Félicité est d'un tempérament très discret. Ce n'est point une question de timidité, cependant, elle va très rarement au-devant des personnes. Elle emploie un langage direct et à la répartie prompt, n'étant pas apte à utiliser le concept "Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse". Félicité a adopté un comportement calme au fil des années et sait être patiente. Lorsqu'elle doit découdre d'un problème personnel ou professionnel, elle est très consciencieuse. C'est une personne à qui on fait très peu attention, mais à l'intérieur, Félicité est très amicale. Elle donne facilement sa confiance si elle ressent que c'est le cas avec un vis-à-vis. En situation amicale elle est sereine, souriante et chaleureuse. De nature très curieuse, elle a tendance a poser des questions çà et là, pouvant parfois créer une situation gênante. Elle est attentionnée envers les personnes qui ont besoin d'aide, peu importe la demande. Parfois "tête en l'air", il faut s'habituer à lui rappeler certaines indicatives. Concernant son travail, elle adopte soudain un certain détachement envers les personnes qu'elle côtoie. "Le travail c'est le travail et la vie privée, c'est la vie privée." Pour finir, Félicité est une séductrice et non une amoureuse. Elle adore séduire les hommes et ne s'en détache pas. Elle n'irait pas draguer ou flirter sans arrêt, mais elle aime montrer qu'elle a de l'intérêt.  

Félicité est une jeune femme de vingt-sept ans, de taille moyenne. Elle a la peau "chocolat", bien moins noire que sa génitrice car son père était métisse. Celui-ci était issu d'un ishval et d'une amestrienne venant de west city, aux yeux verts, c'est pourquoi Félicité arbore de magnifiques yeux d'émeraude au lieu des yeux rouges qui caractérisent les ishvals. De petits yeux tout de même, qui paraissent sombres. Il faut la voir s'étonner pour apprécier la couleur de ses iris. Au prix d'efforts tout à fait humain et le fait d'être simplement une femme qui prend soin d'elle, Félicité est très gracieuse. Elle marche de manière élancée, faisant virevolter sa tresse de cheveux bruns derrière elle qui atteint le bas de ses omoplates. Félicité se détache très rarement les cheveux, car elle a des cheveux de "paille" qui ont tendance à friser très vite. Elle a rapidement prit l'habitude de les tresser simplement, pour éviter les ciseaux.
Félicité à la voix un peu grave, partant très peu dans les aigus à moins de l'entendre crier. Elle démontre de son assurance, ne prononce que très rarement un mot de travers. Elle a un rire très prononcé qui part dans un crescendo assourdissant qui puisse faire penser à une sorcière malveillante.

Elle s'habille souvent de noir et de cuir si on exclu l'uniforme militaire. Souvent, Félicité met des pantalons de toile noire et un débardeur de la même nuance. Elle ne quitte plus sa veste d'aviateur en cuir de mouton. Mais surtout, ce qu'elle a du mal à enlever, c'est le chapeau de cuir qui appartenait à son mari. Celui-ci lui donne un air de pirate débutant, mais elle s'en moque. Elle le quitte uniquement pour faire son service. Elle adore les chaussures et les collectionnes au prix, parfois, de son salaire.

Félicité est née en dehors de sa région d'origine, Ishval. Et pour cause, ses parents, Franck et Nadia se sont rencontrés là-bas bien avant le massacre qui en suivi, mais vinrent habiter dans les petits quartiers de West City, en Amestris.

Frank Desprotès avait comme parents un père Ishval et une mère venant de West City, Claudia Desprotès.
C'était une riche héritière, voyageuse à temps perdu et folle amoureuse des mystères qui entourent son pays natal. Elle traversait le désert non sans un peu d'aide pour visiter Xing. Claudia n'en contempla même pas la moitié, car c'était une frontière dure d'accès. Elle rebroussa chemin des mois plus tard après avoir tout de même visité la frontière, s'arrêtant au passage pour observer les ruines de Xerxès. Enfin, elle remonta le désert pour retrouver Amestris et rentra dans son pays en passant par Ishval.

Là-bas, elle fit la connaissance du peuple Ishval, fermé sur leur religion. C'était un peuple soudé qui se retournait d'un œil sur les touristes. Elle rencontra Mahyoide, un jeune homme de son âge qui fut l'un des seuls à avoir la curiosité de s'approcher d'elle.
Pour eux, ce fut un coup de foudre et une histoire qu'on pourrait aisément raconter dans les contes de fées, sans oublier les péripéties. En ce temps révolu, Claudia avait malgré tout du mal à se faire accepter. Forte de ses sentiments envers Mahyoide, elle se reconvertit et l'épousa comme une ishvale afin de rester auprès de lui.
Ensemble, ils engendrèrent un fils.
Un fils métisse.
Celui-ci du nom de Moyah, avait les yeux rouges.
Plus tard, il se fit appeler Franck lorsqu'il traversa la frontière de sa région et vint habiter avec sa famille à West City.

Avant cela, Moyah eut une enfance généreuse, pour leur situation. Il était très peu aimé des autres enfants qui se questionnaient sans cesse à son sujet. Il était un des rares métisses en ces temps. Et dieu seul sait que cela ne s'arrangea pas au fil des années...
Moyah devint un beau jeune homme à son adolescence qui fit chavirer beaucoup de cœurs. Mais le sien fut retenu par la belle Nadia, une ishvale au teint très foncé et aux yeux rouges. Leur adolescence, ils la passèrent a flirter  l'un autour de l'autre.
Six ans plus tard, devenus des adultes, ils se marièrent.

Les tensions entre régions commençaient à peine à gonfler.
Quand Nadia tomba enceinte, ils décidèrent de s'écarter de cette tension croissante et voyagèrent jusqu'à West City, la ville natale de la mère de Moyah. Pour se faire moins remarquer, ils empruntèrent le nom de sa mère et ils changèrent de prénoms. Nadia accoucha d'une petite fille qu'ils nommèrent Félicité.

C'était un nouveau départ pour cette famille.

Félicité allait à l'école auprès des autres enfants et c'était pour elle exactement la même situation que son père eut vécue. Il veillât sur elle avec beaucoup d'amour afin qu'elle ne ressente pas ce qu'il avait ressentit. Il tenta de lui apprendre des notions de la religion ishvale mais Franck Desprotès était de nature fair-play et n'insista pas, seize ans plus tard, quand Félicité refusa qu'il lui choisisse sa voie.

"- Après tout, tu es métisse", disait-il.

Nadia en revanche, aimait que les traditions soient perpétuées. Elle eut donc plus de conflits avec sa fille. Félicité choisit de faire des études de vétérinaire et trouva rapidement du travail après sa majorité.

C'est ainsi qu'elle fit la rencontre de son mari, John Collins, qui, par un beau jour de neige lui emmena son chien blessé à la clinique. John était un éducateur canin. Ils revinrent à se voir plus fréquemment.
John était un jeune homme très séduisant, tout de cuir, au regard souligné de crayon noir. Il portait sur la tête un tricorne qui lui donnait un air démodé. Son apparence décalée fit tout de même son effet sur la jeune femme. John finit par l'inviter à sortir et elle accepta.
Débuta alors une relation alchimique entre eux. Leurs promenades romantiques se faisaient autour des parcs où ils faisaient courir les chiens. John s'amusait à apprendre les bases du métier à Félicité par gourmandise de la voir projeter par terre au bout d'une laisse, ou cajoler par cinq chiens hyperactifs. Ils avaient ce regard qu'on décrirait "d'amoureux naïf".

Quand Félicité eut 24 ans, John l'a demanda en mariage. Comme de parfaits civils, ils vivaient dans l'harmonie, les factures, les impôts, la belle routine de la vie. Chaque soir, ils perpétuaient une de leurs habitudes ; ils rentraient du boulot et prenait une bière avant de s'installer sur leur petite terrasse. Ils trinquaient et buvaient, l'un dans les bras de l'autre. Sans oublier les cinq chiens qui se couchaient dans leurs jambes.

[...]

Deux ans plus tard, comme chaque matin John Collins prend son petit déjeuner en compagnie de son épouse. Il l'embrasse sur la tempe tout en enfourchant son tricorne sur sa tête.
L'alliance en or jaune brille sur le doigt de Félicité quand elle passe sa main dans son cou pour lui happer les lèvres. De l'autre main, elle lui pique furtivement son chapeau qu'elle met sur sa tête d'un geste vif.
"- Je te le pique pour aujourd'hui pour que tu n'es pas l'air d'un vrai idiot à ce rendez-vous !"
Il tente bien de le reprendre mais Félicité tient le chapeau des deux bouts en le serrant sur son crâne. John sait qu'elle a raison. Il remet en ordre ses cheveux bruns avant de lui adresser un sourire et de passer la porte d'entrée.

C'est la dernière fois que Félicité voit son mari.

Elle le cherche activement durant des mois. Elle épluche les factures, les coups de téléphone. Elle appelle des associations de personnes disparues et décrit son profil, aidée de la Police.

Aidée... Plus ou moins. Les regards racistes existent encore et ils existeront toujours.

"- Il est peut-être partit avec une autre femme, disait un policier véreux au sourire refoulé"
"- Le connaissiez-vous vraiment après tout ? Demandait l'autre, sans prendre la peine de noter sur son calepin"
"- Il va sans doute revenir dès qu'il aura fini..., rajoutait son collègue"

Fini ? Fini quoi ?

Félicité est persuadée que John ne l'aurait pas trompée ni même lâchée du jour au lendemain. Et ce rendez-vous ? Qu'est-ce que c'était ?

La jeune femme traversa alors une période dépressive.
Elle quitte son boulot.
Ne se sentant plus la force de s'occuper de cinq chiens, elle fait adopter quatre sur les cinq colocataires canins qu'elle avait de son époux disparu.
Elle garde le dernier, le préféré de John, un chien-loup à la fourrure d’ébène nommé Crochet.

Elle ne sort plus de chez elle.
Franck lui rend visite plusieurs fois sans avoir un regard pour lui. Félicité était amoureuse... Elle se jura de ne plus l'être.
Félicité Collins redevint un an plus tard, Félicité Desprotès.
Comme abattue par la foudre, elle se lève un matin avec une énergie nouvelle. Elle souhaite par-dessus tout savoir pourquoi il n'est plus là.
Et pour ce faire, elle ne peut compter que sur elle-même et quelque chose qui lui donne ce privilège. Celui de mettre le nez dans les affaires des autres...

Quand Félicité rejoint l'armée, elle a 27 ans. Cela fait bientôt un an que John a disparu.
Elle se présente au régiment avec la compétence de maître-chien. L'odorat et le sens aiguisé de cet animal ne peuvent que lui apporter des avantages.