Mon histoire ? Elle n'a rien de bien rocambolesque, j'en ai bien peur... J'ai grandi dans un petit village de la Zone du Nord, Pajubog... Pas loin de la frontière avec la Zone Ouest... Juste au dessus d'Elxomir... Non, vous voyez toujours pas ? Cherchez pas, on n'a même pas de grande route qui nous relie au reste du monde.
Mes parents tenaient la boutique principale du village... Enfin, la seule boutique du village quand j'y réfléchis... Quoi que non, parce qu'il y avait la boutique du vieux Rupert... mais elle était spécialisée dans les fourrures, du coup, je ne sais pas si ça compte... Je parlais de quoi déjà ? Ah oui, mon histoire !

Je vivais donc avec mes parents dans un appartement juxtaposé à la boutique. J'ai eu une enfance agréable, en tout cas pour un enfant du nord. Mes parents, Hans et Caroline, m'aimaient beaucoup et la rudesse du climat n'avait en rien entachée la chaleur de leur cœur. Le vrai problème était qu'ils plaçaient de grands espoirs en moi. Ils voulaient que je fasse de grandes études universitaires, que je devienne avocat ou médecin... Quelqu'un d'important qui ne manquerait jamais de rien. Et pour cela, ils me faisaient étudier beaucoup... Vraiment beaucoup. Malheureusement pour moi, j'adorais la lecture et j'étais particulièrement curieux. Et là vous allez me demandez « Comment ça malheureusement ? C'est parfait pour étudier! » et je vous répondrais « Certes, cela semble parfais, mais il y a un revers à la médaille... Voir même deux... Mais du coup c'est plus vraiment une médaille, si ? Et comment on appellera le revers du revers sachant que ce n'est pas le côté pile ?...Bonne question, faudrait que je face des recherches sur le sujet... Bougez pas, je dois avoir un dictionnaire juste là... » On parlait de quoi déjà ? Ah oui, donc les mauvais côtés... Tout d’abord le fait que je sois si curieux et rat de bibliothèque avait grandement encouragé mes parents dans l'idée qu'ils avaient de me faire faire de grandes études et donc à me faire étudier encore plus au quotidien... Ensuite, je suis un peu trop curieux et ça a tendance à jouer un peu sur ma concentration comme vous l'avez peut-être remarqué. Alors oui, il m'arrive d'être concentré et à ce moment là, il pourrait y avoir un départ d’incendie que je ne m'en rendrais pas compte (ceci n'est absolument pas un exemple tiré d'une expérience personnel durant un hiver de 1896, où je venais de recevoir un livre sur le corps humain qui était tellement intéressant que j'ai oublié de refermer la porte du poêle après avoir remis une bûche...). Mais le reste du temps... Je pense à trop de choses en même temps je crois et j'aime avoir de suite la réponse quand je me pose une question... Même quand ça n'a rien à voir avec le sujet de base. De ce fait, comme vous pouvez vous en doutez, me faire étudier un seul sujet était pour le moins complexe (et même si ça va un peu mieux aujourd'hui, ce n'est toujours pas évident).

Bon, dans l'ensemble je m'en sortais tout de même bien dans les études étant enfant et surtout, j'avais une culture générale impressionnante pour mon âge, ce qui me promettait une belle et longue scolarité...
Mais étonnement, dans le petit village paumé de Pajubog, il n'y avait pas vraiment d'école de qualité... Donc mes parents, après mûre réflexion (enfin, j'espère), avaient décidé de m'envoyer vivre chez mon oncle à Central City. C'était un militaire de profession qui avait su être promu à la capitale. Frank de son nom, frère de mon père, était un homme gentil et travailleur et il m'aimait bien et qui était ravi de m’accueillir chez lui.
Ce fut donc à dix ans que je quittais le village de mon enfance pour la grande ville de Central... Ce qui fut un petit choc, je ne vais pas vous mentir... Tout est tellement grand à la capital, c'est impressionnant et point de vu climat, ce n'est pas du tout la même chose non-plus... Bon le froid constant c'est agaçant, mais pouvoir faire des bonhommes neuf mois pas an, ça n'a pas de prix !
Je me dois cependant d'être honnête, dès que j'ai eu accès à une vraie bibliothèque, j'ai très vite accepté à la grande ville.

J'ai rejoins la meilleure école que mes parents pouvaient se permettre et tout allait plutôt bien. Les choses se passaient selon les plans que papa et maman avaient prévu pour moi... Jusqu'à un petit détail... Trois fois rien... Frank s'était trouvé une amoureuse. Ce qui en soit n'était pas un problème en soit, sauf qu'il l'avait rencontrée sur son lieu de travail... La jeune femme était une Alchimiste d'État du nom d’Elizabeth Krutz. (Vous sentez venir la suite avouez...)
Fort heureusement, ma présence ne la gênait pas du tout, au contraire elle aimait bien ma curiosité et mon côté souriant, elle disait qu'elle était comme ça au même âge.
Les deux tourteaux se marièrent et emménagèrent ensemble, Elizabeth m'avait pour ainsi dire adopté et je compris d'autant mieux son comportement presque maternelle quelques années plus tard en découvrant qu'elle s'était prise une balle à la guerre et qu'on avait dû lui retirer l'utérus pour stopper l'hémorragie et limiter les lésions internes.

Tout allait pour le mieux dans cette petite famille que nous formions. Mais c'est là que ma curiosité maladive refit des siennes et que les plans de mes parents déraillèrent... J'avais douze ans et je vivais avec une Alchimiste d'État... Comment j'étais sensé ne pas me plonger dans l'alchimie ?
Ça avait commencé doucement, je posais des questions à Eliza sur le fonctionnement de l'alchimie... Et ce fut l'engrenage... je lui demandais si elle avait un livre basique que je pourrais bouquiner pendant mon temps libre, puis un autre, puis je lui demandais si je pouvais la regarder faire ses expériences, etc... Très vite, je passais presque tout mon temps libre à étudier l'alchimie en tant qu’apprentie non-officiel de la jeune femme.
En parallèle de mes études classiques et ennuyeuses, j'appris la plus fantastique des sciences.
Il faut bien le dire, je n'ai pas eu le droit de faire la moindre transmutation avant un moment... Mon Maître voulait que je sois capable de tracer des cercles parfaits de n'importe qu'elle taille avant que je ne me penche sur la moindre formule...  

« Le cercle est la base de tout en alchimie, sans cercle, pas d'alchimie... Donc ça sera pareil pour toi... Sans cercle parfait, pas d'alchimie ! »

Presque un an a dessiner des ronds sans cesse, même à l'école, dans les marges de mes feuilles, je ne faisais que ça. Ce fut désespérément long, mais payant ! Je deviens aussi efficace qu'un compas et je pu enfin apprendre les bases de l'alchimie !

Plus je grandissais, plus l'école manquait d’intérêt. Déjà parce parce qu'elle souffrait de la comparaison avec l'alchimie, mais surtout parce que je connaissais déjà la plupart des choses qu'on voulait m'enseigner... Et oui, à force d'être trop curieux et de faire des recherches à la bibliothèque dès qu'on entend parler de quelque chose qu'on ne connaît pas... Bien, on prend fatalement de l'avance sur le programme. Le bon côté de la chose était que je gardais une assez bonne moyenne sans avoir à faire trop d'efforts en cours et de ce fait avec plus de temps pour mon autre apprentissage.
D'ailleurs, les choses devinrent vraiment incroyables quand Eliza m'initia à son alchimie personnelle. Elle maîtrisait une alchimie basé sur l'oxydation qui était des plus impressionnante en combat... Enfin je suppose... En même temps quand tous un escadron de soldats voit ses armes soudainement devenir inutilisables à cause de la rouille, ça doit faire son petit effet ! Frank m'a même avoué que sa chère et tendre avait réussi à faire tomber en morceau un char ennemie grâce à un cercle géant. Mon oncle était très fier des prouesses de sa femme... C'était une stratège incroyable et une alchimiste de l'ombre... Personne ne la voyait sur le champ de bataille, mais l'effet de son alchimie, lui se faisait remarquer (souvent trop tard pour ceux qui le subissant d'ailleurs).

Quand vient le temps de choisir pour mes études supérieurs, je choisi le droit puisque cela consistait principalement à lire et retenir des textes de lois... Ce qui constituait clairement le moindre effort pour moi, surtout comparé à la médecine. Car oui, il fallait bien que je continue mes études pour que mes parents ne soient pas trop dessus, surtout qu'eux, n'était pas particulièrement friands d'alchimie. Au bout de cinq ans j'ai obtenu mon diplôme avec des résultats... Satisfaisants dirons nous. Mais je n'ai pas poursuivit avec le concours du barreau pour devenir officiellement avocat, ça n'aurait été qu'une perte de temps à mon sens.
J'ai annoncé que j'arrêtais les études à mes parents pour me consacrer à l'alchimie, ce qui ne leur plu pas du tout, cependant le fait que j'ai eu un diplôme les rassurait :

« Au moins, quand tu reviendras à la raison, tu ne partiras pas de rien ! » disait-ils.

Je n'ai jamais compris leur aversion pour l'alchimie et mon oncle Frank non plus ne l'a jamais comprise... Mais bon, je devenais enfin l'apprenti officielle de ma tante et j'en étais ravi !
Je me souviens des discussions qu'on avait sur l'alchimie pendant des heures durant. Des conseilles pratique qu'elle me donnait, comme de toujours prévoir les déplacement de l'adversaire en cas de combat, de toujours avoir deux cercles de secours prêt et de penser à ce servir des objets naturellement rond si je devais un improviser un supplémentaire.
Ce fut d'ailleurs lors de ces moments que nous établirent la théorie de la transmutation de matériaux, changer une matière en une autre. On a débattu des limites possibles, de pourquoi ça serait réalisable et surtout de ce que cela permettrait. Imaginez, changer le bois en viande, le sable en eau ou je ne sais quoi d'autre... Il n'y aurait plus jamais de famine, plus de problème de sécheresse... Le principe même de pénurie disparaîtrait ! On pourrait même créer des organes ou des membres pour le blessés... Ça serait fantastique !
Malheureusement, Elizabeth n'a pas pu obtenir les subventions pour ses recherches. Soit disant qu'il fallait se concentrer sur une alchimie offensive en ce moment et que la transmutation de matériaux n'ayant aucune base établie, cela prendrait trop de temps pour obtenir des résultats.
Une telle fermeture d'esprit... ça doit être ça qu'on appelle le génie militaire.

Histoire de prendre un peu mon indépendance, je me suis pris un petit studio et j'ai trouvé un emploie dans une librairie, puisque que les livres étaient clairement ce que j'achetais le plus... ça et les pâtisseries, mais devenir boulanger aurait impliqué que je me lève trop tôt le matin...
Me voilà donc, vendeur en librairie pour payer les factures et alchimiste le reste du temps.
Je garde contacte avec Frank et Eliza, bien plus qu'avec mes parents à vrai dire. Et régulièrement, nous mettons en commun nos découvertes sur notre nouvelle alchimie. En somme, un vie simple, mais belle je trouve... Malheureusement menacée par les attentas récents. Je ne sais pas vraiment pourquoi ils ont lieux et ça m'agace un peu de ne pas savoir. Je sais qu'en tant que civil, je ne dois pas me mêler de tout ça, cependant la curiosité me ronge au même titre que l’inquiétude.