Bonjour, je me présente, Commandant Alex Louis Armstrong, digne héritier de la noble famille Armstrong, que la nature a doté de bien des talents, comme un don pour la sculpture, le dessin, ou encore la danse ! Je suis la preuve vivante que ces talents se lèguent de génération en génération. Oui, c'est vrai, je suis quelqu'un de fier en ce qui concerne mon patrimoine, mais il y a de quoi, non ? Enfin, sachez plus que tout que cette fierté qui est mienne ne m'empêche en rien d'être un homme qui cherche à faire le bien autour de lui, avec le cœur sur la main. Je sais bien que dire cela est loin du concept de modestie, mais je me dois de vous le dire, j'essaie d'être le plus honnête possible. C'est une qualité qui va avec ma droiture naturelle, droiture que je me dois d'appliquer, au nom de la loyauté universelle !

Ce qui est loyal aussi, c'est de ne pas frapper un homme à terre. Ou ne pas frapper un homme du tout. C'est vrai qu'entendre cela de la bouche d'un officier militaire, c'est un comble, mais c'est pourtant la vérité. La violence est quelque chose que je déteste. Je ne me bats contre les ennemis du pays que parce que le pays me le demande. C'est ici qu'il faut apporter la paix avant tout, mais ce n'est pas une raison pour reporter nos guerres chez quelqu'un d'autre. J'ai la violence gratuite, et plus particulièrement le meurtre, en horreur. Ôter la vie d'un homme, c'est indigne de l'humanité.


Certains dans l'armée disent que je suis trop sensible, peut être que c'est à cause de cela, de ce que je viens de vous expliquer. Après tout, personne ne pourra vous dire ne jamais m'avoir vu fondre en larmes soudainement, après avoir entendu une bonne nouvelle. Personne ne pourra jamais vous dire ne pas m'avoir vu enlacer puissamment mes amis, mes compagnons, même parfois mes subordonnées. C'est une preuve de mon amour pour l'humanité, tout ça. Preuve de mon amour pour mes proches, aussi, bien sûr. La seule façon possible et imaginable pour que j'ai recours à la violence, ce serait sûrement de s'attaquer ouvertement à des personnes que je porte dans mon cœur. Si jamais cela arrive, et même pendant quelques secondes, je susi un homme qui ne ressemble en rien au digne Armstrong que je me vante d'être. Je regrette ces moments.

Mais que ce soit une preuve de sensibilité ou non, c'est là ma façon d'être.

Alex Louis Armstrong ne peut changer le caractère d'Alex Louis Armstrong...

Muscles. Moustache. Etoiles. Voici les mots les plus importants quand il s'agit de mon physique, celui d'Alex Louis Armstrong !

Muscles.

Voyez, du haut de mon mètre 90, comme ma musculature est éduquée, domptée, élevée ! Sentez cet art oublié de tous, cet art qui permet d'apporter la vérité et le bonheur autour de soi, qui fait rire et pleurer, cet art pourtant indispensable que tous croient facultatif...Sentez, sous cet uniforme bleu de l'armée d'Amestris, qui m'a été fait sur mesure de part ma taille extravagante, que je tiens de mes gènes. les gènes de la famille Armstrong. Dans mes chaussures marrons se trouvent des pieds travaillés. Dans mes gants d'aciers se trouvent des mains travaillées. Sentez les...

Feel the muscles !!

Moustache.

La pilosité faciale bien taillée est une obligation chez les nobles hommes de la famille Armstrong. Je fais honneur à cette tradition en portant, devant mon visage carré et sous mon nez quelconque, une moustache aussi blonde que ma seule mèche ,retroussée vers le bas, de cheveux. Le fait est qu'à part cette unique mèche sur le devant de mon crâne, je suis chauve, je garde donc précieusement cette petite portion de cheveux. Être chauve n'a rien de honteux, certes, mais la pilosité capillaire est importante, c'est indéniable. Je me dois aussi de garder ces cheveux, au nom de ma pilosité sourcilière inexistante. Je ne vous le fais pas dire, mes ronds yeux bleus se sentent bien seuls sans sourcils.

Etoiles.

Je ne puis m'en empêcher. Je ne sais d'où elles viennent. Je suis peut être l'élu, moi, Alex Louis Armstrong. Moi, simple commandant, qui fait souhait de paix dans le monde, suis doté d'un pouvoir extraordinaire. Celui d'invoquer les étoiles. En effet, à chaque fois que j'exhibe mes magnifiques muscles, ou que quelque chose se passe sur mon visage, elles sont là, pour accentuer mon effet, quel qu'il soit. Je ne m'en plains pas. Elles me rendent...unique.

Moi, Commandant Alex Louis Armstrong, suis fier d'être comme je suis, et suis fier d'être comme je le suis ! C'est mon devoir, en tant que noble héritier de la grande famille Armstrong !

J'étais fier. Que j'étais fier, lorsqu'au début de notre siècle actuel, alors je n'étais Alchimiste d'Etat que depuis peu, on m'envoya en mission de la plus haute importance ! Bon, à vrai dire, je n'avais pas trop écouté en quoi consistait la mission. Je me vois encore, dans le bureau de l'officier qui me l'avait annoncé. Tout de suite après avoir entendu la bonne nouvelle, j'avais arraché le haut de mon uniforme et pris la pose de culturiste. Des étoiles accompagnaient mon visage.
Je ne l'écoutais qu'à moitié, car je m'imaginais annoncer avec fierté à toute la noble famille Armstrong mon importance dans l'armée. Pourtant, je me débranchais de cette belle image familiale lorsque le mot « Ishval » fit son irruption dans la conversation. Bien sûr, j'avais entendu parler de cet innocent enfant abattu par mégarde, comme tout le monde, je savais qu'il y avait des tensions entre Amestris et Ishval. Mais je n'aurais jamais deviné que ces deux contrées en viendraient à se livrer une guerre. Pire encore, jamais ne me vint l'idée d'être utilisé dans cette guerre, en tant qu'alchimiste et non en tant que soldat ! L'idée de refuser cette mission germa dans mon esprit. Mais cela reviendrait à se retirer de l'armée, ou au meilleur des cas, d'être couvert de honte pour l'éternité. Je ne pouvais faire ça. Ni pour ma fierté personnelle, ni pour la fierté de la famille Armstrong.

Moi, Alex Louis Armstrong, Commandant de l'armée et Alchimiste d'Etat, avait accepté d'agir en tant qu'arme pour Amestris, contre Ishval. Je m'y sentais obligé. Pourtant, je ne savais pas où cela pouvait nous mener. Qu'allais-je faire une fois sur place ? Tuerais-je des Ishvals sans me poser de questions ? Allais-je être obligé d'invoquer la self-defense ? Allais-je devoir abattre des enfants de sang froid juste parce qu'on me le demandait ? Je ne savais pas. Je ne savais plus rien. Je saluai l'officier et sortais du bureau sans même reprendre mon haut. Pendant que je me dirigeais vers un lieu auquel je n'avais même pas réfléchi, je me grattai le menton. Il était sensiblement nu. Peut-être qu'une barbe ne m'aurait pas fait de mal à l'époque. Ou peut être autre chose...Une moustache ! Je devais me faire pousser une moustache, elle m'irait à ravir !
Je m'arrêtai net dans un couloir, bras et tête baissés. Je ne devais pas réfléchir à quelque chose d'aussi futile que ma pilosité faciale dans ma situation actuelle ! Mon départ était prévu pour dans deux jours, je prévoyais de passer ces deux jours sans sortir de chez moi. Je ne savais même pas pourquoi. Je l'avais décidé, c'est tout.

Je restai allongé, soit sur le canapé soit sur mon lit. Je ne pensais à rien. Ou du moins j'essayais, car je ne devais penser à rien, parce que dans moins de 48 heures, j'allais partir en guerre...

Les deux jours passèrent aussi vite que si la fatalité était venu taper à ma porte. Tôt le matin, je me revêtis de mon uniforme bleu, que je recouvris exceptionnellement d'une cape grise/beige. Une cape d'alchimiste, vraisemblablement.
Je montais dans le train, sans un mot adressé à quiconque. Je m'assis, plus discret que je ne le fus jamais, et j’attendais mon départ. J’attendais pour que le noble Armstrong que j'étais parte en guerre.

A peine arrivés, nous fûmes mis dans l'ambiance ; des cris, des effusions de sangs, des explosions entendus au loin. L'odeur des corps calcinés, du sol meurtri, de la poudre à canon...de la chair à canon aussi. Au loin, nous vîmes des montagnes de corps morts. Des Ishvals. Je me demandai s'ils étaient innocents, s'ils avaient mérité leur mort. Même si personne ne mérite de mourir dans une guerre, pas même la pire des crapules. Depuis toujours, je me persuadai que les guerres étaient le résultat des esprits malades d'êtres humains dérangés, et que les guerriers qui y participaient n'étaient que des pantins idiots. A la fin, on me vit moi, en guerre en tant que guerrier. J'étais censé apporter la mort au peuple Ishval, ils nous l'avaient fait comprendre clairement.
On nous mena aux campements, et nous y déposâmes nos maigres bagages. Pratiquement tous les alchimistes présents faisaient des têtes de dépressifs. Moi y compris. Après avoir posé mon sac, j'essayai de poser, pour me dégourdir les muscles, mais je ne pus rien faire. C'était comme si mon corps se rendait compte d'où il était avant ma tête. Mes étoiles tombèrent et disparurent. Peut être qu'elles ne reviendraient jamais, peut être pas.

Si jamais elles revenaient, ce serait après que je me sois débarrassé de ma position. Mon écœurante position...
« Me voilà pantin idiot » pensai-je.

Les jours passèrent, les morts aussi. Je ne sais pas si c'est bon ou mauvais, mais les morts passèrent de l'autre côté. Moi, je n'avais pas encore ôté la vie d'un ennemi. Je ne savais pas si cela allait tarder ou pas. Je n'avais fait qu'assommer. Assommer des hommes qui voulaient me tuer, les yeux pleins de rage et de haine. Envers moi ? Envers Amestris ? Peut être les deux.
Moi, je ne les haïssais pas. Je ne leur voulais pas de mal. Je ne voulais que la paix. Mais, bien sûr, il était trop tard pour une telle chose. Une chose inutile. C'était la guerre, et j'étais un guerrier, que je le veille ou non.

Je ne le voulais pas.

J'étais triste, je n'allais pas pouvoir supporter de telles choses longtemps. J'essayais de l'expliquer à mes supérieurs, je leur disais même que ce combat était insensé ! Mais c'était inutile.
J'allais bientôt éclater. Les jours passèrent encore. Et j'éclatai. Je n'ai que des bribes de souvenirs concernant ce jour.

Un Ishval, avec un couteau. Je frappai le sol de mes poings, pour nous séparer d'un mur tous els deux. Mon corps entier tremblait. Un petit garçon Ishval était juste derrière moi. Un soldat d'Amestris lui fonça dessus. J'entendis ses pas, et je me retournai. Pour voir quoi ? La cause de tout ça. Un pantin idiot tuant un enfant innocent. Le temps que je relève mon corps branlant pour empêcher cet acte, il était trop tard.
Je me souviens que l'action que je commis juste après fut dicté par mon instinct seul : J'écrasai de mon poing le crâne du soldat, et j'entraînai son corps jusqu'au sol. Je le frappai de toutes mes forces. Il avait le visage en sang. L’œuvre de mes gants d'acier et de ma force surhumaine. Je pris l'enfant dans mes bras, mais il était trop tard.

J'éclatai en sanglots. De sincères sanglots. On m'escorta aux campements tandis que mes pleurs ne cessèrent pas. C'était la dépression. Je fus rapatrié à Amestris, et on me dit de vivre ma vie en oubliant cela.
C'était impossible.
Je songeai à me retirer, mais je ne pouvais pas, je ne devais pas. Tout allait s'arranger, c'était un fait, même si je n'y croyais pas à l'époque.

Le temps passa, les années aussi. Après tout cela, une moustache apparut et les étoiles retournèrent à mon visage.