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Notre appartement ne se trouvait au final pas si loin que ça du bar, enfin notre appartement...plutôt un taudis tellement il faisait peine à voir, la façade de la battisse était délabrée, certaines fenêtres étaient même brisées, les gouttières ne tenaient pratiquement plus et la peinture s'écaillait. Une fois rentrée dans mon appartement avec Sven et Léo je les ai laissés dormirent sur leurs clic-clac et moi comme d'habitude j'ai prit la chambre. Je ne savais pas exactement l'heure qu'il était mais tard d'en tous les cas, pourtant je n'arrivais pas à fermer l'œil, allongeais dans mon lit je fixais le plafond en repensant à la renarde et à tout ce qu'elle m'avait dit dans la soirée, j'étais bien trop impatient de savoir ce qu'elle pourrait m'annoncer pour dormir, au final je ne dormis que très peu mais j'en avais l'habitude c'était pour ça d'ailleurs que j'avais ces deux cernes en dessous des yeux en permanence. Lorsque je me réveillais le soleil venait tout juste de se levait, je fonçai vers mon armoire, pris mon uniforme et l'enfilai en toute hâte, je sortis de ma chambre où je vis que mes deux soldats étaient toujours en train pioncer.
Allez debout ! Une longue journée nous attend !
Sven sursauta, il avait encore la marque de l'oreiller sur la joue et un léger filet de bave pendouillait de sa bouche, quant à Léo lui comme à son habitude il restait parfaitement impassible et se réveillait comme si de rien n'était, seuls ses cheveux en pétard le rendaient tout de suite moins crédible. Sans prendre la peine de manger quelque chose nous partions vers le QG de North City dans le bureau qui nous avaient été prêtés par l'armée, une salle qui était aussi grande qu'un cagibi avec seulement un bureau, un téléphone et des crayons ainsi que des feuilles en pagailles étalaient un peu partout dessus.
Je décidais de sortir pour passer un coup de téléphone dans une cabine à Central et plus précisément au bureau des enquêtes, je ne pouvais pas passer le moindre appel depuis le QG étant donné que je ne savais pas à qui faire confiance hormis mes deux hommes et les quelques membres de Central au courant de ma mission.
Allo Mon Colonel, ici le Lieutenant Derington de North City.
Bonjour Lieutenant que voulez-vous ?
J'aimerais que vous me disiez ce que vous savez à propos d'une femme qui se fait appeler "La Renarde"
On pouvait entendre le Colonel fouinait dans des feuilles à l'autre bout du fil.
Hum oui...c'est une voleuse réputée dans toute la région de l'East, elle est surtout connue pour des voles d'objet très précieux et il semblerait qu'elle travaillerait seul, pour le reste nous n'avons pas d'autre information sur elle c'est un vrai mystère. Pourquoi fait vous des recherches sur cette femme elle a un rapport avec les illuminés ?
Je vous en dirais plus demain mon Colonel je dois vous laisser.
Après avoir raccrochai, moi et mes hommes nous nous sommes mis à la recherche d'un lieu idéal pour notre rendez-vous, nous y passions pratiquement toute la journée, munie d'une carte de la ville nous faisons le tour en voiture et aux alentours d'une avenue Léo aperçu l'endroit idéal. Un restaurant avec une grande baie vitrée qui me permettrait de voir ce qu'il y a dehors, mais surtout qui me permettrait d'être vu ce qui pourrait être utile si j'avais besoin de renfort qui se trouverait à l'extérieur, aucune fenêtre dans les toilettes, mais une sortie de secours dans l'arrière-boutique.
Je jetai un petit coup d'œil à ma montre, il était déjà 19H15 et j'étais toujours au restaurant à peaufiner notre plan, Léo restera à une table juste derrière nous et se fera passer pour un client, Sven lui se trouvera dans la voiture à l'extérieur les clefs sur le contact prêt à venir me chercher en cas de problème, c'est peut-être un peu trop mais je préfère me parer contre toute éventualité.
Je partis en direction de la poissonnerie pour la retrouver, lorsque j'arrivai elle était déjà là à m'attendre, son visage avait changé par rapport à la veille, il était comme tuméfié, son teint pale faisait apparaître une légère entaille au niveau de l'arcade et elle avait un bleu sur ses lèvres, je ne voulais rien savoir de ce qu'elle avait fait après notre rencontre à vrai dire je m'en moquai tant qu'elle avait ce que je voulais tout le reste m'importait peu, je fis donc comme si de rien n'était et j'arrivai les mains dans les poches comme à mon habitude d'un pas lent et décontracté, je passai délicatement mes mains dans les cheveux pour recoiffer mon épaisse tignasse rouge avant de l'accoster simplement d'un ton monotone.
Bonjour, si vous voulez bien me suivre.
Puis sans attendre sa réponse je fis demi-tour et me dirigeai vers le restaurant, une fois devant l'édifice je m'arrêtai un moment pour contempler l'enseigne, "Le Garden", un petit resto qui faisait des plats typiques de la région du North, à l'intérieur il était rempli de monde, sa décoration était comment dire...représentative de la population de la région, tout en bois massif, une cheminée et bien sûr la fameuse peau d'ours en guise de tapis.
Une fois à l'intérieur la Renarde se trouvait toujours derrière moi, je l'invitai à s'asseoir en tirant la chaise sans un mot, elle s'assit difficilement, l'accrochage avait dû être rude, puis je me mis en face d'elle et la serveuse se précipita vers nous pour prendre notre commande .
Vous désirez ?
Servez nous deux coupes de votre meilleur vin nous mangerons après.
Je m'installai un peu mieux en face d'elle et je le regardai droit dans les yeux, je crois bien que depuis le début je ne lui avais toujours pas porté le moindre regard, puis en croisant les bras sur la table pour rendre le moment plus sérieux qu'il ne l'était déjà et d'une voix assurée je lui dis.
Maintenant que nous sommes ici dites moi tout ce que vous savez sur les illuminés.
Il pointa le bout de son nez quelques minutes après mon arrivée. Décontracté, nonchalant, il était le même que la nuit dernière. J'avais un peu de mal à le remettre dans un décor et dans cette lumière qui déclinait. Ses traits paraissaient plus clairs, et ses cernes plus imposant que la veille. Cependant, je comprenais à ses pas qu'il était bel et bien déterminé. Comme je m'y attendais, il fut direct, monocorde limite froid. A n'en plus douter, c'était un militaire. Il m'invita à le suivre en émettant une demande qui n'invitait pas le refus à répondre. D'ailleurs, je ne pris même pas la peine de répondre, je lui emboitais le pas. Il ne se retourna pas, ne soucia pas de savoir si je le suivais ou non, et ça m'arrangeait. S'il avait vue mon visage, il n'en avait rien laissé paraître, ce qui lui donnait un côté totalement professionnel que j'appréciais. Mais aussi un côté indifférent troublant.
Il me fit traverser divers petites rues avant de s'arrêter devant une grande enseigne. Je pris sur moi pour lever la tête et admirer l'enseigne. Pas de tape à l'œil, juste des grandes lettres en bois massif identifiant le restaurant comme étant "Le Garden". Des grandes baies vitrées donnaient sur l'extérieur sans qu'on puisse réellement bien voir l'intérieur avec le reflet du jour qui déclinait dans les vitres. A l'intérieur, on pénétrait dans une ambiance totalement rustique. C'était comme un chalet où on lisait un bon livre au près du feu avec un chocolat chaud qu'on décrivait dans les livres, sauf qu'ici le chalet était la maison de tout le monde. Du bois partout, des peaux de bêtes, des lampes aux abat-jours en je ne sais quel animal, ainsi que des tableaux immenses représentant les montagnes qui entouraient North. C'était vraiment très cotie, et chaleureux. Il y avait beaucoup de monde, dont beaucoup de couples et de petites familles qui riaient joyeusement.
Mon guide aux cheveux flammes me conduit à une table où galant, me tira la chaise. Je serrais la mâchoire un instant, pris une inspiration et pris place en subissant la pression de la douleur sur mon ventre. Je ne pus m'empêcher de déformer légèrement mon visage en une grimace de souffrance, mais je me repris suffisamment rapidement pour ignorer la douleur. J'ôtais mon manteau et remis discrètement mes couteaux en place. Posant mes coudes sur la table et admirais la vie dehors. Les gens, presque invisibles dans leurs immenses manteaux en peau qui les cachaient tellement biens... Il ne neigeait plus, mais le ciel se couvrait légèrement et j'espérais tout de même voir une tempête de neige. Pas tout de suite, mais bientôt.
Une jeune serveuse se présenta à notre table et nous demanda très consciencieusement ce que nous désirions. Je laissais mon voisin d'en face répondre et il choisit de commencer avec un bon vieux rouge. Quand la serveuse s'éclipsa avec un sourire des plus francs, je reportais mon attention sur l'homme. Il planta ses yeux ambres dans les miens et s'installa plus confortablement sur sa chaise, visiblement prêt à aborder le sujet qui expliquait notre rencontre ce soir. Je me demandais soudainement s'il était réellement seul. Je n'avais pas du tout pris en compte ce facteur et je maudissais presque de ne pas y avoir pensé. Cela ne changeait rien, mais au cas où je devrais filer, c'était plus pratique de connaître le nombre de personnes qui risqueraient de se lancer à mes trousses. En jetant un rapide coup d'œil à la salle, je repérais trois solitaires à leur table, deux hommes et une femme. Je choisis d'écarter la femme, car elle pouvait difficilement courir avec des bottes aussi hautes. Restait les deux hommes. Je pris note dans le coin de ma tête et me concentrait sur l'homme.
- Maintenant que nous sommes ici dites moi tout ce que vous savez sur les illuminés. Lâcha-t-il, sérieux comme la mort.
J'eus un sourire au coin. Il ne perd pas le nord, c'est déjà ça. Je le trouvais un peu trop pressé, mais ça restait compréhensible. Heureusement que le lien avait son intimité, sinon je l'aurais déjà frappé d'être aussi direct. Peut-être que lui n'avait pas peur de se faire voir de tout le monde en connaissance des informations que j'allais lui livrer, mais moi je pouvais bien y laisser ma peau si je ne faisais pas gaffe. La serveuse arriva à ce moment-là avec les deux coupes de vin et le menu qu'elle disposa en face de chacun. Je la remerciais avec un sourire avant de la regarder s'éloigner. Je prenais un petit plaisir à faire patienter mon compagnon de soirée car j'aimais trouver la limite des gens. Je testais simplement la sienne. Pour continuer, je pris ma coupe en main et la présentais en face de lui pour trinquer.
- Trinquons donc, au travail !
Une fois ce petit cérémonial terminé, je bus une petite gorgée de ce vin des plus goûteux. Cela faisait longtemps que je n'en avais pas bu d'aussi bon. Je décidais enfin à prendre la parole, tout en passant mon doigt sur le rebord de mon verre. Je fermais les yeux quelques instants, me laissant aller aux souvenirs de la nuit dernière. J'avais fait certains choix concernant ce que j'allais dire et ce que j'allais passer sous silence. Il faut comprendre que si je veux aider cet homme en lui donnant des informations importantes, je n'allais pas tout lui donner, sinon comment m'assurer que j'aurais encore des sources ? Et puis, j'espérais sincèrement ne pas me faire prendre en train de dîner avec lui d'une quelconque manière. Si on découvrait qui il était, ça allait très mal se finir pour moi.
Enfin remarque, ce sont les risques du métier...
Je me retiens de soupirer et penchais légèrement la tête sur le côté gauche pour le dévisager sous un autre angle. Pour éviter les oreilles indiscrètes, je pris un ton bas à la limite du murmure, évoquant quelque chose de suffisamment intime pour que les autres pensent que je flirtais.
- Le North a des gens très intéressants en terme d'amis... Fis-je en reprenant une gorgée, en espérant qu'il comprenne ce que je voulais dire. Voyez-vous, il se trouve qu'ils se retrouvent toujours après le boulot autour d'un verre... Et ils discutent souvent de lieux de rendez-vous... De lieux où il y a beaucoup de gens, vous savez. Comme la Gare.
Je me tus un instant et offris un sourire provocateur, me penchant légèrement, réveillant la douleur à mon ventre. Ainsi proche, j'étais sûre que j'avais réellement toute son attention.
- Savez-vous pourquoi la Gare ?... Sans la Gare, comment les gens d'ici peuvent-ils fuir, s'il se passe quelque chose ?... Ou même, comment recevoir des renforts ?... Enfin, ne parlons pas de malheur, voulez-vous ?
Je pris le menu et regardais ce que la carte proposait. Je fis rapidement mon choix pour un plat de pommes de terre napée de fromage et de jambon. Il faut dire que j'avais faim, très faim. D'ailleurs, je commençais presque à avoir envie d'attaquer le pain, mais en bonne fille bien élevée, je n'en fis rien. Tout en faisant semblant de continuer de regarder la carte, j'ajoutais :
- Les amis sont des fanatiques qui aiment les chiffres impairs, vous le saviez ? Les jours, les mois, les chiffres... Je crois que c'est dû à un Bruno... Bruno Malor. Vous connaissez ? Je n'aimerais pas, personnellement. On dit qu'il est fou, complètement cinglé. Enfin, je ne juge pas, je ne connais pas.
Je passais sous silence que c'était Elénor qui m'en avait parlé, ainsi même que son existence. Parce que même si c'était une femme aux mœurs légères, elle pouvait encore me servir, et je l'appréciais quand même un peu. C'était déjà beaucoup d'informations, et j'espérais qu'il comprenait les subtilités. Mais je préparais mentalement une autre façon de lui faire comprendre. Cependant, je ne connaissais pas les dates exactes. Je connaissais le lieu du prochain attentat, je savais que ça serait un jour impair et qu'un certain Bruno Malor avait quelque chose à voir avec tout ça en temps qu'employer à la Gare. Malheureusement, je ne pouvais pas tout lui donner aussi directement, trop dangereux. Il allait falloir qu'il complète ses informations de lui même, ça allait lui faire perdre du temps, mais c'était préférable pour nous deux.
Je gardais tout de même un ou deux renseignements qui n'étaient pas très important, mais uniquement pour le moment. Tout dépend de comment allait évoluer cette soirée et les jours prochains...
Sujet: Re: Un diner presque parfait [PV: Malagan Seika] Mar 26 Aoû - 19:05
L'Addition très salée
Un sourire, voilà la seule expression que j'avais eue d'elle depuis que je l'avais rencontré hier, quoi que je dise, quoi que je fasse elle souriait tout le temps, ne se rendait-elle pas compte de la situation dans laquelle elle s'était retrouvée ? Non je ne pense pas elle le savait très bien, mais elle gardait cet air insouciant de gamine sans doute pour cacher au fond d'elle l'autre aspect de sa personnalité qui était une voleuse d'expérience, une ombre même pour l'armée, elle savait garder la tête sur les épaules visiblement et j'aimais ce trait chez les gens en général. La serveuse arrivait à ce moment-là avec les deux coupes de vin et la carte des menus qu'elle nous apportait, je la remerciais sans lâcher des yeux une seule seconde ma convive d'en face d'en l'attente d'une réponse, elle en revanche observait la serveuse partir puis elle prit sa coupe de vin et tendit son verre dans ma direction pour trinquer.
Trinquons donc, au travail !
Sans un mot que trinquai avec elle, mais je commençai à mettre en doute ses qualités d'informatrices, pourquoi mettait-elle autant de temps à me répondre ? Peut-être qu'au final elle ne savait rien et qu'elle me faisait perdre mon temps, je serrai les dents pour ne pas afficher ma colère, mais au fond de moi je commençai à enrageais en pensant au fait que je me sois fait encore avoir en seulement deux jours par deux personnes à la suite, si c'était le cas elle pourrait être sûre que je ne laisserai pas passer cela une nouvelle fois.
Elle prit une petite gorgée et passait son doigt sur les rebords du verre puis elle ferma les yeux comme pour réfléchir ou se remémorer de quelque chose pendant un long moment, peut-être m'étais-je emporté un peu trop vite.
Le North a des gens très intéressants en terme d'amis...
Elle prit une pause après ses mots pour reprendre encore une petite rasade de vin. "Amis" elle devait sans doute faire allusion aux illuminés, je décroisai mes bras pour mettre mes coudes sur la table et ainsi poser ma tête entre mes mains pour l'écoutais attentivement.
Voyez-vous, il se trouve qu'ils se retrouvent toujours après le boulot autour d'un verre... Et ils discutent souvent de lieux de rendez-vous... De lieux où il y a beaucoup de gens, vous savez. Comme la Gare.
La gare ! Bingo ! Elle venait de me dire ou allait se dérouler le prochain attentat, mais elle m'a aussi parlé d'un lieu où ils se retrouvent pour prendre un verre afin de discuter de tout cela...le QG des illuminés se trouverait dans un bar de North City ? Oui, mais lesquels il y en a tellement. Elle me sourit encore et s'approcha de moi, elle allait forcement me dire quelque chose d'encore plus palpitant et de plus confidentiel pour prendre autant de discrétion.
Savez-vous pourquoi la Gare ?... Sans la Gare, comment les gens d'ici peuvent-ils fuir, s'il se passe quelque chose ?... Ou même, comment recevoir des renforts ?... Enfin, ne parlons pas de malheur, voulez-vous ?
Après ça elle se rassit normalement et comme si de rien n'était elle fit son choix pour un menu, je voulais absolument savoir la suite, mais depuis le début mon empressement avait semblé l'irriter j'ai donc calmé mes ardeurs pour prendre un plat que je choisis très brièvement avec mon doigt je pointai à la serveuse le premier menu qu'il y avait sur la carte sans même faire attention à ce que ça pouvait bien être. Tout en faisant semblant de regarder la carte elle continua.
Les amis sont des fanatiques qui aiment les chiffres impairs, vous le saviez ? Les jours, les mois, les chiffres... Je crois que c'est dû à un Bruno... Bruno Malor. Vous connaissez ? Je n'aimerais pas, personnellement. On dit qu'il est fou, complètement cinglé. Enfin, je ne juge pas, je ne connais pas.
J'avais une date ou plutôt un chiffre, car des chiffres pairs c'est assez vaste comme date il me fallait absolument quelque chose de plus précis, car le QG refuserait de faire surveiller 24h sur 24h la gare par une brigade importante de soldats qui plus sous prétexte que j'avais eu ces informations de la Renarde, un fantôme pour l'armée. Le plus important d'en tout ça c'est que j'avais enfin réussi à avoir un nom, Bruno Malor, si elle n'avait pas réussi à avoir la date précise au moins moi avec ma manière j'en aurais une auprès de lui.
Après ça elle semblait être de nouveau dans ses pensées, peut-être pour me dire autre chose et pendant ce moment de silence je me remémorai une attitude chez elle qui me donna un déclic, pendant tout le long de la conversation je n'avais fait que de la regarder et pourtant je n'ai pas fait attention au fait qu'elle semblait comme inquiète depuis le début, comme quand elle s'était approchée de moi pour me parler discrètement ou quand elle faisait mine de regarder le menu, pendant tout le long de la discussion je n'avais pas fait preuve de plus de précautions que cela avec la foule qui nous entourait et visiblement elle oui. Qu'est-ce qu'elle craignait à ce point ? Qu'elle soit en train de parler avec moi ? Les illuminés la recherchait-elle ? Les gens qui lui avaient fait ses blessures la recherchait-elle ? Pire encore mes préparait-elle un piège ?
D'en le doute je reculai légèrement de la table en me poussant en arrière avec les jambes et je me mis immédiatement sur mes gardes, je regardai absolument partout autour de moi et mon attention se porta sur un homme de l'autre côté de la baie vitrée qui nous observait, dès qu'il croisa mon regard il partit immédiatement et disparu dans l'obscurité qui venait de tomber, la neige qui ne cessait de tomber du ciel n'arrangeait pas les choses. Les plats arrivèrent et je souris à mon associée pour dissimuler tant bien que mal ma défiance vis-à-vis d'elle qui grandissait de plus en plus, lorsque la serveuse posa enfin mon plat devant moi je vis que j'avais commandé un ragoût de grizzly, je ne gouttai même pas une louchée préférant jouer avec les boulettes en remuant le tout à l'aide de ma fourchette, je l'observai manger.
Savez-vous où je pourrais trouver ce Malor ?
À peine avais-je fini ma phrase que deux voitures se garèrent en trombe juste devant le restaurant, pratiquement une dizaine d'hommes en sortirent tous munis d'épais manteaux sur les épaules, un seul d'entre eux avec un béret sur la tête entra dans le restaurant et se dirigea vers notre table, c'était le même que j'avais vu tout à l'heure, sa démarche était vif et il arriva à notre niveau très rapidement j'avais seulement eu le temps mettre ma main sur l'étui de mon révolver prêt à dégainer. L'homme semblait fébrile, il tremblait et ne regardait que la Renarde et d'une voix balbutiant il lui dit.
V...Vous êtes la Renarde.
Sans attendre sa réponse il sortit une arme de son imperméable et la pointa sur la tête de la Renarde, ensuite tout se passa très vite, sans la moindre hésitation poussait par une intense monter d'adrénaline je sortis mon arme et lui tirai dans la tête, du sang jaillit de son crâne un peu partout sur les murs, après ça les gens qui se trouvaient dans le restaurant cessèrent immédiatement de parler, ils avaient toutes des têtes complètement déconfites parce qui venait de se passer, ils étaient totalement tétanisés, mais cela ne dura que quelques secondes qui pourtant me semblaient être des minutes tellement elles étaient longues, la panique générale prit tout de suite le dessus sur le silence de mort qui régnait dans le restaurant auparavant, les femmes criaient et les hommes tentaient de fuir dans tous les sens, je repris rapidement mes esprits et je renversai la table pour me mettre à l'abri derrière avec le Renarde que j'agrippai par le bras pour la faire venir à côté de moi, les amis de l'homme au béret ne mirent pas longtemps avant de nous canarder dessus comme des lapins, vive le North et ses tables en bois aussi dur que de la pierre, les balles fusaient dans tous les sens faisant explosés la vaisselle, les lampes et tout ce qui se trouvait dans les coins
Il y a une sortie de secours par là-bas il faut qu'on la rejoigne !
Lui dis-je en montrant du doigt une porte. Je tirai quelque coup de feu au hasard par dessus la table et sans sortir de ma couverture puis je repris tout en chargeant mon arme.
Il faudrait trouver un moyen de faire diversion !
J'avais beau chercher je ne trouvais aucune solution, on était prit au piège.
Sujet: Re: Un diner presque parfait [PV: Malagan Seika] Mar 26 Aoû - 22:53
Je ne m'attendais pas vraiment à ça.
Enfin remarque, on ne s'attend jamais à rien. Pourtant quand j'ai vue soudainement le militaire se mettre à regarder autour de lui, en alerte, j'avais déjà un mauvais pressentiment. Peut-être venait-il seulement de se rendre compte que nous n'étions pas seules... Mais, son comportement soudainement plus vigilant me fit me redresser sur ma chaise. Je triturais discrètement la lame de mon couteau, tout en piquant ma nourriture que je mangeais doucement. La serveuse venait à peine de nous servir, que j'étais presque tentée de la rappeler pour lui commander une bouteille d'eau. J'avais soif et bien que je buvais mon verre de vin avec délicatesse, je devais me retenir de ne pas le finir cul sec. Je me serais bien amusée de le faire, mais ça n'avait aucune utilité. Surtout que j'étais sûrement recherchée...
Cependant quand je redressais la tête et que je croisais ses yeux, je fus surprise de le voir me sourire. Je ne le connaissais pas assez pour dire que ce n'était pas anormale, mais quelque chose dans son attitude m'alerta. Cela ressemblait à du bluff... Et si j'étais tombée dans un piège ? Si je m'étais totalement trompée sur la nature de cet homme ? Je serrais les dents, touchant mon ventre discrètement de ma main. Avec cette blessure, je ne pouvais pas me battre, ou alors très peu. Comme dit, elle était superficielle dans le sens où elle n'était pas profonde, mais si je ne faisais pas gaffe, ça pouvait se rouvrir et je pouvais me vider rapidement de mon sang.
Désolant.
Mais comme dit, je ne m'attendais pas à la suite. Quand j'ai vue les deux grosses voitures se garer en trombe devant le restaurant, je sus que je n'allais pas finir mon plat. J'enlevais ma mitaine de ma main, dévoilant le cercle de transmutation gravé sur ma main. J'avais fait ça discrètement, et déjà j'entendais la porte s'ouvrir. Mon cœur se cala sur le rythme des pas des hommes qui arrivaient. Rapide, j'avais la respiration courte, la peur de l'insécurité se transforma lentement en détermination farouche. Pas question de mourir ici, j'avais autre chose à faire. Je ne tournais pas la tête, j'ignorais, observant que du coin de l'œil, l'homme faiblard qui s'approchait. Il me disait quelque chose, mais j'avais toujours du mal à me souvenir des visages, alors je fus incapable de le re-situer. La cadence dans ma poitrine semblait arriver à son paroxysme quand il se planta devant notre table. Je fixais intensément une dernière fois le militaire avant de daigner lever la tête.
- V...Vous êtes la Renarde.
Le canon entre mes yeux. C'était vide.
La seconde d'après, j'étais couverte de sang.
Pas le mien, j'étais vivante. J'entendais mon cœur qui s'était arrêté pendant ce laps de temps. Je l'entendais, bien vivant. Et ce sang chaud sur mon visage. Et cet homme et son cadavre.
J'étais en état de choc. J'avais vue des morts, des cadavres. Des exécutions. Mais là, c'était vers moi que le canon s'était pointé. Mais j'étais vivante.
On m'agrippa le bras et je revins enfin à la réalité. Jetant un coup d'œil à mon militaire qui venait de me sauver la vie. Il tenait dans sa main son pistolet et de l'autre, il venait de renverser la table dans un fracas couvert par les hurlements des personnes qui fuyaient la fusillade. Il échangea encore quelques coups de feu avant de se rabattre à couvert à côté de moi. Ainsi protégés par la table en bois massif, je pouvais me concentrer quelques secondes. Il fallait un plan, une sortie, n'importe quoi ou nous allions y passer tous les deux. Autour de nous, tout éclatait, s'envolait, se détruisait, c'était un boucan à réveiller les morts. Je n'avais jamais été prise dans une fusillade, et je devais avouée que j'étais terrifiée. Terrifiée à l'idée de ne plus revoir ma petite sœur et mon petit frère, terrifiée à l'idée de les abandonner. La peur se mua en une rage sombre, froide, qui faisait frémir les instincts les plus primitifs, les plus violents que pouvaient connaître un homme.
- Il y a une sortie de secours par là-bas il faut qu'on la rejoigne !
Je levais la tête vers l'endroit qu'il m'indiquait, sans plus d'émotions que la plus froide des pierres tombales. Ma décision était prise depuis longtemps, mais je n'en avais pas eu confiance. Quitte à crever ici, je préférais que ce soit en payant ma dette en vers la société. Si je ne sortais pas vivante d'ici, je voulais m'assurer qu'Inaku, Shosuke, Kazu et Amélia ne manqueraient jamais de rien. Pour ça, il allait falloir faire tout ce que j'avais essayé d'éviter jusqu'à maintenant. Parce que je pense qu'il savait comme moi qu'on était pris au piège. Et ma supposition se confirma quand il m'indiqua qu'il nous faudrait une diversion. Loin de la panique, il semblait plutôt réellement contrarié par notre position. Nous étions deux faces à dix hommes armés jusqu'aux dents. Même si le militaire avait des renforts dans le coin, tout sera terminé avant qu'ils n'arrivent. J'agrippais la manche de l'homme aux cheveux flammes pour attirer une seconde son attention.
- Vous trouverez votre homme à la Gare. Si je meurs... J'hésitais un instant. Je m'appelle Malagan.
Sans attendre, je me jetais sur le côté, roulais plus loin à l'opposée de la porte sans le vouloir. La blessure à mon ventre m'hurlait une douleur étouffante, mais je réussis à me mettre à genoux et posais mes deux mains sur le sol. Je sentis plusieurs balles me frôler dont une arracha un bout de ma manche, m'entaillant très légèrement. Je me concentrais faisant appel à toute la froideur de l'air ambiante, toute la glace que je pouvais sentir à travers la neige, le ciel, l'humidité. La matière se mouva entre mes mains et il surgit en plein milieu du restaurant des piques de glace. J'avais les yeux fermés, mais j'entendais les hurlements des hommes qui se faisaient transpercer. Malheureusement, je n'avais pas prévue les renforts de ces hommes qui semblaient débouler à ne plus en finir, tirant des balles à tout va. Je créais alors un immense mur de glace.
Je ne pouvais pas voir ce que faisait le militaire, mais j'espérais qu'il s'était sauver, car le mur fraîchement neuf n'allait pas tarder à céder face aux rafales de balles. Quant à moi... Ma robe s'imprégnait du sang de ma blessure qui s'était ouverte. C'était une douleur cuisante, et je me mis péniblement debout et me rendis à l'évidence. Je pouvais encore me sortir d'ici.
Sujet: Re: Un diner presque parfait [PV: Malagan Seika] Jeu 28 Aoû - 18:29
L'adieu
Les balles fusaient de plus en plus et elle me semblait encore plus proche qu'avant, certaines mêmes me frôlaient, la table ne tiendrait pas longtemps à cette allure, étrangement cette situation qui ferait paniquer plus d'un m'agacer au plus haut point, comment moi avais-je pu me laisser embarquer dans un piège aussi grotesque, mais après tout ce n'était pas moi le responsable de tout ça c'était de la faute de la Renarde, elle avait été suivie.
Je me mis à chercher Léo du regard pour voir où il en était, mais quelqu'un m'agrippa par le bras, c'était la Renarde qui voulait me dire quelque chose, malgré tout le vacarme qui se déroulait autour de nous je réussis à l'entendre en m'approchant très près d'elle, son visage avait littéralement changé il était comme froid, terne, je fus d'abord étonné, car c'était la première fois que je la voyais ainsi et puis ses yeux qui habituellement scintillaient d'espoir, de joie de vivre, d'innocence, tout ça avait disparu pour laisser place à deux troues béants totalement inexpressif. J'eus un petit sourire en coin, voilà son vrai visage, celui qu'elle cache si difficilement derrière son masque, il était effrayant, mais qu'est-ce que j'adorais voir ça surtout qu'en je savais qu'elle était de mon côté.
Vous trouverez votre homme à la Gare. Si je meurs... Je m'appelle Malagan.
Je la regardais stupéfier parce qu'elle venait de m'annoncer, est-ce un faux nom ? Impossible, je ne lui avais jamais demandé de me dire son nom et ce n'était pas vraiment le moment approprié pour le faire, non c'était son vrai nom, mais pourquoi me le dire maintenant ? Je compris assez vite que c'était ses mots d'adieux, un testament en quelque sorte pour que si elle mourait ce soir, le lendemain il n'y aurait pas écrit dans le journal qu'une inconnue c'était prit une balle perdue lors d'une fusillade, savoir qu'elle allait mourir dans l'indifférence lui faisait si peur que ça ? Des gens à qui elle tenait devaient sans doute être la cause sa révélation si soudaine, elle comptait visiblement sur moi pour rendre public sa mort et ainsi mettre au courant ses proches... j'espère en tout cas que ce n'est pas ce qu'elle attend de moi, car même si je dois bien saluer son courage ma mission passe au-dessus de tout et je n'ai pas intérêt à faire un rapport sur notre rencontre.
Toutefois, tout cela ne présageait rien de bon de sa part, j'avais raison car au même moment elle se jeta sur le côté, plusieurs balles la frôlèrent dont une la toucha, en tout cas j'en avais eu l'impression, alors qu'ils lui tiraient dessus elle réussit à faire abstraction de tout ce qui l'entourait, elle ferma les yeux et joignit ses mains, un éclair bleu en sortit, et d'un coup plusieurs pics de glaces sortis de nulle part transpercèrent les hommes qui gémirent avant de tomber raide mort empalaient sur la glace.
De l'alchimie !
Et de glace qui tout comme Malagan a deux facettes, le côté blanc, pur, majestueux et l'autre froid, cruel qui ne pardonne pas l'erreur.
D'autres hommes encore plus nombreux que la précédente vague arrivèrent, Malagan créa un mur de glace pour nous séparer d'eux, il nous permit d'avoir un moment de répit, cependant, il semblait bien fragile et il ne tiendrait pas longtemps, je pouvais le deviner aux impacts de balle qui créaient d'importantes fissures sur la paroi.
Léo arriva à ce moment-là, arme à la main, comme à son habitude très serein, je le savais d'un sang-froid inébranlable, mais pas à ce point-là, il m'épatait.
Monsieur, C'est le moment de fuir, Sven nous attend à l'extérieur dans une petite ruelle avec la voiture.
Léo partit devant, je commençai à me diriger vers la sortie de secours quand je ne pus m'empêcher de me retourner pour voir l'état de Malagan, une tâche rouge écarlate maculait sa robe, c'était du sang, la marque grossissait à une vitesse impressionnante. Elle m'avait été très utile jusqu'à maintenant, mais elle en savait beaucoup trop sur mes recherches et je ne pouvais pas avoir confiance en une voleuse, nos chemins allaient devoir se séparaient ici-même et si ses tueurs pouvaient me permettre de ne pas me salir les mains autant en profiter. Le mur nous isolait de tout, il n'y avait plus personne dans la pièce que Malagan avait créée hormis nous deux, un silence presque glacial régnait dans la salle, seule les balles venaient perturber ce silence par intermittence, je la regardai droit dans les yeux et avant de sortir pour rejoindre la voiture, je lui lançai froidement ce mot que l'on prononce uniquement lorsqu'on sait qu'on ne reverra plus jamais la personne, ce mot que l'on entend à la fin de notre vie, ce mot qui voulait tout dire du destin funèbre qui attendait Malagan, Alias la Renarde.
Adieu.
Puis je m'engouffrai à l'intérieur de la voiture, Sven mit les pieds au plancher et accéléra tellement fort que les pneus crissèrent avant de partir, une fois dans la voiture j'entendais encore les coups de feu qui diminuaient au fur et à mesure que nous nous éloignions, pour une simple information j'avais laissé un restaurant en ruine et une femme à moitié morte derrière moi, je passais peut-être pour un homme sans cœur et pourtant j'aurais très bien pu l'achever d'une simple balle dans la tête quand elle s'y attendait le moins, seulement au fond de moi j'espérais qu'elle est survécue, je savais très bien que c'était totalement en contradiction avec mon tempérament, mais si je l'avais rencontré d'en d'autres circonstances cette femme m'aurait tapé dans l'œil, malheureusement elle se trouvait au plein milieu de MA guerre contre les ennemis de l'intérieur et il y a toujours des victimes collatérales dans une guerre pour la gagner.
La voiture était maintenant suffisamment loin de la fusillade, nous ne parlions pas pendant tout le long du trajet du retour, je regardais droit devant moi scrutant l'horizon. La police-militaire avait déjà mit des barrages un peu partout sur les routes, avec nos têtes de suspects nous avons été arrêtés dès le premier barrage par deux soldats, l'un d'eux toqua à la vitre côté conducteur pour lui indiquer de l'ouvrir.
Vos papiers s'il vous plaît.
Je lui tendis ma plaque
Lieutenant Derington des affaires internes.
L'homme aussitôt me fit un salut et nous laissa passer.
J'étais soulagé de finir enfin cette journée mouvementée, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à demain et à ma rencontre avec...Bruno Malor !
Sujet: Re: Un diner presque parfait [PV: Malagan Seika] Dim 31 Aoû - 15:30
Sec, froid, glaciale, impénétrable.
L'atmosphère était irréel dans le temps, loin de ce restaurant, loin de ces balles qui faisaient crisser le mur de glace. Il était debout, près de la porte, me fixant de ses yeux d'ambres, impressionnant, sa silhouette plus imposante et fantaisiste dans ce monde, j'eus l'impression de le discerner dans un autre instant. Il représentait dans cette fraction de secondes, tout ce qu'il était. Je voyais l'honneur, le courage, la détermination. Mais aussi le narcissique, la puissance, l'opportuniste qui se cachait en lui. Cependant, je voyais l'homme aussi. Celui avec des sentiments qui s'entremêlaient pour mieux se déchirer, comme tout homme, tout être humain. J'imaginais une seconde cet homme pleurer. Les larmes lui allaient si bien. Et dans l'éclat glacial de ses yeux, je me dis que c'était beau. Aussi beau que ces mots.
- Adieu.
L'air claqua et le sens de tout ça aussi. La silhouette disparue et j'eus une sorte de sanglot qui resta coincé dans ma gorge. Un sanglot de rage peut-être, de tristesse, je ne savais pas. Mais je m'en foutais, je devais survivre, avec ou sans son aide. Et même si je comprenais son geste, je n'avais ni haine, ni colère en vers lui, mais plus une folle rage de vivre. Et c'est ainsi que j'entrais dans la danse.
La danse, c'était ma survie, mon besoin irréversible de vivre, ma démence, mon vrai visage. Celui que je cachais derrière des sourires, celui que je ne donnais qu'en étant la Renarde, qu'en étant moi-même. Aujourd'hui était peut-être le dernier, mais on ne m'éradiquera pas comme ça... J'avais donné ce que j'avais à lui donner, maintenant, je devais penser à moi, à ma sortie de secours. Ma blessure me faisait souffrir et le sang s'écoulait à une vitesse qui me donnait le vertige. Je n'attendis pas plus longtemps pour renforcer mon mur de glace qui se brisait un peu plus à chaque instant. Une autre couche de glace épaisse recouvrit la première et je fis sortir un immense pique de glace qui se courba l'échine, fonçant droit sur la baie vitrée qui se brisa. Plusieurs éclats me coupèrent le visage, mais je ne perdis pas de temps, je me relevais. Dehors, des hommes qui attendaient ne tardèrent pas à me repérer et j'eus beaucoup de peine à éviter leurs balles.
Alors que j'étais sur le point d'utiliser à nouveau l'alchimie pour essayer de créer assez de distance pour me sauver, une voiture surgit à toute vitesse du coin de la rue, fonçant droit sur moi. Mon cœur se noua en une terreur infime en sachant que je ne pourrais l'éviter. C'était vraiment la fin pour moi. Mais alors que je me rendais à l'évidence, elle freina en un dérapage contrôlé. Surprise, je restais figée sur place observant la portière passager s'ouvrir. A ma plus grande surprise, je vis Elénor au volant. Estomaquée, je bénis le ciel de ce miracle et m'engouffrait dans l'habitacle.
Je perdis connaissance, relâchant toute la pression, maudissant mon sort si on se faisait rattraper, mais garder en tête que je devais survivre. Le jeu en vaut la chandelle.
Encore un peu.
▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ஜ۩۞۩ஜ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ Cent vingt heures et quarante quatre minutes ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬ஜ۩۞۩ஜ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
J'observais attentivement le vase, fascinée par ces motifs florales qui me rappelaient tant chez moi. J'avais choisi ce vase pour cette raison, parce que ses fleurs étaient aussi épineuses et éclatantes que ma vie, moi-même ou les autres pouvaient l'être. Je le savais d'ailleurs originaire de Xing, car c'était un style bien particuliers et propre à mon pays. Il était petit, bleu, vermeille et quelques touches de rouge pour pimenter un peu le tout. J'avais disposé à l'intérieur une fleur que j'appréciais par sa forme si particulière et sa couleur jaune. La trouver ici avait été une recherche tellement rude que le fleuriste devait m'avoir fiché dans sa clientèle non désirable et qu'il devait fermer boutique quand il me voyait pointer au coin de la rue. Mais, je l'avais tellement bien rémunéré que ça en valait bien la peine qu'il s'était donner, j'en étais sûre.
L'Immortelle. Une fleur que j'aimais énormément. Elle me rappelait ce que j'étais, ce que j'avais été, ce que j'étais et m'offrait l'illusion de savoir ce que je serais. Son odeur si forte et envahissante était agréable et me rappelait le parfum de ma chambre à Xing. J'avais offert, aujourd'hui, à un homme qui m'avait laissé pour morte une marque très personnelle. Maman était fleuriste et c'était la seule que j'avais toujours adoré. Elle signifiait en langage des fleurs "douleur" ou encore "je regrette le passé". On l'offrait en amour ou en amitié, mais à cet instant, je l'offrais en signature de quelque chose qui prenait fin pour mieux commencer. Je l'offrais en disant que je ne regrettais pas, que justement, la douleur était passée. Paix et sans rancune.
Je relevais la tête et observais l'appartement. C'était un intérieur assez modeste, assez impersonnel. Le salon, pièce principal n'était pas très grande et elle était meublée d'une petite table basse disposée juste devant deux clic-clac qui occupaient l'espace. Je les distinguais parfaitement bien de là où j'étais, de la cuisine. Cuisine très simple, fonctionnel qui avait un espace de travail très suffisant mais qui faisait office aussi de table à manger, sans aucun doute. J'avais posé le vase au milieu, bien au centre, bien visible, et je le trouvais limite détonnant et lugubre dans cet endroit sombre. Je ne savais pas à quoi cela ressemblait le jour, mais avec la pénombre du jour qui disparaissait, l'ambiance était... austère...
Je pris soin de signer la carte avec l'initiale de mon prénom dans ma langue d'origine avant de poser la petite carte devant le vase. Ainsi disposé, j'étais satisfaite de mon petit message. Il avait quelque chose de solennelle et c'était la promesse d'un retour.
Zack Derington.
J'avais à nouveau fait des pieds et des mains pour trouver son nom. A vrai dire, Elénor et ses nombreuses conquêtes m'ont été d'une très grande aide. J'avais appris que Elénor était bel et bien fiancée avec un Illuminé, mais que par mesure de sécurité, elle ne le voyait quasiment pas. Elle s'était excusée que les hommes de son futur époux m'aient pris en ennemi, mais ils s'étaient demandé pourquoi j'étais soudainement ici. Je leur avais paru tellement louche que quand ils m'avaient en train de flirter avec un flic, ils n'avaient pas attendu les ordres et ils avaient foncés. J'avais subtilement fait comprendre à Elénor que c'était une simple erreur et qu'à l'origine, je voulais juste manger tranquillement dans un restaurant et qu'il s'était joint à ma table. Je dû paraître tellement innocente et désolée, qu'elle m'offrit une nouvelle robe. Elle qui d'habitude est avare, elle m'avait payé le médecin, hébergée, nourrie et totalement blanchie de tout soupçon. Ces derniers jours, je les avais vécu au ralentie. Entre la cicatrisation de ma blessure et ma vie commune avec sûrement la femme la plus renseignée sur le monde des Illuminés, j'avais joué avec plus que mon existence. Mais les informations que j'avais obtenu annoncer quelque chose que je sentais bouger sous les doigts de la population qui ne s'en rendait pas compte.
Que je le veuille ou non, aujourd'hui j'en savais trop. J'allais devoir faire plus attention et m'affirmer sur des points qui ne me plaisaient pas d'aborder encore. Mais pour l'instant, il fallait que je m'assure que ce Zack Derington n'allait pas m'oublier. Pas d'aussi tôt en tout cas. J'avais pour lui des projets, bien loin de la vengeance ou de la rancœur, plutôt de l'amusement non dissimulé.
Ce fut avec un sourire que j'ouvris la fenêtre à nouveau. Je jetais un dernier coup d'oeil à l'appartement de l'homme aux yeux d'ambres et aux cheveux de feu et notais tout de même la tranquillité du lieu. Je sautais alors, et me faufilais dans la nuit, n'ayant en tête que de prendre mon train...
"A bientôt"
Mon message près du vase ne pouvait être plus clair...