voyage, nous sommes enfin arrivés à Giribaz. Lance ne m'avait pas beaucoup parlé sur la route, probablement à cause de ce qu'il s'était passé. Il avait décidé de ne pas contacter le QG pour éviter de m'attirer des problèmes. L'aubergiste ne nous avait pas demandé nos noms, c'était comme si nous n'étions jamais passés par ce village.
Sur la route, Lance m'a parlé d'une jeune fille qui était arrivée il y a peu à Giribaz. L'enfant avait du sang Ishval et s'appelait Laura. Elle était orpheline.

Arrivés à la maison, nous avons déposé nos affaires et Lance reprit sa place sur le canapé. Je décidai de sortir, il était à peu près onze heures du matin. Je me rendis sur ce qui servait de place à ce petit village qui m'avait accueillie il y a déjà cinq ans. Au tout début, je cachais mes yeux, une descendante d'Ishvale en liberté en pleine guerre raciale, c'était risqué. Puis, un jour, j'ai fait tomber mes lunettes un jour de marché, jour où l'activité dans le village est à son summum. Forcément, des gens ont remarqué mes yeux et ont tout de suite deviné mes origines. Ils étaient tout d'abord effrayés, car si la nouvelle de ma présence ici se répandait, le village courait un grand danger. Au lieu de ça, ils ont tous été tolérants et m'ont acceptée comme une des leurs... comme celle qu'ils connaissaient jusqu'à ce moment-là. Au final, rien ne changea à Giribaz, tout le monde a gardé mon secret bien au chaud, et nous n'avons jamais eu de problème.

Mais ce jour-là, Lance m'apprit que je n'étais plus la seule Ishvale de Giribaz. Et cette enfant était là, sur la place, assise sur un banc, un livre dans les mains. Je m'approchai d'elle.
- Salut, c'est toi Laura, lui demandai-je, le sourire aux lèvres.
- Oui, répondit-elle sans sortir la tête de son livre.
- Tu as quel âge ?
- 10 ans.
- Pas très bavarde, hein, dis-je en m'asseyant à côté d'elle. Qu'est-ce que tu lis ?
- C'est un livre d'alchimie écrit par le professeur Wilhelm Eiselstein, de Hiessgart.
- Wow, une petite fille de ton âge qui s'intéresse à l'alchimie, c'est rare. Et tu as l'air de t'y connaître.
- Hum hum, acquiesça-t-elle. Pour l'instant, je sais pas faire grand chose, en fait. J'apprends toute seule.
- Intéressant. Et... Tu as été recueillie par le vieux couple de la boulangerie, c'est ça ?
- Oui. Ils sont très gentils. Toi aussi t'es gentille. En plus t'as les mêmes yeux que moi.
- Haha, c'est vrai. Si tu veux, on pourra jouer ensemble, un de ces jours. J'habite dans la maison qui ressemble à un chalet, là-bas.
- D'accord !

Je la raccompagnai chez elle, puis rentrai à la maison. Dès mon arrivée, Lance m’attrapa par les épaules.
- Je sais !, cria-t-il.
- Hein ? Quoi, tu sais quoi ?, répondis-je, confuse.
- Carmilla est de retour !
- Oui, c'est ce que tu m'av...
- On va en profiter, Celas !
- Que, quoi, qu'est-ce que tu...
- C'est simple : le nom de Carmilla est déjà répandu dans l'Est, tout le monde en a entendu parler, avec cette rumeur il y a des années. Mais depuis, plus de nouvelles de Carmilla ! Et là, pouf, la légende va resurgir ! On va en profiter.
- Je vois pas où tu veux en venir, Lance.
Il se mit à tourner en rond dans la salle, autour des meubles au milieu du salon.
- C'est simple, la persuasion, l'intimidation, ce sont des choses très importantes en combat, et à plus forte raison avec les criminels. Avec ta pâleur morbide, tes dents bizarres, et tes yeux rouge sang...
- Merci pour les compliments, j'apprécie, rétorquai-je en croisant les bras.
- Mais non, le prends pas comme ça ! Bref. C'que j'veux dire, c'est que si tu... Comment dire ? Si tu t'arranges pour avoir l'air flippante, dans ton regard, et cætera, tu peux intimider tes ennemis...
- Qui vont penser avoir affaire à Carmilla elle-même. Lance, c'est une super bonne idée !
- Merci, je sais.  
- Un génie narcissique, quel cliché, me moquai-je.
- Roh, ça va. T'as vu Laura, au fait ?
- Oui, elle lisait, sur la place. Elle était assez farouche au début mais s'est beaucoup plus ouverte à l'instant où elle a vu mes yeux. Je lui ai promis de passer un peu de temps avec elle.
- Hm, bonne idée. Et avec les vacances, t'auras que ça à faire !

Chapitre 12 : Vayn (Août 1911)




Les vacances étaient maintenant terminées. J'avais passé la majeure partie de mon temps avec Laura, qui m'avait montré ce dont elle était capable de transmuter. L'alchimie était vraiment une science fascinante. Bien sûr, à son âge, elle ne pouvait pas réaliser de grandes prouesses, mais elle montrait un grand potentiel. Moi, je n'y connaissais rien en alchimie, et à vrai dire, c'était elle la première alchimiste que j'avais vue en action. Pour une petite fille autodidacte de son âge, ça me semblait incroyable.
Le jour du départ, Lance m'annonça que je partirai seule au QG d'East, en train, car il avait été appelé à la base militaire de New Optain, à l'autre bout de la région. Giribaz se situe pile entre les deux, donc il y a des chances que nous soyons affectés à l'un comme à l'autre. Il m'amena à la gare, je montai dans le train, et il repartit à cheval.

Arrivée à la gare d'East City, je me mis en route vers le QG, à pied. En chemin, je rencontrai Bruce, qui se rendait lui aussi au QG. Il me salua d'un geste de la main, au loin, et m'attendit. Nous nous sommes raconté ces deux semaines de vacances, bien que je ne lui dit rien pour... l'incident. Lance m'avait chargée de récupérer l'affectation de l'équipe Bronson auprès du Colonel Mustang. Bruce me conduisit jusqu'à son bureau et repartit vaquer à ses occupations. Je toquai, puis rentrai à l'intérieur, avant de saluer le Colonel.
- Lieutenant Mina Westenras, équipe Bronson. Je viens au nom du Lieutenant-Colonel Lance Bronson chercher l'affectation de notre équipe.
Il me tendit une feuille de papier.
- Tenez. Votre équipe est affectée à la frontière, d'Ishval jusqu'à Liore. Les zones les plus arides de l'Est, en somme.
- Ça couvre énormément de distance, Colonel...
- Je sais. Mais ce n'est pas moi qui décide, Lieutenant. Vous pouvez disposer.
- Bien. Merci, Colonel.

Je sortis du bureau de Mustang et me mis en route vers celui de Lance. Soudain, un homme m'interpella.
- Excusez-moi, Lieutenant.
- Oui ? Qui êtes-vous ? Désolé, je suis nouvelle ici, et je ne pense pas vous avoir déjà rencontré, dis-je en jetant un œil à son uniforme, Commandant...
- Commandant Vayn Draeger, affecté au QG Ouest, en visite temporaire à l'Est.
- Lieutenant Westenras, premier jour dans l'armée. Puis-je savoir ce que vous me voulez, Commandant, lui lançai-je avec un geste de la main.
- Vous avez du sang Ishval, n'est-ce pas ? Je m'intéresse à votre peuple.
Je détournai le regard.
- Dit comme ça, ce n'est pas très encourageant.
- Tout ce que je souhaite, ce sont des informations. L'histoire de votre peuple, ses coutumes, et si possible quelques noms et lieux où je pourrais trouver quelques-uns de vos confrères.
- Connaissant l'histoire des relations entre Amestris et Ishval, je préférerais éviter. Je ne vous connais pas, et je sais que beaucoup de membres de l'armée ont encore de la haine envers mon peuple. De plus, vous ne me proposez rien en échange. Je n'ai rien à y gagner, au revoir.
Je commençai à reprendre mon chemin quand il m'arrêta à nouveau.
- Très bien, alors, qu'est-ce que vous voulez, Lieutenant ?
- Vous voyez, quand vous voulez. Je vous propose des informations contre des informations.
- Que voulez-vous savoir ?
- Ma mère. Ma sœur. Je veux savoir si elles sont en vie, et où elles se trouvent précisément. Si vous trouvez quoi que ce soit, demandez à vous adresser à moi aussi tôt que possible. Par courrier, par téléphone, peu importe. Mais vite. Si vous trouvez quelque chose, alors vous aurez ce que vous souhaitez. Si vous ne trouvez rien, vous n'aurez rien. Cherchez du côté de Central, la dernière piste que j'ai eue venait de là-bas.
- Un marché qui vous avantage bien plus que moi. Mais j'accepte.
Il me tendit sa main et je la serrai.
- Bien. Contactez-moi dès que vous avez quelque chose. Au revoir, Commandant.
Après cette étrange conversation, je me remis en chemin vers le bureau de Lance. J'avais des dossiers à trier. Je n'avais pas confiance en cet homme, mais je devais mettre toutes les chances de mon côté.
Je passai tout l'après-midi à trier des dossiers, et parfois à répondre à sa place. Bruce me rejoignit en après sa pause déjeuner, ce qui nous a permis de terminer bien plus vite. Le soir, il était temps pour nous de rentrer. Sur la route je m'arrêtai en réalisant un léger détail que j'avais omis...
- Je... Je crois que j'ai oublié de faire quelque chose.
- Hmm ? Qu'est-ce qu'il y a la rookie ?
- J'ai complètement zappé de me chercher un endroit où dormir...
- T'es pas possible, hein ! Bon, t'as qu'à squatter chez moi en attendant.

Chapitre 13 : Mouhed (Septembre 1913)




Deux ans plus tard, je n'avais toujours pas réglé ce problème, et je m'incrustais toujours chez Bruce lorsque je n'avais pas le temps de rentrer à Giribaz. Pendant ces deux ans, nous avions effectué quelques missions simples aux alentours de la frontière avec le désert. La plupart du temps, nous n'avions affaire qu'à des clandestins ou à des petits voleurs, rien de bien important. Ce n'était pas ce qu'il y avait de plus intéressant, mais ça passait le temps, et ça me permettait de chercher des infos sur ma famille. D'ailleurs, ni moi ni Lance n'avions trouvé quoi que ce soit. Et je n'avais pas non plus de nouvelle du Commandant Draeger. Mais il fallait voir le bon côté des choses : ne pas avoir de nouvelle, ça voulait aussi dire qu'elles n'étaient sûrement pas sur une liste de personnes décédées. Par rapport à Flint, nous n'avions rien non plus. De son côté, Laura a continué ses lectures et a amélioré son alchimie. Elle a appris à créer des chakrams et à les utiliser en combat, c'est en quelque sorte devenu sa spécialité. Laura fait en quelque sorte partie de l'équipe Bronson aujourd'hui. Pas officiellement, elle est bien trop jeune, mais sa soif de connaissances et sa grande intelligence nous servent à obtenir des informations parfois très utiles.

Et puis un jour, on nous a confié une nouvelle mission. Nous devions nous rendre dans la petite ville de Mouhed, à quelques kilomètres au nord d'Ishval. Je n'avais jamais entendu parler de cette ville, et j'aurais normalement dû être passée par-là. Lance m'expliqua que cette ville avait été créée il y a moins de cinq ans et s'était développée à une vitesse incroyable. Il me dit que selon lui, si Mouhed continuait sur cette lancée, elle pourrait presque rivaliser avec East City dans une dizaine d'années. Ne connaissant rien à la courte histoire de cette ville, je me contentais de le croire sur parole.
Nous sommes donc partis tous les trois, Lance, Bruce et moi-même, en direction de Mouhed, par le train. Mais vous commencez à le connaître, Lance ne se sépare jamais de sa jument... Une jument, dans le train, ça prend de la place. Lance nous fit un rapide résumé de la mission : nous devions capturer un voleur local connu sous le nom de la Corneille. Selon la description physique qu'en ont fait les témoins, il avait les yeux et les cheveux noirs et était souvent accompagné d'un corgi au poil marron clair.

Arrivés à Mouhed, nous sortîmes du train afin de commencer nos recherches. Arrivés dans le centre-ville, bondé de monde, Lance et moi avons commencé à interroger les civils, pendant que Bruce... goûtait les fruits locaux. Pendant que Lance discutait, je regardais tout autour de moi pour repérer l'homme accompagné d'un corgi. Après quelques minutes d'enquête, je l'aperçus au loin.
- Lance, là-bas. Comment on va faire pour l'attraper avec tout ce monde ?
Lance ne répondit pas et se contenta d'observer. Dès que nous eurent tourné la tête, l'homme disparut, et il ne restait plus que son chien.
- Euh, Lance, on a un léger problème...
- Hum ?
- Parti...
Je me dirigeai vers le chien et me baissai pour le caresser.
- Bon, petit, va falloir que tu me conduises à ton maître, ok ?



Le chien aboya et se mit à courir. Je me mis à sa poursuite alors que Lance interpella Bruce, totalement déconnecté de la situation, croquant dans une pomme.
- Bruce, il a filé !
- Qui ça, la Corneille ?
- Non, le clebs !
- Mais qu'est-ce que...
Lance le tira par la manche et se mit à courir.
Jane suivait Bruce, qui suivait Lance, qui me suivait alors que je suivais le chien qui suivait son maître. La Corneille faisait tomber les étals et ce qui se trouvait dessus et, alors que le chien arrivait facilement à se faufiler, je devais tout esquiver en sautant par-dessus, ou en glissant par-dessous. De temps en temps, je jetai un coup d’œil vers l'arrière pour voir comment s'en sortaient Lance, Bruce... et Jane. J'ai aperçu Lance s'emmêler les pieds et tomber, Bruce trébuchant sur lui, avec Jane qui léchait leurs visages.
- Mais ils sont pas possibles, ces deux-là !
Conclusion, j'étais maintenant seule à poursuivre le petit chien court sur pattes avec la langue qui pendait sur le côté pendant sa course.
- C'est pas possible, il peut pas être parti aussi loin !
La poursuite m'amena à la sortie de la ville, où la Corneille m'attendait. Il pointa une arme vers moi, et je fis de même en sortant mon arme de service.
- N'y pense même pas...
Il tira dans ma direction et je fis un pas sur le côté pour l'éviter.
- Ne m'énerve pas, tu risques de le regretter.
Nous étions tous les deux à une quarantaine de mètres l'un de l'autre, à nous tirer dessus en nous cachant autant que possible. Je décidai de quitter ma cachette pour en rejoindre une autre tout en effectuant des tirs de suppression. Cependant, j'avais vu trop court, et je me retrouvai le chargeur vide pendant mon changement de couverture. Il en profita pour me tirer dessus. Au même moment, Bruce sauta vers moi, son automail en avant, et bloqua la balle, qui dévia sa trajectoire pour se loger dans un arbre à quelques mètres. Ma vision commençait à se flouter, je sentais que Carmilla n'allait pas tarder à faire son entrée...
- T... T'aurais vraiment... pas dû... faire ça...

Au moment où je suis revenue à moi-même, Lance avait menotté l'homme, dont les vêtements étaient déchirés par endroits, et qui saignait au bras gauche, à la jambe droite, et au visage, parfois avec des traces de dents et de griffes. Je l'avais salement amoché. Mais au moins, il avait été arrêté. Bruce, sa clope au bec, le prit par le coude pendant que Lance m'aidait à me relever.
- Eh merde, Flint va encore m'engueuler...
Bruce s'arrêta net et prit l'homme par le col.
- T'as dit Flint ? Balance tout ce que tu sais sur lui ! Il est ici ?
- Lâche-moi, le gorille, sinon j'te dirai rien !
Bruce le frappa au visage avec son automail.
- Pas de négociation possible, balance !
- Ok, ok, tout doux le vieux ! Nan, il est pas ici, il est resté dans l'Ouest. Il m'a envoyé ici parce qu'il veut savoir ce que fait son frère, et visiblement, c'est le grand en blanc là-bas, j'ai pas raison ? Je sais rien d'autre, je suis qu'un pion dans cette histoire.
Bruce, rouge de colère, balança l'homme contre le mur et s'approcha de Lance, gêné par la situation.
- Je viens d'apprendre de la bouche de ce type que le connard qui a enlevé ma fille, c'est ton putain de frère, et t'avais pas jugé bon de me prévenir ?
- C'est... compliqué. Je t'expliquerai ça dans le train avant de faire mon rapport. D'ailleurs, Celas, j'ajouterai un commentaire positif en ta faveur pour ta capacité d'improvisation sur la course poursuite. Mon rapport fera office de lettre de recommandation en ta faveur, et comme ça sera pas la première fois que j'écrirai en bien sur toi, attends-toi à une promotion dans les semaines qui suivront.

Chapitre 14 : Ein (Septembre-Octobre 1913)




Il y en avait un qu'on avait oublié : le corgi. Il s'approcha de Bruce et frotta sa tête contre sa jambe.
- On dirait qu'il t'aime bien, dis-je en souriant.
- N'y pense même pas.
Lance vint plus près, et nous rapprochâmes nos visages de celui de Bruce, petit à petit.
- Tu laisserais pas un petit chien tout mignon tout seul comme ça, Bruce, dit Lance.
- Tu vas pas t'y mettre, toi aussi ?!
- Bruuuuce ?
- Non !
- Bruuuuce...
- Pas. Question.
- Bruce !
- J'ai. Dit. Non !
- ...
- ...
- ...
- Regarde-le, il est trop chou !
- Bon, d'accord, je le garde.
- Tu vois quand tu veux !
Le chien se mit à aboyer de joie.

Après cela, nous avons confié la Corneille aux autorités locales avant de nous diriger vers la gare de Mouhed pour rentrer au QG. Dans le train, Lance raconta son histoire et ce qu'il savait sur son frère à Bruce. Après cela, il s'isola pour écrire son rapport, me laissant seule avec Bruce, Jane, et le chien.
- Tu comptes l'appeler comment ?
- Ein.
- Ein ?
- Oui. Je ne sais pas d'où ça me vient, mais ça me plaît.
- D'accord.
Un silence de quelques minutes s'installa.
- T'étais au courant, hein ?
- Comment ça ?
- Pour son frère.
- Oui. Le jour où tu m'as tout raconté, je ne voulais rien te dire à ce sujet, tu n'étais pas dans le bon état pour ça.
- Bien.

Nous avons passé le reste du trajet en silence, et Ein s'amusait à lécher le visage de Bruce. Il avait visiblement compris qu'il était son nouveau maître.
De retour au QG, Lance rendit son rapport de mission. Comme il me l'avait annoncé, je fus promue Capitaine trois semaines plus tard.

Conclusion : Sieste au lever du soleil.




- Et voilà, je pense que je vous ai à peu près tout raconté. »
Celas quitta le ciel des yeux et regarda l'assemblée autour d'elle. Son histoire avait été si longue que tout le monde autour d'elle s'était endormi, même Jane. Laura était allongée sur ses genoux, et Lance dormait sur sa jument. Le soleil commençait déjà à se lever, et Celas se dit qu'il était temps pour elle de se reposer.

Le lendemain, elle recevrait une lettre d'une importance capitale.



©Setsu Nekos & Myros


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MessageSujet: Re: [Terminée] Attention, je mords. [Terminée] Attention, je mords. EmptyJeu 2 Juil - 20:27
Hellow et re-bienvenue, mon cerveau a surchauffé avec toute cette lecture xD mais bon je t'annonce que tu es validé ! Tu connais la maison 8D alors va !
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