Voilà ce qui arrive quand on est talentueux : on s’isole et on devient arrogant on finit par mépriser les autres.

Enfant tu étais rejeté à cause de cette particularité. Trop mature. T’as très vite compris comment ca fonctionnait. Une fois cette prise de conscience faite tu n’entrevoyais plus le monde à travers les yeux d’un enfant.
Lyl, tu es un exemple parfait de vanité. Un gamin brisé courant après un rêve onirique, ton destin fut damné dès lors que tu quittas Drachma. C’est la mort qui t’attendais, pas la paix.
Un homme rongé par la vengeance, aveuglé par sa réussite, élevé par un homme bourru prêt à tout pour parvenir à ses fins. Tu ne pouvais qu’être arrogant. 
T’as perdu peu à peu pied, perdant au passage ta rationalité. Mais lorsque vous jouer avec la vie d’autrui, c’est la folie qui vous englouti. Pourtant t’es un garçon réfléchis tu ne laisses jamais rien au hasard. Ta notion de « bien et mal » fut complètement révoqué aux côtés de McDougal. Il t’a appris que seuls les plus forts survivaient ainsi que les salauds. Les Héros n’existent pas, seuls les actes le sont.
Tapis dans les ténèbres d’un laboratoire expérimental alchimique, tu ressuscitais les fantômes de la vengeance qu’avait fait naître Isaac en toi. Ta détermination étant inébranlable tu as accompli de grandes choses et ne cesse de gagner en puissance. T’as toujours été ambitieux. Et par-dessus tout ça, le courage. Ah ça on ne peut pas le nier. C’est grâce à lui seul que tu as trouvé la force de reprendre le flambeau après ton maître. Têtu en plus de ça, tu sais qu’obtiendra satisfaction une fois que tu te seras débarrassé de quelques énergumènes.

Le Destin n’ayant pas terminé avec toi, il décidait de t’ ouvrir de nouveau les portes d’une liberté précaire. Devenu  membre directe des opérations douteuses d’Amestris tu comptais leur faire à l’envers en tentant de gravir les échelons dans le domaine de la confiance. Tu es un fin stratège qui n’a pas su voir les limites. Ces limites tu les intègre malgré toi, petit à petit. Désireux de pouvoir tu es devenu trop audacieux et un jour tu finiras par te brûler les ailes.

La famille était autrefois tout pour toi. Tu te rattachais à des souvenirs et tu as même crée ton avenir en fonction de ceux-ci. Ta raison de vivre réside dans ces souvenirs. D’ailleurs, les réponses (aussi diverses soient-elles) que tu cherches sont également dans ce passé.

Tel quel, aujourd’hui, à première vue on aurait tendance à te juger cinglé. Viennent alors s’ajouter un côté ludique ambivalent ; T’es un éternel indécis, un peu insouciant. Tu sais, il est compliqué d’établir un portrait psychique d’un homme instable. En l’occurrence le tient. Un jour c’est tout blanc, un autre tout noir. Impossible de cerner, de prévoir ton comportement. C’est comme pisser dans un violon. Non ? Vous ne savez pas par quoi commencer, on peut tenter de se baser sur ton comportement pour comprendre tes réactions. Mais vu que tu es imprévisible.

Tu vis dans ton monde, enfermé par tes propres démons. Tu as choisi de t’exiler après ton réveil. Plutôt que de chercher qui tu es, t’as préféré utiliser tout ton savoir pour offrir aux plus offrants. Tu es versatile. Difficile de dire si tu es digne de confiance. T’as toujours l’air de tout prendre à la rigolade, de ne rien dramatiser. La vie est devenue un jeu pour toi et tu t’amuses à donner les cartes à certains pour les voir évolué.
Tu restes donc un homme mystérieux qui incite le respect. Une certaine prestance que tu dois à ce charisme. Tu vis comme un pirate ; sans attache, sans principes. Arrogant et exécrable tu es de ces êtres détachés et indifférents dont la vie elle-même ne semble plus atteindre. Fais attention, à force de mépriser le monde tu risques de te noyer dans la morosité. La solitude ca pèse même si au fond t’es persuadé d’en être comblé. Pourtant, tu n’as jamais manqué d’humour et tu pouvais te montrer chaleureux. Tiens, tu sais que t’as répartie loufoque et maladroite n’est pas très bien vue ?
Aimant les bonnes choses de la vie et la présence des femmes tu as juste oublié que celles-ci se gagnaient... Comme beaucoup d’autre chose. L’absence d’attache et donc de morale brise les barreaux de l’appréhension. Personne ne te dicte ta conduite ou bien ne te conseil. Non, t’es seul dans ta bêtise par ce que ca te va bien ainsi.
McDougal t’a dit un jour que l’amour était une faiblesse. Tout attache en est un pour quiconque ambitieux. Tu t’entiches de rien ni personne et ainsi tu demeures intouchable. Sacré raisonnement. Tout ça c’est là, ancré en toi. Tu sais quoi, tu commences à Lui ressembler.

Un mètre quatre-vingt-deux aux dernières nouvelles, pour environs soixante-dix-sept kilogrammes. Une carrure à ne pas négliger, le garçon est un ancien soldat renommé. Rapidité et précision due à un entraînement intensif dans sa jeunesse et encore aujourd’hui. Il ne cesse d'entretenir sa forme. Le fait qu’il soit ambidextre rappelle son côté indécis. 

A première vue, vous baissez les yeux en pensant voir un voyou. Sa nonchalance exaspère autant que son calme plat. Son air absent est énervant, allez savoir s’il écoute ou non ? L’indifférence est vexante. Entre son air boudeur et son air enjôleur on ne sait pas quoi penser. Difficile de cerner une coquille vide. 
Grand fumeur et frimeur, son attitude provocante et taquine rend l’approche plus compliquée.
Si vous le connaissez alors vous ne tenterez pas un dialogue de peur de vous en prendre une. Tu parles d’une image. Le bougre est juste ravagé.

Bref, un visage agréable, quelque peu froid. Il y a cette cicatrice sur sa joue gauche. Ce qui choque au premier coup d’œil est son regard hétérochrome. Un œil bleu, l’autre vert jade. Un regard intriguant qui incite souvent à y revenir en plusieurs fois de peur de trop le dévisager. Encore quelque chose d’exceptionnelle pour son visage. Histoire d’emballer le tout il y a sa chevelure blanche. Un contraste intéressant avec sa peau hâlée. Sa tignasse est mi- longue très souvent ébouriffée. Le tout coiffé en brosse par-ci, en pétard par-là. Sa chevelure compte des mèches inégales. En effet, notre larron n’a pas un physique commun. 
Histoire de renchérir le côté « voyou », Lyl porte à gauche deux boucles d’oreilles, deux petites perles noires. Puis ce pendentif argenté qui n’est d’autre que la montre en argent de son père. Mais même ça, cet idiot l’a oublié.

Enfin, il y a ce tatouage sur son avant-bras droit, son numéro d’état d’alchimiste savant au laboratoire, une série de 8 chiffes marquées à l'ancre noir. Même les exécutants sont traités comme du bétail. Un tatouage d’environ 10 cm.
Dans le creux de sa main droite, la cicatrice d’un impact de balle.

Côté vestimentaire on passe. Il dissimule souvent son visage derrière un masque de renard blanc. Habillé comme ces « ninjas » de Xing pour plus de souplesse. Il prend toujours le soin de dissimuler l'absence de son bras. Toujours ganté ou porteurs de lunettes opaques. En tant qu’ennemi des deux côtés et mercenaire il se doit d’être dissimulé. De nombreuses parties de son corps témoignent du passé animé du jeune homme. Des impacts de balles, des balafres...j’en passe et des meilleurs… Un comédien dissimulé sous les larmes d’un clown, pourquoi sourit-il encore ? Parce que la vie vous sourit si vous faite de même…non ?[/size] 

A Drachma nous ne disposons pas assez de savoir et de recul pour que l’alchimie fasse partie des mœurs. On en ignore l’étendue, les risques, les biens faits… Elle est un don que tu convoitais…
 
Un vague souvenir. C'est tout ce que t'as de lui. Ta mère disait qu'il était à la guerre. Drachma, Amestris...une histoire écrite dans le sang. Et, au milieu de tout ça, l'Alchimie. On dit que la pire a duré 8 années.
Né près de la Frontière entre Drachma et Amestris tu scrutais souvent la chaîne de montagne de Briggs. Peut-être essayais-tu d'imaginer ce qui se dresser derrière, Amestris. Etait-ce pire qu'ici? Enfant, seule l'innocence vous dicte votre conduite. Alors tu vivais dans l'ignorance dans ce petit village reculé de tout. Confiné là dans ces montagnes tu ne pouvais pas savoir que ta mère, fugitive, se cachait aux yeux de l'armée. Pourquoi? Tu le découvris bien plus tard.
Déjà à l'époque tu étais détaché de tout et tout le monde. Petit garçon belliqueux et rejeté tu te comportais tout simplement comme tel. Tu ne faisais que répondre à leur insensibilité. Alors place à la méchanceté. Tu sais les gamins sont méchants, naïfs et instinctifs. C'est probablement à cause de cette étrange couleur de cheveux dénuée de pigment tu étais discriminé. Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas, de ce qui sort de l'ordinaire. En l'occurrence, toi. Ta mère n'ayant jamais été sociable avec le restant de la population ça n'aidait en rien ton cas. Oh tu n'étais pas stupide comme gamin, juste effronté, ambitieux. Un peu trop pour un enfant. Tu savais qu'un jour tu partirais. Un sentiment.
Pire que les railleries ; les rumeurs. C’est elles qui ont brisé ta famille. Les gens aiment cancaner. Certains par ce qu’ils n’ont pas de vie sociable passionnante. D’autres par ce que c’est un besoin maladif et parfois malsain. Alors un jour ton traintrain quotidien s'est effondré...
 
Une riche famille vint s'installer en centre-ville dans ce vieux manoir abandonné. Très vite restauré et habité par le nouveau maire et sa chic famille. Tu avais neuf ans à l'époque.
 
Elle…
 
Tu démarres à nouveau sur les chapeaux de roues. Un détour par les quartiers anciens –soit dit en passant ; riches- avec ton butin sous le bras. Pourquoi ce détour ? Est-ce ce que l’on appelle la Fatalité qui t’y a poussé ? D’habitude tu prends la tangente pour te carapater dans les bas-fonds et ses ruelles excentriques et étriquées. Tu t’enfonces donc dans les ruelles du quartier résidentiel fortuné. Après avoir zigzagué pendant plusieurs minutes pour échapper à tes fuyards tu dérives aux abords du logis du maire. Bien que l’énorme portail en fer forgé t’intrigue il ne te dissuade pas, tu marques une courte pause devant. Tu crois vraiment que c’est le moment de t’arrêter gamin ? Si la milice t’attrape tu risques d’avoir des ennuis à l’orphelinat. Intimidé par cette armature pleine de goût et d’audace tu tentes le tout pour le tout en passant ta tête entre deux barreaux. Si la tête passe, techniquement le corps aussi.
Ainsi, tu penses que cette forêt résidentielle est la meilleure des cachettes. Seulement, comme toujours, tu es allé trop loin. Et par chance, c’est le fruit de cette audace qui a changé ton quotidien.
 
Frôlant de tes doigts les buissons taillés à l’effigie de différents animaux tu progresse prudemment dans le fond du jardin. C’est par le jardin arrière que tu débouches sur une jolie terrasse puis un couloir incurvé en pierre plutôt ancien assaillit par diverses végétations. Tu décides de t’arrêter là pour te reposer lorsqu’une petite voix fluette t’alpague ;  « Qu’est-ce que tu fais ? ». Surpris tu t’empresse de te relever, de nouveau sur le qui-vive. «… J’compte les dalles… ? » Une moquerie qu’elle ne laisse pas passer. Bien que ton originalité l’ait saisi elle ne semble pas en être plus troublée. Oh non, crois-moi cette petite est une providence. D’une manière ou d’une autre elle sut te faire fermer ton clapet. Et contre toute attente elle se prit d’amitié pour toi et te dissimula aux yeux des autres le temps que tu récupère. La gamine fit abstraction au fait que tu sois un larron. Elle vit en toi bien plus loin que n’importe qui.
Durant plusieurs semaines pas un jour ne passa sans que vous vous voyez. A cause de vos rangs clairement distincts et ces affreuses rumeurs grandissantes sur ta mère vous aviez du mal à vous voir. Une amitié interdite. Un nom à préserver de toutes bavures aussi minimes soient-elles. C’est pourquoi le maire ne tenait pas à ce que sa fille ait de mauvaises fréquentations.
Elle était ta seule amie et prit très vite une très grande place dans ton petit cœur glacé. Tel le fourreau d’une lame elle avait ce don pour te changer. T’apporter ce besoin si évident et essentiel qu’est l’attention. Peut-être même de l’amour, ô grand jamais tu te l’avouerais. Alors comment savoir ?
Ainsi les années passèrent aux côtés de cette nouvelle amie. Tes choix et agissements étaient influencés par cette jeune fille. N’étant plus seul tu dérivais de moins en moins.
 
Isaac…

Tu venais d’avoir douze ans lorsqu’un homme brun s’est présenté à l’orphelinat. Le type s’est présenté à toi comme étant Isaac Macdougal, alors que t’expérimentais un dessein dans la neige… T’étais simplement indifférent à la présence de cet homme. Il t’a longuement examiné avant de disparaître. Il est revenu le lendemain, au même endroit, à la même heure. Il t’y’a de nouveau trouvé près de ce petit tas de bois, isolé, en train de dessiner. « Ce sont des pentacles ? » te demandait-il du haut de ses un mètre quatre-vingt-dix. Tu l’as regardé de ton air ahuri et renfrogné à la fois. Tu lui aurais bien demandé d’aller flâner ailleurs si sa question ne t’avait pas interpellé. C’est d’un air intéressé que tu lui as effrontément répondu :  « Pourquoi poser la question si tu sais ? » Le type à pouffé maladroitement avant de s’accroupir à ton côté pour à son tour griffonner la neige. « Dans mon pays nous appelons cela l’Alchimie. » Et tandis qu’il te le rappeler il matérialisait un arbre tout de glace conçu. L’Alchimie, ce fut la première fois que tu y assisté.
Cette rencontre hasardeuse se transformait alors chaque jour en rendez-vous. Cet homme sortit de nulle part se plaisait à t’enseigner les bases de cette science prodigieuse. Et comme toutes bonnes choses ont une fin, celle-ci n’en échappa pas.
 
MacDougal disparut comme il apparut. Il te fit la promesse de revenir très vite. Tu sais ce qu’engage une promesse… Tant pis, de ton côté tu te promis de continuer à t’essayer à l’alchimie. Le soir même tu jetais des cailloux à la fenêtre de « Princesse ».  Tu ignorais son prénom et prenais un malin plaisir à l’appeler ainsi. Cette dernière retrouvait sa place initiale dans tes priorités.
Furieuse que tu l’es longuement délaissée sans aucunes nouvelles elle mit du temps à apparaître. Lorsqu’elle le fit tu t’empressais de lui annoncer la nouvelle de ces trois semaines passées.
« Alche-quoi ? Tu veux devenir soldat ? 
-Non, alchimiste. Un jour je partirais d’ici ! »
 
Si la nouvelle t’émerveillait elle ne semblait pas avoir le même effet sur la petite fille. Plutôt déçue même, tout son petit être traduisait la tristesse. Quant à toi, t’y voyais-là un nouvel espoir de pouvoir ne serait-ce qu’entamer ton rêve. Bien décidé malgré elle vous vous disputiez une fois de plus. Une mésentente, un rêve non partagé synonyme d’une amitié brisée. Sur cette note colérique tu es parti, délaissant ton amie par lâcheté. Tu ne voulais pas entendre de sages paroles tu voulais juste un soutiens.
 
Puis vint le fléau qu’on appelle l’adolescence. Tu devenais de plus en plus ambitieux, désireux d’aventures. Les bases de l’alchimie en main, tu t’étais amélioré de jour en jour en cachette. Les rumeurs concernant ton père t’intriguaient de plus en plus. Un Amestrien Alchemiste ? Et si c’était vrai ? Et si c’était ce type il y a quatre ans. Tu sais, ce type mystérieux qui a pris plaisir à t’enseigner brièvement l’alchimie avant de disparaître. Tu recassais l’époque où tu vivais encore avec ta mère. Tu sais, avant que le maire vienne fouiner chez toi. Sans ne rien dire à personne tu as mené ta propre enquête en secret. Très peu loquace déjà à l’époque, ce ne fut pas compliqué de garder cela pour toi. Seulement ta vie était loin d’être facile. Pour cause, tu étais la proie, le bouc émissaire de la milice. Surveillé du coin de l’œil depuis ton placement à l’orphelinat Que veux-tu, quelqu’un à décider que tu serais son bouc émissaire…
C’est pourquoi ta prise de conscience fut rapide. Tu as grandi trop vite Lyl. T’as sauté des étapes primordiales. T’es passé par la médisance sans détour, aucun. Non, t’es du genre à foncé dans le tas alors t’avais pas les même craintes que les autres. Bien trop réfléchis pour laisser quoi que ce soit au hasard, si ce n’est ton amie et votre relation.
T’avais seize ans lorsque t’as décrété que tu serais soldats. Une porte d’entrée dans l’aventure une sortie pour la liberté. Il te fallait le pouvoir. Tu l’as vite compris. Et t’as vite compris que t’étais prêt à tout pour atteindre tes objectifs. Tu voulais être alchimiste, venger ta famille, protéger les tiens. L’armée était le seul moyen d’y parvenir. Prouver à tous que tu n’étais pas qu’un délinquant en perdition. Un prédateur de prédilection. Ou bien un gamin ravagé n’ayant pas froid aux yeux.
 
Mon choix, ma voie.
 
1909, 1 an après la fin de la guerre d’Ishval. 17 ans
 
Peu de temps après la guerre d’Ishval qui mettait en scène Amestris, Isaac Macdougal réapparaissait.
Ce fut comme la première fois. Tu étais au même endroit, non loin de ce qui fut ton foyer familial. Ton amie n’était pas avec toi. Tu faisais le point sur tes attentions, sur le fait de devenir soldat.
Contrairement à ce qu’il pensait tu t’es souvenu de lui. « L’alchimiste..? » C’est le nom que tu lui donnais. Ce dernier semblait encore plus torturé que la première fois. Cet homme robuste ne prit pas de gants pour te parler cette fois-ci.
C’est dans un coin tranquille que vous échangiez votre identité respective en écoutant ce que l’un et l’autre avait à dire. Isaac te révélait n’être autre que ton père. La nouvelle te fit vaciller par son invraisemblance. Contre toutes attentes tu ne t’es pas emporté. Loin d’être un gamin ordinaire, tu n’as pas blâmé cet homme sortit de l’Enfer pour te récupérer. Quant à l’abandon subit, c’était tellement évident. Un Alchimiste d’Etat d’Amestris et une doctoresse de Drachma ? De la science-fiction. Pas de déchirement ni de débat conflictuel. Une conversation entre adultes réfléchis… Tu l’as écouté déblatérer sur Amestris et Drachma après avoir encaissé tes origines.
Peu importe combien de temps tu avais été seul, à présent vous étiez réunis. Alors tu ne t’es pas encombré d’amertume. Le courant n’est que trop bien passé. En plus d’un géniteur, tu gagnais un professeur des plus doués. Un ex-Alchimiste d’Etat en quête de vengeance. Pourquoi pas ?
Ici ta vie était morose. Le petit orphelin débordé par son passé allait enfin pouvoir aller de l’avant. Tant pis pour les projets de soldats.
Il annonçait votre départ au crépuscule, ainsi il ne te restait plus que quelques heures avant que ton amie ne parte dans les bras de Morphée.
 
Tu rejoignis la demeure du maire pour y quémander une dernière fois l’avis de ton amie. Si jusque-là sur le chemin tu pensais à un simple « au revoir » tu compris que celui-ci serait bien plus compliqué en voyant ton amie percer les ténèbres du jardin. Sortie de nulle part comme à son habitude elle entamait les réjouissances d’une chamaillerie. Sauf que cette fois-là, pour la première fois tu n’eu pas le cœur aux chicanes.
Tu lui fis tes adieux lui rappelant ton rêve évoqué autrefois. Tu lui annonçais avoir retrouvé ton père et partir à l’aventure découvrir le monde à ses côtés. Un baiser volé et une promesse égarée, tu t’éloignais lui avouant que tu partirais à l’aube. A cet instant cette phrase avait résonné comme un murmure impliquant un dernier rendez-vous.
 
A l’aube tu étais au rendez-vous avec ce nouvel allié, tous deux sur le point de disparaître. C’est à la lisière de la forêt après le passage sinueux du grillage délimitant la ville qu’elle apparut. Ton amie accourait à ta rencontre tandis qu’Isaac te pressait le pas. Tous deux agrippés au grillage en guise de dernière étreinte tu voulais la sermonner. Par conséquent tu ne vis pas le mal arriver. McDougal revenait à la charge et un coup de feu se perdit. Bien qu’il aurait dû être un avertissement il fit mouche et transperçait d’abord la main de ton amie pour poursuivre sa route à travers la tienne et frôler ton géniteur., le tireur n’avait pas prévu la présence de la jeune fille. Bouleversé par cette trouvaille cette brève diversion suffit pour que vous poursuiviez votre route. Finalement vous n’avez rien eus le temps d’échanger, pas même une parole. Cependant Ce n’était pas l’adieu espéré. Mais parfois les mots sont joueurs.
 
 
Tu as déserté Drachma pour suivre Macdougal. T’as été formé par cet ancien alchimiste d’Etat. En quelques mois il faisait de toi un alchimiste moyen. En quelques années, un combattant redoutable et un apprenti talentueux. Cette facilité pour apprendre tu l’as devait à cette prise de conscience rapide étant gamin. Tu as grandi trop vite car tu as compris trop vite…
Pendant cinq vous avez voyagé à travers le monde. Isaac était instable à cause de son statut de fugitif et son côté paranoïaque. Pas d’attache, pas de vrais amis.
 
Six années se sont écoulées depuis ton départ. Tu as voyagé, découvert le monde et différente facette de l’alchimie. Pendant tout ce temps McDougal tentait de rassembler des hommes pour servir sa cause ; renverser Bradley et son gouvernement pourri. C’étaient ses mots. Lors de la Guerre Ishval, Bradley avait confié à chaque Alchimistes d’Etat un fragment incomplet de la dite Pierre Philosophale. C’est avec cette pierre qu’il prévoyait de renverser Bradley. C’était sa motivation, la tienne était tout autre. C’était l’alchimie même. Pour ainsi dire tu étais obnubilé par cette science. Elle représentait le pouvoir et le pouvoir c’est la force. Tu aurais pu te contenter des connaissances acquises en voyage, cependant il te fallait voir au-delà.
 
L'Alchimie

Six longues années pour passer enfin à l’action. La réalité dépassait la fiction et personne ne voulut croire McDougal, condamnant celui-ci à faire cavalier seul. Son ultime carte il l’a jouait à Amestris, à Central City plus précisément. Il rendit visite à l’Alchimiste Ecarlate qui n’eut pas trouvé mieux que de l’envoyé paître. C’était peine perdue. Alors l’Alchimiste Frozen fit preuve de sagesse en quittant son fils, sa montre en argent derrière lui, pour exécuter son plan. Ainsi, il te mettait égoïstement en retrait, en sureté. Les choses auraient probablement été différentes s’il t’avait laissé la chance de prouver ta valeur.
D’ailleurs la question te hanta longuement. Elle te remit en question te blâmant même. Tu en venais alors à croire que tu n’étais pas à la hauteur d’être le fils d’un « héros ». -maladroit, certes-  Quant à Bradley, le fait qu’il ait sorti son cul de son bureau pour venir tuer ton père lui-même ; C’est du délire. Est-ce que McDougal en savait plus que prévu ? Ça devenait un calvaire infernal que d’être là sans rien faire.
 
Tu prenais donc la route tout seul, t’égarant au passage. T’as pas trouvé mieux que la vengeance. Et tu sais que c’est une route sinueuse sans issue.
Tu t’es rendu à la Frontière entre Amestris et Drachma. Un retour aux sources qui n’avait rien de nostalgique. Un retour professionnel dans le cadre de tes recherches.
Les rumeurs laissaient planer que l’alchimie rôdait à la Frontière. Des disparitions insolites. McDougal t’avais renseigné sur les agissements d’Amestris et notamment la création de chimère. Une armée façonnée. Plus intrigué qu’horrifié tu t’es mis en tête de retrouver un tel endroit. Tu t’es installé dans différents villages en quête d’information. Puis un jour tu as fait face à ces maudits alchimistes. Le hasard n’étant pas le fruit de ce passage.
Non, tu fis pire, tu passais un marché. Effronté que tu es, tu ventais tes mérites d’alchimistes pour gagner leurs rangs. A cette époque, les scientifiques étaient rares et parfois peu lucides. Seulement toi, tu étais très convaincant. Sans trop tergiverser tu es entré dans ce cercle très fermé de scientifiques enrayés. Un stratagème avec un aller en Enfer gratuit pour contourner l’armée en son sein. Au-delà de cette « noble » cause, tu savais déjà à l’époque que ce qui t’animait était bien plus égoïste que cela. Toi qui a toujours vécu en équilibre sur l’échelle de la vie comment pourrais-tu te soucier des autres ? Ton indifférence avait –jusque là- toujours été ta meilleure arme. C’est d’ailleurs elle qui te rendait dangereusement instable. Tu t’adonnais à la science comme on s’adonne volontiers au sexe. L’alchimie était devenue ta seule raison de vivre afin d’épandre ta soif de vengeance.
 
Tu as été longuement préparé, on t’a permis d’étudier les rapports, d’assister à une transmutation. Puis lorsque qu’on te jugea mûr, on te confia la direction de la prochaine expérience. C’était un test qui permettait de prouver ton approbation moral et physique. Pas de retour en arrière ainsi.
Malheureusement tu as trouvé chaussure à ton pied en manipulant ainsi la vie humaine.
Tu y mis les pieds et ce jusqu’au cou en tentant cette atrocité. Ce fut un échec et l’engrenage de ton apprentissage.
 
Les mois passèrent et tu te vis confier une nouvelle expérience. Le jour J, tu signais ton cercle de transmutation comme à ton habitude tandis que ta victime était placée. Un gros félin à son côté, endormi.
Tes deux mains prêtes à l’action tu accomplissais l’un des tabous de l’humanité en quelques secondes. La théorie étant bien plus longue que la pratique. Après coup tu t’empressais d’aller examiner ton œuvre ; une chimère. Ce fut ta première chimère parfaite. Celle-ci vivrait longtemps et sans problème si ce n’est pour l’humanité. Avec cela tu entrais dans les bonnes grâces des alchimistes les plus talentueux au sein de ton équipe. Alors très vite sans avoir eu le temps d’étudier et de formater ta chimère tu étais muté à Central City. Une excellente nouvelle pour l’avancée de ton plan.
 
A Central City se trouvait le Laboratoire Numéro 5. On y avait regroupé des alchimistes talentueux afin de travailler les plans de l’armée sur la transmutation humaine. Après un court séjour dans ce laboratoire tu t’es retrouvé dans une petite ville de l’Est afin de poursuivre des recherches sur un autre terrain avec une équipe. Un moyen de faire avancer les choses en simultané. Ton sujet d’étude était toujours la fusion d’un animal et un humain. Cependant, cette fois il était question de trois êtres.
Tu transgressas à nouveau les règles en tentant l’improbable sur une fillette rouquine. Encore une tiens…
Le fruit de ton travail donna naissance à un être inachevé. Un être aux multiples façades. Et malgré tout, tu te liais d’amitié avec cette chimère. Pour ainsi dire, tu l’éduquas.
Seulement, rien ne se passa comme prévu. Quelques mois après ton arrivée dans l’Est une attaque ravageait le laboratoire où tu avais élu domicile. Un groupe de rebelle inconnu venu détruire les travaux de l’armée Amestrienne. Lorsque cela se produisit, tu te trouvais dans le dernier sous-sol. Une lubie te poussait à l’extrême et toi tu t’y jetais à pieds joints. Il te fallait plus de savoir, la chimère à triple personnalité devait être parfaite, comme la première. Ton côté perfectionniste ne put laissé passer cette tâche inachevée. Il te fallait plus de connaissance, de pouvoir. Alors tu t'es aventuré sur la piste de la Pierre Philodophale. Le mythe de l'alchimie. Un jour McDougal t'as confié une légende Xinoise, celle d'une population entière d'un pays disparu en une nuit.
 
Alors tu ac continué ton cheminement dans ce laboratoire et t'es crée une pognée de chimère qui t'étais loyale. A la tête de celle-ci, cette chimère à la triple personnalité que tu t'es mis en tête de perfectionner. Une promesse égarée que tu as lui faite. Mais, toi-même tu sais que les promesses n'engagent que ceux qui y tiennent...
Puis un jour comme un autre ton traintrain quotidien c'est à nouveau envolé avec une explosion. Et oui, dehors il y en a d'autre comme toi qui luttent, plus directement. T'as rien vu venir et t'as été soufflé par l'incident. Payes ta sécurité. Plongé dans le coma pendant le restant de l’année.
 
C’est l’été 1914 que tu es revenu à toi. Et tu sais quoi, l’Enfer que tu as créé à subsisté avec tes horreurs. Ton petit groupe restreint de chimères se sont occupé de toi pendant ton sommeil de plomb. La seule séquelle irréductible est cet hétérochromie due à un corps étranger métallique dans ton iris gauche.
Lorsque tu t’es réveillé une légère amnésie t'as joué des tours. Persuadé que tu ne pouvais avoir confiance en personne tu t'es séparé de tes chimères. La solitude faisant de toi un simple mercenaire en vadrouille.
 
Aujourd’hui te voilà exilé d’Amestris. Ce n’est que la seconde fois, hein. Alors quand tu es retourné à la Frontière tu ne t’es pas privé pour échanger des informations avec Drachma et Aruego concernant l’armée Amestrienne. Une fois de plus, tu changeais de camps. Offrant toujours tes services aux plus offrants. Ainsi tu devenais l’Alchimiste de Cristal te faisant une place dans les…rumeurs. Tu sais, les rumeurs...