“Oh Anita, tes longs cheveux noirs sont tellement beaux, ne les coupe jamais”

Née le 26 Mars 1882, pas loin de Resembool, dans une famille de maraîchers, Anita est la benjamine d'une fratrie de 3 enfants.
Très enjouée, Anita passe les premières années de sa vie entre l'école, les vergers et les marchés, à aider à la vente de toutes sortes de fruits, et se prépare à continuer sa carrière ainsi, malgré d'excellents résultats en science qui pourraient l'amener à des métiers moins manuels.
Mais la simplicité de cette vie plait à la petite Anita, du haut de ses 8 ans, qui mets des fleurs dans ses longues nattes noires, avec ses dents de lait cassées et son petit air mutin comme si elle savait mieux que tout le monde.
Une jolie première décennie, où l'enfant qu'elle est est choyée, protégée, aimée, et vit comme dans un rêve.
Cette jolie première décennie, cette idylle, prends fin quelques jours après le jour de ses 10 ans.

Personne ne sait comment c'est parti, on suppose qu'un mégot de cigarette mal éteint a foutu le feu à la première botte de foin, et ainsi de suite.
Quelques jours après son entrée dans sa 11 e année, Anita joue dans l'étable du voisin avec ses frères -cette fois ci a chat perché-  un peu comme d'habitude.
Le feu a pris feu très vite, tellement vite que sur les 3 gamins un seul a réussi a s'en sortir indemne, à peine.
Anita n'a que très peu de souvenirs de cet épisode, juste l'odeur de brûlé, les chairs noircies de son bras droit, la douleur insoutenable et le fait qu'elle n'a plus qu'un seul frère, et un seul bras -le gauche- à présent.
Il fallait à présent sortir de l'enfance, un peu trop tôt, beaucoup trop vite.
Le caractère enjoué de l'enfant se dégrade très vite, elle devient maussade, énervée et cynique, pensant qu'elle ne pourrait rien faire de sa vie à présent, à part vendre des légumes.

3 ans plus tard, bien décidée à ne pas rester le bras croisé, et après avoir lu beaucoup de livres (plus ou moins fiables) sur l'alchimie et autres sciences, Anita veut apprendre.
Mais pour apprendre et pratiquer quoi que ce soit, il lui faut 2 bras.
Elle demande donc un automail, basique, qu'elle puisse s’entraîner.
Entre temps, elle déniche aussi un maître d'alchimie.
Cet ancien alchimiste d'état un peu psychorigide qui réponds au doux nom de Lewis Necker, lui ayant promis de lui apprendre dès qu'elle aurait deux bras et si elle arrivait à subir la rééducation en même temps qu'il l'entraine en forêt, loin de sa famille pendant 3 mois.
La rééducation est compliquée. Très compliquée. En plus des douleurs chroniques liées aux nerfs et les douleurs fantômes, Anita doit aussi apprendre les bases de l'alchimie, dans un environnement inconnu, pas spécialement plein de ressources.
Lewis n'est pas non plus vraiment tendre non plus et se révèle être un perfectionniste invétéré qui l'oblige à refaire tous les exercices une bonne dizaine de fois si jamais un petit truc cloche.
Anita doit très vite apprendre à marcher au pas et obéir si elle veut réussir mais surtout survivre.
Mais pas découragée, la gamine se montre extrêmement persévérante et motivée, bien décidée à réussir tous les tests qu'on lui soumettra.

À l'âge de 16 ans, Anita ayant fait d'assez bons progrès en alchimie et ayant réussi à bien s'adapter à son automail, elle décide de devenir alchimiste d'état, ignorant les plaintes et les mises en gardes de Lewis, de ses parents et de son frère. Ignorant les mises en garde d'à peu près tout le village à vrai dire.
Malgré cela, Lewis se plie aux exigences de son élève et la met en garde qu'il ne sera “pas responsable de ce qui lui arrive après”.
L'entrainement devient donc de plus en plus rude, avec des ordres de plus en plus militaires, de plus en plus stressants. Son principal problème étant le tracé de ces cercles, qui lui prends par fois des heures, se creusant la tête pour perdre moins de temps a les dessiner, elle trouve une solution en faisant dessinant un cercle sur la paume de son automail et un autre sur un gant (à l'époque en tissu). Certes, le dessin c'est éphémère, mais au moins elle n'aura pas rayé son automail au cas où ça ne marche pas.
Pari gagné, ça marche comme ceux dessinés sur le sol.

18 ans venus, en 1900, elle part pour Central, afin de rejoindre l'armée. Elle coupe ses cheveux, embrasse ses proches et part sans se retourner.
L'académie militaire est quelque peu comme un renouveau pour celle qui se voyait vendre des pommes pendant 50 ans. Une bonne partie du caractère d'Anita finit de se forger ici, notamment son côté bourreau de travail, et son sang froid lorsqu'on prononce son nom de famille n'importe comment.
("ça se prononce Tché-lé-za!! C'est pas compliqué!!")
Ce n'est pas un changement des plus agréable mais sa détermination et sa capacité à se contrôler sont d'une grande aide; elle devient froide et quelque peu calculatrice, apprenant à trouver d'autres cordes à son arc et préférant s'occuper de ses affaires. Ou pas vu qu'elle a une fâcheuse tendance à s'énerver pour peu et a manquer de se battre avec d'autres élèves.  
C'est dans ces occasion qu'elle confirme que son  automail se relève être un atout pour ce qui est du combat au corps a corps, d'ailleurs. Après être sortie diplômée de l'Académie militaire, Anita décide de passer aux choses un peu sérieuses et de présenter le concours d'alchimiste d'état, n'étant pas venue jusqu'ici pour rester un simple soldat.

Anita passe tous les tests haut la main, n'oubliant pas de susciter un certain intérêt en démontrant son alchimie. Parfois elle s'en félicite encore; déjà avantagée par son idée de dessiner ses cercles sur les paumes, elle réussi avec brio a extraire assez de métal du sol pour en faire une barrière incroyablement solide puis 3 épées.
Cette capacité pour attirer le métal lui vaudra le nom, quelque peu étrange (et qu'elle n'apprécie pas particulièrement) d'Alchimiste Aimant (Magnet Alchemist).  

Diplôme et titre -ou plutôt montre pour le coup- en poche, elle fait graver ses cercles d'alchimie sur lé métal de son automail et sur un gant en cuir et commence sa carrière militaire tranquillement, un peu idéaliste, mais fière d'elle.

Elle est déployée à Ishval milieu Octobre de l'année 1903 , fraîchement promue lieutenant-colonel.
Elle part le cœur un peu lourd mais espérant naïvement endiguer les combats, sauver des Ishvals innocents pour les aider.
Tu parles. Tout ce qu'elle fait n'est que destruction; bâtiments, des foyers, des familles, des personnes.
Ses mains se tâchent de sang au fur et à mesure que la guerre avance, et la violence la traumatise petit à petit, jusqu'à ce qu'elle se coupe de toute émotion.
La boucherie deviens un mécanisme désagréable, des regards vides et des conversations sans sens, des larmes de rage et de culpabilité dans sa tente le soir, pour prendre les même et recommencer le lendemain.
La course à l'échelon continue inexorablement et elle se voit promue Colonel en 1908, pour ses “exploits” pendant la guerre d'Ishval.
Bien triste prix que celui du sang pour un grade, si elle avait eu le choix elle les aurait protégé.

A son retour, elle se lâche et craque totalement.
En 1909, elle se marie sans réfléchir à un petit ami un peu insipide mais relativement gentil, avec qui elle fait un enfant bien vite, sans être bien préparée pour devenir mère et ignorant l'impact sur sa carrière.
Elle s'en fiche, ce qui lui importe c'est qu'elle vit quelque chose de normal, quelque chose d'idyllique à nouveau, plein de belles perspectives; une famille, un foyer, des gens à aimer lorsqu'elle rentre le soir...
Cet enfant ne verra au final jamais le jour, la fausse couche ruinant tous leurs plans.
Le mariage implose en deux ans. Accusée d'avoir perdu volontairement l'enfant, Anita se fait insulter constamment, rabaisser, ostraciser, mais il l'aime toujours! Il le jure!
Il le jurait encore lorsqu'il en est venu aux mains. Moins lorsqu'elle le plaquait contre le mur, l'automail appuyé sur sa gorge.
Et il ne le jurait plus lorsqu'ils signaient les papiers du divorce.

Et nous voilà aujourd'hui, en 1914 et elle corrige toujours les mauvaises prononciations de son nom. Malgré ça, elle apprécie quand même les responsabilités de son poste, restant consciente qu'elle fait partie d'un système corrompu qu'elle tiens à changer. Reste juste à savoir comment.