Tranchées d'Occident et pensées d'Orient Sujet: Tranchées d'Occident et pensées d'Orient Mer 4 Avr - 1:10 -Heu général… vous êtes sur de votre idée? -Oui, mets moi ça sur le camion, on va monter à l’assaut comme ça. -Vraiment? -Oui Dan, vraiment.
***
Encore une fois, la symphonie de l’absurdité de la guerre résonnait à ses oreilles, le bruit des obus qui explosent, des coups de feu et des hurlement des hommes. A chaque fois il sentait son esprit ce vider dans ces instants, plus aucune inquiétude sur l’avenir ou le passé, simplement la nécessité de réussir à cet instant présent. Soudain, ce fut le rugissement de la mitrailleuse lourde, cette ventilation à la fois sourde et brutale, les cris des hommes qui voyaient leurs membres se faire arracher. Un camion blindé de l’armée d’Amestris se tenait juste au dessus d’une tranchée ennemie, à son bord avait été fixé une mitrailleuse lourde, balayant littéralement toute une partie de la tranchée.
Il n’eut pas le temps de trop s’appesantir en auto-satisfaction sur sa capacité à encore une fois avoir pensé à quelque chose d’inhabituel qu’il dû esquiver le coup de baïonnette déterminé d’un soldat. Il avait déjà en main une fiole qu’il ouvrait d’un coup de pouce habitué, faisant circuler le chi, le crépitement typique de la transmutation devenant apparent, le soldat ouvrant des yeux écarquillés, portant les mains à son ventre qui se vidait. Toujours ce même geste quand il engageait une mélée, son premier coup surprenait toujours. Un instant il n’avait en main qu’une fiole, celui d’après vous contempliez une étrange lame d’un pourpre sombre aux reflets argentés qui, venait de trancher, de vous trancher quelque chose.
Déjà les tranchées se remplissaient du chaos propre à la guerre, les tirs de fusil laissant place aux baïonnettes. Les soldats d’Aerugo s’appelaient entre eux, leur cris toujours couverts par le rugissement de la mitrailleuse lourde. Un bref coup d’oeil tourné vers le ciel arracha un sourire à Bartholomew, la lune était haute et, malgré la fumée du champs de bataille il parvenait à distinguer les étoiles, loin des lumière de la tranquillité.
-Il est ici!
Sa contemplation ne dura qu’un instant, déjà il les entendait accourir vers lui. Tant pis pour cet instant de félicité, il devait retourner au massacre, provoquer plus de chaos encore. Il se saisit du cadavre de l’homme qu’il venait d’abattre à l’instant où les soldats faisaient feu sur lui, chargeant ceux ci en se servant du corps comme protection, les percutant lourdement. Dans le même mouvement il se laissait tomber à genou, roulant ensuite dans les jambes de ses adversaires, se redressant subitement en volte tandis que sa lame tranchait le dos d’un autre soldats de bas en haut. Deux pas sur le côté, il déployait une nouvelle transmutation, sa lame gagnant en souplesse et finesse, frappant un autre homme à l’oeil tel un fouet.
En plein dans la mélée, même les baïonette devenaient un problème lorsque les affrontements se faisaient de trop près. Un coup au poignet le força à lâcher son fouet pour qu’il ne se blesse. Désarmé il ne pouvait plus rien faire immédiatement. Si ce n’est sortir son pistolet et tirer dans la tête d’un autre homme avant de jeter l’arme au sol, s’emparant d’une nouvelle fiole, activant une nouvelle fois un cercle de transmutation.
Le massacre continua ainsi sans qu’il ne fasse véritablement attention à la situation. A chaque geste, à chaque mouvement il s’oubliait petit à petit, dansant dans le sang et la boue, au rythme des explosions et des tirs. Plus rien n’avait d’importance que cette simple idée, tuer, tuer et encore tuer.Un homme, deux hommes, une blessure, encore un homme. Combien de vies avait-il pris? Il n‘en avait plus la moindre idée, ses pensées vides de toute interrogation ou question. Son souffle commençait à se saccader petit à petit et pourtant, il ne s'arrêtait pas, plongé dans une ivresse meurtrière et sanglante, loin de toute hésitation. Jusqu’à ce qu’il n’y ai plus que les râles des hommes qu’il n’avait pas tué, à l’agonie.
Il sentait son corps meurtri qui n’avait pas échappé à quelques blessures. Par chance aucune qui ne pouvait s’avérer dangereuse, limitant leur effet négatif grâce à l’elixirologie. Il avait gagné quelques instants de calme, de quoi souffler un petit peu. Une trentaine, il suffisait d’une trentaine de vétérans d’Ishbal, habitués aux combat nocturne pour semer le chaos, ceux ci se déversants tel des loups, le reste de l’armée arrivant à peine après soutenus par les chars. Encore une tranchée de prise à l’ennemi, encore une réussite. Pourtant ce n’était toujours pas suffisant pour gagner la guerre. Ils mettaient trop de temps, le conflit manquant de s’enliser petit à petit. Amestris devait avancer sans cesse pour ne pas perdre de terrain, pour ne pas retourner à l’immobilisme. C’était son devoir de général de brigade.
Retirant son masque pour respirer plus facilement, il leva de nouveau les yeux, admirant la lune gibbeuse. Dans l’océan de chaos qu’était la guerre, Bartholomew vivait pour ces instants si uniques, lorsqu’il avait la sensation d’être pleinement vivant, de ne pas être une ombre poursuivi par le doute et les complots. L’existence était alors simple, tuer ou être tuer. Il était simplement question de survie. Puis à l’instant ou tout ce calmer, pour un bref moment… il n’y avait plus rien, il ne voyait plus tous ces visages distordus par la peur, la colère, la haine… ou tout simplement l’incompréhension.
Un instant de félicité appelant à la mort d’autrui pour s’accomplir.
Qu’était-il devenu pour en arriver à cet état d’esprit? Il n’eut guère le temps de réagir que, déjà il entendait de nouveau le bruit de quelqu’un s’approchant. A peine s’était-il à nouveau couvert le visage que déjà quelqu’un surgissait. |
|