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Ashline Beauchamp
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Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen)

MessageSujet: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyVen 24 Nov - 3:17



10 Octobre 1914

Cela faisait dix jour que j’avais ouvert mon salon de thé… Dix jours où je m’activais le plus possible pour rendre cet endroit chaleureux et plein de vie. Je ravitaillais toujours mon stock en pâtisserie, forçant donc mon levé aux alentours de 5h du matin afin de pouvoir ouvrir à neuf heures et d’avoir tout un tas de choix pour ceux qui partaient travailler. J’avais même fait en sorte de pouvoir vendre de l’alcool, car je savais que l’hiver arrivait à grand pas, et que certains ne se refusaient pas un verre de vin chaud une fois le froid arrivé en nos locaux…

Quoi qu’il en soit, si l’ouverture de la boutique m’avait permise d’être retrouvée par d’anciens collègues du standard téléphonique – J’avais recroisé Elena Manzetti, la fille du chef cuisinier du pensionnat de Mme Pervenche – je n’avais pas pour autant une flopée de client à chaque heure… Je m’en doutais un peu, je devais déjà me faire une clientèle… Mais peut-être avais-je espéré trop tôt… ? Je l’ignorais… En tous les cas, il commençait à se faire tard… Le soleil déclinait à l’Ouest, et le fait d’avoir un bâtiment en face de ma boutique me faisait perdre une grande quantité de lumière… Pourtant, ça ne me gênait pas…

Pourquoi ? Parce que le bâtiment en question m’intriguait…

Je m’étais rendue compte de ce phénomène le soir de l’ouverture… Après une trentaine de clients dans la journée, je m’étais assise sur la petite banquette brune que j’avais aménagée près de la baie vitrée, avec un chocolat et un mille-feuille, et je m’étais mise à regarder les passants dans la rue. Il ne faisait pas encore très froid, mais je préférais profiter de la chaleur du salon, plutôt que de sortir par moi-même, et puis… On ne sait jamais, un affamé pourrait arriver à n’importe quelle heure…

Donc comme je le disais, mon regard s’était perdu sur l’extérieur… Du moins jusqu’à ce que je capte un mouvement chez the Willow Maid… Je n’avais pas encore croisé son propriétaire, je savais juste que c’était un jeune homme talentueux vu les mannequins qui exposaient son travail devant la vitrine, mais c’était justement ce qui m’avait intriguée… Mais finalement, j’avais fini par l’apercevoir. Grand homme blond, il avait une silhouette svelte et portait de très beaux vêtements… Je l’avais vu accrocher un nouveau manteau très chic sur l’un des mannequins… Puis il s’était mis à tousser, et il avait fini par disparaitre de mon sillage…

À ce moment-là, je pensais que c’était une toux passagère, et j’étais retournée à mes occupations…

Mais les jours suivants, tandis que le vent s’intensifiait et que les nuits se faisaient plus fraiche… ça se poursuivait. Chaque fois que je me retrouvais sans rien faire, je me posais sur la banquette aux teintes caramel, et regardais à travers celle-ci pour tenter d’apercevoir le blond travailler… De ce que j’avais pu voir, c’était quelqu’un de très minutieux et doué, il ne laissait rien au hasard… Il avait l’air aussi très raffiné et délicat, car il portait toujours des gants… Je me plaisais à l’observer travailler… Il était beau… Il avait l’air gentil… Comme sortit tout droit d’un conte de fée…

Je savais que la vie n’était pas une histoire pleine de magie et de princes ensorcelés, je l’avais vite compris lorsque mes parents avaient fait faillite, que nous avions perdu tout notre argent et que j’avais dû quitter la maison pour trouver du travail… Mais lorsque je voyais cet homme s’activer… J’avais l’impression de voir un prince sous l’influence d’une malédiction… Un homme si beau, si doux, si aimé de ses clients… Qui pourtant, ne quittait presque jamais son office, et semblait arborer une expression de douleur lorsque personne ne regardait… Il toussait toujours, d’ailleurs…

Les yeux rivés sur ma vitre, j’attendais que le beau jeune homme, dont j’avais constaté de loin, les oreilles étrangement pointues comme les elfes de mes histoires d’enfants, se rapproche de sa propre vitrine. Je me questionnais à son sujet, quel âge avait-il ? Comment se nommait-il ? Avait-il une fiancée ? Pourquoi est-ce que son sourire ne me semblait que poli et jamais heureux ? Ce genre de chose… Et plus le temps passait, plus j’avais envie d’aller voir… Pourtant, c’était couru d’avance… Je ne le connaissais pas en tant que tel… Mais je connaissais son parcours du quotidien, je le voyais se servir du thé entre deux clients, se remettre à tisser, faire ses œuvres d’art qu’il mettait ensuite en vente…

Il ne mangeait pas… Du moins je ne l’avais jamais vu manger quelque chose pendant son travail… Et si cela ne m’inquiétait pas trop, puisqu’il lui arriver de sortir de mon champ de vision en s’éloignant de la vitre, je le fus soudainement bien plus en le voyant tousser. Sa toux était de plus en plus récurrente, et violente aussi… Cela prenait bien six ou sept secondes avant qu’il ne puisse reprendre son souffle, et moi, j’assistais à cela de loin… Je n’avais jamais parlé à cet homme de ma vie, et pourtant, lorsqu’il toussait… Mon cœur se serrait… Je ne savais pas pourquoi… Mais ça finissait par me mettre en colère…

J’avais qu’une envie, c’était que le blond aille bien, même si je ne savais rien de lui… Et le voir tousser tout le temps, ça me donnait le cafard… Il y a deux jours, d’ailleurs, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter de battre… J’étais devant la vitre, en train de sécher l’une de mes choppe à bière avec un torchon, tout en observant, comme à mon habitude, le beau tailleur d’en face… Quand ce dernier s’est mis à tousser plus que de mesure… Il en a lâché son matériel et a commencé à se plier en deux de douleur jusqu’à tomber à genoux.

C’est lorsque la chope a exploser sur le sol que j’ai compris que j’étais bien plus affectée par son état que je le pensais… J’avais lâché cette dernière pour me coller contre la vitre, le cœur battant à tout rompre à l’idée qu’il ne s’effondre pour de bon… Mais il a fini par se relever, quoiqu’un peu pantelant, et il a repris son travail comme si de rien n’était. Et moi… ? J’ai fait une crise d’angoisse à l’idée que mon voisin ne meurt étouffé…

Je suis parvenue à me calmer, cependant, mon observation s’est faite de plus en plus importante dans ma vie de tous les jours. Dès que j’avais une seconde de libre, je regardais par la grande baie vitrée de mon salon, et j’essayais de l’apercevoir. Je devais prendre une décision, parce que ça ne pouvait plus durer… J’avais l’impression que si je ne faisais rien pour que les choses avancent, il allait continuer de tousser sans raison jusqu’à l’épuisement… Et je refusais cette idée !

C’est pourquoi, aujourd’hui, dixième jour depuis que j’avais ouvert mon salon… J’avais décidé de fermer une heure plus tôt que prévu… Vêtue d’une robe verte pomme assez ample qui descendait jusqu’à mes chevilles ainsi que de mon tablier, j’avais décidé que je devais agir. Rehaussant ma chevelure entre deux, j’avais préparé un petit plateau de victuailles pour le beau tailleur d’en face… J’y avais mis plein de bonne chose !

D’abord, une tasse sur son socle, remplie d’un chocolat chaud à la mode aerugolaise, c’est-à-dire avec une grande quantité de crème fouettée et nappé de cacao en poudre, à coté, une coupelle avec des petits biscuits à la cannelle, croustillants. Ensuite, j’avais préparé une petite salade de fruits de saison, recouverte de sucre glace, un mille-feuille framboise chocolat, et une part de tarte à la banane… J’avais aussi préparé une infusion au tilleul, que j’avais mise dans une petite bouteille pour qu’il puisse la réchauffer plus tard…

Le tilleul était une plante que je trouvais vraiment géniale, elle permettait de faire baisser la fièvre et de soulager les gens de leur rhumes en apaisant leur respiration. Tout cela, dans l’espoir qu’il aille un peu mieux et ne tousse plus… C’était devenu ma hantise… Pourtant, je ne savais même pas son nom… Et je ne l’expliquais pas non plus… Mais je voulais que cet homme, aussi beau et gentil ait il l’air, soit aussi en parfaite santé et souriant…

Alors, vers 17h, j’ai tourné la pancarte sur la porte de ma boutique pour indiquer que j’étais fermée, et j’ai pris le plateau que j’avais préparé dans mes bras, avant de quitter l’endroit pour me diriger d’un pas très lent, vers The Willow Maid… Pourquoi très lent ? Parce que je sais que si je ne fais pas attention, je ne vais pas lui apporter le plateau, je vais l’éclater sur sa vitrine… Cependant, arrivée à mi-chemin, j’ai commencé à m’inquiéter toute seule… Est-ce qu’il allait apprécier ? N’allait-il pas m’en vouloir de me mêler de ce qui ne me regardait pas ? Je me sentais rougir de gêne, et trembler légèrement de ma curiosité maladive, mais je ne pouvais plus reculer à présent… Pourquoi ?

Parce que je viens de pousser la porte de sa boutique…
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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyLun 27 Nov - 3:22
Ces derniers jours, la toux revint en charge sur ton corps faiblissant. Cette année, le froid attaquait précocement, alors tu avais pris la décision, en ce premier Octobre 1914 de ne plus cesser de travailler jusqu'à ce que ton corps ne te supporte plus. Une nouvelle boutique avait ouvert ses portes en face de ton empire vestimentaire et elle n'avait manqué d'attirer ton regard tandis que tu servais tes clients, principalement des habitués.

Cette dame aux cheveux frisés tenant son petit chien emmitoufflé dans des vêtements adaptés pour lui était l'une de tes habituées qui te prenait des commandes excentriques depuis cinq années. Elle te parla longuement du gout des aliments de la boutique face à toi, tandis que tu prenais ses nouvelles mesures pour sa nouvelle tenue de soirée ainsi que la tenue assorti pour son petit bichon.  En fait, elle passa tous les jours à la même heure ces dix derniers jours.

En raison de ses achats compulsifs, tu devais engloutir de larges quantité de thé modifié par ton colocataire en mission au Sud. Ces feuilles avaient les propriétés d un expresso tout en ayant un gout plus raffinées pour tes papilles . Comme cela, tu avais pu passer dix jours sans la moindre minute de répot. Tu ne pouvais te permettre de relâcher ton effort, si tu voulais vendre suffisamment pour te permettre un congé hivernal bien mérité. Dernièrement, ta brave grand-mère passait de nombreuses heures sur son fauteuil en raison d'une douleur à ses articulations, ce qui faisait que tu étais seul pour gérer la boutique.

Bien sur, tu avais conscience que ces journées sans te nourrir ou te reposer empiraient ton cas, mais ton sourire poli et un peu de poudre dissimulaient la gravité de ce mal qui te frappait. La dame qui quittait ainsi ta boutique accompagnée d un porteur pour ses achats n'y avait vu que du feu, et ce depuis huit jours. Ce fut a ce moment qu'une douleur bien plus vive que tes simples toussotements s'empara de ton corps et te fit échapper tes ciseaux et tomber sur tes genoux, le souffle court. Tu serras les dents pour ne pas hurler de douleur, pour ne pas inquieter ta grand-mère. Au bout de quelques instants, tu te relevas, haletant de douleur avant de reprendre ton ouvrage comme si rien ne s'était écoulé.

Tu avais entendu parler de la propriétaire de la boutique face à la tienne et aperçu son reflet à plusieurs reprises. Les fois ou elle trébuchait au sol ou encore lorsqu'elle épiait des clients potentiels avaient été de rares distractions à l'austérité que tu t'imposais. Les seules fois ou tu lâchait ton atelier était pour te servir du thé , changer tes vêtements ou laver ton corps à l'eau glacée, puisque tu ne pouvais te permettre de payer pour du chauffage d'eau.

Même si tu te concentrais sur tes oeuvres, tu n'avais pu chasser de ton esprit ce regard émeraude et cette chevelure chocolatée digne d'une fée malicieuse. Non, tu ne savais pas son nom ou ce qu'elle faisait lorsqu'elle ne travaillait pas, mais, une certaine chaleur te gagnait juste à entrevoir son visage songeur et délicat. Cette demoiselle devait sans doute déjà avoir un petit ami qui pouvait se balader sans manteau à l'extérieur et qui pourrait la gâter mieux qu'il ne le pouvait en période de froid.

Il valait mieux pour toi que tu te mettes cette idée en tête si tu ne voulais pas souffrir à nouveau, mais tu ne pouvais l'oublier. Tu travaillait d'arrache pied à redécorer ta vitrine , tout en tissant et cousant tes divers commandes, mais elle flottait cette pensée, comme une douce caresse. De toute manière, une grenouille comme toi ne trouverait pas sa dulcinée, et encore moins une au charme angélique.En fait, tu étais tombé sous le charme de son regard malgré toi.

En ce 10 Octobre, ton état était des plus lamentables , mais tu avais su le cacher à ta quarantaine de clientes de la journée. Tu avais enfin remis la commande à la dame accompagnée de son chien, puis vendu la majorité de tes vetements de tes présentoirs. En fait, elles voulaient être belles pour le spectacle prochain de la grande Chiara Williams, chanteuse de renom et cliente habituée.

Il était dix sept heures quatorze minutes et vingt six secondes sur ta montre que tu refermât prestement après avoir calculé le nombre de robes que tu devrais coudre cette nuit . Des violentes quintes de toux te prirent tandis que la clochette de ton entrée tinta de son son mélodieux. Une cliente retardataire sans doute, mais tu n'eus pas le temps de la voir, que la douleur sourde te revint. Plié en deux de douleur, hors de son champs de vision, tu serras des dents pour ne pas te faire repérer, puis tu te relevas, blême et toussotant. Tu en cherchais ton souffle, tandis que tu la rejoignit à l'entrée de ton commerce bien chaud pour tes clientes. En fait, tu tremblais de froid a cause du vent qui s'infiltrait par la porte ouverte.

Lorsque tu reconnus ta cliente qui portait un plateau de nourriture, tu en arborât un air des plus surpris, qui allait en rupture avec cette étiquette dont tu était si fier. De près, sa beauté te coupa le souffle , dans les deux sens du terme, puisque tu toussais dans ta manche en refermant la porte derrière elle. Tes joues devinrent rougies par la gêne, tandis que tu t'empressas de ramener une table afin qu'elle puisse poser son plateau ainsi qu'une chaise des plus confortables.

Tu lui ramena également une tasse de thé infusé, mais pas celui que tu buvais mais ce thé sucré aux pétales de rose, pomme verte et mure dont tes clientes raffolaient. Tu ne voulut point passer pour un hôte exécrable, malgré ton état et la fermeture de ta boutique. À la vue de son regard rivé sur toi tu ne pus que bredouiller entre de violentes quintes de toux. En plus cette nourriture ravivait ce manque de nourriture que tu subissais depuis dix jours au moins.

- B-bonsoir M-mademoiselle. S-soyez la bienvenue a The willow maid. P-pardonnez le manque d'articles...et de p-politesse de ma part.

Tu t inclinât devant elle en digne gentilhomme, même si cela coupait ton souffle. Le parfum de cette demoiselle t'enivrait et tu ne pouvais penser rationnellement face à elle. Ce qu'elle pouvait être belle...
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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyJeu 7 Déc - 23:31



Je stressais quelque peu malgré moi…

J’ignorais si le beau vendeur viendrait à ma rencontre, car une fois la porte ouverte – j’avais mis un moment avant d’y parvenir avec mes mains prises - je ne l’avais pas immédiatement vu… En revanche… Je l’avais entendu… Il s’agissait d’une toux violente dans une autre pièce, et naturellement, mon cœur se serra à ce son… Je le revoyais encore, toussant et laissant tomber son matériel pour se retrouver sur les rotules, les mains sur la gorge… J’avais eus, à cet instant précis, l’impression de mourir à sa place. Mon cœur s’était gelé, mon souffle avait disparu… Et si ma pinte de bière s’était retrouvée éclatée au sol, j’avais pourtant été rassurée de le voir se relever, même si c’était avec difficulté… Mon cœur s’était remis à battre en voyant que oui, il vivait toujours… Pourtant, la toux que j’entendais se poursuivait, et si je ne voyais pas d’où elle venait, je l’entendais, et ça me mettait mal-à-l’aise… J’avais envie de poser mon plateau, même si c’était sur le sol, et me rendre auprès du tailleur pour voir comment il se portait…

Sauf que je n’en ai pas eus le temps…

Il est apparu soudainement, comme sortant d’une pièce cachée, et j’ai marqué un temps d’arrêt pour le détailler… Il était vraiment grand… Car plus il se rapprochait, et plus je devais lever la tête pour apercevoir son regard qui était, à ma grande surprise, presque rouge… Cependant, s’il était naturellement blond et semblable à la plupart des amnestrien… Sa peau était blafarde, presque translucide, et d’immense cernes semblaient vouloir entacher son visage pour souligner son regard. J’avais l’impression, quand bien même il me semblait immense et svelte, qu’il allait se briser en une seconde. Je pouvais presque le voir trembler de tout son long, comme une brindille ballotée par les bourrasques du temps… Pendant cet instant, j’ai eus peur… J’avais ce sentiment que, si je ne faisais pas attention à cet homme, il allait disparaitre… Et pourtant, je ne le connaissais même pas… C’était juste un sentiment d’insécurité que je devais combler, malgré le fait que je n’en connaisse pas les raisons…

Il était ma crainte…

Je fus surprise en revanche, de voir justement cette expression de stupeur sur le visage. Il ne s’attendait clairement pas à ma venue… Peut-être attendait-il quelqu’un d’autre… ? Sa petite amie, probablement, voir sa femme… J’ignorais son âge, je ne pouvais même pas lui en donner un, tellement il me paraissait splendide… Et ce léger bouc sur son menton lui donnait des airs plus sage, mais lorsque je croisais son regard, j’avais le sentiment qu’il était plus jeune… Autrement dit, j’étais totalement perdue depuis qu’il était arrivé… J’en avait perdu mon vocabulaire, et je n’osais bouger… Il m’a contournée cependant, pour refermer la porte derrière moi, et je l’ai entendu tousser de nouveau. J’ai voulu lui demander comment il allait, mais aucun son n’est sorti de ma bouche.  J’ai à peine eu le temps de revoir son visage, qu’il partait chercher une petite table ronde ainsi qu’une chaise recouverte d’un coussin de velours.

J’entamais un mouvement pour poser le plateau, que déjà, il disparaissait de nouveau, pour revenir avec une tasse de thé parfumé, thé dont l’odeur vint se mêler à celle de mon chocolat chaud aerugolais. Il déposa alors sa tasse à coté de mon plateau, avant de tenter de dire quelque chose mais… Il fut pris d’une nouvelle quinte de toux… Et si je compris qu’il me souhaitait la bienvenue, j’ai aussi plus ou moins entendu qu’il s’excusait pour le manque d’articles et de politesse venant de lui… Je dois dire que j’ai cligné des yeux à plusieurs reprises, avant de rosir brusquement en le voyant s’incliner bien bas, tel un serviteur… Non, ça allait comprimer ses poumons s’il restait ainsi !  Sans même faire attention aux manières que j’avais pourtant apprise depuis que j’étais toute petite – et que j’avais dû oublier en travaillant à l’hôtel de monsieur Garland - je me suis précipitée sur lui pour prendre ses mains… Gantées… Et le relever doucement.

« Sir, faites attention, voyons ! » J’ai relevé la tête et alors, j’ai croisé son regard… je me suis sentie de venir écarlate, avant d’essayer de lui sourire avec tendresse. « Vous devriez faire attention, votre toux ne cesse de vous prendre à mal… C’est pourquoi je vous ais apportés de quoi vous remettre… » Je l’ai soudainement relâché en comprenant que ce contact avait duré plus d’une seconde, et me suis giflée mentalement en me rappelant qu’il avait surement une petite amie. Je me suis alors écartée de lui et j’ai présenté le plateau de victuailles que j’avais apporté. « Ce n’est pas pour votre travail que je suis ici, même si je ne puis nier vos talents incroyables… Mais pour votre santé… » Je me suis mordue la lèvre avant de reprendre, toujours un peu gênée. « Entre collègues, on se soutient, n’est-ce pas… ? » J’ai secoué la tête, je me sentais ridicule dans mes propos, et à côté de lui, et tout court en fait… Je serais bien retournée dans ma boutique, là tout de suite maintenant, en fait… Mais je lui avais apporté de quoi se nourrir, et je voulais…

Non.

Je DEVAIS présenter mon travail… J’ai donc prit une grande inspiration avant de présenter le plateau du bout de mes doigts, tout en prenant la parole. « Je vous ai apporté un chocolat chaud revigorant, ça vous apportera du fer, mais vous tiendra chaud aussi, et hmm… J’ai pris la liberté de vous faire un peu de tout, ne connaissant pas vos goûts, à vrai dire… » J’ai tour à tour présenté mes pâtisseries… « Ensuite, des spéculoos, c’est une spécialité Aerugolaise, pour aller avec le chocolat, une petite salade de fruits, pour les vitamines… Une tarte à la banane et au chocolat, et enfin… Ma spécialité, un mille-feuille au chocolat et à la framboise… » À présent, je me rendais compte que j’avais mis du chocolat partout, et je me sentais rougir de ridicule… En constatant que je n’avais rien dit sur la petite bouteille, je me suis empressée de le corriger, tout en étant rose, et en bafouillant. « J’ai aussi décidé de vous apporter une infusion au tilleul, en cas de fièvre et de toux, ça aide… généralement… et… Je suis désolée de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais… je vous voyais tous les jours à travers la vitre et je m’inquiétais et… » Je me suis tus… Est-ce que je venais d’avouer l’avoir observé depuis le début ? Oui…

Achevez-moi…
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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyLun 11 Déc - 17:51

« Sir, faites attention, voyons ! »

Le contact de ses mains sur tes mains gantées et le son mélodieux de sa voix teintèrent ton visage d’une douce teinte rougie. Ce n’était pas le moment de te faire de faux espoirs, même si tout au fond, tu savais qu’il t’était impossible de lutter contre ce sentiment qui prenait de l’ampleur. La question que tu te posais était de savoir si son cœur était déjà pris ou non. Tu n’oserais jamais entrer en compétition avec un autre homme, cela serait de t’imposer à cette dulcinée. Tu faisais une attention particulière à je jamais te dresser face à une dame et leur implanter ta volonté. Tu refusais de faire comme ce monstre qui avait été ton géniteur, hélas moins humain que la chimère que tu étais devenu.
Elle releva son regard émeraude pour croiser le tien, bien qu’elle fût bien plus petite que tu ne l’étais et la rougeur sur tes joues prit une expansion des plus considérables. Le sourire qu’elle t’esquissa, teinté de tendresse maladroite acheva de te faire chavirer pour elle. Bien que les extrémités de ton corps étaient presque glaciales, cette chaleur dans ton torse, elle, était des plus vives et ne cessait de s’intensifier. Non, un homme comme toi, vieux jeu et fragile ne devait pas être son genre. Tu devais faire taire ce désir de la garder près de toi, parce que cette fois, tu ne pourrait pas récupérer d’un rejet de ta personne.

« Vous devriez faire attention, votre toux ne cesse de vous prendre à mal… C’est pourquoi je vous ais apportés de quoi vous remettre… »

Elle te relâcha d’un coup et tu secouas mentalement la tête pour remettre tes idées en place, mais il t’était ardu de penser rationnellement avec tes toussotements, ta faim, ta fatigue et la présence de celle qui t’avait volé ton cœur a son insu sans doute. Le moindre de ses mouvements étaient des plus gracieux, même la simple gestuelle de ce repas, qui m’était visiblement destiné. La compréhension de ce simple fait accentua cette chaleur et ma gêne. Incapable de parler sans craindre de dire quelque chose maladroitement, j’attendis sa présentation avec impatience que je dissimulais mieux que mes rougissements. L’arome chocolatée de ses victuailles que j’humais à chaque respiration ravivait ma faim qui datait de maintenant dix jours.

« Ce n’est pas pour votre travail que je suis ici, même si je ne puis nier vos talents incroyables… Mais pour votre santé… »

À la simple mention de la raison de sa présence, tu baissas un peu la tête, extrêmement gêné. Cette fée magnifique et délicate avait réalisé que tu n’étais pas au meilleur de ta forme malgré tes efforts pour le dissimuler. Tous les hivers, tu avais un pied dans la tombe, mais tu ne t’arrêtais de travailler que lorsque ton corps te lâchait. Tu remarquasses qu’elle se mordit la lèvre, sans doute gênée et tu craquas davantage pour elle. Il ne te restait plus qu’à espérer qu’elle veuille bien d’un homme tel que toi… ou plutôt d’une chimère, dans ton cas. Tes sentiments pour elle étaient bien réels mais tu craignais tant le rejet que tu prendrais ton temps pour l’étudier avant de lui avouer.

« Entre collègues, on se soutient, n’est-ce pas… ? »

Cette demoiselle ne cessait visiblement pas de te surprendre avec ses paroles emplies d’un grand optimisme. L’entraide entre collègues, tu y avais cru au début, mais les tailleurs sont extrêmement compétitifs et ils refusaient de laisser une petite place pour un enfant avec un accent étranger. Cet accent, tu le dissimulais maintenant parfaitement, mais tu n’avais pu oublier cet accueil froid que tu avais eu. Maintenant de cette idée d’entraide il ne restait que ta boutique pour la haute couture et des échoppes plus modestes qui te rachetaient de tes produits pour les revendre.

Elle n’avait rien à voir avec ces tailleurs sans scrupules qui profitaient des contacts privilégiés avec leurs clients pour leur tâter la poitrine ou autres endroits indécents. Cette fée aux traits angéliques te parlait avec une sincérité qui te touchait. Tu ferais ton possible pour aider son jeune commerce à croître en lui faisant de la publicité. Une demoiselle qui remarquait ton véritable état sans se faire piéger par cette façade méritait que tu la soutiennes du prestige de ton empire vestimentaire. Puis… le fait qu’elle t’ait volé ton cœur t’influençait directement. Tu réussis à lui bredouiller une réponse bégayée sous l’impulsion de cette gêne qui te tenait en tenailles.

‘’ Oui… n-n-naturellement… m-mademoiselle…’’

Elle secoua la tête, visible tout aussi gênée que tu l’étais. Sans doute jugeât-t-elle ton physique des plus ridicules. Tu n’avais pas honte de ton physique particulier, mais tu devais sans doute être trop mince et blême pour son cœur. Si tu voulais espérer avoir une chance avec une demoiselle telle qu’elle, il te faudrait te prendre en main et te faire des muscles et tailleur ses cheveux longs. Sans doute également changer ta posture et ton habillement pour te conformer aux autres. Sans doute ses yeux ne brillaient ils que pour ces Alchimistes d’État. Tu pourrais toujours demander à ton colocataire de te prêter ses gants et sa montre le temps que tu courtises cette demoiselle. Non, tu ne pourrais lui mentir ce serait abuser de sa confiance.

Elle inspira un grand coup avant de présenter son plateau alléchant du bout de ses doigts fins et délicats. Sa voix résonna à nouveau, digne de celle d’un ange protecteur qui t’assurait que tout irait bien.

« Je vous ai apporté un chocolat chaud revigorant, ça vous apportera du fer, mais vous tiendra chaud aussi, et hmm… J’ai pris la liberté de vous faire un peu de tout, ne connaissant pas vos goûts, à vrai dire… »
Tu ravalais cette salive qui te roulait en bouche à la simple vue des victuailles. Non, Thaniall, tu ne devais pas paraitre affamé et impatient. Tu manquerait de politesse envers le chef qui t’avais concocté ces plats délicats . Ils étaient tout comme leur créatrice et tes pensées convergeaient vers elle, malgré que tu ignorât ce qu’elle pouvait penser de toi. Sans doute t’avait-elle simplement pris en pitié, puisqu’elle avait remarqué ta faiblesse. Elle passa ses doigts au-dessus des patisseries alléchantes.

« Ensuite, des spéculoos, c’est une spécialité Aerugolaise, pour aller avec le chocolat, une petite salade de fruits, pour les vitamines… Une tarte à la banane et au chocolat, et enfin… Ma spécialité, un mille-feuille au chocolat et à la framboise… »

Tu comprenais mieux pourquoi tu te sentais aussi attiré par ces plats, tu étais extrêmement friand de chocolat et de baies. Mais, comment avait-elle fait pour deviner ce que tu aimais? Avait-elle un don exceptionnel, malgré son humanité flagrante qui la rendait d’autant plus désirable à tes yeux. Et ce rougissement sur ses traits était des plus adorables. Que dire de ce bafouillement qui suivit rapidement tandis qu’elle te présenta sa bouteille fermée. Si tu n’avait pas déjà de yeux que pour elle, cela t’aurait définitivement convaincu.

« J’ai aussi décidé de vous apporter une infusion au tilleul, en cas de fièvre et de toux, ça aide… généralement… et… Je suis désolée de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais… je vous voyais tous les jours à travers la vitre et je m’inquiétais et… »

Elle se tue d’un coup, extrêmement gênée, tandis que tu te raclasses la gorge d’un coup afin de pouvoir lui formuler une réponse malgré ce tumulte ardent. Venait-elle de t’avouer qu’elle t’avait observé à ces moments ou tu croyais qu’elle guettait des clients.? Oui, mais tu avais fait la même chose, bien malgré toi. Tes manières se brouillaient en sa présence, et tu devais faire l’effort d’au-moins te présenter à elle, même si tu étais destabilisé.

‘’ M-mademoiselle…’’ bredouillai-je , entre des quintes de toux que je renfonçaient dans l’une de mes manches. ‘’ je…dois…v-vous avouer quelque chose… Je…je…v-vous ai…observée…aussi… p-pardonnez…mon…impolitesse…V-votre…attention…en…m-mon égard…. Est…t-tout…à…f-fait…h-honorable… ‘’ Tu peinait à t’exprimer, mais tu regrettait le choix peu astucieux de tes mots. ‘’ je…je v-veux dire…que…je….l’app-apprécie…véritablement… m-mademoiselle. ‘’

Crétin, elle ne te prendrait pas au sérieux. Tu reculât de deux pas avant de faire une référence en bonne et due forme face à elle, bien que tu la suivisses du regard. La moindre des choses face à son attention était de te présenter formellement en digne gentilhomme.

‘’ Je…j’en…perds…mes…m-manières, M-mademoiselle…p-pardonnez-moi. J-je…suis Thaniall…Garlen, l’humble…co-propriétaire…de cette…b-boutique…et le…c-concepteur…des mes….articles… J-je…vous s-souhaite…la b-bienvenue..en c-ces lieux… puissiez-vous…y trouver…v-votre…compte…’’

Tu te redressas avant de ramener ton banc vers cette table dressée, puis tu lui pointât la tasse de thé que tu lui avait préparée.

‘’ C-ce…thé…est…p-pour…v-vous, mademoiselle…’’

Tu l’invitas à s’assoir sur la chaise que tu lui avais amenée, avec raffinement, puis tu t’installasses sur ton banc de travail légèrement piqué d’aiguilles que tu ne désirais pas perdre. Tu joignis brièvement les mains à la manière Xinoise pour la remercier pour le repas, telle que ta grand-mère te l’avait apprise. Ensuite de quoi, tu déployas un effort monstrueux pour ne pas tout avaler d’une traite. Elle s’inquiéterait trop si elle constatait ton véritable état et cette maigreur sous ton large manteau. Tout ce qu’elle te cuisinât était un délice et tu en aurais volontiers redemandé, mais tu étais trop malade pour avaler plus. Ce serait idiot de mourir l’estomac percé de nourriture, comme l’un de tes rivaux extrêmement gourmands.

Une fois la dernière bouchée avalée en un laps de temps bien court au vu de cette expression qui se dessinait sur son visage, tu retomba la proie de ces quintes d’une violence extrême qui te faisaient tout lâcher. Tu ne sentait plus d’air entrer dans tes poumons et tu toussais au point d’en cracher du sang dans ta manche. Le gout ferreux était l’un de ces gouts que tu ne pouvais pas oublier. Tu venais de saboter toutes tes chances avec cette demoiselle et des larmes perlèrent aux coins de tes yeux. Elles n’étaient pas uniquement là a cause de cette douleur qui te comprimait, mais bien à cause de la perspective de l’avoir déçue dans ses attentes.
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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyVen 29 Déc - 18:52



Je me sentais toujours mal-à-l’aise, ce qui était semblable à des aveux m’inquiétait… Certes, je lui avais bien fait comprendre que j’étais ici pour sa santé, et pour connaitre cette dernière, j’avais dû l’observer, mais les paroles tenues insinuaient que j’avais passé des heures à le faire… Ce qui était clairement le cas, mais tout de même, pas besoin de l’ébruiter… Oui, stupide, parce que si ce fait me gênait, je ne le regrettais absolument pas, et l’inquiétude que cette toux nourrissait, même si c’était celle d’un inconnu, me gênais encore plus. Je ne supportais pas de voir… Même de savoir que ce jeune homme n’allait pas bien. C’était… contre-nature… J’avais tout le temps envie de pleurer pour ce fait, et si aucune larme ne coulait sur mon visage, mon cœur lui, était bien triste pour lui.

Et ce n’était pas normal. Je veux dire, je ne savais ni son nom, ni son âge, je venais juste de découvrir son visage en son entièreté, et mon cœur battait la chamade comme si je le connaissais depuis des lustres et m’y étais fiancée l’année passée… N’importe quoi, en clair ! Mais me lamenter sur mes états d’âmes ne ferait pas avancer les choses, encore moins pour lui… Et tandis qu’il me répondait avec difficulté que c’était bien normal, du moins naturel, d’aider ses collègues, je me sentais perdue. Lui qui avait l’air sir beau, il me semblait désormais si fragile et dans le besoin… Et si je ne voyais que de la gêne sur son visage, je me prenais à espérer un sourire merveilleux. Plus encore, je voulais y voir un sourire m’étant destiné. J’avais présenté chacun des mets que je lui avais apporté, pourtant, j’avais toujours l’impression de ne pas faire assez, de ne pas mériter un seul de ses mots… Même si ce n’était que des remerciements. J’avais annoncé que je l’observais, et à présent, je devais passer pour une folle. Une idiote…

J’hésitais d’ailleurs à quitter les lieux et le laisser manger tranquille, mais son raclement de gorge m’en empêcha. Je fus saisie de stupeur en relevant ma tête vers lui… Il toussait encore, et je me mordis la lèvre à le voir ainsi souffrir pour me répondre. J’aurais dû lui dire que les mots n’étaient pas nécessaires, que tout ce qui comptait à mes yeux, fusse qu’il se rétablisse correctement et surtout, promptement, mais je n’en eus pas le temps. Il m’informa alors qu’il désirait m’avouer quelque chose… Pendant un instant, je crus qu’il n’aimait pas le chocolat, ou que ma présence l’importunait grandement, et de nouveau, la sensation que je devais partir le plus vite possible me tirailla l’estomac. Pourtant, il fit disparaitre cette sensation, la remplaçant par une à laquelle je ne m’attendais définitivement pas. Il avoua m’avoir observé aussi… Et cela fit poindre sur mon visage de nouvelles couleurs, du moins, je le supposais, car j’avais horriblement chaud à présent. J’en avais presque du mal à écouter le reste… Mes actes, mon attention envers sa personne, était honorable, selon lui…

Je ne le comprenais désormais plus.

Il disait véritablement apprécier ce fait. Mais… Ce n’était pas logique… Je l’avais observé contre son gré, épié le moindre de ses faits et gestes… N’importe qui se serait senti… Mal-à-l’aise ? Moi la première… Pourtant, le fait qu’il ait fait la même chose avec moi… Ne me mettait pas mal comme cela aurait eu effet avec d’autres hommes. C’était… Agréable. L’impression d’avoir attiré son attention me plait, même si c’est minime et qu’il m’oubliera ensuite très vite pour une demoiselle bien plus belle, mieux faite, et plus cultivée que moi. Ce ne serait pas dur remarque, j’étais loin d’être comme toutes ces belles filles de la noblesse, comme celles qui étaient au pensionnat de madame Pervenche avec moi… Avant mon départ précipité… Je clignais des yeux cependant, en le voyant soudainement reculer de quelques pas, pour finalement s’incliner devant moi, bien que son regard tente d’accrocher le mien.

Si je rougis de plus belle, la perspective de connaitre enfin son nom fit faire un bond à mon muscle cardiaque. Depuis le temps que j’en rêvais, ce dernier allait enfin m’être accordé ! Je l’écoutais donc, tandis qu’il délirait sur le fait d’avoir perdu ses manières… S’il ne me l’avait pas dit, je n’y aurais vraiment pas fait attention, tant j’étais captivée par ce regard pourpre… Je retenais cependant avec un certain plaisir, son nom. Thaniall Garlen… Peu commun… Je ne saurais dire ses origines, mais cela lui allait comme un gant. En revanche, les présentations plus formelles, liées à sa boutique me rappelèrent que je n’avais pas encore véritablement gagné d’argent, et plus encore, que je n’étais plus faite pour ce monde ci. En revanche, chacun de ses articles, eux, étaient plus que magnifique. Personne ne pouvait nier son talent. Moi la première… Je clignais cependant des yeux, car avant même d’avoir pu rendre les civilités, il s’était redressé pour aller saisir un petit banc sur le côté et le ramener devant la table.

« Je »

Il pointa la tasse qu’il avait apporté, sucrée et parfumée, disant que ce thé était pour moi, pour ensuite m’inviter à m’asseoir sur la chaise délicate qu’il avait ramené au tout début. Il s’installa pour sa part sur le petit banc couvert d’épingle et d’aiguille à tête perlée, avant de joindre les mains de manière étrange. Une coutume xinoise je crois… Oui, je connais les recettes mais pas les coutumes en elles-mêmes. Je pris la peine de l’observer manger malgré tous mes ouvrages. Le fait qu’il ne fasse guère de pause entre chaque met me confirma le fait qu’il avait très faim, et à présent, je regrettais de n’avoir apporté que des sucreries. J’aurais dû lui préparer un véritable repas pour combler son appétit… Je profitais cependant de ce silence pour me détendre, plus ou moins, en goutant au thé qu’il m’avait apporté, une délicieuse combinaison sucrée et fleurit…  J’allais finalement me présenter à mon tour, tandis qu’il finissait la dernière pâtisserie que je lui avais amené, mais une fois de plus, je ne le pus…

Et mon cœur rata un battement.

Il se remit à tousser, violement, au point que je reposais la tasse offerte et me relevais pour venir à ses côtés. Je posais une main sur son dos pour lui apporter mon soutien, et l’autre, sur son torse malgré les vestons, afin d’essayer d’apaiser sa toux… Mais le sang que j’aperçus au creux de son gant me fit mal. Plus mal encore que je ne le pensais. Je relâchais alors son buste et me précipitais sur la bouteille de tilleul pour l’ouvrir et pressais le goulot contre ses lèvres lors d’une micro-pause afin de l’aider à boire. Je faisais cela avec le plus e douceur possible, afin de ne pas lui faire de mal, ni causer une nouvelle toux. Des larmes scintillaient au coin de ses yeux rouges, et mon cœur se serra de plus belle.

« Buvez doucement, cela va aider à la guérison… Voilà… » De ma voix transparaissait une inquiétude importante pour ce presque inconnu au doux regard. « Moi, c’est Ashline, Ashline Beauchamp… » Je lui retirais la bouteille quelques secondes pour lui laisser le temps de reprendre son souffle. Déjà, il allait sentir un engourdissement léger au niveau de la gorge, et l’irritation serait moins violente, ensuite… La fièvre tomberait petit à petit… « Mais j’apprécierai que notre rencontre ne se termine pas en une toux mortelle… » Ma touche d’humour n’était probablement pas la bienvenue, mais j’essayais de lui sourire avec tendresse, avant de lui tendre de nouveau la bouteille d’infusion. « Buvez encore, s’il vous plait… ça ira mieux après… » Je me voyais mal le supplier de guérir dans l’instant, pourtant, je priais pour que ceci, mon vœu, se réalise au plus vite… Je voulais connaitre ce tailleur, pas juste assister à sa fin…

Mon cœur ne le supporterait pas…

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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyMar 30 Jan - 3:03
« Buvez doucement, cela va aider à la guérison… Voilà… »

Elle est véritablement une ange venue pour t'aider et elle t’a charmée. Son doux regard émeraude laisse paraitre une inquiétude sincère tandis qu’elle va t’aider à tousser et boire son infusion qui amplifie cette chaleur que tu ressent.  Cela te laisse des plus surpris, puisque normalement tu es ce chevalier servant sans dame. Le coeur des femmes a toujours été distant de ta personne, puisqu’elles sont généralement attirées par ces rustres qui ne les voient comme de vulgaires objets.  Se pourrait-il que cette demoiselle au coeur d’or et au talent culinaire indéniable soit réellement intéressée par l’homme fragile que tu es?

« Moi, c’est Ashline, Ashline Beauchamp… »

Son nom résonne dans ta tête , comme une invitation à en apprendre plus sur elle. Ashline, la demoiselle qui possède maintenant ton coeur et qui n’a pas fui à la vue de ton état. Bien que ton coeur ne vaille plus grand chose au vu des miettes qui le compose, cela reste ton bien le plus précieux.  Cette jeune femme qui a réduit ton coeur en miettes par le passé est bien lui et tu te décide de tenter ta chance à nouveau, pourvu que cette Ashlyn veuille bien d’une petite grenouille avec un pied dans la morgue.

Ce liquide qui coule dans ta gorge engourdit la douleur que tu ressent et t’apaise. Entre ses mains, tu es bien docile, et elle prend l’attention de te laisser respirer quelques secondes dans lesquelles tu avale l’air sans te retenir. Tu es étourdi et tu tente de dissimuler ton gant clair entaché de vermeil, meme si tu sais qu’elle l'a déjà vu. Un gentilhomme ne doit pas montrer sa faiblesse face à une gente dame, mais tu es trop faible pour respecter cette étiquette. Tu ne peux pas te mentir, tu es gravement malade et ton corps peine à supporter l’effort que tu t’impose.

‘’ Merci…’’

Ce simple mot qui siffle sur ta langue teintée de ton véritable accent s’élève instinctivement, maladroit et affaibli. Tu apprécie véritablement la présence de cette merveilleuse femme qui ne te méprise pas. Tu sent qu’avec elle tu pourras montrer tes véritables couleurs sans craindre son jugement, bien que tu ne sache pas la raison de cette impression. En fait tu as l’impression de l'avoir toujours connue et qu’il ne s'agit que de retrouvailles entre deux amants de longue date, deux moitié d’un même pendentif étincelant.  Toi qui te méfie toujours de la férocité des sentiments d’une femme et ces facades, tu ne les sent pas avec elle, et tu es honnête.

« Mais j’apprécierai que notre rencontre ne se termine pas en une toux mortelle… »

Cette remarque de sa part accompagnée de son sourire des plus adorables font ressurgir cette couleur bien assortie à tes yeux sur ton visage cerné. Instinctivement un petit rire douloureux s’échappe de ta gorge, puisque tu as un certain humour grivois , même si cela va contre l’étiquette des gentilhommes. Son visage est un rayon plus étincelant que le soleil et il perce ton coeur, le teintant d’une nouvelle mélodie qui monte à tes oreilles.  Elle te tend la bouteille en douceur, mais tu n’a de yeux que pour elle et rien d’autre. C’est décidé, tu fera tout ce qui est en ton pouvoir pour faire naitre des sourires sur son visage. Elle est ta raison de continuer à te battre contre ta malédiction.

« Buvez encore, s’il vous plait… ça ira mieux après… »

Elle te tends le reste de la bouteille que tu boit à fines gorgées, pour ne pas m'agresser. Une éternité dans une seconde s’écoule avant que tu ne te relèves de ta prestance avant de déplacer la table hors du couloir vers ta cuisine inutilisée depuis plusieurs jours et répéter le même processus avec les chaises, que tu replaces à leur endroit habituel. Tu revient finalement vers elle avant de prendre l’une de ses mains entre les tiennes en douceur. Ton coeur bat la chamade avec ce simple contact et ton impolitesse brusque et instinctive te surprend.

‘’ je… venez avec moi, Mademoiselle Beauchamps… je...voudrais vous montrer quelque chose...’’

Tu la mènes jusqu’au coeur de ta boutique que tu lui présentes avec un sourire gêné mais fier. Le soleil est bien bas et les lanternes extérieures renvoient un reflet féérique sur ta boutique éclairée. Tous les textiles dont tu es si fier brillent d’un éclat mélodique que tu es normalement le seul à admirer. Tu ne veux pas lui vendre tes produits, loin de la. Si tu l'a amenée la c’est pour une raison toute autre.

Autour de vous deux sont étalées les dernières robes de soirées invendues de la saison , des foulards aux couleurs chatoyantes de vie et divers textiles délicatement ornés . Ils forment un contraste avec la couleur foncée de tes habits, mais tu ne te permet pas d'arborer des couleurs vives, puisque ta chevelure soigneusement entretenue est dorée. Elle n'est pas une cliente, tu l'a compris, mais cet endroit de ta boutique est l'un de tes favoris avec ton sous-sol. Par la fenêtre, tu as souvent l'occasion de voir les étoiles briller dans le ciel et lorsque tu en prend le temps tu cherches les constellations et les étoiles filantes sous lesquels tu as fait plus d'un souhait.

'' à cette heure-ci...le ciel est....magnifique...vous ne trouvez pas? Juste au-dessus de votre...boutique il est possible de l’apercevoir. Bien...que...mon regard soit attiré par une ...autre étoile....beaucoup plus...étincelante...''

Tu disparaît brièvement de son champs de vision, tandis que tu va t,emparer d'un foulard bien précis que tu as confectionné la nuit passée, sans conteste ton favori de la saison. Émeraude comme son regard, tu sais qu'il n'aura d'autre propriétaire qu'elle. Tu t'incline formellement face à elle et le lui tend en respectant l'étiquette bien que ton visage soit entièrement écarlate en raison de cette gêne que tu ressent. D,ailleurs tu es incapable d'exprimer tes pensées de la manière que tu le voudrais et tu as même laisser échapper ton accent cretois.

‘’ Je...c’est pour...vous….pour...vous re...remercier….mademoiselle...il...rehaussera votre...regard ma...magnifique…’’

Tu en bredouilles tout gêné par ta déclaration et ces mots qui dépassent la simple pensée. Viens-tu de lui afficher que tu la trouves à ton gout?  Oui et tu as envie de fuir te cacher dans ton sous-sol, parmi tes vers à soie, mais tu ne peux pas fuir ce destin qui tourne entre vous deux. Ton visage est entièrement teinté d’écarlate tandis que tu lui tend ton oeuvre en soie finement brodée de bombyx mori sous leur forme de papillon. Ce simple foulard t’a pris une nuit entière à confectionner à cause de la quantité de détails et des petites perles encastrées dans la broderie. Maintenant que ton coeur te dicte de te dévouer à elle, tu sais que ce foulard ne peut que lui appartenir et à personne d’autre.

Ton corps tremble à cause du froid, de ton épuisement, de la gêne et ton instinct qui te dicte que quelque chose arrivera ce soir. Tu t’assures d’être un rempart entre elle et ce qui arrivera. De toute manière, tu es épris de cette pâtissière et tu ne t’y opposera pas. Après tout, cette chaleur qui brûle dans tes veines est des plus agréable, bien que tu regrettes de ne pouvoir t'exprimer normalement face à elle.
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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyMar 13 Fév - 3:25

Si prés... Et pourtant si loin...

J’étais toujours inquiète de la santé du beau Thaniall… Pourtant, j’ignorais quoi faire de plus. Je m’étais efforcée de le faire boire cette infusion de tilleul, pour éviter que la toux ne se poursuive et qu’il puisse respirer quelque peu. Il m’a remercié de l’avoir aidé… Et j’ignore si c’est le fait de cracher ses poumons à force de tousser, mais sa voix m’était apparue étrange quelque seconde… Un peu comme Elena lorsqu’elle était plus jeune… Son timbre de voix était différent… Lorsqu’elle s’énervait ou ne faisait pas attention, son accent aerugolais ressortait un peu. Etait-ce cela ? Il serait étranger au pays ? Bon, ça ne changeait rien du tout pour moi, mais sa voix ainsi, m’avait surprise… Comme son existence, sa douceur, ses manières… Tout en lui me surprenait… Tout chez lui me plaisait malgré moi. Parce que je savais d’avance que jamais, il ne pourrait s’intéresser à une pauvresse dépourvue de noblesse réelle. Je poussais un soupir malgré moi, ce simple mot, merci, avait éveillé en moi le désir d’en savoir plus sur lui, d’apprendre à le connaitre, de le soutenir…

Je savais que j’étais attiré par les beaux garçons, qui ne l’était pas ? Mais celui-là, était différent des autres. Déjà, premier point et pas des moindres, il m’était purement et simplement inaccessible. Mais ensuite, il était surtout raffiné, beau mais sans trop l’être physiquement… Il était beau c’était indéniable, mais il possédait surtout beaucoup de charme, et sa voix profonde lui apportait une douceur supplémentaire. À présent que j’avais entendu cette différence dans son timbre, cet accent inconnu, une aura de mystère l’entourait, et ma curiosité était piquée à vif. Je voulais savoir qui il était réellement… Déjà, je pouvais aussi dire qu’il avait de l’humour, puisqu’il a ri un peu à ma boutade sur la toux mortelle, avant de se remettre à tousser, évidemment. Je lui avais demander de continuer à boire l’infusion, avec l’espoir que cela endorme l’inflammation, mais je n’étais pas certaine que cela soit aussi efficace qu’un véritable remède.

Je regrettais de ne pas être passée chez un médecin pour prendre quelque chose pour lui. De toutes évidences, il n’y avait pas pensé… Ou bien n’avait-il pas eus le temps de passer de lui-même, avec toutes ces personnes en quête de ses somptueux travaux de couture… À moins… qu’avec les dépenses coutumières à un commerce personnel, et son manque de temps, il n’ait pu en acheter de lui-même. Je ne savais pas… Et franchement, je ne me voyais pas le lui demander, ça ne se faisait pas trop… Pourtant, son état qui ne cessait d’empirait m’inquiétait plus qu’autre chose. Il exécuta ma demande, et ainsi, bu à petites gorgées ma mixture au tilleul. Je n’osais rien dire durant ce temps-là, et je n’osais pas non plus trop le regarder, de peur qu’il ne croise finalement mon regard et constate mon observation. Ce n’était pas poli de dévisager les gens… C’est pour cela que je le faisais quasiment tout le temps, à mon grand désarrois… Bon… En vérité, j’adorais ça… Je leur inventais une vie, un métier une famille… Je m’amusais à imaginer tout cela, car imaginer quelque chose pour moi ne serait que me faire mal. Rêver de l’impossible est inutile… Pas vrai ?

Il finit alors par se relever, et je pus constater qu’il était extrèmement bien fait de sa personne, et que ses mouvements étaient parfaits… Un prince… Un vrai… Une personne à laquelle je ne devais pas m’accrocher, car la chute n’en serait que plus douloureuse. Et puis, vu sa prestance, il devait forcément avoir une petite amie, voir une fiancée. Il devait d’ailleurs probablement travailler énormément pour pouvoir payer leurs noces, et c’était surement la raison de son épuisement et de sa santé bafouée. Je tremblais malgré moi, avant de baisser la tête. Cette pensée m’avait faite mal, mais elle était pourtant plus que surement vraie. Alors ça ne servait à rien de lutter contre la vérité, n’est-ce pas ? Pourquoi le faire, après tout ? Je l’observais ainsi, à la dérobée, venir remettre ce qu’il avait déplacé. Il promena donc la table et les chaises à différents endroits de la boutique, revenant toujours sans. Je soupirais, avant de me reprendre, je comptais annoncer mon départ, puisque ça ne servait à rien de l’importuner plus que nécessaire, lorsque je le vis soudainement très proche de moi.

Qu’est-ce que ??? Pourquoi il prend ma main ??? C’est ??? Je me sens rougir jusqu’à la racine de mes cheveux et relève la tête vers lui. J’ai croisé son regard une seconde, pour revenir poser le mien sur ses mains qui enserrent la mienne avec douceur, puis de nouveau son visage. Oh la la la la… Je fais quoi ??? Pourquoi ?  Il me dit de venir avec lui, qu’il aimerait me montrer quelque chose… Bonté gracieuse, qu’est-ce qu’il fait chaud ici, je me sens bizarre et inquiète et… Mais que va dire sa fiancée !? Ce n’est pas convenable du tout ça ! Pourtant… Je n’étais pas certaine de mes hypothèses, et puis, il était si gentil, et sa manière de m’appeler me faisait fondre, vraiment… Il était si doux et sincère… Il m’entraine alors jusqu’au fond de la pièce, qu’il me présente, et si mes yeux ne peuvent se détacher de toutes ces robes merveilleuses, de ces couleurs, ces foulards, ces gants… Je ne peux m’empêcher de penser que ma main est toujours dans la sienne. Et mon cœur bat très vite à cause de ça.

De plus, la lumière qui prend vie dans la pièce est différente. C’est comme si le soleil rose du crépuscule et les lanternes de l’extérieur voulaient offrir une atmosphère chaleureuse et… presque magique… Comme les contes de fées… Je pouvais voir les reflets lumineux venir se poser sur les tissus divers et colorés, et rendre à ces reflets des teintes arc-en-ciel très douce. Et ces teintes semblaient bouger à mesure que les secondes passaient. Je pouvais voir certaines pierreries cousues à même le tissu s’illuminer sous les rayons lumineux. L’endroit était superbe… Et malgré moi, malgré ces mains qui tenaient la mienne, je me détendais quelque peu. Il me lâcha alors, disant qu’à cette heure-là, le ciel devenait magnifique au-dessus de mon salon de thé, mais que son regard avait été attiré par une autre étoile, bien plus étincelante. Je ne comprenais pas trop de quoi il en retournait… Mais le fait qu’il ait lâché ma main m’avait donné l’impression d’un coup de poignard en plein cœur.

Et tandis qu’il s’éloignait de mon champ de vision pour faire je ne sais quoi, je contemplais les tissus colorés et chatoyants tout autour de nous. Je m’approchais d’un mannequin portant une belle robe fuseau de velours, bien que simple et blanche, avec de légères roses brodées sur le décolleté. Ma mère m’en avait offert une similaire à celle-là, avant que nous ne soyons en faillite. J’effleurais le velours du bout des doigts, je ne pouvais m’empêcher de m’imaginer dans une belle robe blanche, aux côtés d’un homme superbe… Un homme qui portait les traits du beau tailleur qui avait disparu dans ses étalages, heureuse et souriante… Pourtant… Ce n’était pas ainsi que la vie fonctionnait, n’est-ce pas ? Je secouais la tête, chassant mes désillusions notoires, pour constater qu’il était revenu. Et là, ce qui s’enchaina me laissa totalement pantoise. En fait, je me serais même pincer pour m’assurer que c’était la réalité, si je n’avais pas été figée de stupeur.

Il s’était incliné devant moi, tendant entre ses mains, un ouvrage plus que délicat. C’était un foulard de soie, vert émeraude, avec des broderies vraiment magnifiques. Il avait représenté des branches de muriers recouvertes de papillons blancs, et ces derniers semblaient très doux.
Chaque papillon avait des yeux scintillants dans les rayons solaires d’un éclat saphir véritablement splendide, et je pouvais apercevoir quelques perles disséminées aux quatre coins du foulard. Et si la pensée qu’il voulait simplement me montrer son travail se fit un chemin de mon esprit, elle fut balayée par ses paroles douces et tremblantes. Je clignais des yeux une fois, puis deux, puis trois… Est-ce qu’il disait vraiment que c’était pour moi ? Non… Pire… Il disait que c’était pour rehausser mon regard… Qu’il trouvait magnifique ? Je rêve ou bien ? Pour me remercier ? Mais… pourquoi ? Comment ?

Oh bon sang il attend une réaction… Je fais quoi ??? Ce n’était pas prévu ça ! Normalement il devait avoir une fiancée, une belle femme à aimer, merveilleuse, qui soit bien plus digne de lui ! Pourquoi est-ce qu’il me dit ça ? Ce n’est pas logique ! Rien n’est logique là ! NON Je ne dois pas paniquer. Restes calme, Ashline… Tout va bien… Je prends une longue inspiration, et vient me saisir le plus délicatement de l’ouvrage qui m’est offert… Dieu que c’est doux… J’en tremble, je n’ose pas le regarder, pourtant, ma curiosité prend le dessus, et je finis par relever la tête… Plusieurs fois à vrai dire, parce que je ne peux m’empêcher de vouloir la rabaisser quand je croise son regard. Son visage est rouge au niveau des joues, ça le rends un peu plus fragile encore, mais je ne sais pas quoi dire, et… Et ce présent est vraiment merveilleux, tout comme lui… Oh pitié, que dois-je faire ??? Je ne veux pas faire n’importe quoi et je sais que c’est ce que je vais faire si je panique et… Et je panique…

STOP ! Ça suffit, reprends toi ! Tremblante, je pris une longue inspiration, avant de relever la tête pour venir croiser son regard pourpre. Cet homme était vraiment magnifique, et le présent digne d’une princesse, pas de moi. Mais je devais dire quelque chose, et attendre que les choses se passent ne changerait rien du tout. Aller, courage Ash, ce n’est pas le moment de te défiler… Il te plait énormément… Et toi aussi, tu lui plais, apparemment, même si ce n’est définitivement pas normal, et il t’a offert un présent incroyable, donc maintenant, tu dois juste reprendre ton souffle, et lui répondre… Oui, voilà, c’est bien, on continue…

« Ce présent… Je… J’ignore si je puis l’accepter… Il est… C’est une pure merveille, mais… » Je bégayais quelque peu, et relâchant l’ouvrage d’une main, l’autre vint gratter ma joue par gêne, tic auquel s’ajouta une morsure sur ma lèvre inferieur. « Mais êtes-vous sûr que c’est là ce que vous désirez ? Je veux dire… Je ne mérite pas cette attention, du tout… » Je mordis ma lèvre de nouveau, plus fort. « Et même si je vous trouve incroyablement charmant, beau, gentil, et admirable et que vous hantez mes pensées depuis que je suis arrivée, je ne me sens pas digne de ce présent… » Une minute… Qu’est-ce que je viens de dire ? Oh non… Il faut que je me rattrape, et vite ! « Enfin, ce n’est pas ce que je voulais dire ! En fait si, mais pas comme ça, ni aussi abrupte, et… Et je parle sans réfléchir… Enfin si, c’était clairement réfléchi, vous êtes un prince, mais je ne devrais pas dire ce que je pense comme ça, c’est malpoli et… Et je m’embrouille et… Et puis vous êtes surement déjà fiancé avec votre charme merveilleux et… Comme ce présent évidemment et… Enfin non, je ne devrais pas dire ça et… Oh seigneur faites-moi taire… » Oui pitié, une corde et vite…

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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyMer 14 Fév - 18:38
A la vue de ce présent, elle releva sur toi un regard emplis de stupeur, que tu ne sus interpréter sur le coup. Avais-tu été trop impoli? Ou pire, avait-elle déja un homme dans sa vie ? Un de ces nobliaux qui la complimente sur son physique et ses actions, toujours prêt à la chérir, comme une princesse. Face à cela, pauvre grenouille, tu n’a aucune chance, n’est-ce pas?

« Ce présent… Je… J’ignore si je puis l’accepter… Il est… C’est une pure merveille, mais… »

Mais… Il n’est sans doute pas assez digne d’elle n’est-ce pas? Il est vrai qu’il y a quelques fils plutot relachés vu ton épuisement et cette vue , ta nemesis que tu dissimule plutot bien. Elle begaye, cherchant sans doute comment repousser ce foulard imparfait sans te froisser. Oui, tu as mis trop d espoir envers un songe, mon pauvre Than. Tu es toujours aussi naif avec les femmes, meme si tu ne peux ignorer ce brasier en toi.

D’une de ses mains délicates, elle va se gratter une joue tout en se mordant la lèvre inférieure. Ces tics vont enfoncer une flèche de plus dans ton coeur emballé par sa simple présence. Pourquoi es-tu aussi attiré par elle? La réponse ne se trouvera pas, mais tu es incapable de lutter contre celui ci.

« Mais êtes-vous sûr que c’est là ce que vous désirez ? Je veux dire… Je ne mérite pas cette attention, du tout… »

Ton regard devient surpris par cette réponse. Si tu désirais le lui offrir? Oui, et de tout ton coeur. Si elle le refuse, tu le détruiras et tu enfermeras ton coeur à double tout jusqu a en chasser ces sentiments brulants et si cruels. Tu ne peux pas survivre a une seconde trahison, tu ne pourras pas le supporter. Mais ces mordillements à sa lèvre alimentent ce désir qui monte paradoxalement à tes inquiétudes. Tu trembles, Thaniall, mais la source est multiple. La peur, i’incertitude, l’angoisse et la gêne s’emmêlent et ton visage en est sans doute complètement teint. Il est trop facile de lire en toi.

« Et même si je vous trouve incroyablement charmant, beau, gentil, et admirable et que vous hantez mes pensées depuis que je suis arrivée, je ne me sens pas digne de ce présent… »

Elle...te trouve à son gout. Un sourire des plus gênés et soulagés surgit sur ton visage, emplis d’une sincérité rarissime. Si cela se trouve, elle voudra bien apprendre à te connaitre malgré tes cicatrices, malgré ce que tu es, petite grenouille romantique et rêveuse. Le fait que tu hante ses pensées autant qu’elle hante les tiennes est une nouvelle des plus réjouissantes, mais qu’en pensera son amant, puisqu elle doit bien être promise à un homme pourvu d’un titre? Et pourquoi s’estime-t-elle indigne de ton présent?

« Enfin, ce n’est pas ce que je voulais dire ! >>

À ces mots, le sourire que tu avais , s’efface derrière un autre, poli , pour dissimuler ta déception. C’eut été trop beau penser qu’une telle femme à la gentillesse infinie puisse s’intéresser à un tailleur amateur tel que toi. Non, tu n’es pas de taille face à ces hommes qui n’ont pas vécu ton supplice. Une grenouille devrait cesser de vouloir chercher sa moitié là ou elle n’a pas sa place. Mais avant que tu ne lui formule des excuses, elle reprend la parole.

<
Au reste de sa déclaration tu en étouffes brièvement à cause de la confusion dans tes sentiments, puis des larmes perlent à nouveau au coin de ton regard tandis que tu cherches les bons mots pour lui dire ce que tu as sur le coeur. Le bleu de la nuit qui s’installe renvoie une ombre rassurrante derrière ton hésitation et ce sourire dessiné sur ton visage.

<< Mademoiselle, je….je ne suis pas un prince….>>

Une quinte de toux te reprend, mais tu la chasses avant de continuer à lui répondre puisque tu as le courage de lui avouer tes sentiments. Il le faut, sinon tu la perdras définitivement.

<< je… N’ai pas la moindre once de sang noble...à vrai dire...pas...comme vous, je...présume….mais….des que je vous ai vue….joyau étincelant dans la lumière du….crépuscule...je….j’ai été attiré…..mais...j’avais...peur...de...de ne ..<<

Une autre quinte beaucoup plus violente entrecoupe tes mots, surement le résultat de deux années a te négliger et travailler sans jamais prendre de répit. Tu dois paraitre si faible à présent avec ton coeur sensible et cette poésie naturelle. Et que pensera t elle du fait que tu n’est qu’un fils de paysans Crétois.

<< pas...etre à votre...hauteur, Mademoiselle. Je….ne suis pas fiancé….et ce présent….je vous en prie….acceptez-le, même….s’il a quelques petites imperfections….lorsque j’irai mieux...je...je vous en ferai un...véritablement digne de….votre...personnalité….pardonnez...mon impolitesse, mademoiselle...vous devez...sans doute être….destinée à un...homme bien...plus...prestigieux que moi….je...ne suis qu’un...humble tailleur …..après tout….Ma seule...richesse est….ce sentiment….qui me consume….dès que vous….frolez ma pensée. Alors….si….si….il y a….une moindre chance que….que…<<

Tu es très nerveux, Thaniall, trop nerveux même, alors , avec cette toux qui te prive de précieuses gorgées d’air et la pression sur ta poitrine qui se resserre, tu t’empresse de changer de gants avant de te racler la gorge dans une tentative maladroite pour faire taire tes doutes.

<< que...vous voulez….de….mes...sentiments...j’en….serais...honoré, ma….mademoiselle…>>

La pression est telle que tu t’effondres dans de puissantes quintes de toux si fortes que tu en perds la lumière, hanté par la délicatesse de son visage tel que tu te le dessine malgré l’inexactitude de ta vue. Les détails tu les imagines, Thaniall et les transposes à toutes tes oeuvres. C’est comme cela que tu les as tous trompés sur ta vue. Mais tu as déployé trop d’effort et tu en as oublié de prendre ce thé qui te garde éveillé. Ta grand-mère t’avais bien averti au sujet de ton problème de santé. Celui qui fait que tu peux avoir des crises n’importe quand sous des emotions fortes et, rien ne surpasse cet amour que tu ressent déja pour elle.
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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyVen 9 Mar - 1:22

Au beau milieu d'un rêve

Je refermais la porte rapidement derrière moi et soufflais un coup.

En me levant ce matin, je n’avais pas été préparée à ce qu’il s’était passé dans la boutique du tailleur. Pas du tout… Que ce soit de savoir que son état ne semblait pas vouloir s’améliorer, qu’il ne mangeait pas à sa faim – même s’il ne me l’avait pas dit – son présent ou bien encore cette déclaration… Et puis… ce malaise… Je crois que mon cœur s’était arrêté deux fois de suite. Je n’avais même pas eu le temps de répondre à ces mots si doux qu’il s’était effondré sur le sol. Je me souviens d’avoir hurlé son nom sans retenue et de l’avoir tenu contre moi quelques minutes avant de me calmer et constater qu’il n’était qu’inconscient et fragile… Maigre aussi… Il devait manger… Il m’avait comparé à une jeune femme de la noblesse avant de se déclarer, je n’étais pas du tout de ce sang, même en ayant reçu l’éducation du pensionnat de madame Pervenche. Il avait dit ne pas être un prince, mais avec tout ce qu’il s’était passé, je ne pouvais me détacher de cette image gravée dans ma mémoire. Son travail, son être, sa vie, il était un prince, non pas dans la richesse, mais dans sa nature. Il était le prince de ces contes de fées que je connaissais par cœur. Homme brave au cœur généreux, plein de douceur et d’esprit.

Je soupirais de nouveau. J’avais besoin de me calmer, les premières minutes avait été sujette à une crise de panique, mais maintenant, je devais me reprendre. J’avais réussi à allonger Thaniall Garlen sur une sorte de lit de camp dans l’atelier, et je l’avais chaudement bordé avec les couvertures de laine à macarons. Je n’avais pas pu m’empêcher de caresser sa joue avant de remettre l’une de ses mèches blondes derrière son oreille pointue. C’était étrange, mais en m’occupant de lui, j’avais pu apercevoir les cicatrices sur les bordures de ses oreilles, et j’avais compris… Je savais que c’était une menace dans certains pays pour que les enfants cessent de faire des bêtises, mais… Le faire réellement ? C’était de la torture ! Peu importe la bêtise faite, aucun enfant ne méritaient ce genre de barbarie. Reprenant contenance pour là je-ne-sais-combien-de-fois en ce début de soirée, je traçais droit sur les escaliers menant à mon appartement. J’avais à peine nouer correctement l’écharpe qu’il m’avait offerte autour de mon cou tandis que je grimper les marches quatre à quatre. J’avais mal aux jambes, et le vent s’était engouffré dans mes vêtements lorsque j’avais traversé la rue avec mon plateau vide en courant.  

Mais je n’avais pas fui.

Au bout d’une dizaine de minutes, j’avais compris que son inconscience l’avait conduit dans un sommeil profond, et comme je ne pouvais pas rester là à ne rien faire en attendant qu’il s’éveille, j’avais décidé de prendre les choses en main. J’avais eus le temps d’aviser une petite cuisine dans un coin de la pièce où il travaillait, alors je m’étais mise en tête de lui préparer un véritable repas pour le remettre sur pieds. Pas juste des petites pâtisseries comme je l’avait fait plus tôt. Après ce qu’il avait dit, je ne pouvais vraiment pas rester sans rien faire. Il m’avait ouvert son cœur bien avant que je puisse en faire de même, et soyons honnête, je ne parviendrais pas à le faire de la même manière. D’une étrange façon, je n’étais jamais parvenu à dire à qui que ce soit que je l’aimais, pas même à mes parents, alors avouer à cet homme qu’il me plaisait tout autant et qu’essayer quelque chose avec lui me faisait envie, c’était juste impossible. Donc j’allais lui montrer que je le voulais… Je ne pouvais rien faire d’autre de toute façon, et Thaniall Garlen avait définitivement besoin de soin pour l’avenir. Sa toux, sa maigreur, et son malaise étaient clairement des signes de surmenage et de maladie, et il était bien trop merveilleux pour qu’on le laisse à son sort.

Un nouveau soupir franchit mes lèvres, tandis que je remplissais le plateau de toutes sortes d’ingrédients prit dans mes placards. J’avais pris des légumes divers, ainsi que la vasque de sel dans laquelle j’avais plongé le poulet que j’avais acheté ce matin avant d’ouvrir. Je pris aussi de l’épeautre dans un sac, et mettait le tout sur le plateau en argent. Puis, j’hésitais en voyant certain de mes petits pots d’épices. Si je cuisinais en priorité des plats sucrés, j’aimais cuisiner de tout, et manger de tout, alors naturellement, j’avais un stock d’épices de tous les pays qui en importaient. Je me décidais finalement, et glissais les pots dans mon tablier, que j’enfilais rapidement, avant de quitter mon appartement avec le plateau en argent et toutes les victuailles que j’avais choisis. Je manquais de rater une marche dans les escaliers, et me rattrapais de justesse dans un cri de panique anticipée. Mais une fois de nouveau stable, je repris ma route. D’une main, c’était un peu complexe, mais je m’en sortais encore, je quittais de nouveau ma boutique, refermant derrière moi pour que personne ne puisse y rentrer, et traversais la rue malgré l’obscurité de l’automne.

J’avais pensé à mettre l’écriteau fermé sur la boutique de mon collègue et prince endormit, histoire d’éviter que les clients ne débarquent dans son atelier pendant qu’il était inconscient. Toujours avec difficulté, j’ouvrais sa porte et me glissais dans la boutique, refermant en claquant légèrement mon talon contre cette dernière pour ne pas perturber l’équilibre précaire de mon lourd plateau. Je poussais un soupir – le centième de la soirée – mais cette fois-ci de soulagement, et m’avançais dans l’atelier qui semblait servir de pièce à vivre du jeune tailleur. Un seul coup d’œil me suffit à constater que le bel endormit n’avait pas bougé… Je vins donc poser mon fardeau sur le petit comptoir de la cuisine d’appoint, et retournais à son chevet pour voir comment il se portait. Son pouls était faible… Et lui était très pâle. Il devait avoir faim… et… Froid ? Il était froid… Je prenais une autre couverture en patchwork et vint l’apposer sur lui, faisant attention à ce que seule sa tête dépasse. Je m’étais permise de lui enlever ses chaussures avant de le coucher, mais maintenant, je ne savais pas quoi faire… Il n’y avait rien ici pour faire une bouillotte correcte.

Et puis, une idée m’est venue… J’ai fait bouillir de l’eau dans une casserole, et lorsqu’elle fut bien chaude, je l’ai mis dans la bouteille vide de l’infusion au tilleul, avant de la glisser sous les couettes, au niveau de ses pieds. Ça ne serait probablement pas suffisant, mais ça fera l’affaire… Je suis ensuite aller faire un feu dans la cheminée, en faisant attention à ne pas étouffer les flammes avec les cendres déjà présente. Et lorsque la température de la pièce m’est apparue satisfaisante, je me suis mise au fourneaux. De l’eau dans une casserole, avec du sel, du poivre, et du thym, puis l’épeautre, pour une petite soupe… ça lui donnera des forces. Une fois en l’état, je couvrais d’un mince couvercle et m’attaquait à la cuisson du poulet. La cheminée me rappelait mon four, alors je m’attaquais à le préparer pour pouvoir le cuire dans les cendres avec les petits légumes. J’arrosais le tout dans la terrine avec du beurre et des épices, puis mettait le large couvercle. J’avais enlevé le sel et placé ce dernier dans un plat à disposition du jeune homme, avant de me dirigeais vers la cheminée sous laquelle je glissais le plat bien protégé.  

J’ai ensuite apporté le fauteuil que j’avais utilisé plus tôt dans la zone à vivre, que j’ai posé à côté du petit lit, et sur lequel je me suis installée pour veiller le jeune homme tout en surveillant du coin de l’œil la soupe et le feu de cheminée. Il ne me restait plus qu’à attendre que mon prince charmant ne s’éveille…

« Thaniall… je vous en prie… Ouvrez les yeux… Il vous faut manger… » Murmurais-je proche de lui en replaçant les mèches blondes sur son visage.

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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyJeu 24 Mai - 16:34
L'inconscience dans laquelle ta crise t'avait entrainé t'avait ramené de douloureux souvenirs. Cette femme que tu avais voulu épouser et qui t'avait rejeté, son nom t'es revenu. Isabela. Une femme magnifiques aux cheveux d'un roux-fraisé partiellement teints en noirs et au regard d'un bleu perçant. Tu lui avait fait tant de robes , mais elle avait remercié ta naiveté avec un poignard au coeur. Elle avait menti sur ses origines et son age et tu ne l'apprendrait qu'après sa trahison. Son nom de famille lui allait si bien au final. Hawke, le faucon à l'oeil vif qui fauche les espoirs des pauvres grenouilles sensibles.

Tu es terrifié à l'idée de te réveiller puisque tu auras sans doute fait fuir cette magnifique demoiselle Ashlyne , bien trop parfaite pour une vulgaire grenouille comme toi, uniquement doué pour créer de la beauté pour compenser sa propre laideur. Peut-être aurais-tu du faire comme ces autre chimères et renoncer totalement aux valeurs humaines et les chasser? Mais, bien que tu sois ''maudit'' par cette nature profonde qui est la tienne, tu es incapable de ne pas cotoyer ces humains. Tu n'es pas un animal, et pourtant, il est si douloureux de savoir que tu devras te cacher toute ta vie.

Peu importe ou tu iras, il n'existe pas de remède à ce mal qui te frappe et tu refuses de délaisser ce rêve que ta grand-mère adoptive a hissé avec ton aide. Tu n'a pas le droit de quitter cet atelier, puisqu'il est ton refuge. La au-moins, personne ne te vole le peu de dignité qu'il te reste et tu peux laisser exprimer la voix de ton violon lorsque personne n'est la. Depuis que cette femme t'a brisé le coeur, tu ne laisse plus ta musique atteindre les oreilles des rares personnes que tu appelle tes amis. Cette chanteuse chimère à la voix si mélodieuse et au regard attristé est la personne avec laquelle tu t'entends le mieux, mais elle ne sait pas pour ton amour de la musique.

Après tout, une grenouille est un animal faible qui croisse au clair de la lune pour chasser temporairement cette peur qui lui ronge le coeur. Quel animal pathétique tu fais , Thaniall! Tu dépéris parce que tu as été trahi par une femme et tu es incapable d'avouer tes sentiments sans succomber à ce mal que tu t'es créé. Comme cette belle au bois dormant, tu es enlisé dans un sommeil de mort, mais tu hésites à te laisser sombrer. Une partie de toi a tout bonnement renoncé tandis que l'autre puise espoir en cette délicate patissière qui te hante constamment.

Non, tu n'a pas le droit de renoncer avant d'avoir découvert ses propres sentiments. Tu n'a pas le droit de laisser ta pauvre grand-mère seule. Elle veut bien te le cacher, mais la mort de sa fille unique l'a brisée. Et son petit-fils qu'elle a retrouvé n'est pas l'homme qui pourra lui remonter le moral. Il n'y a que ton croissement maladroit qui puisse la faire sourire. Tu es ce batracien qui admire le monde de sa vitrine sans pouvoir en faire partie. C,est ce corps qui est si fragile et pourtant, tu as bien failli tuer un homme lors d'un de tes voyages. Tu es dangeureux lorsque la peur s'empare de ton corps transis de froid.

« Thaniall… je vous en prie… Ouvrez les yeux… Il vous faut manger… »

Sa voix te parvient, comme un murmure lointain, mais son intonation et sa douceur te touchent sincèrement. Cela ne semble pas grand chose, mais cela suffit à te convaincre de te reprendre et te réveiller. Il y a bien une personne pour laquelle il vaut la peine de ne pas sombrer dans un de ces interminables sommeils dans lequel tu te plonges au coeur de l'hiver. Ashlyne, cette ange qui est venue te voir avec des patisseries exquises et qui t'a percé à jour. Enfin, , elle ne se doute pas de ton maléfice, mais tu ne pourras guère le cacher longuement. Tout comme ces cicatrices qui te rongent le corps sous ton manteau élégant. Tu n'es charmant que de visage , en réalité.
Tu ouvres un oeil brun-rougeatre puis le second dans une quinte de toux des plus massives. Un mouvement trop vif de ta tete te cause un effroyable étourdissement, mais tu sourie tout de meme a ta dulcinée. Tu te redresse donc en posture assise avant de la regarder droit dans les yeux avec un air sans doute légèrement confus. Tu dois avoir des mèches collées dans ton visage et des énormes cernes sous les yeux, sans parler de ta froideur habituelle. Une agréable chaleur a tes pieds te surprends et te cause un de ces sourires sincère mi niais mi attendris, que tu fais tres tres rarement. Comme toute grenouille, tu adorais la chaleur et te retrouver dans un cocon de chaleur etait une des choses les plus agréables que l'on puisse te faire.

Ta voix étant plutot rauque et sèche en raison de ton état, tu t'efforces de t'exprimer à ta dulcinée sans trop lui montrer ton épuisement.

- Vous..êtes restée finalement, mademoiselle...j'en...suis honoré. Pardonnez-moi mon état préquaire, je me suis épuisé à ma tâche parce que je ne peux pas travailler en hiver. J'ai donc voulu profiter de la fin de l'automne pour donner un dernier effort pour ne pas avoir besoin de travailler en décembre. Je...n'ai rien à manger, mademoiselle. Ce n'est pas grave, vos patisseries m'ont déja grandement aidé et elles étaient toutes aussi exquises que vous...
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MessageSujet: Re: Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) Noble maiden fair (FB - Thaniall Garlen) EmptyMer 4 Juil - 0:53

Au beau milieu d'un rêve

Assise désormais sur le bord du mince petit lit, et caressant les mèches d’or qui pendait sur son front, je l’implorais de s’éveiller. Lui qui m’était au début apparut si fort de tenir ainsi son métier et ses ouvrages, de tenir debout malgré cette toux horrible qui le frappait. Je le voyais désormais inerte sur le lit où je l’avais déposé. Il ne tremblait plus de froid, mais c’était comme si, peut-être, ce sommeil serait le dernier. Et je craignais le pire malgré moi, pour cette homme que je ne connaissais que depuis quelques heures tout au plus. Mon cœur battait si vite déjà, lorsque je l’apercevais derrière la vitre de mon salon, que le voir ainsi étendu, respirant faiblement, et si fragile… Me brisait ce même cœur battant pour lui.

Je m’approchais encore de lui, penchant mon visage sur le sien pour vérifier son souffle sur ma joue. Il vivait toujours, mais sa pâleur, ces cernes, sa respirations sifflantes… Tout cela me faisait peur. Ma main dérive un peu, délaissant les mèches d’or pour venir frôler du bout des doigts sa joue glacée, elle redescend ensuite lentement, et malgré moi, la pulpe de mes doigts vient caresser ses lèvres blêmes, avant de revenir sur sa joue. Ma main se recule vivement, comme brulée, lorsque soudain, il s’agite un peu. Un rubis irisé se dévoile, puis l’autre, avant qu’il ne se remette à tousser de manière compulsive. Je me mords la lèvre inferieur, inquiète et impuissante face à cette situation.

Pourtant, le sourire qu’il m’offre ensuite me fait sourire moi aussi, avec tendresse et inquiétude à la fois. Puis, il se redresse lentement en position assise, et le temps de réagir pour l’aider à le faire, il relève déjà la tête vers moi et plonge son regard dans le mien. Je déglutis, et me sens rougir malgré moi. Même ainsi, avec cet air fragile et confus, cette teinte maladive, il est magnifique. Et soudain, ce petit sourire semble devenir immense, et mon cœur rate un battement. Je n’ose plus rien dire, captivée par cette expression sincère et sublime sur son faciès.

Et puis, sa voix retentit, plus rauque que précédemment, et plus basse aussi, mais toujours aussi agréable à entendre. Il constate que je suis restée, se disant honoré de cela. Il n’avait pas à l’être, c’était tout à fait normal, je n’allais pas le laisser dans cet état après notre discussion et… Ce qu’il avait dit à mon égard… Mais il poursuit, disant qu’il s’était épuisé en cette fin d’automne pour ne pas avoir à travailler en décembre… Et à ma question pourtant faite lorsqu’il était inconscient, il semble répondre avec encore plus de difficulté. Disant qu’il n’a rien à manger, mais que ce n’est pas grave, que mes pâtisseries l’avaient aidé, et étaient aussi exquises que moi.

J’ai rougis de plus belle, et mon cœur s’est mis à battre plus vite sous ce compliment, tandis qu’un sourire un peu niais se dessinait définitivement sur mes lèvres. J’ai alors secoué la tête, avant de tendre ma main droite vers son visage, tout doucement, pour replacer gentiment les mèches qui s’étaient collées sur son front derrière ses oreilles en pointe. Oreilles que j’ai effleuré d’une légère caresse ainsi, avant de prendre la parole à mon tour.

« Vous êtes un idiot, Thaniall. Je n’allais certainement pas partir après de tels aveux, et encore moins un malaise de votre part. » Je me suis rassise sur le fauteuil à côté du lit, avant de jeter un regard en arrière-plan pour surveiller la soupe qui mijotait tranquillement. « Quant au fait de manger, je nous ais préparé le diner avec ce que j’avais que j’ai amené ici… Je ne vous laisserai pas dans cet état, c’est hors de question, dussé-je vous forcer à manger en ma compagnie tous les jours pour que vous soyez en état d’ici décembre. » Je montrais d’un revers de main la petite cuisine que j’avais investi. « Vous aurez droit à une soupe, et un poulet agrémenté de petits légumes, et je ne vous lâcherais pas tant que vous n’aurez pas mangé convenablement… »

Je me suis ensuite adoucie, avant de recroiser son regard, et de penser naturellement, à toutes ces belles paroles qu’il m’avait offertes. Rougissante de nouveau, je soupirais, hésitante dans la marche à suivre. Je voulais répondre à cela, je voulais lui dire que je l’observais depuis tous ces jours en rêvant que son cœur batte pour moi, mais je n’osais rien. Je savais que si je tentais de dire quelque chose, j’allais bafouiller, et rendre la vérité encore plus bizarre qu’elle ne l’est déjà. J’ai déglutis, avant de détourner légèrement le regard, posant mes yeux sur ses mains gantées étendues sur le lit. Parler ne servirait à rien, je le savais… Mais je voulais tout de même lui dire que moi aussi… J’éprouvais quelque chose d’inconnu à son égard.

« Thaniall… Pour… Pour ce que vous avez dit tout à l’heure… Je ne puis répondre avec des mots… Cependant… J’aimerais… J’aimerais vous le montrer… Alors… Fermez les yeux, s’il vous plait… » Je n’ai rien dit de plus, et j’ai attendu qu’il clôt ses paupières de nouveau pendant que je rougissais encore et toujours.

Aurais-je l’audace de faire ce que j’aimerais faire ? Je ne sais pas, je ne sais plus, ma tête tourne un peu, je l’avoue… Mais je sais que mes mots ne lui parviendront jamais… Alors que là, si je le fais, il saura, il comprendra… Oui… Mais… C’est mon premier baiser… Je ne suis pas certaine d’y arriver et… Et si c’est nul ? Ou que je me débrouille mal, ou pire, que finalement, il ne veut plus de moi ? Je me mets à trembler compulsivement malgré moi, et les secondes passent sans que je ne réagisse, c’est n’importe quoi… Aller, je me lance !

Je me suis relevée de l’assise et penchée sur lui. Du bout des doigts, je suis venue saisir son visage en coupe entre mes mains tremblantes… Pourtant, au dernier moment, j’ai sût que je ne pourrais pas faire le premier pas de moi-même… Et je m’en suis voulue… Alors, bien que ce ne soit pas totalement un baiser correct, je suis venue déposer l’esquisse d’un baiser à la commissure droite de ses lèvres… Presque un baiser, pas totalement un… Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine, et pourtant, je culpabilisais de ne pas réussir à agir comme je le voulais.

« Pour… Pour ces paroles merveilleuses… Et… Pour… Enfin… ce présent sublime…Je… Voilà… » J’ai gardé mon visage en face du sien quelques secondes, frustrée de mon incapacité à agir, même quand je le voulais. Et sans même en prendre conscience, je m’étais mise à caresser ses joues, le bord de ses lèvres et son menton orné de la fine barbiche d’or…

1191 mots

@Banou
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