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C'était il y a quelques mois. Pour la première fois depuis que je travaillais pour lui, Envy m'avait laissé un peu de temps libre. Mais que pouvais-je bien en faire, j'étais officiellement morte, et je n'avais plus de famille à qui rendre visite. Je voulais pourtant retrouver une vie normale, malgré... l'accident. Je m'inventais un passé, une nouvelle identité... Une nouvelle moi en somme, afin de rejoindre tous ces gens, là en bas, qui discutaient, s'amusaient, riaient... Rouge la Chauve-Souris. Scarlet Theria. Même si je n'avais plus de famille ni d'ami, il y avait bien une personne que je pouvais en quelque sorte considérer comme tel. Peut-être qu'il pourrait m'aider à réintégrer le monde, c'était un homme intelligent et bon, il pourrait s'avérer être de bon conseil. Son nom était Kazu Satochi, il était scientifique et faisait partie de ceux qui ont travaillé avec... ou plutôt, "sur" moi, au laboratoire. Mais il n'était pas comme les autres. Alors que tous s'intéressaient à moi pour leurs expériences et ne m'adressaient pas la parole, lui passait du temps avec moi, il me parlait de lui, de sa famille... Il m'avait même invité à venir un jour chez lui, si d'aventure je retrouvais ma liberté. Qu'avais-je donc à faire, si ce n'est cela ? J'attendais la nuit pour me rendre chez lui, à l'Est, afin que personne ne puisse me voir voler. J'avais bien sûr pris une tenue de circonstance, pas question d'aller rendre visite à quelqu'un dans ma tenue de voleuse.
J'arrivais donc chez cette vieille connaissance, à Xenotime. Une lumière accueillante s'échappait des fenêtres, comme pour m'appeler. Je m'approchais, et vis une jeune femme jouer avec un petit garçon. Une autre femme, plus âgée, était en train de préparer quelque chose. Kazu était dans le salon, en train de lire un livre, probablement sur l'élixirologie. Il m'avait confié qu'il s'intéressait à cette science, mais j'avais rapidement compris qu'il la pratiquait. Mais là n'était pas l'objet de ma visite. Je m'approchais donc de la porte, et j'y frappais, trois fois. Je les entendais, de l'autre côté, se demandant qui allait ouvrir. Finalement, c'est Kazu qui vint à moi, et c'était le meilleur scénario qui pouvait arriver. Au moment où il ouvrit la porte, j'ai vu dans son regard qu'il m'avait reconnue. « Bonjour, Kazu. » lui dis-je, un sourire au visage. « Mademoiselle Kane ! Que faites-vous ici ? Vous avez réussi à vous échapper du laboratoire ? » Il avait l'air surpris de me voir. « Disons que désormais, je suis prisonnière à l'air libre... Enfin bref, je suis venue vous voir car j'ai eu le droit à un peu de temps libre, et comme vous êtes la seule personne amicale qu'il me reste dans ce pays, je me suis dit que j'allais passer.» Il me remercia, posa sa main sur mon épaule, puis me fit une accolade, avant de me demander d'entrer, ce que je fis sans tarder. « Amelia, nous avons de la visite ! », dit-il en me suivant. « Quoi, à cette heure-ci ?! » Elle cria de l'autre bout de la maison. Je pouffais de rire, Kazu m'avait déjà parlé d'être et de son caractère, et il n'avait pas menti. Le petit tira sa sœur par le bras « Viens Maka, on va voir ! ». Kazu m'emmena dans le salon, sa femme arriva, s'essuyant les mains, suivie par les deux enfants. Enfin, "enfants" n'est pas le mot le plus adapté pour parler de la plus grande qui, apparemment, se prénommait Maka. Elle avait l'air à peine plus jeune que moi. Maintenant que j'y pensais, Kazu m'avait parlé de trois enfants, mais seulement deux s'étaient présentés devant moi. « Amelia, les enfants, je vous présente une de mes anciennes collaboratrices, Eliz... » Je le coupais en lui donnant un petit coup d'épaule, il avait failli dire mon nom. Que se passerait-il s'ils avaient entendu parler de ma précédente vie ? Je suis censée être morte, après tout. L'événement avait fait la Une de tous les journaux, ce jour-là, il aurait été étonnant que personne dans cette maison n'en ait pas entendu parler. Je regardais les trois personnes qui se tenaient devant moi, un sourire sur le visage.
Shosuke essayait de comprendre pourquoi les canards faisaient "coin coin" et pourquoi le ciel était bleu. Le plus amusant dans ces deux questions, c'était le fait qu'elles n'avaient aucun rapport entre elles. Suke était comme ça. Un petit garçon de presque huit ans très curieux, plein de vie et de questions sans queue ni tête. A vrai dire, il passait du coq à l'âne avec tellement d'habilité et d'innocence que passer une heure avec lui pouvait être aussi amusant qu'agaçant. De ce côté -là, il était pire que moi. Il ne lâchait pas le morceau temps qu'il n'avait pas la réponse. A cause de lui, j'avais dû lire des livres dont il ne me serait même pas venu à l'idée de les ouvrir. Mais j'adorais passer des heures à lui parler en regardant les étoiles sur le toit et à tout lui expliquer avec des exemples concrets. Parfois, Inaku se joignait à nous et complétait mes explications. Ces soirées finissaient avec une histoire improvisée entre Inaku et moi. Shosuke adorait les histoires de militaires et de pirates, et je prenais vraiment du plaisir à jouer les Barbe Bleu pour venir le chatouiller subtilement.
Mais, cette nuit-là, je l'embêtais avec le fait qu'il avait dessiné des canards rouges, jouant l'innocente en disant que je ne savais pas du tout ce que ça représentait. Il râlait, me regardait comme si j'étais aveugle et un peu débile sur les bords. Il gonflait ses joues comme je le faisais étant petite (et quand je m'amusais à l'imiter) et plissait ses grands yeux couleur ambres. Assise dans le séjour avec nous, Amélia nous regardait en faisant ses comptes et en fouillant dans la console à côté d'elle, un sourire au coin.
La pièce était assez grande. Un canapé couleur vert pâle s'accompagnait d'un vieux fauteuil placé en face de l'immense fenêtre qui illuminait la pièce. A cet heure de la nuit, seule la lumière du clair de lune et de l'éclairage artificielle projetait quelques ombres dans la pièce. Sur le parquet grinçant, un vieux tapis beige et rouge dont les couleurs avaient vécu à travers les âges prenait une place considérable . A côté du canapé se trouvait donc la console où le chêne avait travaillé et où reposait une lampe en peau de bœuf dont la lumière était plutôt faible. Une série de bougies projetaient aussi des ombres pâles sur les murs blancs. Derrière le canapé, une partie de la bibliothèque de Kazu montait jusqu'au plafond. J'en avais lu la plupart car ça parlait d'alchimie, mais il y en a beaucoup qui restait un mystère pour moi. Installée sur le tapis, j'observais l'encyclopédie que venait de me chercher mon petit frère pour m'illustrer ce que c'était un canard. Il était arrivé, portant à bout de bras son gros livre et d'un pas déterminé à expliquer. Il avait posé son dessin à côté du livre et me montrait les parties anatomique du volatile avec tellement de sérieux, que j'en avais le baume au cœur et le rire facile. Dieu que j'adorais cet enfant. Il était toute ma vie avec Inaku. Kazu lisait tranquillement dans son fauteuil et levait de temps en temps ses yeux pour m'adresser un regard amusé par lequel je répondais avec un sourire. J'étais heureuse.
- Maaaaaaaka ! Regarde, mon bec n'est pas droit ! - Ah, mais ce n'est pas grave ! Ce qui me perturbe, c'est le fait qu'il soit rouge... - Mais tu ne comprends pas. Tant pis, je montrerais à Inaku, elle comprendra !
Je fis mine d'être vexée qu'il ne me prenne pas au sérieux et je tournais la tête, en boudant. Il tira sur la manche de ma robe de chambre blanche à manche longue et je l'attrapais sous les bras pour le faire voler. Il éclata de rire et je me joignis à lui en roulant sur le tapis pour m'assurer de le chatouiller. C'est alors qu'on toqua à la porte. Surprise, car on attendait pas de visite et qu'il était très tard, je m'arrêtais de taquiner Suke et jetais un regard à Kazu qui avait abaissé son livre, lui aussi intrigué. Je proposais d'aller ouvrir, mais il me fit signe de ne pas me déranger. Je me redressais tout de même, époussetant ma robe et relevais Suke et lui reboutonna sa chemise qui s'était ouverte. Je passais une main dans ses cheveux blonds pour les recoiffer et il me fixait avec ses grands yeux ambrés durant tout ce temps. Je lui souris, déposais un baiser sur le haut de son crâne et il éclata de rire en me tirant la manche, impatient de voir qui sonnait à cette heure-là. J'étais aussi curieuse et un peu sur mes gardes, surtout que je n'avais pas mes couteaux, mais j'entendais Kazu dans le vestibule parler gaiment. Amélia s'était aussi levée et nous emboîtait le pas. Je la savais de mauvaise humeur et si ce n'était pas le meilleur ami de Kazu, ça allait faire mal.
A ma grande surprise, ce fut une jeune fille aux cheveux blancs, à peine plus âgée que moi qui se présenta. Kazu semblait content de la voir et Amélia la dévisageait, le nez plissé. J'attrapais Suke qui gesticulait et tournait autour de la nouvelle venue. Kazu la présenta comme étant une ancienne collaboratrice. Il se rattrapa de justesse après un coup discret de cette "Eliz" qui se nommait finalement Scarlet. Je fus tout de suite plus sur mes gardes. On ne se trompait pas sur le prénom de quelqu'un qu'on appréciait et qu'on avait invité chez nous. Je n'en laissais pas rien paraître et me contentais de sourire à la convive.
Shosuke attrapait une de mes mèches de cheveux et tira légèrement dessus pour me souffler quelque chose. Il me demanda si je la connaissais et je lui répondis que non. Alors, il sauta de mes bras et se planta devant la femme.
- Moi, c'est Shosuke. Ma première grande sœur m'appelle Suke, mais ma deuxième grande sœur dit que ce n'est pas très joli. Mais elle m'appelle aussi comme ça. Toi, tu peux m'appeler Shosuke.
Puis, il me pointa du doigt en souriant.
- Elle, c'est ma première grande sœur, Malagan, mais Maka, c'est plus simple à dire. Et Inaku n'est pas là.
J'avais un frère vraiment très bavard. Je me contentais de sourire et d'hocher la tête.
- Enchantée.
Je ne savais pas réellement si je l'étais, à cet instant, j'attendais plus d'en connaître de cette jeune femme, et je ne souhaitais pas me prononcer. Depuis que je ne vivais plus dans la rue, j'avais tendance à être encore plus vigilante par les invités d'Amélia et Kazu, pas que ce soit une de mes anciennes victimes. C'était déjà arrivé que je me retrouve à devoir dîner avec une femme qu'Amélia avait fréquenté à une autre époque et à qui j'avais dérobé une rivière de diamants. Elle ne m'avait pas reconnu, cette brave femme, mais elle n'arrêtait pas de ce plaindre en disant à quel point ça avait été traumatisant de se faire arracher ce collier que son mari lui avait offert. Ce qu'elle ne disait pas, c'est qu'elle avait tellement bu ce jour-là qu'elle ne s'était même pas rendu compte que son amant du moment lui avait pris son porte-feuille. J'avais récupéré le bijou qu'elle avait posé sur une table pendant qu'elle vomissait.
J'admirais Kazu et Amélia de savoir gérer tout cela. Ils savaient qui ils avaient recueilli une voleuse assez réputée dans son domaine, qui avait fréquentait énormément de crapules et n'avait pas fait que la messe le dimanche, et pourtant, ils posaient leurs mains sur mes épaules en regardant les gens droit dans les yeux. Ils assumaient que trop bien ce que j'avais dû être pour survivre. Je les aimais parce qu'ils nous avaient tout donné. Et même si aujourd'hui je devais encore voler, je le faisais en sachant pourquoi je le faisais et toujours en demandant pardon.
Alors qui que ce soit cette fille, et même en connaissant deux trois choses sur le passé de Kazu, je n'allais pas lâcher du coin de l'œil. Surtout qu'elle venait de s'introduire chez nous...
Dernière édition par Malagan Seika le Ven 5 Déc - 18:22, édité 2 fois
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Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku]
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Dim 14 Sep - 16:56
C'est le quatrième et pourtant le rêve dure. Mes oreilles sont heureuses à souhait et mon âme est transportée au fil des portées. Un page, puis deux, et c'est tout un univers qui s'ouvre à moi. Il est beau, fleuri, vivant, mélodieux. Une grande émotion ressort. La magie opère pleinement sur moi. Puis la fin de la portée arrive, la cadence finale se fait entendre et mes doigts se mettent en place pour jouer la conclusion, la dernière note, la tonique, celle qui permet l'accomplissement complet du rêve, l'apaisement du coeur et le sourire au lèvre. J'ouvre à nouveau les yeux, redescendant gentiment sur terre, j'abaisse ma flûte expire profondément. Ce morceau est très joli et très facile. Il me permet souvent de me détendre après une journée bien rempli comme celle qui vient de se dérouler.
Je commence à tourner les pages pour en trouver un plus difficile techniquement quand j'entends Kazu informer d'une voix forte sa femme que l'on avait de la visite. Mon sourcil se lève. À cette heure ? Qui ça pouvait bien être ? Un mendiant venant chercher l'hospitalité ? Curieuse de savoir, je pose ma flûte sur mon lit, abandonne mon lutrin et descend l'étage. Toute la famille était réunie dans le vestibule, visiblement tout autant intriguée que moi.
Et Inaku n'est pas là. entendé-je mon frère déclarer fièrement
Le sourire au lèvre je m'approchai lentement de lui, faisant un clin d'oeil à Malagan qui m'avait remarquée, et posa d'un coup mes mains sur les épaules de mon frère.
Comment ça je suis pas là ? demandé-je gentiment
Je jubile à son sursaut, et mon sourire s'agrandit, ayant un air de malice. Il me regarda avec de grands yeux, puis son visage exprima sa frustration.
C'est pas drôle Naku
Je lui ébouriffe les cheveux avant de porter mon regard sur la nouvelle-venue, une fille au courts cheveux blancs, un peu plus agée que Malagan, connaissant apparemment bien Kazu. Je lui souris sincèrement et me présente.
Bonjour, Je suis Inaku, la soeur du petit bavard ici. fis-je en montrant Shosuke du doigts, enchantée
Kazu n'avais pas l'air embêté de sa venue, j'en déduis donc que cette jeune femme doit être quelqu'un de bien. Il me retardait de savoir à qui la famille avait à faire ce soir. Je jette un oeil à ma soeur qui avait l'air plus méfiante. Serait-ce une de ses malheureuses victimes qui viendrait demander des comptes ? Non, c'est peu probable. Depuis qu'on habite ici, personne n'est venu réclamer son dû. C'est qu'il faut la trouver notre maison, en pleine campagne d'East city ! Quoi qu'il en soit, il ne semble pas utile de se méfier pour l'instant, attendons de voir.
Devant le bref silence qui s'ensuit, je prends l'initiative de continuer
Mais vous avez sûrement froid, avec cette pluie dehors, et de nuit en plus, venez que je vous prenne votre veste
Elle me la donne et je la pends au porte-manteau. Kazu et amélia ne disent rien. Elle, n'était visiblement pas enclin à recevoir quelqu'un aussi tard, et lui n'étais pas fort pour entamer une conversation. Il me paraît alors tout naturel de prendre le relai. Ce n'est pas la première fois que ça arrive et ça ne me dérange pas du tout. ça me fait plaisir de bien accueillir les gens. Je propose à notre invité de s'asseoir avant de me pencher devant mon petit frère
Suke, va chercher les verres dans l'armoire, sans les casser cette fois, d'accord ?
Il fait la moue, mais finit par s'exécuter. Amélia soupire et retourne à la cuisine chercher de quoi boire. Je la suis et me sers de petits apéritifs et autres petits amuse-bouche que je pose sur la table. Kazu s'assied en face de la jeune femme et je prends la chaise à côté de lui. En attendant que Shosuke revienne, je regarde à nouveau l'ami de Kazu et demande, en guise de début de conversation.
Vous venez d’où comme ça ?
Spoiler:
Désolé de la petitesse du post, je manque un peu d'imagination ( et de temps, je vous ai assez fait patienter comme ça)
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Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku]
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Mer 24 Sep - 23:41
Visite de courtoisie.
Toute la petite famille était au complet. Inaku se proposa pour prendre ma veste, ce que j'acceptais sans broncher. Cette jeune fille avait l'air très serviable, et très sociable. Tout comme le petit Shosuke. Il tournait autour de moi, me regardait sous tous les angles, me touchait les jambes, tirait sur mes vêtements. Il n'avait pas l'air d'être habitué à recevoir des inconnus à la maison, et son jeune âge le rendait très curieux. On ne pouvait pas en dire autant de la plus grande, Malagan. Elle était elle aussi curieuse en ce qui me concernait, mais pas de la même façon. Je sentais son regard se poser sur moi, elle s'interrogeait, se demandait si j'étais un potentiel danger ou non, comme si... Comme si j'étais entré dans un sanctuaire dont elle était le Cerbère. Elle avait sans aucun doute remarqué l'étourderie de Kazu. Inaku revint, et proposa à tout le monde de s'installer à table. Il me paraissait étonnant que de toutes les personnes présentes, ce soit elle qui menait la danse. Nous nous assîmes donc chacun sur une chaise, autour de la table. Kazu était en face de moi, avec Amelia à sa droite, suivie par Malagan, puis moi, et enfin Inaku, qui demanda au petit d'aller chercher des verres. Même s'il avait d'abord l'air réticent à cela, il le fit de bon cœur, et revint avec assez de verres pour tout le monde, après quoi Amelia partit dans la cuisine, suivie par Inaku. La première amenait de quoi boire, et la seconde de quoi manger. En s'installant, Inaku se tourna vers moi. « Vous venez d'où comme ça ?, me demanda-t-elle. -Je viens de Central, où je vis depuis que je suis toute petite. J'y ai travaillé avec votre père, il y a environ deux ans. » Shosuke me tirait sur la manche et insistait pour s'asseoir sur mes jambes. Amelia se tourna vers Kazu, qui lui fit un signe de la main lui indiquant de le laisser faire. Il semblait vouloir mettre tout le monde en confiance. Il est vrai qu'il était le seul ici à me connaître. Je me posais des questions. Est-ce que le fait de prendre Shosuke sur moi était une sorte de test ? Si le petit m'accepte, suis-je digne de confiance pour toute la famille ? Le blondinet prit place sur mes jambes. Les enfants. J'ai toujours apprécié leur compagnie. Ils sont si naturels, si intrépides et curieux, qu'on ne s'ennuie jamais avec eux. J'ai toujours rêvé d'avoir un petit frère que j'aurais pu protéger, avec qui j'aurais pu m'amuser. Réfléchir à tout cela me fit repenser à un détail que j'avais jusqu'alors presque oublié. Peu avant la mort de mes parents, maman m'avait annoncé qu'elle attendait un enfant. Je me suis souvenue de la joie que cette nouvelle m'avait apporté à l'époque, j'avais même confectionné une petite poupée de chiffon sans y ajouter de détails autres que les yeux et la bouche, ne sachant pas si ça allait être un petit frère ou une petite sœur. Je la gardais souvent avec moi, mais j'avais complètement oublié sa signification. Je fus prise de nostalgie. Sans m'en rendre compte, j'avais pris Shosuke dans mes bras et je lui caressais la tête, un sourire aux lèvres et une larme à l’œil, comme si le petit frère dont j'avais rêvé à l'époque était maintenant dans mes bras. Il se retourna vers moi, prit une mine triste et passa son doigt à côté de mon œil. « Bah, tu es triste madame ? -Tu me fais penser à quelqu'un que j'aurais aimé pouvoir connaître, lui lançai-je, en posant mon front contre le sien. -Bien. Maintenant Suke, tu peux prendre une chaise et t'asseoir dessus s'il te plaît ? Je pense que Scarlet n'a pas particulièrement envie de te porter toute la nuit sur ses jambes. » C'était Amelia, qui avait l'air quelque peu gênée par la scène à laquelle elle venait d'assister. En fait, tout le monde était en train de me regarder. Kazu avait un sourire sur le visage. Il cligna doucement des yeux, un sourire aux lèvres. Malagan ne disait rien et se contentait de m'observer. En fait, je pense que depuis le début, elle n'a pas cessé de me regarder. Mais je pouvais apercevoir l'esquisse d'un sourire sur ses lèvres. Inaku, quant à elle, s'amusa à décoiffer Shosuke. Ce petit était vraiment adorable, et j'enviais la relation que les trois frères et sœurs entretenaient. « Je vous reconnais bien là, mademoiselle K... Theria, dit un Kazu maladroit, vous n'avez pas changé après tout ce temps. Mais au fait, que faites-vous si loin de Central ? Il est vrai que Kazu était déjà parti lorsque j'ai fait la rencontre d'Envy et qu'il m'a offert ma semi-liberté. La vraie question était plutôt, ''pourquoi n'êtes-vous plus au labo ?''. J'étais certainement la seule à savoir de quoi il parlait, et je ne devais pas éveiller les soupçons plus qu'il ne l'a fait avec ses gaffes à répétition. -J'ai rencontré un nouvel employeur. Grâce à lui, j'ai pu beaucoup voyager. Mais Central reste l'endroit où je suis le plus souvent et également celui que je préfère, bien qu'il y ait de magnifiques paysages à Drachma et à Creta. Quant à la raison de ma présence ici, je voulais juste prendre des nouvelles d'un vieil ami. Je me tournais tour à tour vers Inaku et Malagan afin de leur poser à mon tour une question. Et vous les filles, avez-vous déjà visité Central ? »
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Dim 28 Sep - 16:07
Quand nous avions pris nos quartiers chez Kazu et Amélia, j'avais passé une nuit blanche à parler avec eux. Ils avaient beaucoup de conditions à me soumettre et j'avais les miennes. Ils s'étaient épris de ma famille et même si je les appréciais, ils n'étaient pour l'instant que des bienfaiteurs pour nous. J'acceptais de respecter les règles de leur maison, d'obéir à leur demande, mais j'imposais qu'ils devaient ne pas contester mon autorité sur ma sœur et mon frère. Je leur cédais une part influente en acceptant qu'ils les éduquent, qu'ils les soignent et les aiment, mais je restais ce que j'avais qualifié du "chef ultime" sur eux. Étonnamment, cette demande qui résultait d'une méfiance à peine dissimulée, ne semblait pas les étonner et même ils me l'accordèrent. Ainsi, je leur avais aussi demandé de ne pas me poser de question sur mes déplacements, même s'ils connaissaient mon travail. Ils ne m'avaient pas demandé de laisser tout tomber, mais ils m'avaient clairement dit que si je ramenais les ennuis dans cette maison, je ne serais plus la bienvenue. Ils ne m'avaient pas précisé pour Inaku et Shosuke, mais j'avais clairement deviné qu'Amélia et Kazu comptaient sur le fait que je voulais le bonheur de mon frère et de ma sœur pour que je ne les reprenne pas avec moi dans la rue.
Voilà pourquoi quand la dite Scarlet exposa son voyage de Central à ici pour rendre visite à Kazu tout ayant Shosuke sur ses genoux, je commençais à songer à me mêler un peu à la conversation. Je sirotais discrètement mon verre que mon brave petit frère n'avait pas cassé cette fois-ci. Elle venait donc de Central. Elle semblait bien jeune pour être déjà diplômée en médecine pour avoir travaillé avec Kazu. Il me semblait qu'il n'avait jamais pris d'apprentie, ni de stagiaire, mais je ne connaissais pas tout non plus. Il n'empêche que j'avais la désagréable impression qu'elle cachait quelque chose dont Kazu était au courant. Cette histoire de "nouveau employeur" et les gaffes répétées de Kazu, mon flair d'éternelle joueuse me cria que ce n'était pas normal. Je me trompais rarement, parce que dans la rue, ce genre d'erreur pouvait facilement s'avérer fatale. Je me contenais, n'intervenais pas, écoutais, observais, ne loupais aucun de ses gestes. Je remarquais son regard se voiler un moment quand elle observait Shosuke. Suke remarqua son changement de comportement tout de suite et le lui fit remarquer. Sa réponse m'apprit que quelque soit son passé, il n'a pas été franchement rose. Cela ne m'attendrit pas pour autant, parce qu'en général, les personnes à lourd passé étaient plus adepte aux vices, ce qui me rendit encore plus méfiante.
Ainsi se passa quelques minutes où elle exposa sa nouvelle situation et laissa voir quelques détails d'elle. Elle finit par se retourner vers nous.
- Et vous les filles, avez-vous déjà visité Central ?
Je fermais les yeux et baissais la tête pour méditer quelques secondes. Je savais que si Inaku me voyait, elle comprendrait vite ce que j'étais en train de faire. La Renarde ou pas, il était temps que je m'en mêle, même si c'était une invité de Kazu, je refusais d'accorder une confiance aveugle à n'importe qui. La sécurité de ma famille prime sur le reste. D'une voix monocorde et grave, je me redressais dans ma chaise, fixant droit dans les yeux. Il eut un moment de flottement avant que je finisse par offrir une réponse qui ne concernait en rien sa question.
- Shosuke, il est très tard. Il est temps d'aller au lit. Inaku, veux-tu bien juste t'assurer qu'il se brosse les dents et qu'il mette son pyjama à l'endroit, s'il te plait ?
J'entendis vaguement Suke protester comme quoi il voulait encore rester avec les grands, mais il finit par faire le tour de la table pour embrasser Kazu, Amélia et venir me faire un câlin. Il salua l'invitée en agitant sa petite main et en s'éloignant en sautillant. Il était tellement adorable. Une fois qu'ils eurent disparus à l'étage, je croisais les bras sur ma poitrine et regardais tour à tour Kazu et Scarlet.
- Je n'ai pas besoin d'exposer le pourquoi et le comment, mais toi comme Amélia êtes au courant de certaines qui font que je ne peux pas me permettre de ne pas poser des questions. Dis-je avant de me retourner vers la dénommer Scarlet. Mettons carte sur table, et pardonnez-moi mon impolitesse, mais la sécurité d'abord.
Kazu semblait s'offusquer de mon comportement, mais il savait pourquoi je faisais ça. J'avais décidé de jouer ma carte du "chef ultime" bien que c'était un abus de pouvoir. J'étais la Renarde, donc je devais m'assurer que personne ne court aucun danger et j'avais comme l'idée que cette fille n'était pas très clair, même si Kazu semblait ne voir en elle aucun danger.
- Malagan, s'il te plait, pas ici.
La demande venait d'Amélia mais je passais outre. Je leur avais déjà aussi dit que si quelque chose ne me convenait pas, je mettrais les voiles. J'avais un petit pactole dans un coin bien caché, de quoi vivre une bonne année avec ma famille. Mais je n'avais pas envie de partir.
- Là n'est pas la question. - Ecoute, je comprends que tu sois méfiante mais mademoiselle K... Theria est une bonne amie... - Eli-Scarlet ? Kazu, tu n'es même pas cohérent. Ce que je demande, c'est la vérité, et si vous vous évertuez à la cacher, c'est que j'ai totalement raison de me méfier.
J'avais été clair et précise sur mes attentes et la balle était dans leur camps.
Mais tout cela se dessinait comme un mauvais présage...
Dernière édition par Malagan Seika le Ven 5 Déc - 18:23, édité 1 fois
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Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku]
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Ven 3 Oct - 20:52
- Et vous les filles, avez-vous déjà visité Central ?
Oui je l'avais déjà visité mais je ne répond pas. Mon regard est attiré par la réaction de Malagan... Elle ferme les yeux... c'est pas bon signe. Elle faisait souvent cette mimique quand elle réfléchissait ou se méfiait à l'époque de la rue. Et presque à chaque fois, ces pensées étaient confirmées. À croire qu'elle a le flair pour dénicher ces chose-là. Mais pourquoi voyait-elle cette invitée d'un si mauvaise oeil ? Aurais-je manqué un détail ? C'était-il passé quelque chose pendant le laps de temps où je n'étais pas présente ?
Ne sachant plus quoi faire, je me rends compte qu'un flottement s'était installé. Je m'apprête alors à répondre quand ma soeur me devance.
Shosuke, il est très tard. Il est temps d'aller au lit. Inaku, veux-tu bien juste t'assurer qu'il se brosse les dents et qu'il mette son pyjama à l'endroit, s'il te plait ?
Je la regarde un peu surprise un instant avant de comprendre à ses yeux graves et très sérieux qu'elle ne plaisantait pas et cherchait à savoir qui cette étrangère était bien digne de confiance. Baissant le regard, je m'exécute et tant la main à mon petit frère pour l'inviter à me suivre. L'esprit un peu chamboulé, je monte les escaliers et laisse Shosuke courir jusqu'à la salle de bain.
Eh pas trop vite bonhomme ! l'averti-je avec moins de conviction qu'à l'habitude
Il monte sur le petit tabouret pour être à la hauteur du lavabo et prends sa brosse à dent. Je sors le dentifrice et attends qu'il me tente sa brosse, comme à son habitude, pour lui en mettre. Ma mine affiche un air inquiet et songeur. Une partie de mon esprit est resté en bas, avec Malagan. De quoi à-t-elle peur venant de l'ami de Kazu ? D'ailleurs, Shosuke ne tarde pas à remarquer mon embarras et reste immobile, sa brosse devant lui.
Quelque chose ne va pas Naku ?
Cela me sors de ma reflexion et je le regarde. Son air comme ignorant et son visage si mignon me dessinent un sourire sur le visage. Je lui ébouriffe les cheveux et sens une fois de plus à quel point je l'adore.
Non, non tout va bien, allez on brosse les petites dents pour pas qu'elles tombent lui ordonné-je gentiment
Il s'exécute bien sagement et une fois sa bouche rincée, sur le chemin jusqu'à sa chambre, sa main dans la mienne, il continue.
C'est de la dame que tu as peur ?
Je le regarde étonnée. Une fois de plus, mon petit frère a réussi à lire dans mes pensées. C'est rarement aussi précis, mais très souvent il me regarde et décèle quand quelques chose me tracasse ou que je ne suis simplement pas tranquille, même quand j'essaie de le cacher pour ne pas qu'il s'inquiète. C'est un vrai phénomène... digne d'être notre frère. Je l'aime et je le protégerai à n'importe quel prix. Devant son regard insistant, je lui murmure.
Moi pas... mais notre grande soeur a l'air de s'en méfier. Laissons-là contrôler hein ? finis-je avec un clin d'oeil complice.
Ouais, de toute façon, si c'est une vilaine, Malagan, elle l'a jettera dehors !
Npus rigolons de bons coeur ensemble alors que j'ouvre la porte de sa chambre. Il s'assied sur son lit et me dit fièrement qu'il sait mettre son pyjama à l'endroit. Un sourire malicieux et plein de douceur aux lèvres, je l'encourage à me montrer. Avec un peu de mal lorsqu'il s'agit d'enfiler le haut, il s'habille correctement et demande mon approbation avec un sourire jusqu'au oreille. Amusée, je fais mine de réfléchir et de n'être qu'à moitié convaincue avant de le prendre dans mes bras et de le féliciter. Ce petit moment de complicité entre nous me comble. Ce petit fait mon bonheur quotidien. Il est avec Malagan ma raison de vivre. C'est fou comme je l'aime.
Après lui avoir lu une histoire et lui avoir posé un bisous des plus tendre sur le front, je referme la porte de sa chambre et resdescend au rez-de-chaussée, curieuse de savoir ce qui se passe. Au fond, même si elle ne m'inspirait rien de méchant et de menaçant, je voulais aussi en savoir plus sur notre invité. Je voulais connaître la véritable identité de celle qui se dit l'ami du maître de maison.
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Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku]
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Sam 4 Oct - 0:42
Visite de courtoisie.
Malagan se méfiait, et peut-être qu'elle avait raison. J'avais beau ne leur vouloir aucun mal, ma nature bestiale pouvait me rendre imprévisible par moments, et le fait que je sois une voleuse ne me permet pas d'être classée parmi les ''bonnes personnes'' de ce pays. Mais le fait est que ces gens étaient la famille de mon ami, et que pour rien au monde je ne leur ferait de mal. Je suis reconnaissante envers Kazu d'avoir été le seul qui se préoccupait de moi, à cette époque. D'une certaine façon, j'avais une dette envers lui, bien qu'il n'avait jamais rien fait pour moi, si ce n'est d'avoir été présent et de m'avoir traitée comme un être humain, et non comme une bête, ou une expérience. De ce fait, j'avais envie qu'une confiance mutuelle règne entre eux et moi.
« Malagan. Il y a certaines choses que tu dois savoir. -Non Scarlet, ce n'est pas nécessaire, pas aussi tôt ! Peut-être qu'il avait raison. Mais c'était nécessaire. Si je lui disais plus tard, elle s'offenserait probablement car Kazu et moi lui aurions menti. -Il faut que je parle seule à seule avec Malagan, Kazu. » Il hocha la tête après avoir laissé s'échapper un soupir, puis nous conduisit dans la seule chambre au rez-de-chaussée. Il nous laissa seules, Malagan et moi, à nous faire face. Silence. Pendant quelques minutes, nous nous sommes chacune fixées, étudiées, analysées, dans les moindres détails. Mais il fallait tout de même que l'une d'entre nous ouvre la conversation. « Dis moi, Malagan. As-tu déjà entendu parler de la Souris Blanche ?, lui dis-je, un sourire au coin de la bouche. Je vis dans ses yeux que ce nom lui était familier. -Tu n'es sans doute pas passée à côté de cette histoire. La Souris Blanche était une voleuse qui sévissait à Amestris il y a environ quatre ans. Elle a commis plusieurs centaines de cambriolages en seulement deux ans, et est considérée comme l'une des plus grandes voleuses du pays. Puis elle a été capturée car elle avait eu les yeux plus gros que le ventre, a été jetée en prison, où elle a assassiné trois personnes. Ces trois personnes étaient des meurtriers, qui s'en prenaient à de jeunes femmes. L'arroseur arrosé. La légende raconte que la raison derrière son acte était la vengeance, et que ces hommes l'avaient violée et torturée. Et après cela, elle a été condamnée à mort, puis tuée le lendemain. Mais ça, c'est la version officielle. -Et tu vas me dire que toi, tu sais réellement ce qu'il s'est passé ?, me répondit-elle. -La partie sur la vengeance est vraie, bien que ces hommes ne l'aient jamais touchée. La seule chose qu'ils ont détruit, c'est son cœur, et son innocence. Ils ont assassiné ses parents, devant ses yeux, lorsqu'elle était encore une enfant. Et le pire dans tout ça, c'est que sa mère attendait un enfant. Quant au sort qui a été réservé à cette petite souris, pour citer quelqu'un que j'ai connu, ''c'était pire que la mort''. Mais avant de te raconter cette partie de l'histoire, laisse moi te rappeler quel était le nom de cette voleuse. Elizabeth Kane. Familier ? Elle commençait à faire le lien entre tous ces éléments. L'histoire, les erreurs de prononciation de Kazu, ce nom. Elle était sur le point de tout comprendre, mais il fallait que je continue. -En fait, on ne l'a pas tuée, ce jour-là. On l'a assommée et enlevée dans sa cellule. Le lendemain, ce ne fut pas la même personne qui se réveilla. Elle avait subi des changements, et était devenue une chimère, mi-femme, mi-bête. Elle avait en partie perdu la vue, et ses oreilles d'humaine étaient devenues complètement inutiles. Pendant près d'un an, des scientifiques se relayaient, jour après jour, pour étudier cette étrange bête, et les résultats des expériences qu'ils menaient sur elle. Ces gens-là ne la voyaient plus que pour son côté bestial, et ils la maltraitaient comme on maltraite un vulgaire chien. Mais l'un d'entre eux la regardait comme une humaine normale, à la différence près de son apparence. Il la traita comme son égale, lui racontait des anecdotes sur sa femme, ses deux filles et son fils, et ensemble, cet homme et cette femme passèrent de bons moments à rire et à discuter. Cette femme, on lui trouva un nouveau nom. Rouge la Chauve-Souris, Rouge pour la couleur écarlate du sang, omniprésent dans sa vie, et Chauve-Souris, cet animal de la famille des Thériens, avec lequel on l'avait forcée à fusionner. Cette fois, tout semblait clair chez Malagan, qui avait tout de même l'air très confuse. -Et donc, cette femme, ça serait toi ? -Bingo l'intello !, lui dis-je. Je retirais mon haut, puis passais ma main dans mes cheveux pour faire sortir mes oreilles animales, à la suite de quoi je pris quelques secondes pour me concentrer et laisser mes ailes hors de mes bras. Elizabeth Kane, Rouge la Chauve-Souris, c'est moi ! Scarlet Theria, c'est juste pour ne pas éveiller les soupçons. Mais parfois, nos vieux amis sont distraits !, lançais-je à Kazu, de l'autre côté de la porte. Je l'entendais bouger, et je savais qu'il était toujours là, à nous écouter parler. Suite à mes mots, il repartit vers la cuisine, sans doute pour rejoindre Amélia et Inaku, qui avait dû finir de s'occuper de Shosuke. Je me tournais ensuite à nouveau vers Malagan, qui était en quelque sorte choquée par ce qu'elle voyait devant ses yeux. C'était sans doute la première fois qu'elle voyait une chimère de ses propres yeux. -Tu sais, je ne vous veux aucun mal, ni à toi, ni à ton frère ou à ta sœur. Kazu est mon seul ami aujourd'hui, et c'est pour cette raison que je suis venue lui rendre visite. Si j'avais su que je devrais déjà tout te dévoiler... Mais, Malagan, je ne suis pas un monstre. Enfin, si, physiquement, on peut me prendre pour un monstre, mais à part ça, je suis tout à fait normale. Je te demande une chose : si tu as bien été élevée par Kazu, même s'il n'est pas ton vrai père, tu as sûrement hérité de sa compréhension... Oh, et surtout, n'en parle pas au petit. Il pourrait ne pas comprendre vu son jeune âge. »
Elle s'interrogeait, ne savait plus trop que faire, puis elle me sourit.
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Mar 14 Oct - 13:46
La Souris Blanche.
Je retenais un rire sarcastique.
Je n'en avais rien à faire. A vrai dire, j'en avais vaguement entendu parlé quand j'avais effectué quelques boulots pour le compte de la Mafia, mais il y a quatre ans, je traversais le désert avec ma petite famille après le massacre de ma mère. Alors oui, ça me disait quelque chose, mais rien qui ne me présageait réellement quelque chose de bon. Ce dont je n'avais rien à faire, c'était ce qui était arrivé à cette voleuse, je voulais juste savoir ce que ça venait faire ici, chez moi. Peut-être cela paraissait égoïste, mais j'ai appris à bien des égards que la pitié et la compassion était une perte de temps pour déterminer un danger potentiel. Je savais que dès qu'elle m'avait entraîné dans cette chambre, j'endossais le titre qu'on m'avait donné, La Renarde.
Son discours amenait tout de suite à une conclusion que je savais logique d'avance. Dès qu'elle avait commencé, je sus que c'était elle, cette Souris Blanche. Mais je pris mon mal en patience, répondant à ses questions rhétoriques avec une ironie que je dissimulais avec talent. Je mimais à perfection la réflexion, l'étonnement, la confusion pour la forme.
Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'elle me sorte une paire d'oreilles et des ailes, se fut la seule surprise de cette conversation. Mais je n'en fus pas chamboulée, je ne criais pas au monstre, je me repris bien assez vite. Je n'avais pas peur de cette partie d'elle animal, j'en avais vue d'autre. De bien plus laid, de bien plus monstrueux comme on peut s'employer à donner comme nom. Une chimère, encore une. Je faillis secouer la tête en me souvenant de cette nuit sanglante où la créature s'était déchaînée. Je fis semblant de paraître choquée et désarçonnée, le spectacle allait être d'autant plus savoureux. Pour raison que j'ignorais, j'étais en colère.
- Tu sais, je ne vous veux aucun mal, ni à toi, ni à ton frère ou à ta sœur. Kazu est mon seul ami aujourd'hui, et c'est pour cette raison que je suis venue lui rendre visite. Si j'avais su que je devrais déjà tout te dévoiler... Mais, Malagan, je ne suis pas un monstre. Enfin, si, physiquement, on peut me prendre pour un monstre, mais à part ça, je suis tout à fait normale. Je te demande une chose : si tu as bien été élevée par Kazu, même s'il n'est pas ton vrai père, tu as sûrement hérité de sa compréhension... Oh, et surtout, n'en parle pas au petit. Il pourrait ne pas comprendre vu son jeune âge.
Je la fixais longuement, avant de lui offrir un sourire. Un sourire ironique et mauvais. Cette pauvre femme n'allait pas avoir de chance, je n'étais pas très aimable quand mon sang bouillonnait... Heureusement qu'Inaku et Shosuke n'étaient pas là pour me voir, ils avaient toujours eu très peur de ce genre de saut d'humeur assez rare.
- Kazu ne m'a pas élevé. Il m'a sauvé, nuance. Et je suis compréhensive. Suffisamment du moins pour comprendre ta présence ici. Et ne t'inquiète pas pour le petit, il n'y a pas de raison qu'il sache un traître mot de tout ça, pas qu'il ne comprendrait pas, il est plus intelligent que la moyenne de son âge, c'est qu'il peut très bien vivre sans. Fis-je, avec une froideur implacable.
Je fermais les yeux quelques secondes, essayant de chasser cette colère silencieuse qui m'animait pour une raison que je n'arrivais pas à déterminer. Je réussis à articuler entre mes dents :
- Ne me prends pas pour ce que je ne suis pas, une idiote. Si tu es celle que tu prétends être, tu peux comprendre que je vois ta venue ici comme une menace à ma famille. Que tu veuilles du bien ou du mal.
Je levais ma main et lui montrais le cercle d'alchimie que mon père avait gravé un soir d'ivresse dans la paume de ma main, et que j'avais fait tatoué. Il n'y avait eu aucun motif pour cet acte de pure barbarie provenant de mon géniteur, mais il m'avait confié qu'il avait été en colère en se rendant compte que nous n'apprenions pas l'élixirologie parce que personne ne pouvait nous l'apprendre. Ce cercle était sa promesse qu'un jour, cette science n'aura plus de secret pour nous. Et ce jour-là était arrivé, même si c'était tout sauf grâce à lui.
C'était mon arme, ma sécurité de dernière seconde, mon ultime pouvoir pour quiconque menacerait ce qui m'était chère. Et c'était une mise en garde.
- Je ne suis pas chez moi, en quelque sorte. Il n'appartient pas à moi de te mettre à la porte ou de t'autoriser à rester. Cependant, je te donne deux conseils qu'il vaut mieux que tu gardes bien pour toi : le premier, c'est que tout ce qui existe ici, ma présence, celle de ma famille, n'a jamais existé pour le monde extérieur et n'existera jamais. Le second : Ne t'attache pas trop à ce qui peut filer entre les doigts. Et à ce qui ne t'appartient pas de revoir.
Kazu entra à ce moment-là avec à sa suite Inaku et me jeta un long regard qui en disait long sur ce qu'il pensait de mes mises en garde. Il était peiné de me voir autant sur la défensive, mais il ne me disait rien parce qu'il comprenait que j'avais de bonnes raisons, et que mon passé en faisait partie.
- Malagan. Mademoiselle Kane peut rester autant de temps qu'elle veut. Si tu souhaites ne pas rester, tu peux prendre les enfants et les emmener au chalet du médecin. Je ne veux pas que tu te sentes menacer, surtout avec ton passé.
Je regardais Kazu droit dans les yeux, avant de jeter un regard à la visiteuse.
- Je reste. Quand on marque son territoire, on s'y tient. Et La Renarde n'y déroge pas.
Je sortis sans un regard pour la jeune femme et fis signe à Inaku de me suivre à l'étage. Ma colère était redescendue, mais ma névrose commençait à me ronger. Je m'étais sentie menacée et j'avais réagis au quart de tour. Je m'en voulais un peu, j'y étais allée fort, mais au moins, ce qui était fait n'était plus à faire.
Dernière édition par Malagan Seika le Ven 5 Déc - 18:24, édité 1 fois
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Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Sam 1 Nov - 20:12
À mon retour de l'étage, il n'y avait plus que Kazu revenant de la chambre du rez-de chaussée, et Amélia, tapotant du doigt sur la table. Je cherche des yeux ma soeur, ce qui n'échappe pas au maître de maison. Quand je croise son regard et m'apprête à lui demander où elle était, il soupire et me montre la table.
Viens, il faut que je t'explique quelque chose Inaku.
Le ton qu'il utilise me surprend. Je reste un moment immobile, puis finit par m'asseoir à table, en face de lui et à côté d'Amélia. D'ailleurs, celle-ci ne tarde pas à exprimer son mécontentement.
Bon alors, c'est qui cette fille ?
Je reste silencieuse. Kazu baisse les yeux, prend une grande respiration et commence de nous raconter la vie de notre invité. Il parle calmement, un brin d'émotion dans la voix. Il ne fuit pas notre regard. Au fil de son récit, l'image que j'ai de l'inconnu qui se doit se trouver avec Malagan change. Touché par ce discours, je ressens de la compassion pour elle. Elle qui a dû vivre avec un seul ami. Elle qui a dû subir des atrocités sans nom au nom de la science. Mais quelque chose me préoccupe néanmoins. Elle a commis l'acte irréparable. Comment lui faire confiance ? Car même si elle pouvait placer ça sous le prétexte d'une vengeance, elle a exactement fait la même chose qu'ils ont fait à ses parents. Qui est le plus juste dans tout ça ?
Immédiatement, le regard de mon père me revient en tête. Ce regard glacial et dure qui vous paralyse et stoppe le sang dans vos veines. Après la pitié prend place en moi la peur. L'angoisse d'avoir à revivre cette scène horrible. Est-ce que cette elizabeth est digne de confiance ? Est-ce que le fait que Kazu lui fasse confiance suffise à penser qu'elle n'est pas dangereuse ? Pendant tout ce récit, une foule de sentiment se bousculent. Je ne sais plus quelle attitude adopter face à notre invité. Que cherche-t-elle en venant retrouver le seul qui la traitait convenablement ? Je regarde Amélia qui semble également intriguée. Elle ne dit rien mais son regard montre une intense réflexion. Lorsque Kazu termine son histoire, un instant de silence s'installe, apportant son lot de tension. Mes yeux quittent Kazu pour regarder la porte de la chambre d’où il est revenu.
Tu t'inquiète pour ta soeur n'est-ce pas ?
Sans bougere mon regard je murmure
Je dois avouer que oui. Même si ta protégée semble innoffensif en apparence, elle a commis le même acte que papa. Et tu sais à quel point j'ai souffert de ça. Si je perdais Malagan à cause de cette femme, je n'aurais plus de raison d'être là avec toi tu comprends ?
Est-ce que tu te vengerais d'elizabeth ? demande-t-til calmement
Je le regarde brièvement avant de me lever et de lui tourner le dos
Nan... j'irais rejoindre Malagan tout simplement.
Je commence à marcher vers la chambre dans laquelle se trouvait les deux filles et entends Kazu se lever. Il me devance et me déclare d'un ton un peu dure qu'il m'en empêcherais... pour Shosuke. Cette remarque me titille. Que ferai-je réellement si mon ange-gardien changeait de monde ?
Il me devance et écoute à la porte avec un regard attristés. Je reste en retrait, silencieuse. Finalement, il ouvre la porte et je m'avance derrière lui pour aussitôt chercher Malagan des yeux, qui a mon grand soulagement est parfaitement en santé. Je soupire et entends Kazu parler à ma soeur. Je ne dis rien. Comme beaucoup de fois, je la laisse maître de la situation et lui fait confiance quoi qu'elle décide. Elle paraît en colère mais affirme vouloir rester sur ce qu'elle appelait "son territoire". Je la regarde sortir et me faire signe de la suivre. Je ne lui emboîte pas le pas tout de suite. Je regarde Kazu, puis Elizabeth, un peu perdue. Je ne savais plus quoi penser, car le regard que me donnais Elizabeth n'était pas celui d'un tueur, mais plutôt d'une âme malchanceuse qui cherche désespéramment un peu de bonheur. Est-ce du bluff ? Je finis par baisser le regard, un peu gênée et monte à l'étage.
Je savais qu'à ce moment-là, il n'y avait que moi pour consoler Malagan. Plusieurs fois, elle était en colère, mal à l'aise ou que sais-je et ma patience couplée à ma douceur parvenait à l'apaiser ou du moins à améliorer quelque peu sa journée. Je pousse doucement la porte de sa chambre qui grince avant de la voir sur son lit, assise, le regard par terre, le regard durci, sûrement par la conversation qu'elle venait d'avoir. Ma main vient frotter le bras opposé, montrant ma timidité. Regardant autour de moi histoire de me calmer et me détendre, je commence avec une petite voix. T Euh... je sais ce que t'as dit cette jeune femme... Kazu m'a raconté
Je m'avance gentiment et m'assied à côté d'elle.
Moi aussi j'ai peur. Elle a commis le même acte que papa et c'est ce qui fait que je ne peux lui faire confiance. Vu comme j'ai souffert ce jour-là, savoir que quelqu'un comme lui traîne chez nous ne me plaît pas beaucoup
Comme d'habitude pour la consoler, je lui passe la main derrière le dos et la câline gentiment
Mais quand je la vois, son regard reflète plus quelqu'un d'innocent qui n'a pas été gâté par la vie et qui s'est battu pour s'en sortir...
J'aurais voulu rajouter qu'elle me faisait penser à sa propre situation mais je sais qu'elle n'aurait pas aimé que je la compare à l'intrus sur son territoire, alors je me contente comme conclusion de ces quelques mots
Tu crois pas ? finis-je
Je la regarde enfin.
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Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Dim 2 Nov - 0:17
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Les filles parties à l'étage, je me retrouvais seule avec Kazu. Il me demanda de le suivre, mais je refusai. J'avais besoin d'être seule quelques minutes, d'être au calme pour réfléchir. Il repartit vers la cuisine pour retrouver Amelia. J'ouvris la fenêtre, un peu d'air ne pouvait que faire du bien, et posai mon coude sur le rebord, ma main soutenant ma tête, regardant le ciel nocturne. Je n'aurais peut-être pas dû lui raconter tout ça, elle avait l'air de n'en avoir rien à faire, finalement. Elle s'est même moquée de moi et m'a menacée, la garce. Ah ! ''La Renarde'' ! Rien de plus que de petites rumeurs qui circulent dans le coin, une petite voleuse de bas étage, en comparaison à la grande Souris Blanche. Ce ne sont pas de petits vols à l'étalage de morceaux de pain qui font un bon voleur, il n'y avait pas de quoi être fière et hautaine à ce point. Je ne pouvais m'empêcher d'esquisser un sourire narquois en repensant à ce qu'elle m'avait dit. ''Protéger son territoire'', quelle bonne blague, comme si cet endroit lui appartenait. Elle n'avait pas pissé sur le mur comme un chien pour que cet endroit soit à elle, à ce que je sache. Quoique, on ne sait jamais. Dire qu'au départ, c'était celle qui me paraissait la plus intéressante. Non pas qu'elle ne le soit pas, bien sûr, mais je déteste les gens qui me prennent de haut. Si elle avait été plus agréable, j'aurais peut-être eu certaines choses à lui apprendre, à cette jeune fille. On ne s'entendrait peut-être pas très bien dans le futur, mais au moins, tout était clair. Pas de secrets, ou presque. La plus jeune avait l'air plus gentille, et surtout plus compréhensive. En la voyant entrer et me regarder plus tôt, il était facile de deviner que Kazu lui avait tout raconté, probablement dans les moindres détails. Mais j'avais vu à son regard qu'elle, elle comprenait. Bref, cessons ces réflexions inutiles. Je fermai la fenêtre, puis pris la direction de la sortie. J'entendais les filles discuter à l'étage. Inaku tentait de rassurer Malagan, et parlait de leur père. Quelque chose qui l'avait marquée, apparemment, et que lui et moi avions en commun. Ça ne pouvait être que le vol, ou le meurtre. Et si ça l'a tant choquée que ça, ça ne pouvait pas être le vol, sinon, elle ne serait pas aussi proche de sa sœur. Le père avait donc tué quelqu'un. Des renseignements intéressants. Après cela, Inaku continua de parler à Malagan, en lui racontant ce qu'elle ressentait en voyant mon regard. Ce qu'elle disait était adorable, et je ne pus m'empêcher d'afficher un sourire rempli de tendresse devant de tels propos. Finalement, ça avait du bon, d'être à moitié chauve-souris. Je décidai d'arrêter d'écouter, et de retourner à la cuisine. Là, Amelia m'accueillit, avec un air très curieux. « Dites... Je peux toucher ? - Je... vous demande pardon ? En voilà une drôle de question. Que voulait-elle donc toucher ? Elle avait les joues rouges et un drôle de regard, sans doute avait-elle bu un ou deux verres de trop pendant que nous nous étions absentés... - Vos oreiiilles ! Il paraît qu'elles sont toutes douces ! - Euh... Oui, si vous voulez... - Géééééniaaaaal... hips ! » Je la laissais faire, regardant en direction de Kazu, qui haussa les épaules. Nous nous assîmes tous les deux à table en riant de cette situation, Amelia ne comprenant pas ce qu'il se passait. « Dis moi, Elizabeth, tu veux quelque chose à boire ? Gênée, je répondis : - Est-ce que tu aurais... du jus de pomme ? - Bien sûr, pourquoi donc ? - J'adooooore ça ! Je n'arrête pas d'en boire depuis que je suis dehors ! » Kazu éclata de rire, et je fis de même. C'était comme si j'avais enfin retrouvé ce qui me manquait le plus au monde, une famille, avec tous les bons et mauvais points que cela implique.
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Dim 2 Nov - 15:19
Ce que la peur avait d’inhumain, c’est qu’elle ne donnait pas une raison à nos mots, nos propos. Il y a de ça, que cette Elizabeth est entrée ici avec tellement de facilité qu’un voile s’était levé sur une faille. Et la faille, c’était moi.
Peut-être devrais-je lâcher un peu la pression qui entourait cette famille. Après tout, je n’étais que l’étrangère dans ce pays qui n’avait que faire d’une orpheline qui ramenait toute sa tribu. Ma colère retombait de plus en plus à mesure qu’Inaku parlait. Ses mots m’enveloppaient et je me souvenais de ces longues soirées sur le toit de chez nous, où nous discutions du monde, de ces aventures et de toutes ces richesses, loin de la réalité que nous avions tous découverts à un prix élevé. Ce chez nous que nous n’avions plus. Aujourd’hui, depuis ce fameux jour, j’étais en quête d’une illusion qui me condamnait à étouffer et asphyxier tous ceux qui approchait. C’était en faisant l’impasse sur cette panoplie de sentiments que je gardais la tête hors de l’eau dans mon esprit.
De toute façon, faire l’impasse sur des amis, c’était ne pas prendre le risque de les voir devenir des ennemis. J’avais vite compris ça quand je flirtais dans les jupons de la Mafia ou de petits gangs. Il n’était fiable que de se fier à nous-même et de remettre en cause absolument tout. Le nombre de fois où j’avais passé des nuits blanches à observer Kazu et Amélia durant des insomnies interminables prouvait sûrement que j’étais plus atteinte que je ne le pensais. Sauf que, je me rendais compte, dans les paroles d’Inaku, à quel point c’était un problème, cette paranoïa/névrose que je traînais depuis des années. Je savais que je tenais ça de Maman, du genre me lever six fois pour vérifier la serrure de la porte, le gaz ou alors le robinet de l’eau. La seule différence, c’est que Maman était morte et que c’était moi qui me faisais des idées.
Je pensais chaque mot de ce que j’avais dit à cette jeune femme. Je ne les regrettais pas, dans le sens où ils avaient été engendrés par cette névrose qui me dévorait. Cela ne m’empêchait pas d’éprouver une certaine compassion qu’Inaku avait comprise. Ce que j’avais surtout compris en l’écoutant, c’était que je paraissais presque monstre dans ma façon d’agir. Tant mieux. Il valait mieux qu’Elizabeth me déteste qu’elle ne m’apprécie. Je ne cherche pas d’ami, ni d’allié, je n’étais pas encore prête pour ça. Peut-être était-ce ce qu’Inaku essayait de me dire, que je devrais enfin laisser faire les choses, n’être que moi-même, loin de tout ce que j’avais pu faire. Mais si elle savait. S’ils savaient tous à quel point mes mains étaient sales. De sang. Ça me donnait envie de vomir à cause moi-même et de mon comportement vis-à-vis de cette fille.
- Tu ne crois pas ?
Je la regardais tristement. Inaku était ma corde sensible dont elle seule avait le secret. Elle faisait vibrer en moi les émotions que j’oubliais parfois. Je n’étais qu’une épave sans elle et sans Shosuke, et ça, je pense qu’elle avait très vite compris. Mais la peur que j’avais vue dans ses yeux me faisait plus mal qu’autre chose. Parce que je me disais que je luttais pour éviter de la voir alors que c’était moi qui l’engendrais. C’était moi la seule responsable de ses doutes qui l’animaient, des souvenirs que ça réveillaient, tout cela parce que je refusais d’avoir pitié d’Elizabeth. Et pourtant, j’en avais. Mais je ne pouvais pas, c’était plus fort que moi. Le visage de ma mère à l'expression vite et Inaku la regardant se vider de son sang en hurlant me revenait sans cesse quand la peur se pointait.
Je la pris dans mes bras, posant doucement sa tête contre ma poitrine et caressant ses cheveux en un geste tendre.
- Je crois, qu’il faut ne pas être toujours tout seul. Toi et moi nous avons peur parce qu’a fait Papa est une marque au fer rouge.
Je lui montrais ma paume de ma main où mon père avait gravé le cercle. Il n’était pas un souvenir de cette nuit-là, mais il était un souvenir de tout ce que la folie avait pu faire. Ma peau me piquait rien que d’y penser. Je secouais la tête et la posais sur le sommet de celle de ma petite sœur. Je pensais aussi à toutes ces fois où j’avais pensé partir d’ici. Quand je les voyais tellement heureux avec Amélia et Kazu, je me disais qu’il valait mieux que je prenne le large. Pour moi, ça ne serait pas les abandonner, mais seulement leur offrir une pause, qu’ils puissent penser à leur avenir sans se soucier de moi. Qu’ils puissent être seuls un peu et ainsi s’acclimater à la vie que pouvait leur donner Amélia et Kazu. Mais pour moi, c’était comme m’arracher le cœur encore battant. Cependant, l’idée germait doucement dans mon esprit et il semblait que ça valait le coup. Je ne désirais pas filer à l’anglaise, je comptais leur en parler et leur faire comprendre que je ne les abandonnais pas. Et j’en avais aussi besoin de ce break. J’avais encore des histoires à régler.
Mais pour l’instant, ce qui comptait, c’était la suite de cette histoire.
- Mais, cette femme a connu bien pire. Et ni toi, ni moi ne savons à quel point elle en a été marquée. Tu me dis voir de l’innocence et je te crois car je le ressens aussi. Mais je te demande de tenir compte de son passé, comme tu tiendrais compte du nôtre. C’est parce que toi et moi nous la comprenons que nous devons faire attention.
Je me redressais, la décalant pour pouvoir me lever. Je gagnais la fenêtre que j’ouvris. Dehors, le ciel brillait et l’air frais de la nuit se fraya un passage dans la chambre. J’aimais beaucoup cette vision, elle était apaisante. A cet instant, c’était réellement ce qu’il se passait en moi. J’étais soudainement sereine.
- Cependant, je ne t’empêcherais pas de faire sa connaissance. Mais il me faudra beaucoup de temps. Je préférais que Shosuke reste en dehors de ça. Il peut rester avec elle, temps que toi ou Kazu reste avec.
Je soupirais. Parfois, ce n’est pas parce qu’on avait vingt ans, ou qu’on avait vécu des choses dures qu’on savait toujours comment réagir. Il fallait que je présente mes excuses à Kazu. Mais, je désirais lui laisser le temps de retrouver son amie. Je grimpais sur le rebord de la fenêtre, m’accrochant à l’encadrement avant de me tourner vers Inaku.
- Je vais prendre l’air. Tu peux descendre si tu veux, va. Je ne m’éloigne pas, je vais dans le jardin.
Pieds nus et en chemise de nuit, je sautais sur le toit aux tuiles rêches avant de me baisser pour me laisser glisser le long avant que mes doigts accrochent le rebord de la gouttière. Je levais mes pieds et laissais tomber dans le vide, retenue par mes mains. Je trouvais appui sur le rebord de fenêtre en-dessous et me lâchais prise pour atterrir sur l’herbe.
Je marchais un peu, errant un peu ci et là, sans réellement but précis. Je n’avais pas trop froid, mais je sentais l’humidité entre mes doigts. Je regardais les lumières à l’intérieur et soupirais. Qu’est-ce que Maman me manquait. Inaku lui ressemblait terriblement et je trouvais ça à la fois magique et déconcertant. Elle avait sa douceur et sa compassion, ses grands yeux et sa silhouette chétive mais elle avait beaucoup des traits de Papa dans le visage. Mais, ce n’était pas aussi choquant que chez moi. J’avais beaucoup du physique de ma mère, mais le caractère de mon père, sans aucun doute. Et je comprenais que ce n’était pas facile.
Je fermais les yeux et m’assis sur la balançoire. J’avais pris ma décision concernant cette Elizabeth et ça n’allait pas beaucoup plaire à Kazu, que j’allais mettre au courant. J’acceptais de me montrer plus sympa avec elle, mais juste par politesse, mais il ne faudra pas compter sur moi pour être les meilleures amies au monde. Il vaut mieux qu’elle me déteste ou qu’elle pense que je n'étais qu’une misérable jeune fille capricieuse qu’autre chose.
Je regardais la lune qui disparaissait derrière un nuage et n’eus qu’une seule pensée qui me fit grincer des dents et me donna la nausée.
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Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku]
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Lun 3 Nov - 13:49
Le geste de Malagan ne me surprend pas. C'est un geste courant quand j'essaie de la consoler. Cela me permet d'aussi connaître la Malagan sensible et humaine. Le côté plus poétique de son être qu'elle se doit de cacher lorsque c'est la Renarde qui prend le relai. Je me laisse faire, attendrie par le geste d'affection qu'elle exécute. Je lui frotte doucement le dos et lui transmet toute la tendresse et la douceur sont je suis capable. Et je sais que j'en ai à revendre.
- Je crois, qu’il ne faut ne pas être toujours tout seul. Toi et moi nous avons peur parce qu’a fait Papa est une marque au fer rouge.
Oui, au fer rouge, c'est le terme exact. Cette scène s'agrippe et vous attriste. C'est un souvenir douloureux et indélébile dont il faut contrôler le flux d'émotion qu'il engendre pour ne pas sombrer dans la folie. Malagan est celle qu'il l'a le mieux réussi. Quand on la voit dans la rue, on a pas l'impression qu'elle ait été à ce point traumatisée. Elle reste fier et droite pour nous tenir Shosuke et moi par la main et nous faire avancer. Je ne la remercierai jamais assez pour cet effort qu'elle a dû faire sur elle pour résister.
La main qu'elle me montre me fait rester un brin surprise. Je me souviens l'avoir déjà vu étant petite, mais la revoir à nouveau aujourd'hui me fait ressentir tout autre chose qu'à l'époque ou je la voyais comme une chance que papa avait donné à sa fille. Maintenant, entouré de tout ce contexte morbide, elle m'apparaît comme une cicatrice, reflet d'un douloureux passé. Bien qu'elle est été utile pour survivre, elle fait ressortir l'auteur de cette marque, un homme devenu fou pour je ne sais qu'elle raison. Quelle histoire...
- Cependant, je ne t’empêcherais pas de faire sa connaissance. Mais il me faudra beaucoup de temps. Je préférais que Shosuke reste en dehors de ça. Il peut rester avec elle, temps que toi ou Kazu reste avec.
Je hoche la tête pour signifier mon accord. Je la regarde en silence monter à sur le rebord de la fenêtre. Je comprends alors qu'elle a envie d'être seule pour méditer sur tout ça. D'ailleurs, ma déduction se confirme par ses dires. Je lui réponds un "compris" plus pour lui indiquer que je l'avais entendue puis la laisse descendre. Je ne m'approche pas de la fenêtre pour vérifier si elle aurait l'idée de partir. Dans l'état d'esprit qu'elle se trouve, elle n'a aucune raison de filer. De plus, quelqu'un dont elle se méfie rôde dans sa maison. Elle ne prendrait pas le risque de laisser l'intrus gambader ainsi à sa guise. Je décide de la laisser digérer tout cela et redescend au salon.
Le spectacle que je vois me laisse bouche-bée. Amélia n'était plus la même et à voir les verres vides sur la table, je compris la raison de ce changement de comportement. Elizabeth et Kazu sont assis à la table et me regardent arriver. Je ne peux m'empêcher de me sentir gênée face à l'amie du maître de maison mais m'assied tout de même à côté d'elle.
Et Malagan ? Elle est toujours dans sa chambre ? demande Kazu gentiment
Nan, elle est dans le jardin, elle a besoin de méditer un peu... répondé-je simplement
Il me répondit par un "je vois" suivi d'un soupire. Je me tourne vers elizabeth et déclare d'une voix calme
Excusez-la elizabeth. Vous savez, ma soeur et moi on a eu pas mal de problèmes dans le passé, alors accueillir quelqu'un qui a déjà les mains sales ici, c'est pas facile, qu'importe qu'elle est beaucoup changé ou non...
Je laisse un silence s'installer avant de vouloir continuer, mais Amélia me devance
Bah ouais *hips*, ces ptiote, elles ont pas été gâté *hips*, t'as pas intérêt d'en rajouter une couche pasque sinon jte *hips* jte découpe capich'
Chérie tu as assez bu pose cette bouteille tente le mari
Ah m'touche pas toi. J'la sens pas cte fille. Avec cque tu m'as raconté là, elle à l'air d'une belle escroc
Kazu se lève, un peu touché par les paroles de sa femme et la force à se lever. La pauvre ne tenait presque plus debout. D'un regard vers moi, je comprends qu'il me demandait de l'aide. Je me lève à mon tour et porte Amélia avec Kazu. Elle crit de la lâcher, mais je la tiens fermement en lui disant de ce calmer.
C'est toi Inaku ? Tiens, tu trouve pas aussi, qu'elle est bizard cte fille ?
Je ne réponds pas. Bien sûr que quelque part, malgré sa vie difficile, j'avais du mal à lui faire confiance, mais je ne pouvais pas le dire ouvertement. Je préférais découvrir la personne et lui laisser une chance de me prouver qu'elle a changé. Péniblement, on amène Amélia dans sa chambre et Kazu lui fait un piqure pour l'endormir. Un peu essoufflée par l'effort fourni, je m'assied sur une chaise et la regarde dormir. Apparemment, seule Kazu semblait faire totalement confiance à notre invité. Sommes-nous trop méfiantes ou est-il trop naïf ? Après tout, il nous a bien fait confiance, à nous, enfant des rues dont il ne connaissait pas grand chose du passé.
Je suis sortie de mes pensées par Kazu qui m'invite à la laisser seule et à retourner vers Elisabeth. Je lui emboîte le pas et nous nous asseyons une nouvelle fois à table. Je me sers un jus de pomme et fixe elisabeth dans les yeux.
Sachez que pour ma part, je vous laisse une chance de me montrer vraiment qui vous êtes. Cela ne veut pas dire que je vous fait totalement confiance. Une part de méfiance sera toujours présente. Mais je vous laisse l'occasion de me prouver que j'ai tort de me méfier.
Je bois une gorgée avant de finir
D'ailleurs, d'un commun accord avec ma soeur, nous vous prions de ne pas vous approchez de Shosuke lorsqu'il est seul. Ne le prenez pas mal, mais il est encore vulnérable, c'est une simple précaution. J'espère que vous comprendrez
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Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku]
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Lun 3 Nov - 23:35
Visite de courtoisie.
Je regardais l'étrange spectacle qui se dressait devant moi, les bras croisés, posée contre le mur par l'épaule, et bien que je ne le montrais pas, j'étais amusée. La pauvre Amélia avait vraiment beaucoup trop bu. Et c'est ainsi que je découvris les ravages de l'alcool, et à quel point je détestais l'état dans lequel il mettait les gens. C'est étrange, quand on y pense. Une simple boisson, avec quelques ingrédients étranges, était capable de changer la personnalité d'une personne en seulement quelques verres, et même après être entrée dans cet état second, cette personne pouvait encore changer de personnalité au fil du temps. Drôle de chose que ce breuvage. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à Amélia. En seulement quelques minutes, elle est passée de la femme intriguée et curieuse à la femme méchante et irritable. Peut-être que la coucher était la bonne solution, en fin de compte.
Après ce petit sketch, Inaku revint vers moi, et nous retournâmes vers la cuisine, reprenant nos sièges, au moins pour la troisième fois de la soirée. Et une des dernières, je l'espérais, car cela commençait à me fatiguer de devoir me lever, m'asseoir, me relever... Inaku se servit un verre de jus de pomme, elle aussi. Si elle aime le jus de pomme, ça ne peut être qu'une bonne personne, c'était donc en accord avec mes impressions jusqu'à maintenant. Après s'être servie, elle me fixa, droit dans les yeux, et me dit : « Sachez que pour ma part, je vous laisse une chance de me montrer vraiment qui vous êtes. Cela ne veut pas dire que je vous fait totalement confiance. Une part de méfiance sera toujours présente. Mais je vous laisse l'occasion de me prouver que j'ai tort de me méfier. D'ailleurs, d'un commun accord avec ma sœur, nous vous prions de ne pas vous approcher de Shosuke lorsqu'il est seul. Ne le prenez pas mal, mais il est encore vulnérable, c'est une simple précaution. J'espère que vous comprendrez. Je bus mon verre à mon tour, en le tenant à deux mains comme un enfant, puis lui répondit : - Bien sûr, pas de problème. Je n'avais de toute façon pas l'intention de l'approcher plus que nécessaire. Ce petit a réveillé des souvenirs remontant à... Très longtemps. Je laissais un blanc s'installer, et repris un verre de ce liquide divin. Inaku me regardait, et semblait quelque peu stressée. Disons que... Quand la tragédie est arrivée, ma mère attendait un deuxième enfant. C'est quelque chose qui m'était complètement sorti de la tête, jusqu'au moment où j'ai eu Shosuke dans les bras, tout à l'heure. Vous avez beaucoup de chance d'avoir un petit frère comme lui, et il a beaucoup de chance de vous avoir comme sœurs. J'ai vite compris que dans votre trio, chaque sœur veille sur l'autre, et les deux veillent sur le petit. Vous êtes complémentaires, et votre relative sécurité est basée sur cette relation d'interdépendance. Cependant, si l'on enlève un maillon à la chaîne, elle se brise. Malagan entre dans la vingtaine, ce n'est plus l'adolescente qu'elle était auparavant. Un jour, il se peut qu'elle décide de partir, seule, pour une durée indéterminée. Elle pourrait partir quelques mois, le temps d'une pause, ou partir pour toujours et recommencer une nouvelle vie, se trouver un travail honnête, fonder une famille... Et à ce moment là, qui se chargera de votre sécurité, à toi et Shosuke ? Kazu commence à vieillir, il n'est plus autant en forme que quand je l'ai connu, c'est indéniable. Et Amélia m'a l'air assez imprévisible. Je laissai encore une fois un blanc, pour lui laisser le temps de réfléchir à ce que je venais de lui dire. Au moment où elle voulut me répondre, je continuai. Ce que tu dois faire, Inaku, c'est montrer à ta sœur que toi aussi, tu es forte. Tu ne dois pas rester la petite sœur gentille et toute douce pour le reste de ta vie. Montre lui que tu peux t'occuper de toi et de Shosuke toute seule, montre lui que tu peux être indépendante, toi aussi. Dans ce monde, les gens trop bons n'arrivent à rien. Il faut faire des sacrifices. Et quelque chose de malsain se trame dans ce pays, bien que je ne sache pas quoi. Ta sœur pourrait être en danger. Trouve un moyen de lui montrer que tu es aussi forte, voire même plus, qu'elle. Tu en es largement capable. Penses-y. »
Après cette bien trop longue tirade, je repris un verre. C'était déjà mon cinquième, et la bouteille commençait à se vider dangereusement...
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Lun 17 Nov - 17:01
Finalement, je décidais de regagner la cuisine, pour voir ce qu'il s'y passait. Trainant un peu les pieds, peu pressée de regagner cette jeune femme. J'espérais secrètement qu'Inaku en avait appris un peu plus sur elle car l'opinion d'Inaku comptait beaucoup pour moi. Bien qu'elle idéalisait toujours tout le monde, elle savait voir le bon dans les gens et j'avais besoin d'en prendre conscience car ce trait m'échappait assez souvent.
Je ne pris pas la peine de faire le tour, je passais par la porte fenêtre du boudoir grâce à la clef caché derrière le poulet en faire forgé que Kazu avait ramené de son dernier voyage dans le West. Il était affreux, mais il l'adorait. Alors avec Amélia, on a réussi à négocier en lui promettant de ne pas l'utiliser pour nos exercices en alchimie mais à condition de le laisser dehors. On a quand même trouvé une utilité à ce bon gros poulet.
Je poussais la porte et sentie mes joues se réchauffer à mesure que je m'avançais dans l'habitacle du boudoir. Il était aménagé avec un petit divan en fasse d'une impressionnante cheminée et d'un coffre renferment l'héritage de la grand-mère à Kazu, dont des peignes et des poupées extrêmement effrayantes. Le boudoir était la pièce de repos d'Amélia, elle l'utilisait pour méditer et pour être seule. Elle m'avait dit qu'elle la partageait avec moi car comme elle, j'avais un esprit qui aimait la paix du silence. Je lui en avais été très reconnaissante et aujourd'hui encore. Le boudoir était relier à la chambre de Kazu et Amélia qui possédait deux entrées et à la salle à manger.
Alors que j'allais pousser la porte menant à la salle à manger, j'entendis des voix. Curieuse comme personne, je tendis l'oreille, cherchant à capter ce qu'il se disait. Je reconnus la voix de cette fameuse Elizabeth. Je serrais les dents par réflexe.
- ... êtes complémentaires, et votre relative sécurité est basée sur cette relation d'interdépendance.
Je plissais les yeux, attendant qu'elle continue. Je ne savais pas trop de quoi elle parlait, mais au ton de sa voix, je devinais un "mais" qui je sentais, n'allait pas me plaire. Je ne réussis pas à entendre si Kazu était avec ma sœur et elle, mais je me doutais bien qu'elle s'adressait à ma petite sœur.
- Cependant, si l'on enlève un maillon à la chaîne, elle se brise. Malagan entre dans la vingtaine, ce n'est plus l'adolescente qu'elle était auparavant. Un jour, il se peut qu'elle décide de partir, seule, pour une durée indéterminée. Elle pourrait partir quelques mois, le temps d'une pause, ou partir pour toujours et recommencer une nouvelle vie, se trouver un travail honnête, fonder une famille...
Cette fois-ci, je serrais le poing, en proie à un agacement total et à une certaine colère qui se tapissait en attente de pouvoir sortir. De quoi elle se mêlait ? Cela ne la concernait pas. De fait, qui était-elle pour juger ou avancer des choses dont elle n'a ne serait-ce aucune idée ? Ce n'est pas une fille qui avait grandi en laboratoire qui allait pouvoir dire ce que j'allais ou non faire. Partir pour toujours et recommencer une nouvelle vie ? Est-ce qu'elle se rendait compte de la connerie qu'elle était en train de dire à ma sœur ?
- Et à ce moment là, qui se chargera de votre sécurité, à toi et Shosuke ? Kazu commence à vieillir, il n'est plus autant en forme que quand je l'ai connu, c'est indéniable. Et Amélia m'a l'air assez imprévisible. Ce que tu dois faire, Inaku, c'est montrer à ta sœur que toi aussi, tu es forte. Tu ne dois pas rester la petite sœur gentille et toute douce pour le reste de ta vie. Montre lui que tu peux t'occuper de toi et de Shosuke toute seule, montre lui que tu peux être indépendante, toi aussi. Dans ce monde, les gens trop bons n'arrivent à rien. Il faut faire des sacrifices. Et quelque chose de malsain se trame dans ce pays, bien que je ne sache pas quoi. Ta sœur pourrait être en danger. Trouve un moyen de lui montrer que tu es aussi forte, voire même plus, qu'elle. Tu en es largement capable. Penses-y.
Mon sang ne fit qu'un tour. Je poussais la porte avec violence avant de me précipiter dans la pièce à côté. Il me fallut énormément de self-contrôle pour ne pas lui mettre mon poing dans la figure. Je plantais mes ongles dans le bois tellement la rage me donnait des envies de massacre et d'effusion de sang.
- Il va falloir que tu m'expliques pour qui tu te prends. Tu débarques ici avec l'impression de connaître tout de tout le monde et tu te donnes le droit de juger ce que tu ne sais clairement pas. Pour qui tu te prends à dire de ma sœur qu'elle est faible ? Tu crois donc que je ne sais pas que ma sœur est largement capable de s'occuper d'elle et de Shosuke ? Tu n'as pas vécu ici, tu ne sais pas ce qu'elle a appris, ce qu'elle sait faire, ce qu'elle a vécu et encore moins à quel point elle est forte. Et en plus de tout ça, tu te permets qui plus est, de carrément lui sous-entendre de se mettre en danger pour me prouver qu'elle est forte ? Je crois qu'il y a une chose que tu n'as pas saisi. Ce n'est pas parce que Kazu t'a parlé de nous que ça te donne le droit de te pointer ici et de donner un avis dont on a clairement rien à faire. Fis-je avec froideur et colère, en me retenant d'hurler de peur de réveiller Shosuke.
Je jetais un regard à Inaku avant de dévisageais à nouveau cette... cette garce. Je lui offris un sourire assassin. Il valait mieux pas que je tente de lui faire quelque chose, je n'avais clairement pas envie de créer une bagarre dans la demeure de ma famille adoptive.
- Inaku n'a pas peur des sacrifices. Elle en a fait plus que j'ai dû en faire. Et qu'importe ce qui se trame dans ce monde, mon frère et ma sœur survivront. Et moi aussi. Alors remballe tes belles paroles, parce que ma famille s'occupe très bien d'elle-même. On se passera très bien de toi.
Ne pouvant résister plus longtemps à la tentation, je saisis la bouteille de jus de pomme et lui jetais le contenu à la figure. Ce n'était pas ce que j'avais fait de plus mature dans ma vie, mais disons que c'était ça ou une gifle. Par respect pour Kasu, je ne souhaitais pas mettre la maison sans dessus dessous. Je reposais la bouteille sur la table sans quitter du regard la femme.
Je savais qu'Inaku avait saisi ce que je voulais dire et j'osais espérée que je ne lui avais pas fait peur. J'étais rarement aussi méchante verbalement et mon comportement avec cette inconnue était tout aussi inhabituel. Mais Inaku était grande, elle saurait que je n'avais pas apprécier que cette fille se mêle de ce qui ne la regarde pas. Je lui dis quand même :
- Je suis désolée Inaku, j'ai encore pris ta défense. Il me faudra beaucoup plus de temps pour essayer de ne serait-ce que de l'accepter. Si c'est un jour possible.
Je sentis seulement maintenant la douleur dans mes ongles que j'avais tous cassés en essayant de contenir ma rage. Du sang s'écoulait de certes et j'en fus presque désolée pour la table griffée. J'essayais de retrouver mon calme en inspirant et expirant doucement, imperceptible. Je toquais sur le bois de la table avec une irrégularité que seule Inaku comprenait.
Nous avions inventée notre propre morse, quand nous étions petites. C'était venue de la fois où nous avions été puni chacune dans notre chambre. Seul un mur nous séparait, mais nous avions eu l'impression que c'était la fin du monde à cette époque. Dès que la sanction avait été levée, nous avions mis au point cette technique de communication. Nous avions énormément développé notre vocabulaire et nous avions même pris le temps de tout rédiger dans un livre. Je pense que globalement, nous devions atteindre les plus 2000 mots. Cela faisait un moment que nous ne l'avions pas utilisé, mais je savais qu'elle allait comprendre. Elle comprenait vite.
Tiens-toi prête au cas où elle réagirait mal. Sinon, tu iras lui chercher une serviette.
Dernière édition par Malagan Seika le Ven 5 Déc - 18:32, édité 1 fois
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Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku]
Sujet: Re: Visite de courtoisie. [w/ Malagan & Inaku] Mer 19 Nov - 22:25
Visite de courtoisie.
Et voilà que je me retrouvais trempée jusqu'aux os, recouverte de ma boisson préférée, quelle ironie. Cette fille commençait réellement à me taper sur les nerfs. Pile quand je croyais avoir enfin retrouvé le climat de paix que je cherchais, il a fallu qu'elle intervienne, avec sa paranoïa maladive. Tout ce que je voulais faire, c'était mettre en garde Inaku et qu'elle n'était peut-être pas autant en sécurité que ce qu'elle pensait. J'avais la tête baissée, et mes lèvres tremblaient à cause de la nervosité, allant de bas en haut de manière indescriptible, comme si pendant une fraction de seconde je souriais, et à la suivante, j'avais un air indifférent. Et en plus de ça, quelques larmes se mirent à couler sur mes joues, quelle honte. Je relevai la tête et me léchai les doigts, avant de m'adresser à Malagan.
« Comment oses-tu ? Je sais bien que tu ne m'aimes pas, mais ce n'est pas une raison pour être aussi violente. Et puis... Tu n'as rien compris... Tout ce que je veux, c'est vous aider. Bien sûr qu'Inaku n'est pas faible. Mais elle a encore des progrès à faire. Et c'est aussi le cas pour toi, bien sûr. Tout le monde peut progresser, même si l'on a déjà un bon niveau. Ce que je vois, c'est qu'elle repose beaucoup sur toi, et je pense qu'elle devrait réellement commencer à songer à devenir moins dépendante de toi qu'elle ne l'est.
Je me levai et me dirigeai vers la fenêtre, regardant les quelques lampadaires que l'on pouvait apercevoir d'ici. L'avantage, c'est qu'en plus, je pouvais voir les sœurs dans le reflet de la fenêtre, au cas où.
- Ce que je vois, c'est que tu essaies de te positionner comme une dominante, juste parce que tu es la plus vieille de la fratrie. Et bien que ce jugement était valable à l'époque où vous vous êtes retrouvés seuls tous les trois, aujourd'hui, vous avez tous grandi, et ta sœur est largement capable de prendre des décisions pour vous trois. Il n'y a que toi qui parle depuis que je suis arrivée, la pauvre Inaku ne peut même pas placer la moindre parole. Tout ce qu'elle a fait, c'est se présenter et lancer la conversation. Après ça, à chaque fois que tu étais là, on ne l'a plus entendue. Tu as la chance d'avoir une famille, toi. Alors ne commence pas à gâcher cette chance en te prenant pour le Généralissime dès qu'un inconnu entre dans cette maison. D'autant plus que tu es hébergée ici par Kazu et Amelia. Ne prend pas tout pour acquis aussi facilement, ma grande.
Je me retournai à nouveau vers les filles, les joues humides, les larmes me venant de plus en plus aux yeux.
- Bon sang, en entrant ici, j'ai vu ce que j'ai pris pour une famille modèle dans laquelle j'aurais peut-être pu m'intégrer, mais on dirait bien que je me suis trompée...
Je détournai le regard, les larmes se mettant à couler à plus vive allure. Je ne voulais pas qu'elles me voient dans cet état. Je repris position face à la fenêtre, leur tournant le dos.