Histoire
Elysia ne connait pas les détails de sa naissance. Elle ignore quel fut le dénouement de celui-ci et à quel point ses parents furent heureux de la voir enfin sortir... Sa petite vie, certes encore courte et pleines de mystères, est étonnamment construites à base de joie, d'heureux événements, de rires, mais aussi, et déjà, de tristesse et d'abandon...
Chaque jour était un rituel. Son père rentrait dans sa chambre, l'embrassait sur la joue en la câlinant avant de partir au boulot, dès le levé du jour. Elle se rendormait vite, accompagnée de rêves en tout genre. Plus tard dans la matinée, elle entend le bruit de la vaisselle dans la cuisine, le café qui coule dans la cafetière. Son odeur vient jusqu'à son petit nez, et ceci finit par la réveiller...
Calme, elle se lève doucement, elle attrape ses chaussons roses au pied du lit, et ne s'attarde pas pour rejoindre sa maman qui déjeune dans la cuisine. Une fois le biberon dans ses mains, elle reste docilement à table avant de rejoindre sa salle de jeu où elle imagine tant d'histoires d'épées, de dragon, d'alchimie même et surtout... De princesse.
Elle charrie sa poupée en la déguisant. Elle la coiffe et la présente au jeune prince. Elle l'enferme dans une tour... Et la matinée se passe le temps de la délivrer d'un doux baiser.
Elysia accompagne ensuite sa mère au marché. Elles rient ensemble, très complices, et portent toutes deux des sacs remplit de légumes, de fruits, et de jouets surtout. Car après tout, toutes les petites filles font certains caprices.
A midi, elles échangeaient ensemble les ustensiles de cuisine pour faire une salade. Gracia ne lui donnait ni de couteau, ni de fourchette mais une grosse cuillère en bois pour mélanger la salade.
Elles mangeaient... Toutes les deux.
Dans l'après-midi, les jeux festoyaient, et ensuite Elysia faisait une petite sieste...
Quand elle se réveille, sa mère l'accompagne au parc où elle retrouve beaucoup de petits enfants de son age.
Ainsi, son imagination déborde et elle s'imagine une princesse glissant d'un toboggan géant pour rejoindre ses gardes et le prince qui galope sur une petit cheval de bois...
La fin de la journée arrivée, sa mère et elle retournent doucement à la maison, excitée à l'idée de retrouver son papa. Quand celui-ci rentre, le diner est déjà prêt. Il enlève son manteau et soulève Elysia du sol pour la prendre dans ses bras. Il lui raconte sa journée, épargnant les détails sordides tels que l'histoire de Scar, des meurtres, des blessées, des indignés...
Mais il s’assoit près d'elle et aujourd’hui, il lui dit;
"- Comme hier, j'ai vu les deux frères de nouveau."
Elysia adore les histoires qui concernent les "deux frères" fait d'une cape rouge et d'une armure de fer. Bien sur, son père lui raconte des histoires imaginés de toutes pièces pour qu'elle puisse rêver d'une autre réalité qui n'est pas la notre.
C'est pourquoi elle croit sincèrement que Alphonse et Edward Elric sont deux jeunes gens à la conquête d'une princesse cachée dans la campagne et que celle-ci après avoir été trouvée par ses deux sauveurs à offert à Edward un bras en argent.
[ ... ]
Après de telles histoires, Gracia, Maes et Elysia sortent pour se promener dans les rues fraiches et presque vides de Central City. Elysia tient la main de son père et de sa mère, et lève la tête pour les voir rires, parler, s'embrasser, et alors, son bonheur est comblé...
C'était un rituel. Jusqu'au jour où un soir, son père ne rentra pas. Il était tard. Elle aurait du être lit depuis longtemps. Mais il n'était pas là. Et maman était inquiète.
Le soir même, Gracia eut un coup de fil important. Elysia la regardait dans l'embrasure de la porte de sa chambre. Le teint si frais de sa mère devint livide et peu à peu ses yeux émeraudes se fermèrent sur des larmes. Lourdes larmes.
Elysia ne comprit pas, naturellement mais sortit de sa chambre en courant dans l'espoir de réconforter sa maman de quoi que ce fut. Mais ce soir-là, ce fut Gracia qui fit plus de peine à Elysia en lui annonçant que Papa ne rentrerait pas...
Longtemps, la jeune enfant crut que c'était sa mère qui était la cause de l'abandon. Mais lorsque qu'un jour, elle se retrouva devant la tombe de son défunt père, elle comprit...
Elle comprit qu'il ne reviendrait pas car il était parti de "lui-même"
Mais dans l'espoir de l'incompréhension, elle cria;
"- Il est où Papa ?! Pourquoi Papa il est parti ?! Pourquoi Papa est pas là ?! Papa ?!"
Ici s'acheva un certain train de vie. Un rituel. Un amour.
Bizarrement, un nouveau rituel s’inséra durant quelques mois. Toujours l'odeur du café au matin, mais nul bruit de vaisselle, juste sa mère qui pleurait. Elle rejoignait au levé et montait dans ses bras pour la consoler.
A midi aussi. Et le soir aussi.
Et puis après, les choses s'arrangèrent. Elles s'étaient faites une raison.
Mais il y a encore un truc que Elysia ne comprend pas à ce jour. Pourquoi ?
Pourquoi est-il parti ?
Elle n'en fait pas sa raison de vivre, bien-sur, mais il lui reste un espoir de grandir dans l'intention de le savoir.
Et les rituels deviennent à présent un peu plus agréable. Sa mère retrouve le sourire pour elle. Et Elysia le lui rend pour elle.