Il y avait beaucoup de fumée. Je m’en rappelle très bien. C’était toujours gris et il pleuvait des cendres en permanence. Les bruits étaient assourdissant. Il y avait des cris, des hurlements, des pleures. Et puis la peur. Toujours présente. Elle te broie le ventre et te donne envie de vomir.

C’était ce qui avait de pire, la terreur. J’avais à peine 3 ans quand la guerre a commencé. Je ne me souviens même pas de ce qu’était ma vie avant la guerre. C’est comme si j’avais toujours grandit avec. Elle fait partie de moi, de mon histoire, de mon passé, mon présent et mon futur. Elle m’a tout enlevé, elle m’a élevé et elle ne m’a plus jamais quitté.

On ne ressort pas indemne de la guerre. On en ressort détruit et traumatisé. Surtout quand on est qu’un enfant et qu’on a vu trop d’horreurs. Je me rappelle de mes habits en lambeaux et des larmes séché sur les joues de ma mère. Au début, on avait de l’espoir. On se battait pour notre liberté et notre indépendance. Mais ça a vite tourné au massacre. Une vraie boucherie.

Ma petite sœur est née en pleine guerre. Ma mère a accouché entre des débris sur des draps tachés sans aucune aide de personne. J’avais 4 ans. J’étais dans la pièce à côté qui me servait de chambre. Je serrais très fort ma peluche dans les bras. Les cris de maman me terrifiaient mais elle n’avait pas le choix, l’hôpital c’était fait bombardé la veille.

Plus tard, ma sœur est devenue mon monde. Je passais mon temps à la faire rire. On se racontait des histoires pour faire passer la réalité moins dure que ce qu’elle était. J’avais toujours ma main dans la sienne. Et puis quand mes bras ont été capables de tenir une arme, on m’en a mis une dans les bras. C’était pour notre sécurité.

Donc ma tendre enfance a été rythmé par les coups de feux et la peur. Mais ce n’était rein comparé à ce qu’il c’est passé ensuite. A cette époque, nous avions encore des moments heureux. On fêtait les anniversaires avec des rires, parfois on avait le droit à des bonbons et d’autres fois notre père rentrait avec des surprises et un grand sourire alors, on passait une bonne soirée.

Quand j’ai eu huit ans, cela faisait cinq ans qu’on était en guerre et les jours étaient de pire en pire. Mon père m’apprenait à me battre et Shirrine, ma petite sœur, commençait à apprendre aussi à tenir une arme dans les mains. J’étais une vraie furie. Je voulais à tout prix défendre et protéger ma sœur. Moi, je m’appelais Nour. Nour et Shirrine. J’ai abandonné mon prénom Ishbal.

Ma mère est morte l’année d’après d’une infection. Nous n’avons même pas pu l’enterrer. Nous avons brulé son corps et nous avons pleurer. Personne ne peut comprendre la douleur que c’est sans avoir sois même perdu sa mère. C’est là que j’ai compris vraiment dans quoi on était plongée et j’ai eu très peur.

Avant je n’étais qu’une enfant et je ne savais pas vraiment ce qui se passait. Quand j’ai perdu ma mère, j’ai été rempli d’une haine féroce. Pourquoi ? Pourquoi devions nous vivre dans la peur et la misère ? C’était tellement injuste. A 10 ans, je savais me battre. Ma sœur avait 6 ans et la guerre durait depuis 7 ans.

Vous savez ce que ça veut dire n’est ce pas ? 7 ans. L’enfer. Vous savez tous ce qui s’est passé. Tous.

Les alchimistes d’états venir finir le boulot.

Et, ils n’ont pas trainé. C’était le pire massacre. Le sol était couvert de cadavres d’enfants et d’adultes de tout âges. Les maisons étaient pulvérisées et les canalisations remplis de sang.

Et puis, on a retrouvé notre père en cendre. Il brulait encore quand on est arrivé. Il y avait un homme habillé de bleu qui repartait dans l’autre direction. Je me suis mise à trembler de rage et j’entend encore ma petite sœur me dire :

- Nour. Dis Nour, pourquoi papa il est allongé. Il bouge plus papa. Il doit avoir mal pourtant. Nour pourquoi papa il ne bouge pas ?
- Papa il ne va plus se relever Shirrine.
- Mais non ! Il nous a promis qu’on passerait la soirée tous ensemble !

Les larmes ravageaient mon visage. Je devais être forte pour ma petite sœur.

- Non, il n’est plus là.
- Lâche-moi ! Lâche-MOI ! Je veux PAPA ! Je te crois PAS ! PAPAAA !
- Arrête ! Calmes toi …

On était cachée hors de portée des militaires. Je tenais ma sœur dans les bras. Si on sortait, on se ferait descendre. Shrinne bougeait dans tout les sens. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. Elle voulait juste son papa et moi, j’avais beau la serre de toutes mes forces, je n’arrivais pas à la contenir. Elle m’a glissé des mains et elle a couru vers le cadavre de notre père. J’ai hurlé. Il y a eu un coup de feu, un sniper. Ma sœur est tombée à côté de mon père, j’ai entendu son petit cri et je me suis évanouie.

J’ai perdu ma mère, j’ai perdu mon père, j’ai perdu ma sœur.

Quand je me suis réveillée, il n’y avait plus aucune émotion en moi à part la colère et la haine. Je voulais en finir avec la vie. J’avais plus rien. Je n’avais même pas pu les enterrer. Et puis je me suis dis que je ne pouvais pas leur faire ça. Il fallait que j’honore leur mémoire. J’ai donc grandis dans des camps de concentrations et je me suis fais de l’argent comme j’ai pu en faisant des boulots sales de merdes. J’ai calmé ma colère et je ne vis que pour une seule raison : rétablir la justice. Punir les criminelles d’Ishbal et pouvoir raconter à tous les horreurs qui s’y sont passé.