Musique pour l'ambiance

Tout commence dans le désert, un territoire à la réputation bien inhospitalière et inadapté à l’accueil d’êtres humains. Tous ? Pas vraiment. Au cœur de ces terres arides et sablonneuses, circulent des roulottes, des bêtes de somme chargés de linges, et des individus enrubannés de turbans qui les protègent du jour brûlant, ainsi que de son insupportable fournaise. Parmi ces gens, vit Chaïma, une jeune nomade mise au monde il y a de cela des lunes. Elle est bien entourée d’une communauté solidaire et proche, aux côtés de son père Ishval, et de sa mère gitane. Elle grandit comme n’importe quel enfant, si ce n’est avec plus de libertés. Son quotidien s’avère tranquille, si ce n’est de temps en temps des corvées éreintantes à exécuter car indispensables au bon fonctionnement de la colonie (remonter l‘eau du puits, prendre soin du bétail…).
Puis, soudainement, la guerre contre les Ishvals éclata. Effrayé par la haine alimentée envers ces habitants aux yeux de sang, le père de Chaïma dut se résigner à s‘exiler, loin sur la province de Xing, et ceci avec la compréhension aveugle de sa famille. Il leur promit son retour une fois que les bouleversements se seraient apaisés. Depuis, Chaïma reçoit peu de nouvelles, mais elle préfère le savoir en sécurité ailleurs que disparu pour de bon.
S’il y a bien une chose que regrettait Chaïma, c’était les quelques (mais déjà bien suffisantes) attaques de brigands sur leur bivouac... L’une de ces embuscades lui laissa le souvenir d’une hideuse blessure à proximité de la jugulaire, mais heureusement sans conséquence désastreuse. Lorsqu’elle fut plus adulte, l’idée de défendre l’opprimé lui vint en tête, sans savoir exactement comment l’appliquer. Elle était éreintée des brimades reçues de la part de ces pilleurs, le réveil des gens du voyage commençait par l’angoisse d’être assaillis une fois encore. Ils avaient beau chercher à se défendre, mais ils étaient si peu parés et équipés, que ça se terminait toujours de la même façon. Eux dont le cœur ruisselait de soif de paix, voyaient leurs efforts piétinés. Chacun d’entre eux se surprenait à découvrir le résultat de ces nombreux guet-apens sur leurs corps fébriles.

Ce fut lorsque son peuple entra par la frontière de l’Est pour troquer au marché, qu’elle aperçut à plusieurs reprises des autorités militaires d’Amestris exceller dans leur domaine. Ils étaient si efficaces, proche des civils. C’était nouveau pour Chaïma, elle dont la troupe ne pouvait compter sur qui que ce soit d’autre qu’eux-mêmes. Elle aussi, elle voulait rendre service. Elle souhaitait intégrer les forces armées, cela permettrait d’apporter un regard nouveau, étant donné son exotisme. Peut-être étendre cette protection au-delà d’Amestris.
Ce choix de vie, elle le décida aux alentours de ses 22 années. Pourvue de bagages, et ce après de poignants adieux, elle se rendit à East City en sous-préfecture dans le but d’obtenir des papiers en règle afin de domicilier sur le territoire. Pour être honnête, cela prit un certain temps (environ un mois), et ce ne fut que grâce à quelques économies de famille qu’elle put s’épargner de dormir dans la rue, prouvant à l’aide d’un papier officiel temporaire sa légalité. Par la suite, Chaïma progressa jusqu’au bâtiment de l’Académie des Officiers  (non sans mal, étant donné son piètre sens de l’orientation) où elle fut reçue pour l’inscription et exposer ses facultés. Afin de la juger apte à servir la noble cause, elle subit de nombreux examens d’entrée, surtout physiques. Elle obtint un peu plus de la moyenne, non parce que sa physiologie ressortissait insuffisante, que du contraire, mais bien parce que culturellement, on jugeait ses acquis historiques limités. Voilà ce que c’était, que de végéter marginalement en plein erg, sans régulièrement côtoyer de citoyens. Elle n’était pourtant pas bête, mais ces lacunes la défavorisèrent à la réception de son bilan. Enfin, quoi qu’il en soit, elle fut admise. Ses débuts s’avérèrent bien pénibles, comme n’importe quel bleu entrant au sein d’un régiment. Et actuellement, c’est là où nous en sommes, en dépit de deux années d‘intégration, Chaïma peine encore à se démarquer. Mais tôt ou tard, viendra le jour où elle se surpassera…