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Sujet: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Lun 18 Sep - 18:14
Dans le silence de la nuit FT. Roy Mustang
La nuit tombe vite en hivers. Elle recouvre tout et plonge rapidement le monde dans l’obscurité. Il y a quelque temps, je résidais dans un petit village perdu dans la campagne. Je n’étais que de passage mais j’aurais aimé y resté plus longtemps. Tout était si paisible et, il me suffisait de lever les yeux au ciel pour voir les étoiles.
En ville, on ne voit rien. C’est juste le noir et, je n’aime pas ça. Ca fait longtemps maintenant que je ne crains plus la tombée de la nuit seulement, je sais avec quoi ça rime. Et ce n’est rien de bon.
Je serai restée plus longtemps dans la campagne si il n’y avait pas eu ce … contre-temps. Un « boulot » qui a mal tourné. Enfin, un boulot. Si on peut appeler un travail : voler, tuer ou tromper des gens qu’on ne connait pas pour de l’argent. Est ce que ça m’empêche de dormir ? Non. Est ce que ma conscience en prend un coup ? Je ne sais pas. A vrai dire, je ne sais pas vraiment ce qu’il est moralement correcte de faire ou de ne pas faire après l’enfance que j’ai vécu.
Ma mission n’était pas compliquée. Je devais voler je ne sais quoi pour je ne sais qui. Mais, elle ne c’est pas du tout déroulée comme prévu. On attendait ma venue, je me suis faite encerclée et j’ai bien cru que j’allais y passer. Comment je m’en suis sortie ? Avec un couteau coincé entre mes côtés. Mon poumon droit l'a échappé belle.
Alors j’ai fuis à Central pour m’effacer et me soigner.
Central … Quoi de mieux qu’une grande ville pour se faire oublier ? Ma ville préférée … Elle grouille d’Alchimistes d’Etats et de militaires. Je déteste l’armée. Ce n’est pas étonnant n’est ce pas ? Mais je n’en veux pas à tout le peuple d’Amestris. J’en veux à ceux qui auraient pu nous aider et qui ne l’a pas fait, à ceux qui étaient sur place pour nous exterminer et à ceux qui étaient dans l’ombre pour monter leurs plans.
Une douleur dans mes côtes me fit me crisper. Sans m’en rendre compte j’avais accéléré le pas et mes mouvements brusques m’avaient rappelés, un peu trop brutalement, que j’étais blessée. En m’arrêtant, je passai une main sur mon bandage en grimaçant. C’était mon quotidien depuis si longtemps que je ne savais pas si un jour je sortirai de ce milieu violent.
Un replaçant mes cheveux un peu trop long derrière mon visage je repris ma route. Personne ne pouvait imaginer, en me regardant, la vie que je menais avec mon jolie visage de porcelaine. Le jour, je portais des lunettes ou des casquettes pour éviter de me faire remarquer, la nuit, j’étais plus libre de mes mouvements. Je ne me sentais pas observer et juger à longueur de temps.
Parfois, j’avais peur. Peur de ne plus ressentir d’émotions. Je n’avais plus de famille et je ne voulais pas d’amis. Qui aurait pu me comprendre ? Je riais rarement parce que je passais ma vie à travailler. J’avais en permanence des souvenirs sombres et je ne savais pas comment m’amuser comme les jeunes de mon âge. Je ne voulais pas devenir un monstre. Je ne voulais pas devenir un robot et perdre mon humanité.
Encore perdue dans mes pensées, je tournai brusquement à l’angle de la rue et rentrai en collision violente contre quelqu’un. Le choc me fit gémir de douleur à cause de ma blessure trop récente. Le temps de reprendre mes esprits, je relevai mes yeux rouges rubis vers l’inconnu. Il eut un moment de flottement avant que je ne m’empresse de dire :
- Excusez moi ! Je suis désolée, je ne regardai pas où j’allais …
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Dans le silence de la nuit [ Roy ]
Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Mar 19 Sep - 12:23
8 Novembre 1914.
L'appel du FullMetal n'aura pas été vain. La récolte de quelques indices en plus ne pouvait qu'être bénéfique et pourtant, il arrivait que la sensation de patauger dans la semoule se fasse plus forte. J'avais tout de même mis une escorte sur sa piste en leur précisant de rester discret. Scar guettait toujours les Alchimistes d’États et Edward se trouvait dans une impasse. S'il venait à se faire repérer... Mais ça n'arrivera pas. La journée s'achevait. Il restait quelques rapports à lire et à ranger. Je les fixai, les mains liées sur le bureau. Ces derniers temps, le débit de dossiers allait en crescendo. Il y en avait de plus en plus. Tout ce qu'il se passait à Central et ailleurs alimentait le boulot. Après un examen inutile de ma montre, je me remis au travail. Les heures défilèrent vite. La fatigue s'en fit ressentir, mais je fus satisfait de constater que plus aucunes serviettes de papier n'entachaient le bureau. Ce qui ne serait plus le cas demain matin.
La fraîcheur de novembre s’abattit sur la ville. Elle était froide et sèche. Je plongeai les mains dans les poches de mon épais manteau, touchant du doigt les gants alchimiques qui ne me quittaient pas. Ils étaient fourrés tout au fond comme un petit rappel constant. Il fallait être fou pour prendre le risque de sortir sans eux avec les récents événements. En dévalant les escaliers du QG, je remarquai que la soirée avait largement commencé. Le centre-ville était relativement calme mais ci-et-là quelques personnes se promenaient et profitaient du silence de la nuit. Les restaurants, lucioles pour les nuits dangereuses, étaient pleins à craquer. Des rires diffusaient des bars. La patrouille militaire se faisait plus discrète parmi la maigre foule. A l'affût du moindre accident. Le centre-ville était le quartier le plus sécurisé. Ce qui était loin d'être le cas des autres. Un petit vent désagréable sortit des allées. Des couloirs muraux. Ou encore des impasses, selon moi. Je refermais ma veste autour de mon cou. Elle était longue. Elle dissimulait parfaitement mon uniforme, mais en cas de pépin je pouvais encore révéler ma montre pour prouver mon titre.
Quel jour étions-nous pour que la foule soit sur la demie-mesure ? Les gens riaient, buvaient mais sans faire de remue-ménage farfelu. Ils restaient discrets et relativement calmes. A quel moment avais-je oublié le jour de la semaine ? Quand il me revint en mémoire, je compris pourquoi j'avais préféré faire abstraction : Dimanche. Mes neurones se tabassèrent discrètement dans un coin de ma tête pendant que je pénétrai dans un bar. Même si les journées de boulot s'achevaient à des horaires réguliers, il fallait sans arrêt rester sur la défensive, c'est sans doute pourquoi je commandai l'énième café de la journée. Ce dernier eut le don de calmer mes nerfs à vifs. Je participai à quelques conversations, parfois sérieuses ou mélangés de plaisanteries. A force de patrouiller en ville, mon visage était reconnu. Mon nom aussi. Il était important de se promener partout. De connaître la ville dans laquelle on travaillait. D'écouter les rumeurs. De se montrer amical avec les civils. Cette intention permettait de faire oublier les bruits de couloir qui circulaient dans mon dos. J'avais cette magnifique réputation de fréquenter des bars aux étiquettes à connotation sexuelle. Heureusement, je savais mieux que quiconque comment se passait mes soirées que ceux qui faisaient courir ces bruits. C'était ça le prix à payer quand Chris Mustang se cachait sous les airs d'une matriarche d'hôtesses, pour le dire joliment. Mais ces derniers temps, j'évitai d'y mettre les pieds sachant qu'Evans m'avait surprise là-bas pour mieux m'avouer qu'elle avait la mission de me surveiller. Il n'était pas question de mettre Chrismas dans l'embarras même s'il n'y avait pas mieux placer qu'elle pour savoir comment effacer des preuves...
Les conversations allèrent bon train sur la mauvaise réputation actuelle de l'Armée et j'étais cantiné au rôle du défenseur. Ce ne fut pas aisé mais heureusement, mon grade et mes compétences empêchaient généralement les mécontents de vouloir aller plus loin dans le débat. Il suffisait d'un sourire et le tour était joué. C'était parfois fatiguant de garder un masque collé au visage. Mais c'était tant utile que ça faisait oublier à quel point cela tirait.
Après avoir passé un peu plus d'une heure à empiler les petites tasses de café, je décidai de rentrer. Le silence de la nuit fut effectivement agréable à contempler. Les voix continuaient de diffuser d'entre les murs du bar et je m'en éloignai à grands pas. Il me fallait retourner vers le QG pour récupérer la voiture. Je sortis furtivement ma montre de ma poche et contemplai les aiguilles. Ca ne dura pas plus d'une seconde. Ce fut suffisant pour que je manque la personne qui arrivait. Je percutai de plein fouet une jeune femme qui passait par là. C'était assez rare que ça se produise de cette manière. Mais ce fut si abrupt que ma plaie à l'estomac me picota. L'individue leva les yeux et je croisai deux rubis. Ma mâchoire se crispa. Des yeux tels que ceux-là ne pouvaient appartenir qu'à certaines personnes.
« - Excusez-moi ! Je suis désolée, je ne regardai pas où j’allais … »
Je baissai les yeux sur ses cheveux blancs et croisai de nouveau son regard. Elle ne semblait pas agressive et ce fut-là une grande surprise venant d'une Ishvale. J'esquissai un sourire :
« Il n'y a pas de mal, Mademoiselle. La faute est partagée. »
Elle était jeune. Sans doute qu'elle ne me connaissait pas et c'était tant mieux. C'était assez surprenant de voir si peu de jugement dans deux faisceaux rouges bien particuliers. Mais je compris pourquoi quand je constatai que rien ne m'affichait comme étant un militaire, si ce n'étaient mes bottes noires. Je plongeai ma main encore crispée sur ma montre dans ma poche.
« Est-ce que tout va bien ? »
Elle avait gémit de douleur un peu trop subtilement à mon goût. J'osais croire qu'une collision avec quelqu'un n'était jamais agréable, mais je n'étais ni de pierre ni de béton. Même une jeune femme ne pouvait se casser un ongle en me percutant. C'était bien dommage par les temps qui couraient. C'était ironique, à bien y penser, que je me retrouve en face à face avec une jeune femme aux cheveux immaculés. Depuis mes plus jeunes années, je n'avais nourris aucune haine envers les Ishvals. Aucune. Mais à cause de tout ce qu'il s'était passé, j'en étais venu à avoir un réflexe vieux de cinq ans. Je ne la quittais pas des yeux, quand bien même elle ne ferait qu'ouvrir un parapluie, rien ne pouvait garantir qu'elle ne le ferait pas pour m'empaler avec. Même si elle ne connaissait pas mon nom. Il lui suffisait peut-être d'entrapercevoir l'uniforme militaire pour que la méfiance n'intervienne. Je ne bougeai plus, ravi que le col de mon manteau englobe celui de mon uniforme. Je ne souhaitais pas qu'elle reconnaisse un ennemi en moi. Qu'elle juge. Qu'elle méprise. Je ne le voulais pas car, en la regardant, je compris qu'elle ne me reconnaissait vraiment pas. C'était assez rare. Une opportunité intéressante. Ses parents lui avaient sans doute parlé de nous. Les alchimistes d’État. Mieux valait qu'elle ne me demande pas l'heure.
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Dans le silence de la nuit [ Roy ]
Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Mar 19 Sep - 18:40
ROY - AMBRE
DASN LE SILENCE DE LA NUIT -
Je n’ai jamais été forte pour cacher mes émotions. Mon visage est un livre ouvert sur mes pensées. Il suffit de se plonger dans mes pupilles pour savoir ce que je ressens. C’est quelque chose que j’avais toujours rêvé de mieux maitriser mais je n’en avais jamais été capable. C’était pour cette raison que j’étais toujours sur mes gardes. Parfois, mes ennemis connaissait avant moi mes gestes et actions. C’était épuisant et je me faisais souvent blesser pour cette raison.
C’est en pensant à ça que je regrettais d’avoir réagit si fort à la collision. C’était maintenant facile pour l’inconnu de comprendre que quelque chose n’allait pas. Il ne fallait pas être un saint pour faire ce genre de déduction alors, je me retenais du mieux que je pouvais pour ne pas passer une main sur ma côté qui me brulait. Il manquerait plus qu’il sache aussi où je suis blessée. Tout ça à cause de ma capacité quasiment nulle pour me soigner. C’était toujours fais vite et approximativement. Ma blessure était tellement récente que je croisais les doigts pour ne pas qu’elle se réouvre.
Je regrettais de ne pas avoir fait plus attention mais j’étais contente d’être tomber sur un homme comme lui. Même si au premier abord, il semblait crispé d’avoir reconnu une Ishvale, le sourire qui en suivit me fit mettre sa crispation sur le coup de l’étonnement. C’était tellement rare de recevoir des sourires. Surtout pour moi que, je ne pus m’empêcher de sourire aussi.
- Il n'y a pas de mal, Mademoiselle. La faute est partagée.
L’inconnu n’avait pas l’air d’être un potentiel danger mais je pouvais reconnaitre entre mille ce regard. Le style de regard d’une personne qui a vécu des horreurs. Lesquels ? Je n’en avais aucune idée mais un passé douloureux ne s’efface pas facilement et, j’étais la mieux placée pour savoir de quoi je parlais. J’étais cependant ravis de ne pas avoir foncé dans un militaire. Ca grouillait les rues c’est temps-ci et, avec l’arme cachée dans mon manteau je me serais sentie encore plus mal. Comment aurais je fais alors pour prétendre être bien ? Il se serait tout de suite rendue compte que j’étais crispée. Mais, ce n’était pas un militaire et mon visage affichait juste un sourire doux et désolée. Cet homme était étrange, il ne semblait pas vraiment avoir de l’animosité ou de la pitié en me regardant et, tout en appréciant le geste, cela me fit tout autant me méfier. Ce n’était pas normal.
- Est-ce que tout va bien ?
Je fronçais les sourcils. Il avait donc remarqué ma position de faiblesse. Il avait beau ne pas avoir l’air dangereux, je ne faisais jamais confiance au premier homme dans lequel je fonçais en pleine nuit. Mais, en même temps, je n’avais rien à perdre. A quoi bon lui mentir vu que je ne le reverrai jamais de ma vie. J’étais, de toute manière, comme le vent. J’allais et venais, je n’étais jamais fixée à un seul endroit et je me faufilais entre les doigts de ceux qui tentaient de m’attraper. Un civil ne pouvait pas me faire de mal et j’étais fatiguée de passer ma vie à mentir. Et, si jamais il voulait m’attaquer pour je ne sais quel raison obscure, je savais me battre depuis mes dix ans. Alors, sans pour autant désigner mes blessures (je n’étais pas folle), je lui répondis :
- Non, pas vraiment mais, je vous rassure tout de suite, ce n’est pas de votre faute.
Je sentais son regard pesant sur moi. Il suffisait que j’amène ma main à mon visage pour replacer mes cheveux pour qu’il quitte mon regard et scrute mes actions. Je me sentais épier et cela enflamma ma curiosité. Pourquoi réagir gentiment tout en étant plus que méfiant ? D’habitude les gens avec nous n’agissaient que d’une des deux manières et c’était, de toute façon, rarement gentiment. Je fis de mon mieux pour garder un masque d’imbécile heureuse. Il ne manquerait plus qu’il sache que je suis une mercenaire … Toujours en souriant (et j’espérais que mon regard ne lui fasse pas comprendre que je n’étais pas si naïve que ça), je lui retournai la politesse :
- Et vous ? J’espère que je ne vous ai pas fais mal …
Comme si mon corps fin d’à peine 47 kg aurait pu le blessé ... Je l’avais bien senti, cet homme était musclé. Quel métier pouvait il bien faire ? Poussée par la curiosité, je me décidai de tenter d’en apprendre plus. J’enchainai :
- Je ne viens d’ici, j’ai tendance à oublier de regarder où je mets les pieds … Les grandes villes sont assez impressionnantes.
Jouer la sainte nitouche n’était pas compliqué. Expliquer ce que je faisais là seule le sera beaucoup plus. Une jeune fille qui marche dans les nuits silencieuses et noires en plein mois de novembre est assez rare. Mais j’ai plus d’un tour dans mon sac et tant qu’à trainer dans cette ville corrompue, autant continuer ma petites enquête personnelle …
Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Mar 19 Sep - 22:51
Je gardai mes mollets dans l'ombre, ceux-ci même recouverts de mon pantalon d'uniforme. L’obscurité dissimulait quelque peu le bleu qui ressortait d'avantage que mon manteau. Sans doute que ceci n'aurait pas à durer longtemps et c'était ce qui me poussait à ne pas en révéler d'avantage sur ma tenue. D'ailleurs, il n'y avait aucune raison à cela. Je me retrouvai malgré moi entre deux feux. Dans le noir projeté par le mur et la lumière du lampadaire. La jeune femme sembla suspicieuse et ce fut à mon tour d'être surpris. Gêné. Légèrement. J’espérais ne pas passer pour un agresseur en pleine soirée avec la simple attention d'être courtois. Mais je pouvais comprendre que mon attitude semble sournoise pour une Ishvale. La gentillesse ne devait pas être leur lot habituel. Et dire que durant quelques minutes, j'avais eu peur que ce soit elle qui me juge. (Elle aurait des raisons valables.) Au fond de moi, il n'y avait qu'une chose qui me faisait penser ça. Si je n'avais pas vécu pourquoi ces individus vivaient à présent dans l'ombre de la société, je n'aurais pas eu à me sentir coupable face à l'une d'entre eux. Malheureusement, ce poids me poursuivait partout. Un peu plus lorsqu’il s'agissait de se retrouver en face d'eux. C'était sans aucun doute une chose qu'ils auraient du mal à croire. À voir. Ce qui était caché ne pouvait l'être. Ma culpabilité faisait partie de ces secrets que je gardais profondément. J'ignorais encore si c'était par habitude ou par arrogance. Mais je n'allais pas débattre sur la question maintenant.
« Non, pas vraiment mais, je vous rassure tout de suite, ce n’est pas de votre faute. »
Ce fut à mon tour de froncer les sourcils. Elle ne me laissa pas le temps d’enclencher un début de phrase, aiguisant un sourire aimable :
« Et vous ? J’espère que je ne vous ai pas fais mal … »
Je souris, sincèrement amusé qu'elle puisse penser que ce soit le cas. Mise à part ma plaie qui s'était sentie obligée de me rappeler son existence, il ne faisait aucun doute qu'elle n'aurait pas infligé le moindre dégât. Mais il ne s'agissait là que de me retourner poliment la question que j’accueillis avec une agréable surprise. Je n'avais jamais imaginé que ce genre de situation, aussi simple semblait-elle être, se produirait un jour. Des sourires. Des paroles respectueuses... Si elle apprenait mon nom, je n'aurais plus la même chance. Je ne sus ce qui m’empêcha de le faire sur le moment. L'envie fugace de revivre une scène utopique ? Deux individus qui parlent sans aucune autre forme d'agressivité ? Le rouge de ses yeux me ramenait sans cesse en arrière. Je craignais de les voir changer. Reconnaître cette lueur tout au fond. Celle de la haine.
« Je ne viens d’ici, j’ai tendance à oublier de regarder où je mets les pieds … Les grandes villes sont assez impressionnantes. »
« Ah, vraiment ? Central City est une belle ville de nuit comme de jour. Mais par les temps qui cours, je ne saurais trop vous conseiller de faire attention, fis-je doucement. »
Ce n'étaient pas tant les Ishvals que les Alchimistes d’États qui étaient pris pour cible en ce moment. L’autorité militaire toute entière. Heureusement, il ne pleuvait pas. Je m'en assurai d'un coup d’œil au ciel avant de revenir sur mon interlocutrice. La courtoisie faisait partie de mon éducation durement accomplie, quelle que soit la femme qui me faisait face. Elle n'y échappait donc pas. Pour une Amestrienne, le conseil aurait été accueilli en toute modestie. Mais je n'aurais su dire si cette dernière n'allait pas prendre ça comme étant une menace. Je m'empressai de rajouter :
« Avez-vous entendu parler des attentats qui ont été perpétrés le mois dernier ? Il faut rester sur nos gardes. »
J’espérais qu'inclure un peu plus que sa personne dans l'avertissement la préviendrait de ma bonne intention. Contrit et résigné au fait que j'étais en train de me mettre une pression injustifiée, j'esquissai un sourire pour la mettre sur une autre piste que mes sentiments départagés. Si elle avait été un enfant, cela aurait été tout différent. Mais ce n'était pas le cas.
« Vous êtes donc de passage dans cette belle ville ? D'où venez-vous ? »
La réponse m'intriguait véritablement. Outre mes réflexes militaires, je savais aussi que cette curiosité passait pour celle de tout humain lambda désireux de connaître son prochain. Là encore, c'était peut-être pour elle une question bien compliquée à laquelle répondre. Non pas parce que c'était une femme. Non parce que c'était peut-être une campagnarde. Mais simplement à cause de la méfiance que les Ishvals avaient développés. Et qui pourrait leur en vouloir ?
Cette situation était… Étrange. Intrigante. Mais je ne devais pas jouer avec le feu trop longtemps. A chaque regard baissé au sol, je m'assurerai qu'elle le relève pour ne pas voir mon uniforme. Si elle avait été un enfant, cela aurait été tout différent... Car même si j'ignorais son âge, elle me semblait toute adulte. Et ce qui séparait une femme comme elle et un homme comme moi, aujourd'hui, étaient les atrocités qui furent commises il y a cinq ans. Cinq années. Et bien avant.
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Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Mer 20 Sep - 19:16
AMBRE - ROY
Dans le silence de la nuit -
Cela faisait combien de temps que je n’avais pas eu une conversation normal avec quelqu’un ? Trop de temps. Mais, je ne savais pas si cela me manquait réellement. Enfin … Je mentirai surement un peu en disant cela. Car parler de la pluie et du beau temps pouvait parfois être agréable. C’est vrai, cela me permettait de ne plus penser et c’était ce dont j’avais le plus besoin. De ne plus penser, l’espace d’un instant. J’avais beau faire ma dure à cuire, le vie que je menais n’avais rien de plaisant et, je n’étais pas faite de glace. Souvent, il m’arrivait de me sentir triste, perdue et seule, malgré tous mes efforts pour chasser ces émotions. J’avais souvent envie de baisser les bras et de me laisser porter par les flots pourtant, je n’arrêtais jamais de me battre et c’était dans l’espoir de voir mon combat prendre fin. Car la paix je ne l’aurais vraiment jamais. Enfin, c’était ce que je pensais car j’étais encore jeune et, la vie, même si elle avait mal commencé, me tendait encore les bras.
J’appréciai silencieusement que l’inconnu ne cherche pas à en savoir plus par rapport à ma réponse un peu trop honnête. Mais en même temps, la plupart des gens auraient fait comme lui. Parce que, cela va de sois que les Ishvals vont mals, n’est ce pas ? Ils sont … Pardon : nous sommes quelques peu détruit depuis la guerre et nos efforts pour aller mieux ne se voient que trop peu. C’est étrange cette habitude que j’ai de me détacher de mon peuple. Je ne vis que rarement avec eux et j’ai parfois tendance à oublier que je ne suis pas seule. Ou plutôt, pas vraiment.
« Ah, vraiment ? Central City est une belle ville de nuit comme de jour. Mais par les temps qui cours, je ne saurais trop vous conseiller de faire attention »
Je souris ironiquement à cette remarque. Oui, faire attention. C’est un peu l’histoire de ma vie ça. Faire attention, toujours se méfier, ne pas faire confiance aux autres voir même les haïr pour mieux se protéger. Oui, je connais tout ça. C’est surement ce qu’on m’a le plus répliquer depuis que je suis née. Alors, l’entendre de la bouche de quelqu’un comme lui ( quoi que je ne savais pas encore qui était vraiment « quelqu’un comme lui » ) me fit bizarrement sourire.
Je devais paraitre étrange. Je ne sais pas. J’avais conscience que je n’agissais pas vraiment comme tous les Ishvals. C’était parce que, après la guerre, je n’avais pas grandis avec ma communauté. J’avais grandis entourée de garçons des bas quartiers et de gens qui ne valaient mieux pas trop fréquenter. Des bandits surtout et, à leur yeux, je n’étais que de la main d’oeuvre. Ishval ou autre, ils s’en foutaient.
J’allais répondre mais, il s’empressa d’ajouter :
« Avez-vous entendu parler des attentats qui ont été perpétrés le mois dernier ? Il faut rester sur nos gardes. »
Sa phrase fut suivit d’un sourire. Je notais aussi qu’il agissait tout autant bizarrement que moi. Que craignait il donc qui tombe du ciel ? Je ne le voyais pas bien, juste son visage. La nuit était noire et nous étions en plein dans un angle mort entre des lampadaires. Inconsciemment, j’enfonçais mes mains dans mes poches. Me sentir armée me rassurait. C’était une vielle habitude maintenant.
Me re-concentrant sur la discussion, je notais les évènements passées dans un coin de ma tête. Oui j’en avais entendu parlé mais, très légèrement. J’étais si loin de central pendant cette période et je surmontais un moment compliqué. Alors, les péripéties de cette grande ville m’étais un peu passé à côté. Je relevais mon regard vers l’inconnu pour répondre :
- J’en ai vaguement entendu parler mais j’étais loin d’ici. Je …
Coupée en pleine phrase je me rendis vite compte qu’avoir une discussion normal avec quelqu’un comme moi était assez compliquée. Qu’est ce que je pouvais dire, qu’est ce que je ne pouvais pas dire ? La vérité aurait été assez mal accueilli : « Je m’occupais de cette autre salopard qui méritait que de mourir. » Non. C’était clairement impossible de dire ça. Je finis alors ma phrase avec l’excuse la plus nulle au monde :
- Je visitais de la famille dans l’est.
Ce qui n’était pas complètement faux quand on savait que je visitais ma « famille » pour régler quelqu’un compte.
« Vous êtes donc de passage dans cette belle ville ? D'où venez-vous ? »
- Serez vous surpris si je vous dis que je viens d’Ishval ?
Je lui offris un sourire malicieux. Je savais que ce n’était surement pas ce qu’il avait voulu dire mais c’était la seule réponse que je pouvais lui donner. Il ne faut pas l’oublier : c’est toujours notre pays. C’est là que je suis née, ce sont mes origines, mes racines et, peut être que l’on n’a oublié mais, c’est de là que nous venons. Notre fierté d’Ishval nous interdisait de penser que l’on pourrait venir d’ailleurs. Non, je suis une Ishvale et même si notre terre est noyée par un océan de sang et, qu’elle nous a été enlevé, c’est toujours notre terre.
Malgré tout, je ne voulais pas jeter de l’animosité en pleine discussion. Cet inconnu n’y était pour rien dans toute cette histoire et je ne voulais pas qu’il se sente accuser de tous nos malheurs alors, je rajoutai :
- Je ne mène pas une vie qui m’autorise à me fixer quelque part.
Mon regard se durcit un peu. Je n’aimais pas vraiment mettre en avant le fait que je n’avais aucun foyer. Mais, puisque que c’était la vérité, pourquoi mentir ?
Cet inconnu était tellement différent des hommes que j’avais l’habitude de côtoyer. Il n’y avait pas de regard de travers et de besoin constant de prouver que je pouvais me défendre. Je ne me sentais pas en danger en lui parlant et cela me fit me demander comment ma vie aurait pu être si je n’avais pas grandis entouré de brutes. J’aurais été entouré de gens aimants, je serais sortie avec les jeunes de mon âge, j’aurais porté des robes et j’aurais rencontré mon âme soeur. Ma vie aurait été calme et paisible. Ahah. Non. Ce n’était pas pour moi.
Ces pensées traversaient parfois ma tête mais, je les chassais vite à coup de balais. Je n’avais pas besoin de m’encombrer d’idées inutiles. A présent, je revenais un peu à ma réalité et, je demandai à l’inconnu :
- J’espère que ces attentats n’ont pas été trop graves. Il n’y a pas eu beaucoup de perte humaine au moins ?
J’avais eu envie de remplacer humaine par militaire mais ma question aurait été trop suspicieuse. Si seulement quelque alchimiste d’état avait pu perdre la vie. Ca me ferait une plaie en moins. D’ailleurs, il n’y avait pas ce connard d’Alchimiste de flamme ici ? Mustang non ? La merveilleuse personne qui a cramé mon père et grâce à qui ma soeur est morte ? Qu’est ce que je ferai si je me retrouvais en face de lui ? Putain, qu’est ce que je ferais ? D’abord, je lui demanderai de m’expliquer. M’expliquer ce qui a bien pu lui passer dans la tête pour commettre ces atrocités.
Je mordis ma lèvre inférieure pour éviter de trop y penser. Il ne fallait pas que je fasse peur à cet inconnu à jouer à la lunatique. J’attendis une réponse, mes yeux plongés dans ses pupilles brunes.
Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Jeu 21 Sep - 12:37
« Serez vous surpris si je vous dis que je viens d’Ishval ? »
J'observai le sourire qui me fut offert en guise de réponse plus révélatrice. Comme je m'y étais attendu, la jeune femme paraissait plus ou moins sur la défensive. Le plus sarcastique se trouvait dans mes poches. Mes mains y étaient plongées, touchant du poing les gants alchimiques. A ce moment précis, j'ignorais encore à qui je m'adressais. Tout comme elle. C'était ce qui rendait ce souvenir plus étrange. Celui d'un alchimiste d’État qui bavardait avec une Ishvale rescapée. La première fois. Peut-être la dernière. C'était une occasion que je n'aurais jamais espéré avoir. Et elle m’était donnée. Mais comme le doute était permis pour une femme de son âge, je me contentais de ne rien répondre. Ne rien dire. Quelqu'un qui serait née en dehors de ces terres ne l'aurait pas dit ainsi. Un mauvais frisson grimpa le long de mon échine. Mon instinct me prévint que cette question, faussement agressive, révélait une plus profonde vérité.
« Je ne mène pas une vie qui m’autorise à me fixer quelque part. »
Cette remarque accentua mes doutes.
« J’espère que ces attentats n’ont pas été trop graves. Il n’y a pas eu beaucoup de perte humaine au moins ? »
Elle se mordit la lèvre sans me quitter du regard. Cela me convenait. Doucement j'ôtai mes mains de mes poches et les frottai l'une contre l'autre pour réchauffer mes phalanges humides. La chaleur du tissu les avait rougies et la froideur de la soirée les congelait aussitôt. En frottant le dos de ma main, je fus soulagé de constater que la marque de mon sang n'y étais plus. J'avais tracé un sceau à même ma peau pour pouvoir nous sortir d'une impasse. L'hémoglobine mettait un certain temps à s'effacer et heureusement, c'était le cas.
« Malheureusement, il y en a eu quand même, répondis-je. Mais ma première intention n'était pas de vous faire peur, mais essentiellement de vous prévenir. Il est vrai que Central City est agréable à visiter dans des circonstances plus joyeuses. D'ailleurs, ce soir, tout semble calme. Voulez-vous marcher un peu ? Je peux peut-être vous indiquer quelques endroits sympathiques ? Si vous êtes une érudit, sachez que la bibliothèque n'est pas bien loin. »
J'échappai au rapport sur les attentats. Que ce soit une Amestrienne ou une Ishvale, je n'aimais guère approfondir le sujet en dehors du travail. Ceci étant dit, ça me permettait aussi de suggérer plusieurs manières de continuer cet échange. Ou bien d'y mettre fin. Je n'étais pas tant préoccupé qu'elle repère mon uniforme plutôt qu'une personne ne nous voit ensemble. J'étais connu dans la ville depuis ma mutation. Et comme je me plaisais à faire régulièrement des rondes officieuses dans les parages, nul doute que l'on me reconnaissait. Seuls les enfants étaient encore en mesure de ne pas comprendre quelle serait l’ambiguïté de la situation en me voyant en présence d'une Ishvale. Il était rare que l'on m'interpelle dans la rue par mon grade ou mon nom, mais je ne pus m’empêcher d'y songer maintenant que je me trouvais là. Ce n'était pas la crainte d'être repéré qui m’agaçait mais plutôt celle de ne pas être l'opportuniste qui dirait la vérité. J'étais loin d'être lâche. Mais à l'instant précis, rien ne m'obligeait à être trop franc pour autant. Elle allait finir par découvrir que j'étais militaire en baissant les yeux. J'attendais de voir comment se déroulerait cette rencontre.
« Si vous êtes plutôt balade en pleine nature, le parc est très grand et vous offre d’innombrables possibilités. Il y a un marché sur la place centrale tous les matins. Vous y retrouverez des produits régionaux si le cœur vous en dit. Vous pouvez aussi vous offrir une bière locale dans certains bars. »
Je ne m'amusais pas pour autant de profiter de la situation. Je n'avais que des doutes au sujet de sa présence il y a cinq ans et aucune certitude. C'est pourquoi, je restais neutre. Dans tous les cas, je voyais sa présence comme un vent frais et nouveau plutôt que comme une forme d'espionnage. Ce qui ne serait pas son cas si elle découvrait à qui elle avait à faire. Le moment était peut-être venu de prendre congé de la jeune femme en la laissant vivre sa vie. Sa « vie ». Telle que je l'imaginais ? Une vie de vengeance et de haine ? Je m’évertuais chaque jour à grimper des échelons pour redresser la balance de la justice. La première chose que je voulais faire les concernaient. Je voulais les aider à défaut de pouvoir réparer le mal qui avait été fait. Un paradoxe qu'ils auront certainement beaucoup, beaucoup de mal à comprendre. Mais j'accuserais le coup, le jour venu. Je le savais. Car il n'y avait que ça à faire. Les aider et se taire. Je ne cherchais aucune forme de pardon. Ce serait trop arrogant, voire irrespectueux. Ce serait abominable que de demander le pardon. Non... Je vivais avec ça, sans le pardonner, sans l'excuser. En l'assumant pleinement.
J'en revins à mon interlocutrice. La situation allait dégénérer si elle découvrait qu'un militaire pouvait être sympathique à son égard, à moins que je ne me trompe moi-même sur la manière dont ils nous voyaient. Surtout que je ne souhaitais pas lui délivrer le moindre message de pitié. La conversation avait beau avoir commencé sous aucune autre forme de sous-entendus, je ne pouvais m’empêcher de me souvenir qu'elle était Ishvale et que moi... J'étais un criminel avant d'être moi-même. C'était différent avec les militaires Ishvals. Ils portaient l'uniforme et leurs raisons étaient personnelles. Pour mettre fin à une éventuelle prise de tête superflue qui n'était pas la bienvenue après une série de café et d'une journée de travail, j'écartai le col de mon manteau entre mes doigts pour laisser le vent m’aérer la gorge.
« Puis-je connaitre votre nom ? »
Je me détournai de la contemplation du bar au loin et la fixai. Le double-jeu allait surement prendre fin sous peu.
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Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Ven 22 Sep - 15:30
AMBRE - ROY
Dans le silence de la nuit -
Si il y avait bien une chose que j’avais compris, c’était qu’il valait mieux ne pas vivre dans la haine. Toute une période de ma vie avait été plongé dedans. C’était abominable mais, ce sentiment donne une force inimaginable. Aveuglé par la haine. Cette expression est tellement vrai. Quand j’ai ouvert les yeux et décidé de sortir de ce gouffre sans fin, j’ai eu du mal à me relever. Il y avait bien une seule chose que je ne voulais pas : reproduire leurs erreurs. Je ne serai pas comme ces alchimistes d’états, je ne leur souhaite pas de mourir même si il est évident qu’ils doivent payer leurs crimes.
La seule chose que je veux, c’est leur excuse.
Je ne dis pas que je resterai de marbre si je rencontrais un criminel d’Ishval. Non, je ne pourrai pas. Mais je ne veux pas agir comme Scar. Je ne veux pas faire partie de la boucle de la haine. J’ai déjà pris des vies. C’était ça ou mourir et, les violeurs et criminelle ne sont jamais pleuré mais j’ai du sang sur les mains. Ils ont fait de moi une criminelle. Ils ont tué ma famille et gâché ma vie. Quand ils se seront excuser, si jamais ils le font, serons nous capable de leur pardonner ? Est ce que leurs actes sont pardonnables ? Non, mais au moins, nous auront été reconnu.
« Malheureusement, il y en a eu quand même. Mais ma première intention n'était pas de vous faire peur, mais essentiellement de vous prévenir. Il est vrai que Central City est agréable à visiter dans des circonstances plus joyeuses. D'ailleurs, ce soir, tout semble calme. Voulez-vous marcher un peu ? Je peux peut-être vous indiquer quelques endroits sympathiques ? Si vous êtes une érudit, sachez que la bibliothèque n'est pas bien loin. »
Cet homme ne devait clairement pas être n’importe qui pour me donner une telle réponse. Un citoyen lambda aurait sauté sur l’occasion pour me raconter tout en détaille. Les sujets comme les attentats étaient toujours des sujets délicats mais jamais on ne les balayait d’un revers de la main pour parler d’autre choses. On en parlait, on s’attristait et on pleurait les morts. Sauf quand on était trop proches des évènements. Qui avais je donc en face de moi ? Je ne saurais cacher le fait que j’étais déçue de ne pas en apprendre plus mais, en plus d’être déçue, j’étais inquiète. Après tout, je l’avais dis moi même, cette ville grouillait de militaire. Et si il en était un ?
J’écoutais d’une oreille distraite ce qu’il me disait. Après tout, je n’étais pas venue pour faire du touriste et ce n’était même pas ma première fois dans cette ville. Mon coeur c’était mit à battre plus fort. Son manteau cachait encore ses vêtements mais je n’osais regarder ni trop en bas, ni trop en haut. Je ne voulais pas que mes doutes soient justifiés. Pourquoi la vie était elle si injuste avec moi ? Je ne voulais pas que la seule discussion la plus aimable que j’ai eu depuis au moins deux mois se soit déroulée avec un militaire. J’avais horreur des militaires. Qui voulait s’engager pour tuer des gens ? Avec ces pensées, je me bornais à regarder face à moi pendant que nous marchions et, je priais le ciel pour que mes doutes se dissipent.
Seulement, tout le monde savait que le ciel n’avait jamais été clément avec les Ishvals.
« Si vous êtes plutôt balade en pleine nature, le parc est très grand et vous offre d’innombrables possibilités. Il y a un marché sur la place centrale tous les matins. Vous y retrouverez des produits régionaux si le cœur vous en dit. Vous pouvez aussi vous offrir une bière locale dans certains bars. »
Tout ce qu’il me décrivait faisait partie d’une vie où il ne fallait pas se battre pour survivre. Une vie que je ne connaissais pas. Les balades dans la nature, le marché la matin, un verre dans un bar avec des amis. Pendant un moment, je me demandai si il ne se moquait pas. Comment pouvait il me parler de ça comme si j’avais les moyens de sortir ? J’étais même regardée de travers dans la plupart des lieux publiques. Et puis, je compris que j’avais tord de penser cela. Il me parlait comme il parlerai à une touriste quelque soit ses origines. Il me parlait et me regardait sans pitié ni dégout et je souris faiblement à cette pensée. C’était agréable de voir qu’il y avait des gens bien dans cette ville pourrie.
- Puis-je connaitre votre nom ?
Mon regard fixait le décor d’une ville qui semblait paisible. Jamais il ne connaitrait mon prénom Ishval. Nour, qui signifiait lumière. Ma vie d’avant était morte, cette personne là aussi. Je répondis en me retournant vers lui :
- Ambre et vo- …
Mes pupilles rubis avaient glissé de ses yeux vers son col découvert. Du bleu. C’était un bout d’uniforme. Un uniforme bleu que je ne connaissais que trop bien. Je ravalais mes mots et serrais les poings dans mes poches. Un moment, je fermai les paupières comme si je voulais effacer de ma mémoire les quelques instants précédents. Non. Je ne voulais pas y croire. Je n’avais pas envie d’y croire. Quand je les rouvris, je fis tomber mon regard sur ses pieds. Il portait les bottes de militaire. Enfin, je relevai le regard vers lui et je reculai d’un pas. Mes poings étaient toujours fermement serré dans mes poches et j’étais tendue. Mes yeux se mouillaient et je sentis l’envie de pleurer.
Pleurer de rage, d’ironie et d’agacement.
Qu’est ce que j’avais fait en naissant pour que le malheur me suive à chaque pas ? Je ne pouvais donc pas passer un seule moment agréable de ma vie sans qu’il ne soit lié à mon passé ? Je dégageais une main de ma poche pour essuyer mes yeux. Je n’en pouvais plus d’être poursuivis en permanence par l’insécurité. Je ne pouvais donc réellement faire confiance en personne ? Se jouait il de moi depuis le début ? Moi, je ne pouvais pas cacher que j’étais Ishvale. Avait il l’intention de m’entrainer quelque part et de me blesser ? Comme si ils étaient capable de me faire encore plus mal … Je détestais les militaires. Ils se jouaient de nous alors que je pensais qu’il était quelqu’un de bien …
Je lui lançais un regard sombre et, je lui demandai d’une voix sèche :
- Est ce que la situation t’amusait ? Quelles intentions avais tu derrière la tête ?
Mon ton était froid tout comme mon regard. J’avais laissé le vouvoiement pour la personne en qui j’avais confiance et que je respectais. Les flics qui ne sont capables qu’obéir à des ordres, je ne les respecte pas. Mon coeur continuait à s’emballer. J’avais peut être échappé de près à me faire tuer ? J’étais prête à me défendre ou à fuir si besoin. J’étais passée d’un comportement paisible à un comportement de défensive. Il ne fallait pas que je m’énerve. J’étais de toute façon trop faible pour me battre et peut être même aussi trop faible pour fuir. Ma blessure était trop profonde, trop douloureuse, trop récente et, menaçait à tous moments de se ré-ouvrir. Si je devais utiliser le flingue dans ma poche, ça ne serait pas pour lui tirer dessus. Je ne suis pas bête, il serait tout à fait capable de me mettre à terre avant que je l’atteigne mais, je pouvais me tirer une balle si je sentais que ma fin était proche. Jamais il n’aura le plaisir de le faire à ma place.
Je chassais des mes joues les dernières trace de larme et je demandai à nouveau:
Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Ven 22 Sep - 19:05
Ambre.
Et elle le vit enfin.
Malgré mes calculs, je ne m'étais pas attendu à voir des larmes émerger de ses yeux. Ce n'était pas encore des sanglots, mais ceci remua suffisamment le couteau. Il tournait, tournait, tournait. La jeune femme n'aimait guère ce qu'elle voyait. Je serrai les dents sans détourner le regard. C'était ça le prix à payer. Celui de voir ses yeux changer, comme je l'avais crains. Il ne faisait aucun doute sur le fait que la discussion prenait fin. Ce fut agréable. Éphémère. Peut-être un peu trop espéré. Le contre-coup allait être amer.
« Est-ce que la situation t’amusait ? Quelles intentions avais-tu derrière la tête ? »
Mains dans les poches, je ne cessai de la fixer. Je n'avais aucune intention, mais le lui dire n'aurait eu que l'effet de jeter un peu plus d'essence sur le feu. Le ton qu’elle avait employé ne présageait pas que l'échange soit justifié. Il arrivait parfois que le destin nous mène à faire des choses impensables. Comme une telle rencontre. Sauf que je ne croyais pas au destin. Elle releva la main pour essuyer quelques tâches humides de ses joues :
« Dis-moi qui tu es. »
Un ordre à peine formulé. Si le destin avait voulu de ça, c'est qu'il ne prévoyait que peu de choses à mon égard. A moins que sous cet air agressif se cache à présent un quelconque espoir ? Nul doute qu'elle allait connaître mon nom maintenant qu'elle l'avait demandé. Car je n'avais pas fait ces quelques pas en sa présence pour me défiler. Ni pour l'attirer dans un piège. J'inspirai calmement avec une image en mémoire. Du feu. Du sang. Des yeux rouges. Des cheveux blancs.
Y avait-elle été ?
Je fouillai dans cette cage de souvenirs à la recherche d'un visage qui lui ressemble. Mais ils étaient tous comme le sien. Il y en avait tant. C'était impossible de faire le tri. De se souvenir de chacun d'entre eux. Au final, ils finissaient tous par ne revenir que sous un seul angle. La peine et la souffrance. L'abandon et la trahison. Les cris lointains ou proches. Qu'importe la tonalité, c'était la même douleur. Le même problème. Des morts incapables de se relever. Léchés par des flammes nerveuses et alertes. Elles s'alimentaient entre elles. Il avait suffi de claquer des doigts… Une fois et le reste s’était fait de lui-même. Il fallait garder la tête haute en présence des autres. Il fallait être impartiale. Même entre nous, la guerre avait débutée. Dans nos cœurs, nos têtes… Elle ne s'était jamais arrêté. Elle se cachait derrière le reste. Et maintenant que nous en étions là, elle refaisait surface avec tous ces mauvais côtés.
Ambre attendait une réponse. Serait-elle la bonne ? Serait-ce ce qu'elle voulait entendre ? Un nom, une étiquette. Un grade, un blâme. Un souvenir, peut-être ? Quelques lettres les unes après les autres qui ne formeraient que plus de larmes ? Ou davantage de haine ? De rage ? Ou rien. Car parfois, il n'y avait plus rien à en tirer. Car tout avait déjà été volé.
« Colonel Roy Mustang. »
J'attendis de la voir. Cette lueur. C'était le moment. Cet instant précis était voué à devenir douloureux. Mais c'était une souffrance qui remontait de loin. Blasphématoire. Elle remettait les aiguilles dans le bon sens. Les pendules à l'heure. Elle rendait un peu de ce que je leur avait prit. De ce que je leur avais volé. Un peu de haine, de colère à l'instar de ressentir dans mes bras l'adrénaline infuse qui renaissait. Cette sensation criarde qui m'avertissait d'un danger. Celui-ci même que j'avais rencontré là-bas.
C'était sans doute arrogant à son sens. Ce que je comprenais. Mais du mien, c'était la fierté qui m'avait vu naître. Celle qui m'avait permise de faire une promesse, le regard levé sur le chef de l’État. Protéger ceux qu'on commande. Protéger le pays d'une erreur trop de fois commises. Quelles que soient les explications fournies, elles ne seront plus qu'à jamais incompréhensibles. Décimer tout un peuple ? Toute une culture ? Une civilisation ? Au prix d'années de guerre. Car la guerre avait commencé bien avant que les alchimistes ne soient sur le terrain. Cette décision avait été prise bien après, dévoilant un masque de fureur sur chaque visage qui s'était présenté. Armstrong l'avait abandonné. Mais avec lui, il avait laissé partir l'espoir d'évoluer. D'évoluer pour tout changer. Changer les mœurs de l'intérieur. Intérieur pourri et corrompu. Corrompu d'en haut, avec apathie. Apathie que j'affichais pour mieux trouver les failles. Failles que j'anéantirais avec le prix de ce sang sur mes mains. Ainsi le cycle sera rompu.
C'était effectivement très arrogant. Ça pourrait l'être si j’espérais y voir mon nom. Mais je n'avais pas cet espoir. Il y avait deux chemins qui se présentaient à nous, les ressortissants de la guerre. Celui de la justice, imperturbable. Celui de la rédemption, infranchissable. Je les convoitais sur un même sentier.
Ce fut pourquoi je ne baissai pas la tête et attendis. Cette jeune femme avait quelque chose à dire. Que ce soit avec sa bouche ou ses yeux. Quelque chose allait ressusciter, ce soir. En dessous de la colère et de l’amertume se cachait un sentiment plus profond. Quelque chose que je n'allais pas tarder à voir.
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Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Sam 23 Sep - 21:16
ROY - AMBRE
DANS LE SILENCE DE LA NUIT. -
« Colonel Roy Mustang. »
Ca fait mal.
Tu sais, quand toutes les choses horribles, que tu avais mis de côté, re-font surface d’un coup, c’est violent. Ca brule de l’intérieur et ça démange. Ca demande qu’une seule chose : sortir. Alors j’explose, j’implose en silence, le regard vide, perdu dans le néant. Est ce que tu connais la souffrance ? Est ce que tu sais ce qui brule vraiment ? Non. Tu ne pourras jamais. Moi je brule et me consume. Je suis un fantôme, un démon, une chimère du passé. Je me bats chaque jour pour garder la tête hors de l’eau, je me bats chaque jour contre moi même, contre mes démons et toi, tu arrives et tu brules tout sur ton passage. Tout. Alors, que reste-t-il de moi ? Juste des cendres. Des cendres dorées et rougeoyantes. Mais des cendres de fer et d’acier.
Ils ne savent pas ce qu’est la colère. Ils n’ont pas ressentit cette émotions. La vrai, la colère qui te brule les entrailles. Cette colère ne vient pas d’une dispute, elle ne vient pas d’un conflit mineur. Non, celle qui te tord le ventre vient d’ailleurs et, peu de gens la connaissent vraiment. Cette colère la, elle vient de l’injustice. Parce ce que, c’est ce qu’il y a de pire au monde. Quand quelqu’un qui ne mérite rien à tout et que toi, tu te bats toujours et que tu te noies. C’est à ce moment là que tu peux la ressentir. Elle te donne envie de hurler mais, tu sais que personne ne sera là pour t’écouter. Elle te donne envie de pleurer mais, personne ne sera la pour sécher tes larmes. Elle te donne envie de te battre mais, ils seront tous là pour te maitriser au sol.
Alors tu es en colère et tu te nourris de la haine. Et ça, ils ne savent pas ce que c’est. Moi si, j’ai grandis avec. On m’a forcé de grandir avec. Et lui, il l’alimente sans le savoir. J’attrapai d’une main ma poitrine. Mon coeur c’était emballé. J’étais certaine qu’il était en train de saigner. Il fallait que je me calme sinon, j’allais devenir folle. Je redressai mon regard vers lui. Mes pupilles rouges dans lesquelles dansaient des flammes. Je devais chasser toutes ces sombres pensées sinon, elles allaient m’engloutir. Le moment n’était pas venu d’exploser. Endort la colère, calme la haine.
Une fois la surprise passée, un sourire s’afficha finalement sur mes lèvres. C’est ironique. C’est ironique, Colonel, à quel point, quoi que je fasse, je suis toujours rappelée à ma douleur. Alors, je ne suis pas vraiment surprise, c’est mon destin. J’ai juste mal. Ca fait très mal.
Il ne savait pas qui j’étais. Moi même je n’étais pas certaine. Il devait juste se douter. Alors je me mis à le regarder plus finement. Il n’était pas comme je me l’étais imaginée : vieux et repoussant. Dommage. Il était juste là, criminelle de guerre, pion dans l’armée. Je devrais avoir pitié.
Je dé-serrai ma prise sur ma poitrine où mon coeur c’était calmé. Je détournai mon regard vers la Lune. J’étais sure qu’elle se riait de moi. Dans un souffle, je lui dis :
- Je connais tes flammes. Nous avons déjà fais connaissance.
Je l’aurais rencontré quelques année au paravant, je lui aurais sauté à la gorge dans un cri de rage mais, j’ai grandis. Je ne suis plus la petite fille rescapée de guerre. Je suis devenue une adulte et je sais que rien n’est simple. C’était la guerre. La guerre, ce n’est jolie pour personne. La guerre détruit tout et, il y avait des soldats dans chaque camps. Il me fallait beaucoup de courage pour penser de cette manière, pour mettre de côté mes sentiments. En me retournant vers lui, j’avais chassé les lueurs meurtrières dans mon regard. J’étais juste triste. Regarde ce que la guerre à fait de nous. Regarde l’état dans lequel on est.
Sincèrement je lui demandai :
- Est ce que tu arrives à dormir la nuit ? Est ce que tu entends les cris et les pleurs des gens que tu as tué ? Je ne voudrai pas être à ta place. Cela doit être douloureux de vivre avec ça sur la conscience.
Je ne le connaissais pas. La seule chose que je voulais, c’était la justice. Je ne voulais pas alimenter le feu de haine. J’en avais assez de toute cette colère. Regarde moi, regarde au fond de mes yeux. Est ce que tu vois le désespoir ? Il y est. Même si il est recouvert de ténacité et de volonté.
Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Dim 24 Sep - 17:08
Elle serra sa poitrine entre ses doigts. Ce geste me confirma tout ce que je n'avais pas vu entre le brasier. Ambre releva les yeux. Ils étaient orageux. Il s'y consommait une force et une patience téméraire. Mais la jeune femme reprit le dessus sur ses instincts. Elle se redressa en détournant le regard sur la Lune. Je baissai les yeux à nos pieds avant de l'imiter. La sphère lumineuse nous éclairait avec persistance.
« Je connais tes flammes. Nous avons déjà fais connaissance. »
Je déglutis en la fixant. Une lave acide me coula dans la gorge. Ma mâchoire était douloureuse à force de serrer les dents. Elle y avait donc été. Le doute n'était plus permis. Cette vérité fit silence dans ma tête. Elle éteignit toute autre forme de pensée. Le froid se fit d'avantage mordant. Je n'avais pas vu ses yeux à ce jour précis, mais il n'y avait pas milles douleurs dans son regard que je ne pus pas reconnaître. Elle y avait été. Et de cela, il n'y avait plus rien à dire. C'était un franc retour à la réalité.
« Est ce que tu arrives à dormir la nuit ? Est ce que tu entends les cris et les pleurs des gens que tu as tué ? Je ne voudrai pas être à ta place. Cela doit être douloureux de vivre avec ça sur la conscience. »
Est-ce que tu arrives à dormir la nuit ? Cette question, je l'avais moi-même posée à Maes, il a quelques années. Toutes ces questions avec lesquelles nous nous étions un jour retrouvés en face à face. Qu'avait-il à dire de ça ? Lui qui avait toujours été plus fort ? Lui qui survivait pour pouvoir un jour revoir sa femme.
Il était mort.
J'inspirai en serrant les poings. L'adrénaline continuait de se frayer un chemin dans mes veines malgré le froid brutal que ses mots avaient invoqué. La colère était un sentiment perspicace et très dur à éteindre. Bien-sûr, ce n'était pas elle le facteur d'une telle ébullition.
Il y avait-il une bonne réponse à donner ? Les nuits étaient courtes. Elles se contentaient que de peu de sommeil. Les rêves, j'en avais. Mais ils ne resteraient pas des songes. Ils deviendraient réels. Je n'attendais pas la nuit pour les imaginer. J'y travaillais chaque jour avec ténacité. Je méditai sur l'avenir à défaut de pouvoir changer le passé. Ce qui avait été fait, l'était. Il n'y avait plus aucune raison à cela. Ça n’empêchait pas aux fantômes de venir nous visiter. Des visages tantôt connus ou inconnus. Ça s’appelait la culpabilité. C'était humain, nécessaire et ça faisait mal. Mais c'était cette souffrance utile pour quiconque veut garder les pieds sur terre.
Alors je regardai Ambre. Je regardai ce que devenait une jeune ressortissante de cette guerre. Je creusai ses yeux pour y voir tout ce que je savais déjà. Il me manquait sûrement quelques éléments. Je ne les aurais jamais tous. Je n'étais pas de l'autre côté de la barrière, ces fameux jours. Mais je perçus quelque chose. Quelque chose que je connaissais bien. Cette chose que l'on finissait toujours par reconnaître, car nous l'avions vu sur notre visage ; Les yeux d'un tueur.
« C'était inespéré, n'est-ce pas ? Une conversation en plein air telle que celle-là. Je suis heureux que nous ayons pu avoir quelques mots à échanger avant que vous n'en veniez à vous questionner sur ma conscience. Honnêtement, ça ne vous intéresserait pas, nous le savons tous les deux. »
J'ignorais quoi lui montrer. Quoi lui révéler. Il n'y avait d'ailleurs pas grand-chose à cacher. Elle m'avait tout dit en un regard et quelques mots. Le résumé d'une grande souffrance. Elle ne se laissait pas déborder et pour ça, je ne pouvais que me montrer humble en sa présence. Humain, sincère et triste de ce qui nous opposait. Mais je ne pouvais pas m'excuser. Car je ne pouvais oublier ce qu'il s'était passé et elle non plus. On n'excusait pas ce genre de choses. Jamais. On pouvait en être désolé. Mais ce ne serait pas suffisant. Des mots tels que ceux-là ne pouvaient qu’engendrer un peu plus de haine. Je savais pourtant qu'il fallait que je lui dise quelque chose pour qu'elle perçoive ne serait-ce qu'un peu de ma sincérité. Je n'avais pas l'utilité qu'elle lise ma douleur. Ceci ne ferait que la satisfaire dans le mauvais sens ou bien ne ferait qu'alimenter une quelconque ambiguïté. Devais-je la lui donner ? Ainsi les mots « pardon », « excuse » et « désolé » étaient sur ma liste noire. Je baissai la tête et sortis mes mains des poches. En relevant les yeux sur son visage, je compris en revanche que c'était peut-être juger la situation de manière égocentrique que de s'en persuader. Peut-être avait-elle besoin d'entendre ce que je refusais de donner pour des raisons qu'elle aurait du mal à comprendre. Je hochai doucement la tête pour lui signifier que je comprenais. Je l'apprenais, aujourd'hui. C'était l'arrogance de mon expérience qui avait pensé. Je devais m'en dévêtir pour lui paraître sincère. Réellement sincère.
« Ambre. Ambre n'est donc pas votre vrai nom, affirmai-je. Ambre, que voulez-vous entendre ? Des excuses ? C'est vraiment ce que vous voulez ? Je peux faire mieux que ça. Comme vous, à l'instant. Nous pouvons mieux faire. Nous pouvons changer les choses. »
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Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Dim 8 Oct - 22:40
AMBRE - ROY
Dans le silence de la nuit -
Ses poings se serrèrent et il était crispé. Ce n’était pas difficile de comprendre que ma question lui avait rappelé de mauvais souvenirs. Ce n’était pas non plus difficile de voir qu’il souffrait. Est ce que j’en étais heureuse ? Non. Ce n’était pas mon but de le faire souffrir de quelque manière qu’il soit mais, ça me soulageait d’une certaine manière. Cela le rendait plus humain à mes yeux. Il ne faisait donc pas partie des fous qui avaient aimé le massacre. Il faisait partie des autres et, je pus enfin le regarder différemment. Je faisais la paix avec mes démons, je faisais le trie dans mes sentiments et, je mettais de l’ordre dans mon coeur.
« C'était inespéré, n'est-ce pas ? Une conversation en plein air telle que celle-là. Je suis heureux que nous ayons pu avoir quelques mots à échanger avant que vous n'en veniez à vous questionner sur ma conscience. Honnêtement, ça ne vous intéresserait pas, nous le savons tous les deux. »
Oui c’était inespéré mais, l’espoir ne faisait plus partie des sentiments que je voulais encore ressentir. L’espoir ça fait peur et ça détruit. J’ai remplacé l’espoir par la volonté. Alors, cette rencontre était peut être ma chance de rattraper ma vie par le bras. D’arrêter le temps et de réfléchir, de regarder droit dans les yeux le calme et d’en profiter pour prendre des décisions. Alors, je ne pouvais que remercier le hasard d’être tomber sur lui plutôt qu’un autre. Car, qui sait ? Peut être que j’aurais réagis différemment ? Si j’étais tombée sur un sadique, peut être que ma haine ne se serait pas atténuée. Peut être que, au contraire, j’aurais replongé dans le néant. Alors, d’une certaine manière, j’étais soulagée.
- Ambre. Ambre n'est donc pas votre vrai nom.
Ce n’était pas mon vrai prénom mais il me représentait tout autant, d’une certaine manière. Ambre, c’était le nom que j’avais choisi quand j’étais morte une première fois. Comme cette pierre, j’enfermais en moi des fossiles terrifiants. Chez les Ishvals, les prénoms étaient sacrés, je ne pouvais plus porter le prénom que mes parents m’avaient donné, par lequel ma soeur m’avait appelé des centaines de fois. Cela m’aurait fait trop souffrir. Et puis, je n’étais plus certaine d’avoir encore le droit de m’appeler Nour, ce prénom qui voulait dire lumière. Je n’étais plus digne de lui, ou du moins, pendant une très longue période. A présent, je n’étais plus certaine de rien.
- Ambre, que voulez-vous entendre ? Des excuses ? C'est vraiment ce que vous voulez ? Je peux faire mieux que ça. Comme vous, à l'instant. Nous pouvons mieux faire. Nous pouvons changer les choses.
J’ouvris les yeux un grand sous la surprise. Que me proposait il ? Je ne pouvais pas y croire. C’était dur pour moi de réaliser ce que Roy essayait de me dire. Il fallait me comprendre, depuis la guerre je me battais seule et, j’avais appris à détester l’armée et ses représentants alors, qu’il puisse vouloir m’aider me semblait irréaliste. Le froid de la nuit vient me rappeler brutalement que j’étais peu couverte et un frisson me parcourra. Tant de sentiments différents m’avaient envahit en si peu de temps ce soir là. J’avais des idées pleins la tête et je me sentais perdue dans mes décisions. Mes désirs étaient sous le choc.
Je regardai Roy et je le regardai dans les yeux comme on regarde son égal. Je regardais Roy et je fus soulager de rencontrer cette paix. Cette paix tant voulu par tellement de personne. Ainsi, nous pouvions nous entendre, nous pouvions être allié et se battre sur le même champ de bataille. C’était donc ça le rêve que je tentais tant de poursuivre. C’était donc ce sentiment là qui me faisait défaut. Alors, je compris que c’était dans cette voie là qu’il fallait que je me lance. La lumière venait de m’éclairer le chemin, je n’avais plus qu’à me lancer d’un pas déterminer. Je n’étais peut etre pas la seule à l’emprunter.
- Si nous pouvons le faire, je serais ravis de le faire avec vous. C’est peut être la seule solution qui s’offre à nous et, finalement, surement la meilleure.
Je lui souris et lui tendis mon bras. Ma petite main lui faisait face, grande ouverte, signe d’un renouveau, d’une volonté de changement et d’une note d’espoir qui m’avait tant manqué. Je lui souris finalement et, même si je ne pourrai jamais oublier les cris de pleurs et de souffrance, je pouvais faire de mon mieux pour les étouffer afin de les remodeler pour les changer un cri de joie et de combativité.
Avec une touche d’humour, je lui dis :
- Roy, je suis heureuse de vous avoir foncer dessus. Bien des choses pourraient changer avec cette simple collision.
Désolé !:
Désolé pour ce délais entre les réponses ... J'ai eu des semaines super chargées niveau boulot ... :'(
Sujet: Re: Dans le silence de la nuit [ Roy ] Mer 11 Oct - 18:54
Ambre fut éberluée. J'ignorais si c'était un bon ou un mauvais présage, mais je ne doutais pas de l'impact de cette conversation. J'avais été honnête. Avoir l'opportunité de dire toutes ses choses à une personne qui avait vécue la guerre n'était pas donnée tous les jours. Mais il fallait que ça vienne. Même s'il était encore trop tôt. Même si je n'avais pas le pouvoir nécessaire pour leur rendre ce qu'il leur appartenait. Pas encore. Quelle aurait été l'utilité de mentir ? De s'accrocher au masque du flegme alors qu'il aurait été la façade de trop. Ce soir, il n'aurait fait qu'alourdir le fardeau.
Elle me fixait différemment, mais je ne pipai mot. Je laissais au temps faire son œuvre dans son esprit. Quoi qu'elle puisse penser, elle eut l'air de travailler dans sa mémoire pour y effacer les gravures enflammées. Mes doigts tremblaient sous la pression, camouflés dans mes poches de pantalon. L'exigence aveugle d'un corps qui se souvient avoir été sous la menace de la mort. Ça n'en était peut-être pas fini. J'étais conscient de ne pas être le seul à savoir manier l'art de changer de visage. Les Ishvals plus que les autres avaient appris à le faire pour se plier à cette société qui les rejeta. Ils durent briser leur fierté, cacher leur culture et se battre pour la survie de leurs coutumes. Si certaines personnes appelaient ça l'évolution du monde moderne, j'en restais au terme d'un génocide pur et simple jusqu’à l'éradication. Les Ishvals eux-mêmes, comme la demoiselle, en venait à l’extrémité de changer de nom. Leurs raisons étaient personnelles, mais je ne pouvais m’empêcher de trouver cela mélancolique. Quelle était la raison qui les poussait à renier leur identité ? Avait-elle combattu avec son nom et tué sous son vrai visage ? Ou à l'inverse, refusait-elle de l'utiliser pour ce faire ?
Les noms avaient des significations importantes dans la culture Ishval. Sans doute ne connaîtrais-je jamais le sien. Ni même celui de Scar qui ne revendiquait aucune reconnaissance. Il vivait pour nous détruire et à juste titre. Mais à l'inverse de sa vendetta, nous avions là un réel espoir. N'est-ce pas ?
« Si nous pouvons le faire, je serais ravie de le faire avec vous. C’est peut être la seule solution qui s’offre à nous et, finalement, sûrement la meilleure »
Je ne pouvais m’empêcher de rester sur mes gardes malgré la main qui se tendit devant moi. Ce fut à mon tour d'être surpris bien que je ne le montrai pas. Je ne la quittai pas des yeux. Voulait-elle réellement serrer la main qui avait décimé une moitié de son peuple ? Celui qu'on appelait le Héros d'Ishval ? Alors qu'il n'avait encore rien fait pour corriger sa faute ? Le souvenir de ce pseudonyme avec cette poigne ouverte qui m'attendait me dégoûta. Infrangible, je baissai les yeux sur ses doigts. L'image était encore plus forte du fait qu'il ne m'avait fallu aucune arme externe pour faire ce pourquoi j'étais populaire. Ce n'était pas sa faute. Uniquement la mienne. Mais même si ce corps avait fait des choses impensables, il devait être tout aussi capable d'être l'image d'une rédemption possible. Malgré tout, la méfiance était de mise. Allait-elle attraper ma main pour tenter de me briser les doigts ? Ce revirement soudain me perturbait. Pour beaucoup, cela pourrait ressembler à une citation populaire. L’hôpital qui se fout de la chari...
« Roy, je suis heureuse de vous avoir foncé dessus. Bien des choses pourraient changer avec cette simple collision. »
Je relevai les yeux dans les siens. Des choses ? Bonnes ou mauvaises ? Il n'y avait qu'une manière de savoir si elle était à son tour sincère. Je sortis ma main de ma poche et m'emparai de la sienne en faisant miroir à son sourire.
« Pleins, en effet, repris-je. »
Le débat n'était plus à éluder. Si Ambre se montrait réellement motivée pour aller dans ce sens, nous aurions beaucoup de choses à nous dire. Il fallait tout de même que cette discussion reste discrète pour les oreilles mal avisées. Et que la confiance soit de mise. Je trouvais que sa décision avait été très rapide. Était-ce parce qu'elle visait une telle idéologie ou bien un simple piège ? Ou encore l'habitude de la rage et de la haine ?
Je retirai ma veste non sans prendre mes gants restés dans les poches pour les enfoncer dans ceux de mon pantalon avant de la lui tendre. Son frisson ne m'avait pas échappé :
« Tenez. Couvrez-vous. »
Le geste était risqué. Il y avait de forte chance qu'elle le repousse. Mais elle n'en restait pas moins juste une femme qui avait froid. J'esquissai un sourire :
« Souhaitez-vous continuer cette conversation en marchant ? Il n'y a pas meilleur sujet que l'espoir dans tous ses cas de figure. Certes, il est un peu tôt... Ou dans notre cas, un peu tard, mais comme on l'entend dire souvent… Il ne faut jamais dire jamais. »
Never-utopia - Modification Evy S. Evans
Spoiler:
Je ne t'ai pas laissé beaucoup de matière à répondre donc n'hésite pas à me dire si tu veux que je rajoute quelque chose !